Afrique-cinéma / La décolonisation du grand écran by Raf Friday March 07, 2003 at 03:38 PM |
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Ouagadougou – Au temps jadis, le festival de cinéma de Ouagadougou au Burkina Faso (FESPACO) était le rendez-vous par excellence des cinéastes militants. En 1985 les cinéastes africains y réclamaient encore la "décolonisation du grand écran ". Aujoud'hui, ce slogan semble bel et bien oublié.
Ouagadougou – Au temps jadis, le festival de cinéma de Ouagadougou au Burkina Faso (FESPACO) était le rendez-vous par excellence des cinéastes militants. En 1985 les cinéastes africains y réclamaient encore la "décolonisation du grand écran ". Aujoud'hui, ce slogan semble bel et bien oublié.
A l'époque (en 85), les cinéastes africains avaient observé que la plupart des salles de cinéma étaient la propriété d'Européens et que leur propriétaires les faisaient rendre en y montrant des films de violence ou des dramas à bas prix de Taiwan ou de l'Inde. Les films africains n'atteignaient que rarement les salles de leur continent d'origine.
Pour cette raison, affirmaient les cinéastes africains (unis en FEPACI), il faut nationaliser les salles de cinéma. Et utiliser l'argent généré par les tickets pour la production de films.
Au Sénégal, l'état a essayé de nationaliser quelques salles. Les distributeurs français répondaient en leur frappant d'embargo : le Sénégal ne recevait plus aucun film! Depuis cet incident, la situation n'a fait que détériorer. Les films africains traînent à travers l'Europe et l'Amérique, passant par un circuit marginal de festivals et de salles cinéphiles. Ils n'arrivent que rarement dans les salles de cinéma africaines.