L'information sur l'industrie du disque est-elle orientée ? by http://www.archicool.com Monday February 10, 2003 at 12:48 AM |
A force de lire la Presse, une question vient rapidement à l'esprit du lecteur, ce que je lis repose sur quoi ? Et question annexe; A qui cette information est-elle réellement destinée ?
La Presse d'information est-elle une source objective de savoir, ou une diffusion programmée au service d'intérêts particuliers ayant accès à la communication de discours à l'attention de lecteurs particuliers, comme, par exemple; les législateurs, les Juges ou les diplomates ? Bref un discours de puissants à destination des Pouvoirs ?
Voici un exemple. La baisse mondiale des chiffres d'affaires de l'industrie du disque.
Préambule : Inventé au milieu des années soixante par la société Philips, la "K7" a véritablement donné accès à tout un chacun à la possibilité de copier et de reproduire toutes les formes sonores enregistrées ou non.
La société Philips détenait alors également un important secteur de diffusion musicale sous la marque Polygram.
A partir de 1983 apparut sur le marché, co-développé par les sociétés Philips et Sony , le CD audio. Alors que les trente-trois tours étaient commercialisés pour 70 Fr français de l'époque ( 10,67 euros ), le CD audio était alors proposé pratiquement au double, soit 140fr Français (1983 ) ( 21,34 euros )
L'apparition des graveurs de CD-rom et CD audio au milieu des années 90, puis la production en masse de ces appareils permet aujourd'hui à tout un chacun de dupliquer en quelques minutes pour les appareils les plus rapides près d'une heure et demi de musique. Cette possibilités s'ajoute à une autre innovation, la connexion de tous les ordinateurs individuelles en haut débit à Internet. La fabrication d'une copie et sa diffusion planétaire étant dorénavant à la portée d'absolument tout le monde. Le résultat ne s'est pas fait attendre, l'industrie du Disque déplore dans son ensemble des ventes en chute libre, et accuse les échanges sur Internet des particuliers, plus que les fabricants de Graveurs.
La question posée par cette même industrie est donc la défense de ses intérêts.
La question transmise par La Presse revient à expliquer à ses lecteurs que le très coupable Internet est une fois de plus le responsable des déviances illégales de la Société. et de s'attarder longuement (deux pages pour Le Monde datée du 18/01/2003 ) sur les modalités techniques à mettre en oeuvre pour empêcher la duplication des oeuvres enregistrées.
Cependant ces moyens techniques relèvent de débats de techniciens plus que d'un problème de Société. ( Le Monde est un quotidien généraliste plus que le parfait petit électronicien ), Or curieusement la Presse française dans son ensemble se garde bien de poser le problème de Société posé par cet épineux problème. Lorsque des centaines de millions de personnes outrepassent la Loi, La Loi en vigueur est-elle encore légitime ?
Une deuxième question serait à poser sur le prix des choses. Combien valent réellement aujourd'hui soixante minutes de musique enregistrée ?
Il faut savoir que lorsque l'on achète un CD ou un livre, nous n'achetons pas une oeuvre, ni aucun de ses droits, ( L'oeuvre n'appartient qu'à celui qui s'est porté acquéreur des manuscrits originaux, ou matrices, et encore à condition que tous les droits d'auteur et droits voisins, lui reviennent ). On achète en fait le prix de fabrication et de diffusion du support, et le versement de royalties aux ayants droit.
Tout un chacun se rend bien compte en achetant un CD vierge à graver, qui, vendu au détail et à l'unité revient à moins d'un euro pièce, qu'il y a une marge immense entre ce qu'il est habitué à payer, et le prix réel de revient d'un tel produit. ( Au détail, un rapport de 1 à 15, ce qui s'approche de l'industrie du parfum, Seulement de 1 à 8 à l'en croire le joli camenbert publié par "Libération" ). On peut donc légitimement s'interroger si les producteurs musicaux répercutent réellement à l'avantage du client les gains de productivité ( qui plus est, souvent sur des catalogues amortis depuis longtemps.) ou continuent à pratiquer le prix fort, en recherchant à réduire, voire supprimer, le droit de copie, et en cherchant l'indulgence du législateur pour durcir les lois contre le piratage afin de préserver de confortables marges bénéficiaires ? Curieusement la Presse, française en tout cas, ne semble pas s'impliquer dans ce débat... Trop révolutionnaire , voire anarchiste semble t'il. Pourtant "Le Monde " et "Libération" (Quoique plus nuancé ) ne sont pas sensés être des journaux conservateurs.
Articles cités parus dans la Presse française entre les 17 et 18 janvier 2003
Libération 18/01/2003
Musique : la Piraterie, coupable idéal
Auteurs : Florent LATRIVE et Laurent MAURIAC
http://www.liberation.com/page.php?Article=81902
Libération 18/01/2003
Espagne : 1 CD sur 3 est une copie
Auteur : François MUSSEAU
http://www.liberation.com/page.php?Article=81903
Le Monde 18/01/2003
Le disque en guerre contre la gratuité
Auteurs : Véronique Mortaigne et Sylvain Siclier
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3246--305847-,00.html
L'Humanité 17/01/2003
Le piratage en ligne de mire
Auteur : Victor Hache
http://www.humanite.fr/journal/2003/2003-01/2003-01-17/2003-01-17-055.html
article paru premièrement sur ArchiCool (http://www.archicool.com). Merci a eux de nous avoir permis de le réutiliser.
Merci pour l'article et les liens. by Millenium Tuesday February 11, 2003 at 06:51 PM |