"Qui sème la misère récolte la colère" : la manif du 22 mars à Bruxelles.

La petite ceinture à la hauteur du boulevard Jacqmain. Nous nous réunissons avant la marche entre les vendeurs d'affiches à l'effigie du Che et les distributeurs de visières "Not in our name". Où diable peut-on se procurer ces superbes drapeaux "PACE" en Belgique?
C'est presque par hasard que je me trouve au début du cortège alors qu'il démarre. La colère se décline en slogans multiples, retentissants ou cacophoniques. Nombreux oui, nous le sommes. A mon avis BIEN AU-DELA des 10.000 que la RTBF radio annonce à 20 h. Moins que rêvé pourtant. Les absents doutent-ils de leur force de conviction?
Les bâtiments impassibles de l'ambassade U.S. cernés par les habituels et silencieux agents de la force publique font monter la fureur chez nombre d'entre nous. Certains chantent leur colère, d'autres la dansent ou la crient. Des lanceurs de bananes improvisent une impressionnante vague de SCUD. Par deux fois une minute de silence fut respectée.
Plus tard dans l'après-midi, des protestataires ont parlé de provocation à la violence : selon les uns, des crânes rasés; selon d'autres il s'agissait d'une provocation policière. A qui profite le crime? Pour ma part, j'ai vu des policiers au profil plutôt inquiétant.
Comme au premier jour de la guerre, les autopompes ont tenu lieu de réponse. Si la parole est à l'eau, je m'attends à d'autres jours de colère.

arch/ive/ief (2000 - 2005)