StopUSA introduira une plainte contre le Premier ministre Verhofstadt

250 activistes face à face avec la Cinquième Armée US au Port d'Anvers
StopUSA introduira une plainte contre le Premier ministre Verhofstadt pour contrôle illégal, intimidation et racisme.

1. 250 jeunes activistes de StopUSA ont mené ce mercredi 5 février une action au quai 1239 du dock Vrasene, face à face avec la Cinquième Armée des Etats-Unis, qui a pris possession des quais 1239-1241. La Cinquième Armée transporte cette semaine des équipements lourds et, pour la première fois, des troupes d'élite passant par Anvers pour rejoindre Camp Doha au Koweït. Il s'agit de troupes qui seront employées pour la guerre terrestre en Irak.

2. Les activistes sont partis à 15h dans quatre cars remplis (trois cars dont l'un a fait deux fois le trajet) et plusieurs voitures. Ils sont partis de la place Astrid à Anvers en direction du dock Vrasene. Un premier cordon de la police fédérale a bloqué la voie publique entre le dock Verrebroek et le dock Vrasene. Les 250 activistes ont pu contourner le cordon en passant par les prairies. Ils ont continué à marcher en direction du quai 1241 où un nouveau cordon de la police fédérale les attendait. Les activistes ont à nouveau pu le contourner en bifurquant soudainement vers la droite sur les terrains de Katoennatie, pour aller ainsi vers le dock 1239 même, en passant par les quais 1235 et 1237. La manifestation s'est déroulée dans l'unité et de façon disciplinée. Elle a été applaudie par les dockers présents, qui criaient: «Enfin, une bonne action par ici».

3. Sur le quai 1239, aux environs de 16h, nous nous sommes trouvés face à face avec la Cinquième Armée, dont les soldats étaient munis de mitraillettes. Nous avons pu démontrer à la presse qu'il y a effectivement du matériel lourd stocké dans notre port. Et que le gouvernement belge _ en contradiction avec les déclarations de Louis Michel et de Guy Verhofstadt _ est bien complice, avec préméditation, de la guerre contre l'Irak. Nous avons exigé de voir la permission qu'aurait reçue l'Armée US pour occuper les installations portuaires d'Anvers payées par le contribuable. La police fédérale a transmis la demande et est venu nous dire que l'Armée US refusait de montrer cette autorisation. Pour nous, cette présence de soldats d'élite et d'équipements lourds est donc illégale.

4. L'action s'est poursuivie avec des discours et des mots d'ordre. «Guerre à la guerre, pas de troupes dans les docks» _ «Yankee, go home» _ «hell no, don't go, don't kill for Texaco», pouvait-on entendre sur les docks. Les activistes ont lancé des boules de neige en direction du matériel de destruction de l'Armée US. Nous avons demandé la protection de la police fédérale contre la présence illégale de la Cinquième Armée, mais la police a préféré protéger les soldats US en opposant des canons à eau aux 250 activistes.

5. A 17h15, nous avons décidé, de commun accord avec la police fédérale, d'arrêter l'action. C'est la police elle-même qui a amené les cars sur le terrain de Katoennatie et nous a promis «formellement» que tout le monde serait reconduit à Anvers. Accompagnés de plusieurs camions et camionnettes de la police fédérale et d'une autopompe, nous avons au contraire été conduits vers le bureau de la police à l'écluse de Kallo. Là, un nouveau cordon de «robocops» nous attendait, avec tout l'équipement de circonstance: boucliers, protection pour les genoux et coudes, masques. Ils ont voulu contrôler l'identité des activistes.

6. La police fédérale n'a pas respecté sa parole. Nous avons contacté les avocats des Legal Teams et refusé de quitter les cars sans motif valable. Dès lors, nous avons été pris en otage pendant une heure, dans un froid glacial. Finalement, la police nous a donné comme raison que nous étions sur un terrain privé. Nous avons alors exigé que l'Armée US soit contrôlée également pour son occupation d'un terrain privé et pour une éventuelle présence illégale. Cela nous a été refusé. Plusieurs responsables de la police ont fait des remarques racistes et ont menacé d'arrêter les responsables. Un policier a dit à Ahmed, un activiste: «Toi macaque, je vais t'avoir. Si je te rencontre, je te règle ton compte.» C'est finalement suite à une pression importante (menace d'arrestation administrative pendant douze heures) que l'identité des activistes a été contrôlée.

7. StopUSA n'accepte plus les mensonges de la police fédérale. Ils ont amené eux-mêmes les cars sur le terrain de Katoennatie, une fois l'action terminée. Celle-ci s'étant déroulée sans incident, ils nous ont donné leur parole que nous pourrions regagner Anvers sans problème. Au lieu de cela, tout le monde a été détenu pendant deux heures près du commissariat et toutes les identités ont été contrôlées. Le commandant nous a dit que l'ordre venait de «l'autorité fédérale». Il a refusé de dire de quel ministère il s'agissait.

8. Nous porterons plainte contre le Premier ministre en tant que responsable de l'autorité fédérale pour a) avoir permis illégalement la présence d'armes de destruction massive et d'équipements dangereux sur les quais du port d'Anvers; b) les contrôles illégaux d'identité, les intimidations et les actes de racisme menés à l'encontre des manifestants.

arch/ive/ief (2000 - 2005)