arch/ive/ief (2000 - 2005)

Antonio Cocciolo (à gauche) et George Mavrikos (PAME, au centre)

La grève n’avait pas été annoncée et elle a pris chacun par surprise, les ouvriers aussi bien que le patron. Mais tous n’ont pas réagi de la même manière, car si le patron était furieux, les travailleurs, eux, ont répondu en masse à l’appel du front syndical. Dans l’équipe du matin, la plus importante en nombre, la grève était totale. Plus de mille ouvriers se sont croisé les bras et la plus grande partie d’entre eux ont assisté à l’assemblée organisée au rond-point routier proche de l’entreprise.

C’est un grand succès. Les syndicalistes et les militants de Caterpillar-Gosselies ont été de toutes les manifestations contre la guerre, mais, cette fois, c’est la grande masse des travailleurs qui répond présent.

Antonio Cocciolo, délégué principal FGTB de Caterpillar: «On nous annonce que cette guerre va coûter un minimum de 200 milliards de dollars, alors qu’un sixième de cette somme suffirait à enrayer la faim dans le monde. Alors, quelle société voulons-nous? Et dans quel monde voulons-nous vivre? On va devoir y réfléchir. Pour moi», a-t-il ajouté, «vous êtes à l’avant-garde de la lutte contre cette guerre. Vous êtes des travailleurs respectables et respectés.»

Un représentant du syndicat grec PAME, de passage en Belgique, a tenu à être présent. Pour lui, cette guerre «est une agression impérialiste barbare dirigée contre tout un peuple, pour s’emparer des richesses pétrolières du pays. Elle ne vise pas que le seul peuple irakien, elle est dirigée contre tous les peuples du monde et contre tous les travailleurs». Il est largement applaudi lorsqu’il ajoute que «la seule force qui peut arrêter cette guerre est la mobilisation populaire».

Les militants de Caterpillar distribuent des tracts aux voitures, perturbant quelque peu la circulation. Mais ce ne sont que coups de klaxons amicaux, sourires, pouces en l’air et poings levés de la part des automobilistes. Un homme très en colère arrête sa grosse voiture en plein milieu du rond-point, c’est un médecin. «Je me suis battu contre le cancer toute ma vie, crie-t-il, et voilà maintenant qu’ils vont tuer tout un tas de gens pour de sordides intérêts pétroliers.» Les travailleurs l’applaudissent avec enthousiasme.

Les ouvriers de Caterpillar sont contre la guerre. Très bien...

Mais que pensent-t-ils des exactions commises par l'armée israélienne aec leurs engins ?

Voir "les crimes de Caterpillar", par Maha A. Sbitani :
http://www.solidarite-palestine.org/doc-tem-030319-1.html

Ces travailleurs supportent-ils aussi le boycott des produits américains prônés par quelques écèrvelés?