arch/ive/ief (2000 - 2005)

La mise en cause étayée et argumentée du quotidien Le Monde participe bien heureusement de l'exercice démocratique le plus salutaire. Elle est le signe stimulant d'une contestation qui va grandissant.

Les structures de pouvoir, médias compris, entrent en effet dans une phase de désagrégation. Le débat qui fait aujourd'hui rage sur les pratiques douteuses du quotidien de référence rejoint la critique radicale qui s'amplifie tous les jours.

Sans céder à la démagogie poujadiste du "tous pourris", il convient cependant de reconnaître que le cynisme et la duplicité des pouvoirs en place a atteint des seuils que la population tolère de plus en plus mal. Parallèlement, les institutions fossilisées canalisent de moins en moins les tensions à l'oeuvre dans le corps social.

Le quotidien du soir n'échappe pas à la règle. Sa crédibilité est aujourd'hui largement entamée. Il ne s'agit pas mesquinement de s'en réjouir mais au contraire d'entrevoir ce qu'il se joue. Cette décrédibilisation de la parole institutionnelle conjuguée à l'anomie sociale augure de séquences historiques très dures que les pouvoirs en place auront toutes les peines du monde à juguler, si ce n'est à coup de mesures d'exception ... (cf situation aux Etats-Unis et dossier irakien)

asymétrique

Je n'ai pas acheté ce bouquin, j'attends qu'il soit dispo sur Internet (genre une semaine;-)

Par contre j'ai lu l'entièreté des critiques du "Monde" par plpl (http://www.plpl.org) et je dois dire que cela avait un drôle de goût. Un fameux goût de "tous pourris" justement. Ils sont souvent orduriers dans leur satire. Et c'est un florilège d'attaques strictement personnelles, sans doute lues surtout par les professionnels du journalisme.

On a parlé d'une expérience comparable en Autriche dans les années 1830, "die fackel" (la torche), animée par l'écrivain Karl Kraus. Comparable apparemment par la violence avec laquelle Kraus s'en prenait nommément aux journalistes et aux hommes politiques.

Ce qu'il y a de dangereux dans la logique de ces mouvements, c'est qu'ils peuvent conduire à la parano, l'obsession du complot et au refus de l'information. En affirmant, parfois preuves à l'appui, que tel article dans tel grand quotidien, non seulement ne rapporte en rien les faits mais le fait délibérément, au service du petit intérêt personnel du journaliste, on peut en conclure que toute l'information diffusée fait partie de cette entreprise de lavage de cerveau. Or lire seulement PLPL, par exemple, ne suffit pas si l'on veut s'informer.

Voilà pourquoi j'ai parfois été choqué de lire des articles ou des commentaires sur indymédia, disqualifiant a priori toute info "officielle", par exemple de l'AFP ou du "Monde", classée immédiatement comme forcément fausse. D'ou un danger d'information "maison", ne contenant que ses propres "source". Cet écueil n'est pas évité sur le net. Des sites proposent de "rectifier" les agences internationales reconnues, les transformant surtout en une infecte propagande.

Donc, à propos de cette affaire du "Monde", je la prends très au sérieux mais je refuse de tomber dans la théorie du complot général des médias. Lisons ce bouquin, lisons plpl et indymedia, sans oublier de lire les "officiels" et autres "commerciaux", ne fut-ce que pour comparer.