arch/ive/ief (2000 - 2005)

C'est avec ces cris que je me suis réveillé ce matin, vers 10:30. Etrange sensation que celle de se faire arracher des bras de morphée par des cris d'adolescents, des filles pour la plupart. Immédiatement m'st apparu à l'esprit deux idées contradictoires et pourtant intimement liées: Il y a une manifestation, donc la guerre à commencé. Merde.

J'avais eu toutes les peines de monde à m'endormir la veille, tournant et retournant dans mon appartement, en proie à une vive tension. Finalement vers 3:00, je réussis à éteindre ordinateurs et télévisions. 3:00, c'est à dire quelques minutes avant le début des opérations... J'ai raté les breaking-news annoncant l'opération "Choc et Effroi", j'ai raté les images de feu d'artifices verts sur les villes, j'ai raté la sensation "d'y être" qu'on peut avoir quand on suit un événement en direct. Les bombardements américains n'ont pas raté leurs cibles.

Des morts donc. Par centaines, par milliers. Des militaires, défendant leur terre, des hommes, des femmes, des enfants, en train de dormir, ou attendant les bombes, attendant leur mort programmée depuis des semaines. Mais aussi les morts indirects, jamais compté dans les statistiques des nouvelles guerres propres: les malades, qui ne pourront avoir acces aux médicaments, au soins, la malnutrition, etc. Toutes ces causes qui ont déjà fait plus d'un million de mort en Irak depuis 1991, sous les bombes, seront encore plus éfficaces. Le massacre du peuple irakien passe dans une deuxième fase, beaucoup plus rapide, ouverte, et efficace.

Mais Bush à déjà perdu la guerre.

Mais Bush a perdu la guerre parceque des millions de gens dans le monde la refusent, et passent à l'action. 200 militants américains ont été arretés cette nuit alors qu'ils tentaient d'investir des batiments officiels, qu'ils essayeient de pénétrer dans le périmetre de sécurité autour de la maison blanche. Bush a aussi perdu la guerre parceque Sadam Hussein mourra en martyr, qui, quoiqu'il ait fait par le passé avec son peuple ou les autres de la région, à agit face aux américians avec fierté, courage, et dignité, et peu peuvent en dire autant dans le monde...

Mais Bush a déjà perdu la guerre, ne serait-ce que parceque Molenbeek est dans la rue. Et déjà rien qu'avec ça, comment voulez-vous gagner une guerre ? Sérieusement ! Toute cette magnifique commune, rassemblant des dizaines de nationalité différentes, qui a survécu à des années de mayorat de Philippe Moureaux, qui compte le plus de trous dans les rues par kilomètre-carré de toute l'hémisphère-nord, comment pouvez-vous imaginer gagner une guerre avec Molenbeek si radicalement contre vous ?