arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ce spectacle misérable a une histoire. Il y a eu jusqu'ici quatre manifestations contre la guerre à Bruxelles. Deux organisées par STOP USA (le 10 novembre et le 19 janvier), une organisée par la plate-forme anti-guerre Irak (le 17 novembre) et une organisée par les deux plate-forme (le 15 février). Cette dernière a rassemblé entre 70 et 80.000 manifestants. La FGTB est co-signataire de la plate-forme anti-guerre Irak des ONG, mais n'a pratiquement pas mobilisé pour les deux manifestations organisées par sa plate-forme. A la manifestation du 15 février la FGTB francophone a fait alliance avec la délégation du PS pour prendre la tête de la manif et refouler STOP USA vers la queue.
Le grand succès de la manifestation fut un blâme aussi important à l'adresse des deux directions syndicales. Tout de suite après la manif, la direction de la FGTB s'est adressée aux ONG pour briser leur collaboration avec STOP USA. Sa première proposition, de concentrer la prochaine mobilisation anti-guerre sur la manifestation du 21 mars, organisée par les syndicats à propos de la convention européenne, a été refusée par les ONG. Une fois la date du 15 mars fixée comme prochain objectif, la direction de la FGTB, représentée par Daniel Van Daele et Frank Moreels, ont conditionné leur participation à la mobilisation et aux frais à la rupture de la collaboration avec STOP USA. Cette position arrogante et misérable n'a qu'une explication : la direction de la FGTB a horreur de la plate-forme radicale de STOP USA.
La Coordination STOP USA a tout de suite proposé d'organiser la manif du 15 mars selon les modalités de celle du 15 février : une coorganisation par les deux plate-formes, sur pied d'égalité. L'initiative parvient logiquement à ceux qui ont fourni tous les efforts de mobilisation depuis le mois d'octobre et qui ont déjà organisé les quatre manifestations précédentes. Le chantage de la direction de la FGTB a fait plier les ONG. Elles ont accepté de ne pas mentionner des organisateurs sur l'affiche. L'ajoute des adresses web était de la part des ONG une concession vers STOP USA. Mais même ceci n'a pas plu aux dirigeants de la FGTB. La FGTB refuse de diffuser les tracts et a rayé sur son site toute référence à STOP USA sur l'affiche.

Nous appelons surtout les militants de la FGTB à protester contre cette censure. Pour l'instant il s'agit de rassembler toutes les forces pour éviter la guerre en dernière instance. Ces manœuvres débiles visent surtout les syndicalistes qui défendent une position anti-impérialiste conséquente qu'ils retrouvent dans la plate-forme de STOP USA et pas dans la plate-forme des ONG. La divergence politique de fond dans le camp de ceux qui se battent contre la guerre est celle-ci : est-ce qu'on se rallie derrière la position du gouvernement belge ou derrière celle du peuple irakien, menacé d'un nouveau génocide après celui de l'embargo.

Pour la Coordination STOP USA
Jo Cottenier

Même si je suis outré par la pratique de la FGTB, il ne sert à rien d'aménager la vérité pour convaincre le public.
"La FGTB est co-signataire de la plate-forme anti-guerre Irak des ONG, mais n'a pratiquement pas mobilisé pour les deux manifestations organisées par sa plate-forme" est-il dit. Ce n'est pas vrai. Oui, ils ont mobilisés comme des fous et comme toutes les organisations... Dire le contraire est mentir ou être aveugle.
N'oubliez pas non plus que la manifestation du 15 doit en grande partie sont succès d'abord à Louis Michel (cfr. Les "vives Louis dans la manifestation") et ensuite à tous les médias officielles qui ont fait grande pub pour cette manifestation. Regardez la télévision et lisez les journaux ces jours-ci, vu le nombre d'appels dans la presse, il n'y aura certainement pas la moitié des manifestants du 15 février (ooh que je suis pessimiste).
A part ces petites remarques, je suis entièrement d'accord avec le texte, et je suis en train d'écrire une lettre que j'enverrais aux différentes instances de la FGTB. La bataille entre organisations ne sert rien ni personne et encore moins la population irakienne.

Lors des réunions de lancement du Forum Social de Belgique, j'ai pu constater que le rôle de Daniel Van Daele, représentant de la FGTB au sein du FSB, était clairement de freiner la radicalisation du mouvement. Notamment, lors d'une réunion qui avait lieu dans les locaux de la FGTB, Daniel Van Daele a dit que la FGTB n'accepterait pas que la déclaration des principes du FSB exprime un soutient quelconque à tout mouvement de résistance armée, où qu'il se trouve dans le monde et quelles qu'en soient ses raisons. Ce diktat est d'autant plus étonnant que le droit à l'insurrection est un Droit de l'Homme reconnu dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui décrit comme le "suprême recours" la "révolte contre la tyrannie et l'oppression" (préambule). C'est au nom de ce principe que de nombreux mouvements de résistance, tels l'ANC en Afrique du Sud, ont eu recours à la lutte armée.

Source :
http://www.ldh-france.org/docu_hommeliber3.cfm?idHomme=967&idPere=934

Mais faut-il vraiment s'en étonner lorsque l'on sait que Mia De Vits, peu avant de devenir présidente de la FGTB, a participé en 1998 à une réunion du groupe Bilderberg, organisation ultra-néolibérale aussi discrète que puissante.

Source :
http://altermundus.net/bilderberg98.htm

... une fois sur la page cherchez la ligne :
"Vits, Mia de (B) : General Secretary, ABVV-FGTB"
(oui, oui, le secrétariat du groupe Bilderberg a bien cru qu'elle était membre de la noblesse ... marrant, non ?).

Les syndicats actuels ne sont plus que des appareils hiérarchiques au service du pouvoir financier qui contrôle ses cadres par la corruption. Via les syndicats, le big business est en mesure de contenir les ardeurs des travailleuses/eurs trop radicales/aux, tout en donnant aux plus naïves/ifs l'illusion qu'il existe une structure de défense des travailleuses/eurs. Le syndicat de demain fonctionnera heureusement sur base des principes de la démocratie directe.

fran
http://www.AlterMundus.net