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Bolivie en guerre et en deuil
by durruti Monday February 17, 2003 at 08:03 PM

Bolivie : REPRESSION DES MANIFESTATIONS POPULAIRES : 11 MORTS DE PLUS (traductions de Pagina12 du 14 février 03)

REPRESSION DES MANIFESTATIONS POPULAIRES : 11 MORTS DE PLUS

Quand La Paz offre un visage de militaire

Les manifestations iniciées à La Paz furent réprimées par la militarisation de la capitale bolivienne, tandis qu'elles se propagèrent dans les villes de El Alto, Cochabamba et Santa Cruz. Il y eu 11 morts, ce qui porte le nombre de victimes à 27 depuis deux jours de troubles.

La Bolivie a vécu un autre jour de terreur sociale. A la différence d'hier, la violence ne toucha pas exclusivement la capitale de La Paz et pris un caractère propre dans la ville voisine de El Alto, ainsi qu'à Santa Cruz et Cochabamba, avec des pillages et des chocs avec l'armée. On a enregistré 11 morts et des dizaines de blessés, qui s'ajoutent aux 16 morts et plus de 70 blessés de la veille. La police qui s'est soulevée à La Paz a signé un accord avec le gouvernement de Gonzalo Sánchez de Lozada et a commencé à prendre ses fonctions, à la différence des villes de Santa Cruz et de Cochabamba. Dans le contexte d'une grève générale de 24 heures, la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB) a organisé une grande marche qui a réclamé la démission du président Sánchez de Lozada. Le leader cocalero, principale figure de l'opposition au Congrès, s'est joint à cette demande de démission en lançant des coupûres de routes. "Le chef de l'Etat prétend réaliser un auto-coup d'état par la voie de la fermeture du Parlement", a affirmé Morales, en se basant sur de présumés rapports d' "officiers patriotes" de l'armée. Les Etats Unis ont apporté leur soutien au gouvernement bolivien. Avec le retour au calme, Sánchez de Lozada est apparu à la télévision nationale et a affirmé qu'il écouterait "avec humilité" l'opposition, mais a accusé les manifestants de déstabiliser la démocratie et d'endommager l'économie nationale. De plus, son gouvernement a écarté la possibilité d'un renoncement.

La COB, qui réunit tous les travailleurs du pays, avait ordonné une grève générale de 24 heures pour protester contre la mesure économique qui fut à l'origine de l'explosion de la révolte : la taxation de 12,5 % des salaires des 750.000 fonctionnaires, mais annulée par le président en raison de la violence d'avant hier. les employés et les ouvriers de différents secteurs qui accusent le président d'être responsable de la mort de "beaucoup de frères boliviens" ont tenté de se rendre hier jusqu'au siège du gouvernement mais huit tanks de guerre et des effectifs de l'armée fermaient les entrées de la place Murillo, où se trouvent les sièges de l'exécutif et du Congrès.

La mobilisation a alors changé de tournure et s'est divisée en divers groupes pour ensuite se réunir dans l'avenue principale de La Paz. En parralèle, d'autres travailleurs qui essayaient de se concentrer dans les alentours immédiats de la centrale place San Francisco furent dispersés par des tirs de l'armée. A El Alto, une des villes les plus pauvres du pays, il y eu des pillages dans des dépendances, ainsi que dans divers entreprises, parmi celles-ci l'usine d'embouteillage locale de Coca Cola, de capitaux chiliens. Dans la ville de Santa Cruz, 900 kilomètres à l'est de La Paz, les policiers sont restés repliés dans une prison locale, tandis que une importante marche de travailleurs et d'étudiants demandait la démition du président.


Parmi les victimes d'hier, il y eu un cocalero que mourru à Cochabamba tandis qu'il participait à une coupûre de route ; à El Alto on a enregistré deux victimes –dans des épisodes confus entre des manifestants et des militaires durant des pillages de commerces et d'industries– et il y eu quatre victimes de francs-tireurs à La Paz (le vice-président Carlos Mesa s'est engagé á ouvrir une enquête) : une infirmière, tuée d'un tir alors qu'elle portait assistance à des blessés ; deux policiers et un travailleur. De source hospitalières, il y eu des dizaines de personnes blessées par balles à des degrés divers.

A la fin de l'après midi, la police avait récupéré le contrôle de toutes les villes du pays et, selon un rapport des autorités, plus de 100 jeunes furent arrêtés, surpris durant des pillages. Entre-temps, l' Estado Mayor del Pueblo (EMP) de Bolivie, qui réunit les différents syndicats et partis politiques socialistes a demandé de nouveau la démission du président et la formation d'un gouvernement de transition. L'Estado Mayor del Pueblo a lancé un appel aux organisations populaires pour qu'elles "maintiennent et approfondissent la mobilisation".
Dans ce contexte, le président des Etats Unis, George W. Bush, a condamné la violence et a manifesté son appui au président Sánchez de Lozada.Il a aussi promis que les Etats Unis apporteraient une assistance économique et financière à la Bolivie. Le FMI, responsable visible des malaises du pays, il avait requi du gouvernement bolivien une baisse du déficit fiscal de 8,5 à 5 % du PBI, a affirmé qu'il désirait continuer à négocier un programme avec la Bolivie et s'est lamenté de "la perte de vies humaines et de la violence". Les 19 pays d'Amérique Latine, des caraïbes et du Mercosur ont réitéré leur engagement en faveur de la démocratie. Le conseil Permanent de l'Organisation des Etats Américains (OEA) se réunira aujourd hui en session extraordinaire à Washington pour analyser la crise bolivienne.

Pagina 12 (quotidien argentin) du 14 février 03 (traduction)

Après la répression, les cimetières

33 morts et 173 blessés, c'était le solde hier de deux jours de soulèvement populaires et de répression militaire. Tandis que le gouvernement a accusé ses opposants de tentative de coup d'état, l'opposition au Congrès, avec à sa tête le Mouvement au Socialisme de Evo Morales, a demandé un jugement en responsabilité du gouvernement que préside Gonzalo Sánchez de Lozada pour les 33 morts et 173 blessés. heridos. Pour sa part, la Centrale des Ouvriers Boliviens (COB) a annoncé de nouvelles mobilisations et une grève pour lundi et mardi, ainsi que la menace d'une grève générale illimitée.

Hier à Cochabamba on a enregistré un attentat à l'explosif qui a blessé sept soldats, dans les environs d'un pont sur la route entre Cochabamba et Santa Cruz que les paysans, emmenés par le député socialiste Evo Morales, étaient en train de bloquer pour exiger le renoncement du président Sánchez de Lozada.

Pagina12 (15/02/03)