arch/ive/ief (2000 - 2005)

Han :
Nous avons déjà manifesté plusieurs fois contre la guerre, pourquoi trouves-tu important d'être à nouveau là aujourd'hui ?

Mieke :
Je pense que c'est la seule manière de faire entendre la voix des citoyens dans ce débat. Les décisions semblent encore aller dans le sens d'une guerre et la responsabilité de ceux qui choisissent la guerre est particulièrement importante, parce qu'ils ne peuvent pas ignorer que la population est contre la guerre.

Han :
À la première manifestation, nous étions une dizaine de milliers. Aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus nombreux. Qu'en penses-tu ?

Mieke :
Je trouve ça fantastique que les gens choisissent la solidarité avec le peuple irakien. Les gens se rendent très bien compte que ce sont les citoyens qui sont les victimes de la guerre. Ils ne sont que trop bien conscients que toute la machinerie (les soldats, le matériel, etc.) mise en œuvre coûte des masses d'argent.

Han :
Le risque est pourtant très réel que Bush parte en guerre malgré les millions de personnes qui sont dans les rues. Que penses-tu que nous devrons faire à ce moment-là ?

Mieke :
Oh, ce sera très difficile, mais je pense que nous devrons continuer à dire que nous sommes contre cette guerre. Cela créera peut-être des tensions dans le monde politique, parce qu'il se trouvera alors devant un choix, mais nous devrons continuer à manifester.

Han :
Plusieurs ministres participent à la manifestation d'aujourd'hui. Qu'en penses-tu ?

Mieke :
Nous voulons influencer les responsables politiques et c'est donc bien qu'ils soient là. Nous devons évidemment aussi leur signifier que, par leur présence ici, ils choisissent d'être contre la guerre en Irak. Leur participation à la manifestation est un engagement qu'ils prennent. Nous pensons aussi que ce que le gouvernement belge a fait jusqu'à présent va dans la bonne direction.

Plus que la questions des moyens, c'est à dire le coût d'une guerre et celui de la paix, ce qui interpelle beaucoup de monde est le fait que nous vivons dans une société dont le seul but est l'ammassement de ces moyens au profit d'une minorité, donc d'une société sans but.

Les politiciens ne font que refléter cette absence de but, eux qui ont le même programme, plus de sécurité et liberté économique, ce quelque soit leur couleur politique.
La liberté économique cache en fait la liberté du plus fort de dévorer le plus faible.

Il ne reste plus qu'à espérer que ce mouvement pour la paix s'élargisse et se renforce, à travers la revendication d'une société ayant un but, celui d'une société solidaire où tout homme et chaque homme soit responsable du bonheur des autres.