15/2: L'incident D'Orazio sur le podium by Jo Cottenier Tuesday February 18, 2003 at 01:04 PM |
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Ceux qui étaient parmi les quelques milliers qui ont pu écouter le meeting final ont remarqué l'incident qui s'est produit sur le podium. Roberto D'Orazio était un des orateurs désignés pour STOP USA. Son discours a provoqué de vives protestations de la part des responsables de la Plateforme Anti-guerre. En criant "ceci est une manifestation pour la paix" ils ont meme fait une tentative pour arreter son discours. La plupart des spectateurs ne comprenait pas le pourquoi. Merci à Indymedia de nous fournir le discours sur vidéo.
Après des semaines de collaboration intense pour réussir le succès de la manif, certains ont tendance à oublier qu'il existe deux plate-formes qui gardent chacune leur propre vision sur la lutte contre la guerre. L'incident D'Orazio n'a fait que le rappeler. Il faut dire d'abord que les deux fronts organisateurs s'étaient mis d'accord pour fournir trois orateurs chacun, qui présenteraient correctement les positions de leur plate-forme. Pour STOP USA nous avions désigné Ahmed Azzuz de l'AEL (qui s'est malheureusement présenté trop tard au podium), Zohra Othman du PTB et Roberto D'Orazio.
D'Orazio n'a rien dit qui serait en opposition avec la plate-forme de STOP USA. Au contraire, il a mis en avant deux point essentiels soulignés par STOP USA: le soutien à la résistance du peuple irakien et le droit de l'état irakien d'avoir un armement, comme tout autre pays souverain dans le monde. Ainsi, il a bien souligné qu'il existe deux visions concernant la lutte pour la paix. Voici l'essentiel de ce que D'Orazio a dit "Je me pose souvent la question au nom de qui est-ce qu'on peut demander à un peuple de se désarmer alors qu'il y en a qui débarquent une armada militaire à ses frontières. Je ne comprends pas pourquoi il y a certains pays qui peuvent avoir des bombes atomiques partout et d'autres qui doivent etre désarmés. Je suis un des premiers à etre pour la paix, mais il y a déjà une guerre qu'on mène depuis des années contre ce peuple, c'est l'embargo économique. C'est vrai que cette manifestation est une manif pour la paix, mais elle est aussi une manif contre la guerre sous toutes les formes que ce soit, car l'embargo économique tue autant de gens. Je ne pense pas que c'est l'armée irakienne qui a des bases partout en Afrique et dans le monde entier pour exploiter les richesses de ces gens. Alors si c'est vrai qu'il faut désarmer pour la paix, il faut commencer par ceux qui en ont le plus et qui menacent les autres."
Les protestations contre le discours de D'Orazio montrent pourquoi il y a deux fronts. La différence entre les deux fronts est souvent et à tort présenté comme une divergence "pour ou contre Saddam". Mais D'Orazio n'a pas dit un mot sur un soutien à Saddam. Pourtant, les protestations n'étaient pas moins virulentes. Il a parlé contre toute forme d'ingérence. Il s'est opposé à juste titre contre toutes les formes d'ingérence que le gouvernement belge présente comme "alternatives à la guerre", mais qui ont toutes comme finalité de mettre l'Irak à genoux : des inspections renforcées, l'embargo ou – dernière trouvaille de Louis Michel – levée de l'embargo avec remplacement par un régime d'occupation de l'ONU qui dirige le désarmement et la mise en place d'une "démocratie occidentale". Nous touchons ici au débat fondamental: pour ou contre l'ingérence impérialiste dans les affaires intérieures d'un pays souverain. Dans ce contexte, les contradictions entre l'administration Bush et les trois "rebelles" européens sont des divergences tactiques entre impérialistes. « Sur le fond nous sommes tous d'accord », a expliqué Verhofstadt à ses interlocuteurs américains. Pour STOP USA l'alternative à une occupation par les "berets verts" n'est pas une occupation par les "berets bleus". La paix par non ingérence dans les affaires internes de l'Irak n'est pas la meme chose que la paix imposée par une force d'occupation. D'Orazio a eu parfaitement raison de critiquer l'hypocrisie gouvernementale qui soutient depuis douze ans l'embargo et qui tue autant de gens que les bombes américaines. Le gouvernement belge ne mérite pas la médaille de résistant qu'il s'attribue lui-meme et avec laquelle les partis gouvernementaux sont venus parader à la manifestation. Dans une manifestation où la récupération politique par les partis gouvernementaux était évidente, le discours de D'Orazio venait à point. Il a d'ailleurs été fort apprécié par les présents.
Jo Cottenier
Coordinateur STOP USA
Bien parlé... by Pascale Tuesday February 18, 2003 at 03:43 PM |
j'ai fait la manif mais je ne suis pas allée jusqu'au meeting final. Je suis donc contente de lire ici une partie de l'intervention de D'Orazio. Et je l'aurais applaudi.
J'ai été écoeurée de voir les hypocrites qui nous gouvernent se pavaner dans la manifestation, ça pue la propagande électorale, ils me dégoûtent...
Classique by Dominique Tuesday February 18, 2003 at 05:12 PM |
dominique_pifpaf@hotmail.com |
Les politiciens qui viennent se pavanner à la manif, do dirait et je partage son avis, que c'est un des classiques de la politique. Quand la politique intérieure ne marche pas, ils utilisent la politique extérieure pour essayer de remonter leur popularité.
correction by Guido Tuesday February 18, 2003 at 10:04 PM |
"Merci à Indymedia de nous fournir le discours sur vidéo."
Le video est publicé sur indymedia.be à cause du open publishing. Il n'est pas fait par Indymedia.be, comme on peut penser si on lit l'article au dessu.
Ah le doux bruit des bottes du P... by moustache Wednesday February 19, 2003 at 12:40 PM |
Ah ca mon bon monsieur vous avez bien raison, tous pourris ces politicards, c'est que magouilles et compagnies. Qu'on les lynche ! Et les pacifistes avec !, tout ces sales bourgeois défenseur des "droits de l'Homme". Les droits de l'homme, mon cul ! C'est la guerre qu'il faut faire ! Contre l'énemmi impérialiste: en avaaaant marche, une, deux, une, deux. Et gare à celui qui ne marche pas droit, les contre-révolutionnaires genre anar, trots ou humanistes : on s'occupera d'eux en tout premier lieu.
Continuez camarades, vous tenez le bon bout.
A bas les méchants (vive les gentils) by Rosario Thursday February 20, 2003 at 11:08 AM |
Salut moustache,
tu ferais mieux d'écouter un peu mieux pour entendre d'ou viennent les bruits de bottes.
Concernant le discours de D'Orazio, si tu penses qu'il faut désarmer l'irak, que suggères-tu .. qu'ils se défendent avec des bougies amnesty?
pour un débat permanent entre les divers courants pacifistes by france Friday February 21, 2003 at 02:06 PM |
littfrance@yahoo.fr |
Tout-à-fait d'accord avec l'intervention de Mr. D'Orazio à la fin de la manif. du 15/02 et en grande partie avec votre commentaire. C'est vrai que beaucoup de pacifistes "achoppent" sur des questions telles que le droit d'ingérence, le désarmement de l'Irak, la légitimité de la 1441 et plus généralement celle du Conseil de Sécurité, le soutien aux gouvernements "pacifistes" etc...
Mais la situation nationale et internationale actuelle évolue tellement vite, presque heure par heure, elle est si riche en événements significatifs, les contradictions entre les discours et les actes tellement plus claires, la guerre des cerveaux tellement agressive et la guerre elle-même tellement proche que beaucoup d'entre nous (même le pacifiste le plus légaliste) est poussé à ouvrir les yeux, à condition qu'on lui en donne l'occasion. C'est pourquoi votre constat qu'il y a deux voies au sein du mouvement pacifiste (ce avec quoi je suis d'accord) me laisse un peu "sur ma faim". J'aurais aimé y ajouter celui-ci: la situation actuelle rend les gens plus vigilants, plus attentifs aux événements, plus critiques sur leur interprétation. Ce mouvement est collectif. Pour qu'il puisse se développer et se radicaliser , il serait entre autre nécessaire de multiplier les occasions où peut s'instaurer un débat démocratique entre les diverses tendances du mouvement pacifiste. Il faudrait également que les pacifistes radicaux saisissent toutes les occasions de s'adresser à l'opinion publique dans les média traditionnels qui sont sa principale source d'information.