Nique la pub…au grand jour ! by R.A.P. Sunday March 02, 2003 at 11:29 AM |
rap-belgique@tiscalinet.be 0472 62 38 41 |
Ce jeudi 13 Mars vers 14h, quelques activistes antipublicitaires passeront à l'"attaque", en plein jour et en public !
Cela se passera quelque part à Bruxelles: armés de bombes de peinture, quelques activistes prendront d'assaut des panneaux pubicitaires pour y inscrire leur « Légitime Réponse » (mélange de « Légitime défense » et de « Droit de réponse »).
« Le but de cette action NON-VIOLENTE est de susciter un débat public sur la liberté d'expression du citoyen face à la liberté d'oppression des publicitaires ! » *
La police les laissera-t-elle faire ? Seront-ils arrêtés sans ménagement ?...
...Vous le saurez en assistant à cette "première" en notre petit pays !
Ce spectacle gratifiant vaudra le déplacement, la presse et la télévision seront également invités.
VENEZ SOUTENIR (de près ou de loin) cette action de désobéissance civile, amenez vos ami-es, vos parents, vos enfants et animaux ! Plus il y aura de monde, plus nombreux seront les panneaux "retravaillés" et plus il y aura de spectacle.
Il n'y a aucun risque à venir assister à la scène, ni a encourager et applaudir les activistes qui auront bien besoin de votre soutien.
AIDEZ-NOUS A DIFFUSER CE MESSAGE:
Si vous connaissez des personnalités, femmes et hommes politiques qui partagent (ou pourraient partager) nos préoccupations, aidez-nous à leur transmettre le message.
Toute les manifestations de soutien et témoignages de sympathie écrits sont également bienvenus !
Pour davantage d'information et pour connaître l'endroit où se déroulera l'action, envoyez-nous un petit courriel ( rap-belgique@tiscalinet ) ou téléphonez au 0472 62 38 41.
NOTE IMPORTANTE: Résistance à l'Agression Publicitaire n'organise pas cette action !
R.A.P., dont c'est le rôle, informe sur cette action, qui sera assumée par les activistes en leurs noms propres.
* Le Vendredi 14 Mars à 19h, R.A.P. et Casseurs de pub organisent une CONFERENCE-DEBAT à l'ULB (Solbosch)(salle H22-15). « La publicité, un outil devenu fléau ».
Davantage d'info sur le site ( http://home.tiscali.be/RAP-Belgique ), rubrique Agenda.
VERS LA LÉGITIME RÉPONSE
Pour une solution civique non violente aux excès de l'affichage publicitaire
A ceux qui nous jugeront
(1) Fermer les yeux. Rêver un paysage. Une ville, un village, un arbre, une fontaine, une plage... Quelque chose d'enchanteur. Quelque chose de beau. La beauté faite paysage !
(2)Rouvrir les yeux. Sortir. Regarder. Béton, plastique, ferraille industrielle, marée de tôle automobile, devantures criardes ... La laideur faite paysage ! Et tout cela sous une lèpre d'enseignes et d'affiches.
(3) L'affichage ! Tout le pays n'est pas touché. Dans le quadrillage de l'espace public, demeure des oasis d'harmonie, de douceur, de nature vierge ou quasi vierge. Qui en profite ? Combien échappent à la pollution publicitaire ?
(4) D'une activité en soi innocente - l'information du public sur les produits et les services -, on a fait une agression publicitaire majeure : celle qui nous laisse le moins de chance d'y échapper. Un matraquage régulièrement dénoncé, notamment par un philosophe de l'Académie Française : " II aura fallu que le public lui même se soumette et ne fomente jamais de réunion ni ne forme de foule en proie à une ire prophétique pour détruire et brûler ces panneaux honteux et leurs auteurs au milieu " (Michel Serres, Le Monde de l'Éducation, septembre 1997).
(5) Colère ou pas, le public encaisse en silence. Tantôt frustré par ce déballage impudique et violent, de bonheur, de richesse, de santé. Tantôt flatté par la visite de tous ces demi-dieux. Tantôt fasciné par cette débauche d'appâts pour le séduire. Tantôt indifférent - l'usure aidant-, on finit par croquer le champignon dont on sait qu'il est vénéneux. Le poison, ici, est idéologique. Les affiches publicitaires, ces produits aseptisés tout droit sortis des officines de propagande, sont conçues, non seulement pour vendre, mais pour conditionner le citoyen à consommer au delà de ses besoins. Et la manipulation mentale est à ce point répétée dans le paysage que l'on peut parler d'une guerre psychologique.
(6) Fermer les yeux à nouveau. Ce paysage de rêve de tout à l'heure comportait-il ne serait-ce qu'une seule affiche ? Pas une oeuvre, non, mais l'une de ces sangsues dont un seul spécimen suffit à vider de son âme le lieu le plus chargé de sève ? Vous hésitez ? Votre imagination se brouille ? Essayons autre chose. Refaite mentalement le trajet de votre domicile à votre lieu de travail, si familier qu'il vous semble ne plus voir les cent, les mille panneaux qui vous harcèlent chaque jour. Vous avez cette fois avec vous une baguette magique, et personne ne le sait. Que faites vous ? Ajoutez vous des affiches ? En enlevez vous ? ... Laissez vous les choses en l'état ?
(7) Peut-être vous est-il arrivé de tomber sur une réclame qui vous a fait l'effet d'un "coup de poing atroce". Cette image "insupportable" à vos yeux, peut-être auriez vous aimé la barbouiller, l'arracher, la faire taire. Mais vous avez eu peur. Nous avons tous peur. Peur d'être puni. Peur de paraître anormal. Peur de troubler l'ordre public. Peur de porter atteinte à l'économie. Peur de commettre un sacrilège. Autant de peurs qui font le jeu des totalitarisme. Par l'autocensure de chacun à chaque instant, se propage la "putréfaction" du paysage.
(8) Alors ? " Brûler ces panneaux honteux et leurs auteurs au milieu " ? Leurs auteurs sûrement pas. Les publicitaire ne sont pas plus coupables que le gouvernement, ni que vous et moi. Ils font leur travail. N'ont-il pas droit, eux aussi, à de vacances dans des contrées lointaines ... exemptes de pollution publicitaire ? Quand au pouvoir, pourquoi s'attaquerait-il au mal, quand vous et moi nous résignons.
(9) Ne s'en prendre qu'à soi, donc. Mais que faire ? On est bien venu à bout de terribles maladies, de la peine de mort, de monstres historiques (ces empires prévus pour durer mille ans, ces murs inébranlables...), et on laisserait s'éterniser ce racolage ? C'est là qu'intervient le pouvoir du citoyen. Lui, qui se croit trop souvent la cinquième roue du carrosse, n'est au contraire, rien de moins que le troisième pied du trépied ! Celui dont les deux autres - le pouvoir, à l'inertie suspecte, et les publicitaires, jaloux de leur gagne-pain ont absolument besoin : que l'un des trois pieds viennent à manquer, et le trépied s'écroule.
(10) Rien à espérer du coté des publicitaires, non plus que des propriétaires, tentés de prostituer leur bout de gazon ou un de leurs quatre murs s'ils ont la chance de donner sur une voie passante. Rien à espérer du coté politique et institutionnel, où l'on juge qu'il y a plus urgent : de cette démission à tous les niveaux, les preuves abondent. Le paysage est sacrifié, et avec lui le principal usager, le citoyen. Alors que dans la presse, existe un droit de réponse, des millions de personnes (entre autres, les femmes) peuvent se sentir insultées par une campagne d'affichage sans autre recours que de refouler leur souffrance.
(11)"Brûler ces panneaux honteux" ? Peut-être l'heure est-elle venue de briser un tabou : les affiches ne sont pas des objets sacrés. Ces dérisoires bouts de papier sont d'autant plus scandaleux que quelques chiquenaudes suffiraient à en venir à bout.
(12) Toucher aux affiches ? Il est vrai que, contrairement à l'amiante, aux phosphates, au monoxyde de carbone et autres causes de pollutions invisibles, ces nuisances là sont à portée de main... Mais y toucher, les barbouiller par exemple, ne pourrait se faire sans cultiver en soi un certain état d'esprit ressortant plus de la dignité que du respect de la loi : "Je suis le public. Je suis chez moi sur la voie publique. Tout message qui m'y est adressé m'appartient autant qu'à celui qui me l'adresse." Cette réappropriation des affiches par le citoyen auquel elles sont destinées devraient donner lieu à des opérations de nettoyage - sabotage, diront certains. Mais sabotage symbolique, commis au grand jour, avec sang froid et dans un esprit de désobéissance civile, les autorités étant prévenues.
(13)Qu'est-ce que la légitime réponse ? C'est le droit du citoyen de répondre aux affiches qui s'adressent à lui, quand toute voie institutionnelle semble barrée. Ne sera certes pas résolu le problème de la laideur, mais du moins le regard aura-t-il à nouveau tout loisir, en ville comme à la campagne, de vagabonder en liberté.
Yvan Gradis (Militant antipublicitaire - Juillet 2000)
A Lire by bouli Sunday March 02, 2003 at 12:56 PM |
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de Naomi Klein
excellentissime bouquin sur la tyranie des marques.