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La fin de l'Alliance atlantique
by Cécily Monday February 10, 2003 at 02:13 PM

On en lit de belles et de sincères dans le dernier Newsweek ! Suite au refus de l'Allemagne et de la France d'approuver l'agression de l'irak par l'Angleterre et les Etats-unis, l'éditorialiste Fareed Zakaria fait le point des relations euro-américaines.

En 1962, se souvient-il, le représentant des Etats-Unis brandissait au Conseil de Sécurité des Nations-Unies des photos aériennes démontrant, prétendait-il, la présence de missiles russes à Cuba. Il fut immédiatement cru par les Etats européens. Comment se fait-il qu'aujourd'hui, Colin Powell peut brandir toutes les photos qu'il veut avec pour seul résultat que les alliés traditionnels européens accusent l'Etat américain de produire des faux?

En 1962, au moment de persuader la communauté internationale de sanctionner Cuba, l'envoyé spécial des Etats-Unis, Dean Acheson, offrit au général de Gaulle de lui montrer ces photos. Celui-ci répondit que, de la part d'une grande nation comme les Etats Unis, il n'avait pas besoin de preuves. Le problème qui se pose aujourd'hui n'est donc pas que les Etats-Unis n'ont pas de preuves contre l'Irak, mais que les Européens n'ont plus confiance en leur ancien allié.

Zakaria oublie qu'en 2003, les photos produites par Powell sont contredites par les inspecteurs des Nations-Unies en Irak, qui n'ont rien trouvé au pays de semblable à ce qu'elles montrent. En 1962, Cuba ne s'était pas soumis à des inspections de la part des Nations-Unies. En bonne diplomatie, n'a-t-on pas a le droit de croire les Nations-Unies plutôt qu'une nation particulière?

En se promenant en Europe, comme les agents des Etats-Unis ne l'ont paraît-il que trop peu fait ces dernières années, Zacarias est horrifié par « l'athmosphère antiaméricaine toxique » qui y règne. Il a dû affronter quantité de questions qui lui étaient posées sur le ton de la colère, et d'insinuations suspicieuses. Ce qui revenait le plus souvent était que « l'obsession irakienne de Washington » n'avait qu'un mobile pétrolier. Comme si Saddam Hussein ne voulait pas de lui-même vendre le plus de pétrole le meilleur marché possible! L'absurdité de l'hypothèse pétrolière ne sautait pourtant pas aux yeux des Européens. Un cadre très intelligent lui demanda aussi pourquoi les Etats-Unis voulaient aller empêcher un autre Etat de développer les armes de destructions massive alors qu'il en existe des arsenaux aux Etats-Unis même. Il paraissait convaincu que la plus ancienne démocratie constitutionnelle du monde possède vraiment des labos où des armées de scientifiques fabriquent des gaz empoisonnés.

Il est vrai que les armées de scientifiques américains, dans leurs laboratoires, planchent plus précisément sur les armes massives non léthales à employer contre la population civile en cas de troubles sociaux. C'est toute la différence qui existe entre la plus ancienne démocratie constitutionnelle et l'axe du mal. Précisément, dans ce que Zakaria a pu entendre de la part des Européens, n'a-t-il pas dû entendre que les Européens reprochent surtout au gouvernement des Etats-Unis de préférer de telles armes à l'Etat paritaire ?

Mais un Zakaria ne retient pas ces propos, et il continue ses menaces. « Si la France, par son véto, paralyse le Conseil de sécurité des nations-Unies, ce ne sera pas une victoire pour elle! » tonne-t-il. « Cela mettra simplement les Nations-Unies et la France à l'écart de toute action militaire d'envergure durant le XXIème siècle. Il est de l'intérêt de la France que les Nations-Unies continuent à bénéficier de la puissance américaine. »

« La crise irakienne », ajoute un Zakaria de plus en plus déchaîné au fil de ses colonnes, « décidera de l'avenir des relations entre les Etats-Unis et l'Europe. La France et l'Allemagne, qui ont été jusqu'ici les poids lourds de l'Europe, sont à la croisée des chemins: comment ces nations veulent-elles se positionner dans un monde dominé par les Etats-Unis? Comme des partenaires des Etats-Unis ou comme des adversaires? L'alliance atlantique n'est pas une survivance obsolète de la guerre froide, mais le noyau dur d'un nouvel ordre international. Si les Etats-Unis et l'Europe sont d'accord, ils peuvent créer un standard international que les autres pays ne pourront que suivre. Mais si ces deux grands continents commencent à ne plus s'entendre, si l'Europe fait bande à part, il n'y aura plus de noyau autour duquel une communauté intrenationale peut se former. Alors, d'autres pays, dont les plus importants sont la Russie et la Chine, suivront leur propre modèle de développement, et concluront librement leurs propres alliances, au lieu d'être intégrés au sein d'un nouvel ordre mondial euro-américain assez puissant pour être incontesté, et porteur de paix pour cette raison. Ce sera un retour à la Réalpolitik du XIXème siècle. »
Hein? Qu'entend Zacaria par là??

Non seulement, continue-t-il, les gouvernements des Etats européens sont à la croisée des chemins, mais les peuples des pays européens le sont aussi. La vague anti-américaine peut non seulement détruire l'Alliance atlantique, mais aussi les appauvrir très concrètement. « Un ami suisse me racontait que dans l'école de son fils, âgé de 14 ans, tout le monde croyait que la CIA avait détruit le WTC afin que les Etats-Unis aient une raison d'aller envahir l'Afghanistan. Et ceci, notez-le bien, se passe non pas dans les mosquées d'Arabie Saoudite mais dans les écoles de Suisse! C'est le genre d'humeur paranoïde qui révèle une société est cassée et dysfonctionnante qui n'a plus rien à voir avec la civilisation qui a créé le monde moderne ! Alors que le Moyen-Orient commence à remettre en question les délires démoniaques qui produisent ce genre de théories conspirationnistes, l'Europe veut-elle vraiment devenir le prochain Moyen-Orient? » Oh là là, c'est mal barré. Pour un peu on entendrait: Attendez seulement qu'on en ait fini avec Saddam, et on va s'occuper de votre cas!

Pourtant, m'sieu, j'peux dire quelque chose? Est-ce que le plan Marshall ne faisait pas partie de l'Alliance atlantique, en quelque sorte? Est-ce qu'en 1980, en déclarant le démantèlement des protections sociales, Reagan et les suivants n'ont pas déjà dénoncé l'Alliance atlantique ? A propos du XIXème siècle, est-ce que le modèle économique que les Etats-Unis exportent et veulent imposer au monde n'a pas de grandes ressemblances avec les horreurs de ce siècle-là, que plus aucun peuple ne veut jamais revivre? De sorte que le prochain « appel de Londres », d'où qu'il parte, pourrait bien être contre les Etats-Unis.

Quelle horreure cet article
by N.G. Tuesday February 11, 2003 at 01:20 AM

Mais ça représente bien l'état d'esprit des ces braves anglo-saxons de classe moyenne et sup , je crois qu'en effet la scission idéologiques qui s'est produite petit à petit entre les 2 continents va affaiblir le poids de la machine euro-américaine toute puissante ,ainsi la diversité culturelle et idéologique pourrait peut être aboutir à un monde plus équilibré ,laissant l'espoir d'un monde meilleur en fin de compte .

courage
by selim Tuesday February 11, 2003 at 02:47 AM
selim@altern.org

je conseil juste d'aller lire la charte approuvee par une petite ville americaine contre la guerre en irak....ça redonne de l'espoir:) ils ne sont pas tous comme ça, heureusement, il faut traiter avec leurs resistances, Bush n'est pas la a vie, il faudra qd mm bien conserce les apparences de democratie:)
d'ailleur, la charte, je la met la, tiens, paske sinon c galere a trouver....

The text of the Urbana Anti-War Resolution is as follows:

Resolution Opposing War Against Iraq

WHEREAS, the issues between Iraq and the world community have not proven to be irresoluble by traditional diplomatic efforts;

WHEREAS, the United States is obliged, legally and ethically, to solve international problems in accordance with international law and the Charter of the United Nations;

WHEREAS, a war with Iraq will jeopardize the lives of American soldiers and will kill many innocent Iraqi civilians, without guaranteeing the safety and security of U.S. citizens;

WHEREAS, the sanctions imposed on Iraq by the United Nations at the urging of the United States government have resulted in the deaths of hundreds of thousands of non-combatants, an overwhelming number of them under the age of 5.

WHEREAS, past military conflict in the region resulted in widespread environmental destruction and long-term health problems for Iraqis and U.S. soldiers, the effects of which have not yet been mitigated or understood;

WHEREAS, the ultimate security of the residents of Urbana and the United States at large is dependent upon working cooperatively with all nations to eliminate poverty, injustice, inequality, environmental degradation and other factors that breed war and terrorism;

WHEREAS, the Congressional Budget Office estimates a military action against Iraq will cost our nation between $9 and $13 billion a month, resulting in further cuts in federally funded projects and programs that benefit our city and its residents;

WHEREAS, the costs of war and the accompanying ballooning deficits could have significant impact on the residents of the State of Illinois, which is facing the 4th worst budget crisis in the country, the school districts of the state, 80% of which face budget crises this year, and the city of Urbana which predicts revenue loss this year;

WHEREAS, The billions of dollars to be spent on this war could much better be spent on schools, nutrition, health care, housing, infrastructure improvements, and generally eliminating poverty;

WHEREAS, There is growing opposition to war against Iraq given that: forty-two cities to date have enacted anti-war resolutions; an estimated 250,000 rallied in Washington recently to prevent war; the United States Conference of Catholic Bishops, World Council of Churches, NAACP and numerous unions oppose the war; and local peace demonstrations have averaged once a week for over a year;

WHEREAS, the citizens of Urbana and its local elected officials have the constitutional right to petition the national government on this matter of grave concern to our community as part of the national and international debate now underway;

NOW, THEREFORE BE IT RESOLVED, that we, the members of the City Council of the City of Urbana, oppose a U.S. invasion of Iraq; and

BE IT FURTHER RESOLVED, that we urge the U.S. to work through the United Nations to disarm Iraq and reaffirm our nation's commitment to the rule of law in all international relationships; and

BE IT FURTHER RESOLVED, that we call upon the government of the United States to make every effort to end the United Nations' sanctions against Iraq; and

BE IT FURTHER RESOLVED that we urge the U.S. to help alleviate the budget crises faced by the majority of the states, and increase federal funding to states, school districts and municipalities; and

BE IT FURTHER RESOLVED that we direct the city clerk to immediately send copies of this resolution to President George W. Bush, Vice President Richard Cheney, Secretary of Defense Donald Rumsfeld, U.S. Senators Peter Fitzgerald and Richard Durbin, U.S. Representative Tim Johnson, Illinois Governor Rod Blagojevich, and local members of the Illinois House and Senate.


Passed by the City Council of Urbana, this day of February 3, 2003.

voila
selim