arch/ive/ief (2000 - 2005)

Vers une Cinquième Internationale?
by Michaël Löwy Monday February 03, 2003 at 03:14 PM
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La «Cinquième Internationale» n'est pas aujourd'hui un « spectre rouge qui hante l'Europe et le monde » pour paraphraser Marx dans le Manifeste communiste. Mais c'est une idée qui commence à faire son chemin. Il y a peu, une revue patronale française - le bulletin des industriels de la métallurgie - évoquait le danger de voir apparaître une Cinquième Internationale.

La «Cinquième Internationale» n'est pas aujourd'hui un « spectre rouge qui hante l'Europe et le monde » pour paraphraser Marx dans le Manifeste communiste. Mais c'est une idée qui commence à faire son chemin. Il y a peu, une revue patronale française - le bulletin des industriels de la métallurgie - évoquait le danger de voir apparaître une Cinquième Internationale.

Mais avant d'évoquer une possible Ve Internationale, il est nécessaire de faire un bilan rapide des quatre internationales historiques. Qu'en reste-t-il en ce début de XXIe siècle?

La Première Internationale (l'Association Internationale des Travailleurs - AIT) a été fondée en 1864 à Londres et elle avait trouvé en Marx l'auteur de son Manifeste inaugural qui se terminait par la célèbre formule: « L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes».

Les partisans de Marx et de Proudhon ont travaillé ensemble dans l'AIT - y compris lorsque le premier avait acquis une plus grande influence et rédigé quelques uns des principaux documents de l'Internationale - et leurs relations ne furent pas uniquement conflictuelles.

Lors du Congrès de Bruxelles (1868), l'alliance entre marxistes et proudhoniens de gauche, comme Eugène Varlin, futur héros de la Commune de Paris, avait permise l'adoption d'un programme collectiviste, c'est à dire qui proposait l'appropriation collective des moyens de production. Les relations avec Bakounine et ses partisans furent plus complexes, ce qui provoqua des scissions et la dissolution de l'AIT après son malheureux transfert en 1872 aux Etats-Unis (une mauvaise idée de Marx!).

L'Association Internationale des Travailleurs n'a survécue que dans sa dissidence anarchiste, qui se considère comme l'héritière de celle qui fut fondée à Londres en 1864. Si son existence n'est plus aujourd'hui que symbolique, les courants rénovateurs du socialisme libertaire, plus dynamiques et ouverts, ont réussit à établir, à partir de 2001, un réseau: Solidarité Internationale Libertaire (SIL) qui comprend des organisations importantes telles que la Confédération Générale des Travailleurs (CGT-Etat Espagnol), Alternative Libertaire (France), la Fédération anarchiste d'Uruguay, etc. De plus, au cours de ces dernières années, des courants anarchistes se sont significativement développés au sein du mouvement anti-néolibéral. Certains sont affiliés à l'AIT et d'autres à la SIL, mais la plupart n'ont pas de liens internationaux.

La Seconde Internationale, fondée par Friederich Engels en 1889, se décompose en 1914 avec l'adhésion de la majorité de ses sections à la guerre impérialiste. Elle se reconstitue dans les années '20, avec une orientation définitivement réformiste et s'est de nouveau réorganisée après la IIe Guerre Mondiale, sous une nouvelle forme, pour devenir l'Internationale Socialiste (IS). L'IS est aujourd'hui une collection assez hétérogène de partis et de mouvements, présents surtout en Europe et en Amérique latine et qui vont de fronts de libération nationale - comme le Front Sandiniste ou le Front Farabundo Marti - jusqu'à des partis pro-impérialistes, comme le Labour Party de Tony Blair. Mais c'est la social-démocratie modérée, c'est à dire social-libérale, qui prédomine avec des partis tels que le Parti Social-Démocrate allemand, le PS français, le PSOE espagnol. Son objectif n'est plus, comme à l'époque d'Engels, de Wilhelm Liebknecht et de Jean Jaurès, la suppression du capitalisme et la transformation socialiste de la société, mais bien la gestion « sociale » du capitalisme néolibéral. L'Internationale Socialiste ne fonctionne pas comme une organisation politique effective mais plutôt comme un club de discussions, un espace de négociations politico-diplomatiques.

La IIIe Internationale a été la tentative la plus importante de créer une association internationale de partis prolétariens à vocation anti-impérialiste et révolutionnaire. Malgré plusieurs traits autoritaires et une discipline de type militaire, elle a été durant ses premières années - 1919-1924 - un véritable organisme internationaliste, dans lequel ont participé des figures telles qu'Antonio Gramsci, Clara Zetkin, Andrés Nin et José Carlos Mariatégui. Après la mort de Lénine, elle s'est progressivement transformée, sous la coupe de la bureaucratie stalinienne, en un instrument de la politique soviétique de construction du « socialisme dans un seul pays ». Malgré cela, des traits internationalistes authentiques du militantisme communiste ont survécu, comme l'a démontré son importante participation dans les Brigades Internationales en Espagne (1936-1938).

En 1943, afin de satisfaire les exigences de ses alliés Churchill et Roosevelt, Staline a dissous l'Internationale Communiste, sans pour autant que cela réduise la dépendance politique, idéologique et organisationnelle totale des partis communistes du monde envers le Parti Communiste d'Union Soviétique (PCUS). Avec la désintégration du très mal nommé « socialisme réel » à partir de 1989, les héritiers de la IIIe Internationale sont entrés dans une crise qui les a mené, avec très peu d'exceptions, à la marginalité politique ou à la conversion vers la social-démocratie. Seuls des partis comme Refondation Communiste en Italie échappent à la règle car ils ont opéré une véritable réorientation en rompant avec leur passé stalinien et en prenant une nouvelle voie, radicale et ouverte aux apports des mouvements sociaux.

La IVe Internationale, fondée par Léon Trotsky en 1938, est née de l'Opposition de Gauche Internationale; une tendance anti-bureaucratique au sein de l'Internationale Communiste. Affaiblie par l'assassinat de Trotsky et de bon nombre de ses dirigeants - à la fois par le fascisme et le stalinisme - et par d'innombrables scissions, elle n'a jamais réussie à devenir un mouvement de masses. Mais ses militants ont joué un rôle important dans les événements de Mai 1968 en France, dans le mouvement contre la guerre du Vietnam aux Etats-Unis et dans la résistance contre les dictatures dans plusieurs pays d'Amérique latine. La « Quatre » a tenté de sauvegarder du désastre stalinien l'héritage de la Révolution d'Octobre et de rénover - avec des militants et des dirigeants tels qu'Ernest Mandel, Livio Maitan, Hugo Blanco, Raoul Pont, Alain Krivine et Daniel Bensaïd - la théorie et la pratique du marxisme-révolutionnaire.

La IVe Internationale - dont l'auteur de ces lignes fait partie - s'est renforcée au cours de ces dernières années et elle existe dans plusieurs dizaines de pays. Mais elle continue à être une organisation limitée en nombre et en ressources. Avec des exceptions telles que les Philippines et le Sri Lanka, l'essentiel de ses forces se concentre en Europe et en Amérique latine. Ses militants y ont participé, comme courants organisés, dans la fondation de regroupements plus larges: Refondation Communiste en Italie, l'Alliance Socialiste en Grande-Bretagne, le Boc de Gauche au Portugal, le Frente Amplio d'Uruguay, le Parti des Travailleurs au Brésil, l'Alliance Rouge-Verte au Danemark, etc. Contrairement à d'autres organisations ou sectes qui se réclament du trotskysme, la « Quatre » ne se considère pas comme l'unique avant-garde révolutionnaire et elle a pour objectif de contribuer à la formation d'une nouvelle Internationale de masses, dans laquelle elle ne serait qu'une de ses composantes.

La question de la résistance internationaliste contre le capital a acquis de nos jours une actualité évidente. Jamais auparavant le capital n'avait réussi à exercer un pouvoir aussi absolu et illimité sur toute la planète. Jamais auparavant il n'avait pu imposer, comme aujourd'hui, ses règles, ses politiques, ses dogmes et ses intérêts à toutes les nations du monde. Jamais auparavant il n'avait existé un réseau aussi dense d'institutions internationales - comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale (BM), l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) - destinées à contrôler, gouverner et administrer le destin de l'humanité selon les strictes règles du libre-marché capitaliste et du libre profit. Jamais auparavant les firmes multinationales et les marchés financiers n'avaient pu exercer de manière aussi brutale leur dictature globale. Et, enfin, la puissance et le pouvoir de l'unique superpuissance impériale, les Etats-Unis d'Amérique, n'ont jamais été aussi arrogants.

L'offensive du capital et des gouvernements néolibéraux à son service - offensive qui a débutée dans les années 1980 avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher - a connu son sommet après la chute du Mur de Berlin et la restauration capitaliste dans les pays de l'Est. Dans toutes les capitales occidentales fut alors triomphalement proclamée « la mort des utopies » (ou de la « révolution », du « marxisme », etc.) et la « fin de l'Histoire ».

Dans ce contexte de déroute et de désorientation de la gauche surgit alors, comme une étincelle de lumière dans l'obscurité, le soulèvement zapatiste de 1994. Deux années plus tard s'est tenu dans les montagnes du Chiapas la Première Rencontre Intercontinentale pour l'Humanité et contre le Néolibéralisme - un événement qui a eu un impact mondial et qui a rassemblé, pour la première fois depuis de nombreuses années, des militants, des activistes et des intellectuels de plusieurs tendances, du Nord et du Sud, d'Amérique latine, des Etats-Unis et d'Europe. De cette Rencontre est sorti l'appel historique à «dresser l'internationale de l'espoir » contre « l'internationale de la terreur que représente le néolibéralisme ». Comme le souligne la Seconde Déclaration de La Realidad, la tâche - immense - est de créer « un réseau collectif de toutes nos luttes et résistances particulières. Un réseau intercontinental de résistance contre le néolibéralisme, un réseau intercontinental pour l'humanité. Ce réseau intercontinental cherchera, tout en acceptant les différences et en soulignant les points communs, à entrer en écho avec d'autres résistances partout dans le monde. Ce réseau intercontinental sera le moyen avec lequel les diverses résistances s'appuieront les unes sur les autres ».

On peut considérer la Rencontre au Chiapas de 1996 comme le premier acte du grand mouvement de lutte anti-libéral qui s'exprime aujourd'hui activement aux quatre coins de la planète. Bien que l'initiative n'a pas eu de suite directe - les tentatives d'organiser d'autres rencontres de ce type, inspirées par l'exemple zapatiste, en Europe ou en Amérique latine, n'ont pas eu de succès - elle fut malgré tout le point de départ, l'acte de naissance d'un nouvel internationalisme, anti-néolibéral et anti-impérialiste.

Quelques années plus tard se tiendra la grande mobilisation de Seattle (1999) et c'est alors que commence à se développer le principal vecteur de ce nouvel internationalisme, que l'on pourrait qualifier comme « Mouvement de résistance globale » - et qui fut faussement qualifié par la presse comme le mouvement « anti-mondialisation » ou « globalophobe ». C'est ce « mouvement des mouvements » qui va donner naissance aux mobilisations de Prague, Stockholm, Bruxelles, Bangkok, Washington, Barcelone, Gênes et, plus récemment, Florence - avec la participation d'un million de manifestants - ainsi que du Forum Social Mondial de Porto Alegre (2001, 2002, 2003), du Forum Social Européen (2002) et d'autres assemblées du même genre à l'échelle locale, nationale ou continentale.

Ce mouvement « alter-mondialiste » - pour un autre monde - est fort large et, nécessairement, hétérogène. Mais il surgit immédiatement avec un caractère mondial, international, internationaliste. Malgré sa diversité, il s'est unifié au travers de quelques principes fondamentaux: « le monde n'est pas une marchandise », « un autre monde est possible », « non à la guerre », etc. Ce sont des principes très généraux, mais s'ils sont défendus sérieusement, ils possèdent alors un potentiel subversif profond. L'unité se réalise également autour de revendications concrètes: abolition de la dette des pays du Sud, suppression des paradis fiscaux, imposition d'une taxe sur les transactions financières, moratoire sur les produits transgéniques, etc. (la liste est assez longue). Il existe, enfin, un large consensus dans l'identification de l'adversaire; le néolibéralisme, le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC, l'impérialisme étasuniens. Sur les alternatives à l'ordre dominant, il existe un large panel de réponses qui vont de la « régulation » du système jusqu'à sa transformation révolutionnaire et socialiste.

La diversité peut être un obstacle mais elle est également une richesse. Dans le Mouvement de résistance globale participent des syndicalistes, des féministes, des marxistes, des anarchistes, des écologistes, des chrétiens pour la libération, des socialistes de diverses tendances, des mouvements paysans, indigènes et populaires, des ONG, des intellectuels et de nombreux jeunes, femmes et travailleurs qui n'ont aucune affiliation à un parti ou à une organisation mais qui ont envie de protester, de lutter et de discuter avec d'autres. Le mouvement est une occasion unique pour la rencontre, le débat, l'apprentissage mutuel - un processus d'échange mutuel culturel dans lequel chacun, sans abandonner ses idées et ses convictions, découvre celles des autres et tente de les intégrer dans sa réflexion et sa pratique.

Du mélange et de la fusion de tous ces ingrédients est en train de naître un cocktail explosif; la nouvelle culture internationaliste du Mouvement de résistance globale. Évidemment, ce processus n'en est qu'à ses débuts, mais si nous sommes encore loin d'avoir une orientation commune, on perçoit par contre la formation d'un esprit commun dans le mouvement, radical, combatif et hostile à la récupération institutionnelle.

Le Mouvement de résistance globale, ou du moins son expression la plus organisée, le Forum Social Mondial (FSM), compte déjà avec un certain degré d'organisation internationale. Il existe un Comité exécutif international du Forum et il s'est formé un Forum Parlementaire International. Mais ces organismes, comme le Forum lui-même, sont très hétérogènes, et ils ne fonctionnent pas comme une force politique internationale. Leur objectif est plus limité: l'organisation du FSM et des Forums continentaux. Plus important est le réseau des mouvements sociaux - parmi lesquels Via Campesina (qui comprend le Mouvement des Sans Terre - MST - brésilien ou la Confédération paysanne française); la Centrale Unique des Travailleurs du Brésil (CUT), le mouvement international ATTAC, etc. Ce sont eux qui constituent les principales forces au sein du FSM et qui produisent, à la fin de ce dernier, des documents (les « Appels des mouvements sociaux ») qui comportent quelques éléments d'analyse politique - anti-impérialistes, anti-libéraux - et un appel à des initiatives, des campagnes et des mobilisations communes.

Sommes-nous ici virtuellement en présence d'une « Ve Internationale »? Non, et pour deux raisons évidentes: 1) Il s'agit ici de mouvements sociaux et non d'organisations politiques avec des projets de transformation sociale globale. 2) Le Mouvement de résistance globale et ses instances sont beaucoup trop hétérogènes - et il doit en être ainsi - puisqu'ils comprennent des secteurs qui croient en la possibilité d'un capitalisme « régulé », « humanisé » ou « national/démocratique », etc. C'est cette même hétérogénéité que nous retrouvons également dans le Forum Parlementaire International.

Ce qu'il manque pour une véritable Internationale, c'est un réseau d'organisations politiques - partis, fronts, mouvements - qui puisse proposer, au sein du Mouvement, un projet alternatif au-delà du capitalisme et la perspective d'une société nouvelle, sans oppresseurs ni opprimés. Quelque chose dans ce genre commence déjà à exister en Europe: il s'agit de la Conférence de la gauche anticapitaliste européenne dont font partie Refondation Communiste (Italie); la Ligue Communiste Révolutionnaire (France); le Bloc de Gauche (Portugal); l'Alliance Socialiste (Angleterre), le Parti Socialiste Ecossais; l'Alliance Rouge-Verte (Danemark) et plusieurs autres. Malgré leurs différences, ces courants partagent un même rejet de la globalisation capitaliste, des politiques néolibérales et des guerres impérialistes. Ils partagent également la même aspiration à une alternative « positive » anticapitaliste; anti-patriarcale, écologique et internationaliste: « une société socialiste et démocratique, sans exploitation du travail et sans oppression des femmes, basée sur un développement soutenable: un socialisme par en bas, autogestionnaire. » (Déclaration de la Conférence de la gauche anticapitaliste européenne de juin 2002).

Si l'on pouvait étendre cette expérience à d'autres continents et construire un réseau qui incluerait, de manière large, les sensibilités politiques les plus radicales du Mouvement de résistance globale, nous aurions alors notre « Nouvelle Internationale », qui ne devrait pas nécessairement s'appeler « Cinquième » car tous les courants intéressés ne se reconnaissent pas forcément dans l'histoire des internationales ouvrières et socialistes du passé. Elle pourrait s'appeler « Conférence Internationale de la gauche Anticapitaliste (CIA!) ou «Tendance pour une Nouvelle Internationale » (TNT...) ou quelconque autre nom que puisse inventer l'imagination créative de ses participants.

Cette nouvelle internationale pourrait intégrer - de manière séléctive - les apports positifs des quatre internationales prolétariennes. Elle serait l'héritière de Babeuf et de Fourrier, de Marx et de Bakounine, de Blanqui et d'Engels, de Rosa Luxemburg et de Lénine, d'Emma Goldmann et de Buenaventura Durruti, de Gramsci et de Trotsky, d'Emiliano Zapata et de José Carlos Mariatégui, d'Augusto César Sandino et de Farabundo Marti, d'Ernesto Che Guevara et de Camilo Torres, de Ho-Chi-Minh et de Nazim Hikmet, de Jeannk Ben Barka et de Malcolm X et de beaucoup d'autres encore. Mais sa principale référence serait les mouvements sociaux actuels, et en premier lieu le Mouvement de résistance globale au néolibéralisme.

De toutes les Internationales du passé, ce serait sans doute la Première qui lui donnerait le plus d'inspiration - bien que, évidemment, les conditions sociales et politiques d'aujourd'hui sont totalement différentes - car l'AIT fut un mouvement multiple, diversifié et démocratique dans lequel des opinions politiques distinctes ont pu converger dans la réflexion et dans la pratique. Cela ne signifie pas que la forme avec laquelle s'est constitué et a fonctionné l'AIT peut se reproduire aujourd'hui. Il est en effet impossible de prévoir la forme organisationnelle que pourrait avoir cette nouvelle force internationaliste - fédération décentralisée, réseau organisé ou simplement conférence avec des réunions périodiques? Une chose est sûre du moins, elle devra nécessairement être flexible, ouverte et sans structures bureaucratiques formelles. Idéalement, elle ne comprendrait pas seulement des partis ou des fronts, mais également des revues de gauche, des groupes de chercheurs, des organisations du mouvement social, des intellectuels.

Comment pourrait-on délimiter le champ politico-social de cette nouvelle internationale? Il me semble évident que l'anti-impérialisme et l'anticapitalisme - c'est à dire la conviction que la suppression du capitalisme en tant que système mondial est la condition nécessaire, bien qu'insuffisante, pour abolir les injustices sociales, l'exploitation et les oppressions - sont des critères essentiels. La perspective d'une nouvelle société, libre, démocratique, égalitaire, solidaire, écologique, féministe - qui, pour nous est une société dénommée socialiste, mais cela peut être une question ouverte - est un autre élément essentiel. Mais c'est dans le processus même de formation de ce réseau ou de cette fédération que se définiront les bases communes et la plate-forme politique de la Nouvelle Internationale.

L'une des premières tâches de ce courant serait de contribuer au développement, au renforcement, à l'élargissement et à la radicalisation du grand Mouvement de résistance globale, en agissant en son sein de manière unitaire, démocratique et respectueuse de sa diversité.

Au-delà des divergences, la nouvelle internationale aura beaucoup de choses à apprendre avec l'expérience zapatiste. Avant tout, avec l'esprit de révolte, d'anti-conformisme, d'opposition irréconciliable avec l'ordre établi. La Rencontre « Intergalactique » de 1996 avait définit le combat contre le capitalisme néolibéral - c'est à dire contre la marchandisation du monde et de l'être humain lui-même - comme un objectif commun à tous les exclus et opprimés, aux travailleurs, aux paysans, aux indigènes, aux femmes, bref, virtuellement à toute l'humanité victime de la folie néolibérale. Cette lutte est ainsi une lutte pour l'humanité, c'est à dire pour la dignité des êtres humains: un concept qui a à voir avec l'humanisme révolutionnaire de Marx et du Che Guevara, mais aussi avec l'expérience des communautés indigènes du Chiapas.

Un autre grand apport de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) est l'articulation entre le local - la lutte des indiens du Chiapas pour leur autonomie -; le national - le combat pour la démocratie au Mexique et contre la domination impérialiste étasunienne -; et l'international - la guerre contre le néolibéralisme et pour l'humanité. Dans la réflexion et dans la pratique des zapatistes, ces trois moments sont intimement associés dans le cadre d'une vision beaucoup plus dialectique que la pauvre formule de quelques ONG: « pensez global, assigez local ».

En dernier lieu, le zapatisme apporte à l'internationalisme du XXIe siècle un nouvel universalisme, non plus abstrait et réducteur, mais qui repose sur la reconnaissance des différences: l'aspiration pour « un monde qui contienne beaucoup de mondes ».

Par où devons-nous commencer? Comme le soulignait notre camarade Daniel Bensaïd (dans son livre « Les Irréductibles: Théorèmes de la résistance à l'air du temps », Textuel, 2001), le point de départ est la force irréductible d'indignation, le rejet inconditionnel de l'injustice, la non-résignation: « L'indignation est un début. Une façon de se mettre debout et de commencer à marcher. On s'indigne, on se révolte, et puis on voit ».

Si nous parvenons à unir les forces qui, au quatre coins du monde, sont motivées par l'indignation contre le système existant, la rébellion contre les puissants et l'espérance d'un autre monde possible, nous aurons alors les composantes d'une Nouvelle Internationale - avec ou sans numéro.

nog eentje
by Didier Monday February 03, 2003 at 03:38 PM

Zijn jullie niet al een internationale (de vierde dacht ik) ? Is die dan niet gelukt ofzo ? Of hebben jullie er nog graag een internationale bij ? Wordt dat dan niet wat verwarrend ? Wat dacht je van een deal: jullie de vijfde, iem. anders de zesde ?

Wie vertegenwoordigt vierde internationale
by denjo Monday February 03, 2003 at 03:43 PM

Het antwoord vind je op : http://www.worldsocialist-cwi.org/

Structurons ! Structurons ! Structurons !
by do Monday February 03, 2003 at 05:17 PM
do@mai68.org

Salut,

Ah! la, la... ces trop tristes, toujours les mêmes...

Ils sont gentils, notez bien, mais ils veulent toujours tout récupérer...

Mais que ça ne vous empêche pas d'entrer à la "quatre" si vous y tenez.

Ils veulent toujours tout structurer. Et après il y a des chefs, et les chefs nous trahissent !

À propos, Si la première internationale s'est divisée en deux, c'est pas du tout compliqué, c'est très simple contrairement à toutes les fadaises qu'on nous raconte :

Il y avait deux chefs : Karl Marx et Bakounine. Comme aucun des deux n'a réussi à dominer l'autre, ils se sont partagé le gateau. Tout simplement !

Quant à Trotski, C'est un beau salaud !

Il a assassassiné la commune de Cronstadt en inaugurant une formule qui aura de beau jours à l'époque stalinienne : Trotsky a fait croire que la révolte de Cronstadt était menée par des Blancs, par des contre-révolutionnaires !

Cette formule plut à Staline qui la réutilisa à chaque fois qu'il voulut se débarrasser de quelques vrais révolutionnaires. Il est à noter que les communards de Kronstadt sont morts au cri de "Tout le pouvoir aux soviets" ils considéraient que le Parti de Lénine avait confisqué la révolution à son propre profit et ils n'étaient pas les seuls dans ce cas, puisqu'en 1921, lors de cette révolte des marins de Kronstadt, les ouvriers de pétrograd étaient eux aussi en Grève ! Et au sud, il y avait Makhno ! En fait, il y avait des grèves dans tout le pays !

Je me demande comment il est encore possible d'être trotkiste aujourd'hui !

Pour moi, comme internationale, le réseau indymédia tel qu'il est aujourd'hui me convient très bien :

Je n'ai pas de chef, et les actions peuvent se coordonner. Que demander de plus.

Ah! oui, il y en a qui ont besoin d'un papa-chef. Alors allez à la "quatre", si ça vous est indispensable ! La "Quatre" sera votre papa-chef !

Sinon, il y a déjà eut une cinquième internationale. Mais elle n'a pas pris ce nom. Elle s'est appelée :

IS : Internationale Situationniste

Elle fut la plus subversive de toutes. Elle n'a pas privilégié la quantité des militants mais la qualité des individus libres qui en faisaient partie. Le petit nombre des personnes de qualité qui firent partie de cette internationale ont écrit des livres dont les mots furent reproduit sur les murs de Paris en mai 68.

Seuls les situationnistes avaient prévu mai 68 et ils avaient de bonnes raisons pour le prévoir. Car c'est tout simplement eux qui en sont à l'origine... (sans eux, il y aurait peut-être eu un truc mais sans grande importance du style 1956 que tout le monde a déjà oublié !)

les trois meilleurs livres des deux derniers siècles furent publiés par les situationnistes :

— En 1967 fut publié le meilleur :

"La société du spectacle" de Guy Debord.

— Toujours en 1967 fut publié un livre plus facile, comme qui dirait une vulgarisation du premier :

"Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations" de Raoul Vaneigem. http://arikel.free.fr/aides/vaneigem/

— Puis juste après mai 68 fut publié le meilleur rapport sur ce mouvement :

"Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations" signé par René Vienet. Editions Gallimard.

L'Internationale Situationniste a le gros avantage de s'être autodissoute en 1972 parce que les gens commençaient à se dire : « Tiens si c'est les situationnistes qui le disent, c'est que c'est vrai ! » Ils ne voulaient pas que l'IS devienne une avant-garde : ils ne voulaient pas que l'IS soit considérée comme le chef !

Il y a donc déjà eu une cinquième internationale. Ta nouvelle internationale tu devras par conséquent l'appeler la Sixième... !

Quant à moi : Je suis un parti et un syndicat à moi tout seul. Je n'ai pas de chef, ce qui est encore la meilleure façon de ne pas être trahi par son chef. Je n'ai pas de militants, ce qui est encore la meilleure façon de ne pas avoir à se plaindre des diverses incapacités de ses militants.

Bien à vous,
do
http://mai68.org


Post Scriptum:
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mensen, dit is een ernstige en interessante tekst, lees hem!
by Matthias Monday February 03, 2003 at 05:17 PM
sjw_jgs@hotmail.com

Inderdaad is de SAP de Belgische afdeling van de Vierde Internationale (voluit het 'Verenigd Secretariaat van de vierde internationale'). Deze organisatie heeft haar historische verdienste, en is vandaag naast de stroming van de International Socialists (de Britse SWP) de enige revolutionair-marxistische stroming in de wereld die iets voorstelt. De militant-stroming kreeg de laatste jaren een aantal serieuze klappen (de Scottisch Socialist Party die autonoom ging bv.), hoewel ze o.a. in België bijzonder 'militant' zijn. Ze beperken zich er blijkbaar toe discussies te voeren over wie de echte erfenis van het trotskisme mag claimen. Ook van de stroming van Alan woods en co blijft na de afsplitsing van de militant niet zoveel over (hoewel ik dit één van de meest sympathieke, interessante en integere radicaal-linkse stromingen vind, check de site van de vonk of in defense of marxism er maar eens op na).

Niettemin is een organisatie altijd een middel, nooit een doel. Laat deze tekst van Löwy de getuige zijn van het open debat en het antisektarisme binnen de vierde, waar vrijuit de eigen organisatie in vraag kan worden gesteld als er mogelijkheden zijn om iets veel groter en sterker op te bouwen. We twijfelen er niet aan om onze eigen enge organisatiebelangen op te geven om nieuwe vormen op te zetten, als dat de strijd maar vooruithelpt. Zo nam de Portugese afdeling van de vierde, de PSR, samen met de maoïstische UDP (vergelijkbaar met de pvda nota bene, behalve wat het sektarisme van die laatste betreft - de pvda verbrak onmiddellijk de banden met de udp toen die met de *trotskisten* van de PSR in zee ging), het initiatief tot de vorming van het links blok, dat nu na enkele jaren al drie parlementairen heeft (dat soort linkse eenheid, daar kunnen we in België maar van dromen, elders is het blijkbaar wel mogelijk, en leidt het tot resultaten!). Een ander voorbeeld: na de doorbraak van onze Franse zusterorganisatie, de LCR, met 4,3 % van de stemmen tijdens de laatste presidentsverkiezingen, werden onmiddellijk voorstellen gedaan om tot een nieuwe formatie te komen samen met LO van Laguiller en sectoren uit de PC. LO bleef echter op een sektaire koers. Een gemiste kans.
De bijeenkomsten van de Europese linkerzijde die plaatsvinden n.a.v. de grote andersglobalistische manifestaties overal in Europa, zijn een interessant spoor om de linkerzijde op niet-dogmatisch en niet-sektaire wijze te herstichten. Spijtig dat de debatten daarbinnen volledig aan België voorbij gaan. Enkel mensen van de SAP zijn in die debatten betrokken, andere linkse formaties blijven daarbuiten. Die meetings van de Europese linkerzijde omvatten de meest interessante organisaties in Europa: de LCR, SWP, het links blok, socialist alliance, de rood-groene beweging uit denemarken, Rifondazione comunista, de scottisch socialist party, etc. Recent deed Bertinotti van Rifondazione zelfs het voorstel tot de vorming van een Europese lijst voor de verkiezingen van volgend jaar. Dáár zouden we op indymedia en binnen de andersglobaliseringsbeweging over moeten discussiëren. In België blijven we wat betreft het politiek debat hangen op het niveau voor of tegen saddam, de échte discussie wordt geblokkeerd. Ik denk nochtans dat als we de Belgische linkerzijde willen deblokkeren, dat dat kan door ons karretje te hangen aan hetgeen momenteel op Europees niveau aan het gebeuren is.

Wat de verwarring betreft, tja, misschien moet het helemaal geen vijfde internationale heten (dat zegt Löwy zelf in zijn tekst, maar Didier heeft blijkbaar niet eens de moeite genomen hem te lezen, symptomatisch voor het niveau van de discussie op deze site, spijtig eigenlijk), waar het op aankomt is dat nieuwe lagen antikapitalistische militanten zich opnieuw gaan organiseren op internationaal niveau. En dit zonder de autonomie van de sociale beweging in het gedrang te brengen, of zonder zich in de plaats te stellen van de zelforganisatie van de mensen, enzovoort. Een revolutionaire organisatie heeft als functie een middel te zijn om die zelforganisatie precies vooruit te helpen. Zoals de rifondazione doet in Italië, die een enorme kracht is in de opbouw van de 'beweging der bewegingen' zonder haar eigen enge organisatiebelangen te laten primeren op het vooruithelpen van de beweging, of zoals de LCR, die jarenlang de opbouw van de eigen organisatie heeft ondergeschikt aan het werk van haar militanten in de vakbond, aan de basis.

Matthias

m'en fout !
by Mas-I-maS Monday February 03, 2003 at 05:38 PM

moi, je créerai la sixième internationale, et je serai encore plus à l'avant-garde que vous !

leugens en mythes
by ex trotskist Monday February 03, 2003 at 07:27 PM

De tekst van Lowy is een typisch antwoord op de vraag:
hoe blaas je een onbelangrijke beweging op?

1. "Après la mort de Lénine, elle s'est progressivement transformée, sous la coupe de la bureaucratie stalinienne, en un instrument de la politique soviétique de construction du « socialisme dans un seul pays ». Malgré cela, des traits internationalistes authentiques du militantisme communiste ont survécu, comme l'a démontré son importante participation dans les Brigades Internationales en Espagne (1936-1938)."

Hier wordt in dezelfde zin een stelling direct ontkracht met een voorbeeld.
Met het eerste grote gevecht waar de internationale een belangrijke rol kan spelen speelt de internationale ook die rol. De Spanjaarden waren trouwens zeer erkentelijk voor de steun van de internationale.
Na de Spaanse burgeroorlog is het de Sovjetunie en de internationale die het volledige gewicht van de oorlog hebben moeten dragen. Het zijn de Sovjetunie ( jawel, onder leiding van Stalin)en de Europese partizanen die de nazis de beslissende slagen gegeven hebben (Remember Stalingrad).
De troskisten: die werkten tegen (Trotsky riep in 1941 nog op om de leiding van de Sovjetunie omver te werpen) of waren afwezig (de voorlopers van Lutte Ouvrière weigerden actief in het verzet te gaan), buiten enkele individuele uitzonderingen.

2. "La IVe Internationale - dont l'auteur de ces lignes fait partie - s'est renforcée au cours de ces dernières années et elle existe dans plusieurs dizaines de pays."

Deze stelling gaat natuurlijk niet gepaard van enige cijfers. Nochtans:
- De SAP is maar een schim meer van wat het ooit was. Zijn er nu nog 40 leden of 50? Feit is dat de SAP in geen enkele belangrijke strijdbeweging te zien is.
- De hoge score van LCR in Frankrijk is al lang verleden tijd; hoeveel haalden ze met de laatste presidentsverkiezingen? 1%
- De trotskistische varianten zijn afwezig in de volledige derde wereld. We rekenen partijtjes van twee man en een paardenkop niet mee. In een vijftiental bestaan momenteel gewapende bevrijdingsbewegingen. Geen enkel daarvan is trotskist.
- Elke keer dat een trotskistische partij een beetje groter wordt, volgt er een splitsing of wordt de ideologische bagage overboord gegooit.

3. "L'offensive du capital et des gouvernements néolibéraux à son service - offensive qui a débutée dans les années 1980 avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher - a connu son sommet après la chute du Mur de Berlin et la restauration capitaliste dans les pays de l'Est."

Moeten we de lezer eraan herinneren dat zowat alle trotskistische organisaties de val van de muur toegejuicht hebben. Niet weinige trostkist steunde de anticommunisten in Oost Europa. (Havel en consoorten). Nu zien we dat diezelfde "revolutionairen" aan het handje lopen van Bush en Blair. Niets om fier over te zijn.

Reculons vers l'avenir [ vite! ] ;)
by red kitten Monday February 03, 2003 at 07:38 PM
redkitten@indymedia.be

[1] Si vous pensez qu'il faut encore créer quelques "Internationales", jetez d'abord un coup d'oeil au site suivant:
http://www.broadleft.org/trotskyi.htm

Sur cette page sont répertoriées déjà une trentaine de 4ème Internationales, petite précision qui manquait à l'historique ci-dessus.
Et je peux affirmer sans crainte de me tromper qu'elles sont toutes LA VERITABLE internationale ! ;)

[2] C'est bien gentil de lancer l'idée d'une 5ème Internationale. Moi même j'y avais pensé, l'autre jour, sous ma douche. Mais encore faudrait-il prendre le problème dans le bon sens.

Ce n'est pas parce qu'on en a bien envie et que le nom sonne plutôt bien que l'on a avancé d'un iota. Il faudrait une base réelle à cette '5ème'. Le texte ci-dessus tant plutôt à prouver le contraire. L'expérience des 'Zapatistes' est surtout un exemple brilliant de 'public relation' et de communication, et les Troskystes n'on toujours aucune réalisation un tant soit peu sérieuse à leur actif, malgré des gesticulations energiques. [ De l'aveu même de l'auteur, une de leur contribution principale à la révolution a été d'agiter des drapeaux rouges en mai 68 ... ]

solidarité,

/// r e d . k i t t e n ///

trotski
by trotskist Monday February 03, 2003 at 08:16 PM

"Trotsky riep in 1941 nog op om de leiding van de Sovjetunie omver te werpen"

Ex-trotskist? Aan je kennis van de gescheidenis te zien ben je eerder aan de stalinistische kant. In 41 was trotski al lang dood, vermoord door een stalinistische agent.

Vijfde?
by Geert Cool Monday February 03, 2003 at 08:53 PM

Ik weet niet als het als grap bedoeld was. Dan heb ik het niet enkel over het artikel maar ook over de meeste commentaren. De Vijfde Internationale? Wie weet wat de Vierde inhield? En de drie daarvoor? (los van het feit dat er effectief een klein groepje bestaat dat zichzelf de Vijfde noemt, het zou me overigens niet verbazen dat die reeds gesplitst zijn en zowaar de Zesde Internationale voorgebracht hebben).

De kern van de zaak is uiteraard dat de Tweede Internationale gelanceerd met de ervaring van de Internationale Arbeidersassociatie vers in het geheugen waarbij die Eerste Internationale zichzelf opgeheven had nadat duidelijk werd dat het niet volstond, zeker na de ervaring van de Commune van Parijs dat een essentiële bijdrage vormde aan de arbeidersbeweging en de strijd voor een andere samenleving. De Derde Internationale bouwde zichzelf tot massa-beweging op, op de ideologische ruines van de Tweede internationale die zichzelf verbrand had door mee te heulen met de burgerij tijdens de eerste wereldoorlog. Trotsky stelde in 1938 dat de tijd gekomen was om de Vierde Internationale op te richten omdat deze organisatie het potentieel had om uit de ruines van de Tweede Wereldoorlog tot een massa-organisatie uit te groeien. De ontwikkelingen op wereldvlak zijn anders uitgedraaid dan door de trotskisten voorzien in 1938 en jammer genoeg is daar na de oorlog niet vlug genoeg een echte balans van opgemaakt, wat de weg vrij gemaakt had voor belangrijke fouten en een enorme versnippering. Versnippering en verdeeldheid komt immers niet uit de lucht vallen, maar is voornamelijk het gevolg van nederlagen en het gebrek aan een degelijk antwoord op die nederlagen.

Ik zal er niet volledig dieper op ingaan, er bestaat materiaal genoeg dat voldoende antwoordt op die elementen.

Maar ik wil toch even zeggen dat het onnozel is om op te roepen voor het idee van de Vijfde Internationale omdat zo'n oproep iedere mobilisatiekracht mist omdat het onduidelijk is waar zo'n initiatief voor staat gelet op het feit dat de vier vorige Internationales amper nog gekend zijn. Vandaar ook dat het CWI zichzelf niet "de vierde internationale" noemt, ook al baseren wij ons op de traditie van de Vierde Internationale opgericht door Trotsky. Wij noemen ons 'Comité voor een arbeidersinternationale' omdat dit beter aansluit bij het bewustzijn en ook een correctere inschatting vormt van de krachten van onze beweging.

Wat de commentaren van Mathias betreft. Mathias, moest iemand van een andere politieke strekking hier verkondigen "dé Vierde" te zijn, "dé enigen die iets voorstellen",... zou je hen onmiddellijk omschrijven als zijnde sectair. Je zou daar zelfs grotendeels gelijk bij hebben. Alleen wil je het bij jezelf niet zien. Dan zal ik het je maar zeggen: je bijdrage is een staaltje van puur sectarisme. Vwala.

Over het CWI dan. Tja, Misschien moeten jullie in het vervolg spreekkoren inhuren die overal waar wij komen zingen "Schotland, Sheridan, SSP, Labour Party Pakistan". Het zou hoogstens een mooi liedje opleveren, maar inhoudelijk geef je inderdaad aan wat blijkbaar de zwakste schakels van onze internationale vormden. Wij zijn geen losse federatie waar iedere nationale afdeling doet waar ze zin in hebben. Als een afdeling blijkt afhankelijk te worden van buitenlandse NGO's van dubieuze origine eisen we volledige openheid van de boekhouding. Als dat er niet komt, is er iets mis. Als dat leidt tot een splitsing zoals met de LPP, dan 'so be it'. Als in Schotland een deel van de leiding een revolutionaire partij meer wil uitbouwen, dan scheiden de wegen zich. Je kunt die mannen zoveel opvrijen als je wil, je zet er geen stappen mee vooruit. En dat lijkt mij nog altijd de bedoeling van een revolutionaire wereldpartij. Voor ons betekent de discussie over Schotland en Pakistan een enorme versterking van onze internationale. We hebben er als collectief enorm veel uit geleerd. En ja, als we in België bijzonder "militant" zijn en op die basis stappen vooruit zetten, is het mede op basis van de lessen die we als democratische internationale socialistische beweging daaruit geleerd hebben.

Ik hoop dat jullie uit pakweg de neergang van het juweel aan de kroon van de Vierde (Mexico) evenveel geleerd hebben, al vrees ik het ergste. Ik hoop dat jullie als internationale de discussie aangaan over de uitdagingen waarvoor jullie Braziliaanse minister staat eveneens zullen aangaan. Zodat je niet, zoals in de voorbije decennia, steevast met de kop tegen de muur blijft lopen. Ik hoop het, want een verzwakking van de linkerzijde, nieuwe verkwanselingen van enorm potentieel (denk aan Argentinië) zijn nederlagen voor ons allemaal.

GC

laatste reactie
by Geert Cool Monday February 03, 2003 at 09:12 PM

> Inzake de punten van Redkitten.

Redkitten, I'll say it English so you would understand me. Yes, there's a whole diversity of organisations claiming to be Trotskyist. When mentioning all the existing parties, why not mention all the different sort of stalinists, maoists, hoxhists and other people who claim the same tradition you base yourself on?

See: http://www.broadleft.org (there's more than just the Trotskyists on that site).

Second point: why not try to explain why there are so many different trends in the workers movement? Why not try to explain this in a materialist way? Or would that be too marxist for a stalinist?

> Inzake mijn vorig bericht.
In mijn vorig berichtje staat een evidente typfout. Die Schotse leiding die een een revolutionaire partij wil uitbouwen moet zijn "geen revolutionaire partij"...

> Over Trotsky in 1941. Heb jij dan geen enkel gevoel van schaamte? Het enige dat iemand die in 1940 vermoord is door stalinisten in 1941 kon doen, was onder de grond rotten.

Ik wil het voorlopig hierbij laten, ik heb toen ik bovenstaande berichten las mij wat kwaad gemaakt. Ik hoop dat die kwaadheid nu genoeg weg is om me met ernstige dingen te kunnen bezighouden. De uitbouw van een revolutionaire partij bijvoorbeeld of discussies die wel zijn nut hebben.

GC

SAP baseert zich op traditie van het stalinisme?
by leon Monday February 03, 2003 at 09:47 PM

In de tekst van Löwy staat dat zo'n nieuwe internationale zich zou baseren op ondermeer Bakoenin, Marx, Babeuf, Trotsky, Malcolm X, Ho Chi Minh,... Wanneer krijgen we de gezamenlijke PVDA-SAP Brigades die in Vietnam de moorden van Ho Chi Minh op de trotskisten gaan herdenken?

Pour infos
by Le Dîtch Tuesday February 04, 2003 at 11:54 AM

MICHAEL LÖWY (l'auteur de l'articles) EST SOCIOLOGUE, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS, PARIS. IL A ETE COORDINATEUR DE LA SECTION « ECOLOGIE » DU IIIEME CONGRES MARX INTERNATIONAL ORGANISE PAR ACTUEL MARX.
IL A PUBLIE DE NOMBREUX OUVRAGES DONT :
-LOWY/ HAUPT/ WEIL LES MARXISTES ET LA QUESTION NATIONALE ;
-LA PENSEE DE CHE GUEVARA EDITION SYLLEPSE ;
-LE MARXISME EN AMERIQUE LATINE - ANTHOLOGIE. FRANÇOIS MASPERO EDITEUR
-WALTER BENJAMIN, AVERTISSEMENT D'INCENDIE PARIS, PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE, 2001 ;
-PATRIES OU PLANETE ;
-REVOLTE ET MELANCOLIE, LE ROMANTISME A CONTRE-COURANT DE LA MODERNITE, ED. PAYOT ;
-L'INSURRECTION DES MISERABLES ;
-LA THEORIE DE LA REVOLUTION CHEZ LE JEUNE MARX ;
-DIALECTIQUE ET REVOLUTION ;
-POUR UNE SOCIOLOGIE DES INTELLECTUELS REVOLUTIONNAIRES ;
-REDEMPTION ET UTOPIE, LE JUDAÏSME LIBERTAIRE EN EUROPE CENTRALE, UNE ETUDE D'AFFINITE ELECTIVE, P.U.F., 1988. ;
-POPULISMES EN AMERIQUE LATINE (BROCHURE) ;
-LA THEOLOGIE DE LA LIBERATION ;
-SUR LA REVOLUTION PERMANENTE ;
-PAYSAGES DE LA VERITE ;
-REVOLUTIONS ;

verzet
by rik de coninck Tuesday February 04, 2003 at 11:54 AM
rikdeconinck@hotmail.com

Ik sta keer op keer versteld van de manier waarop de lezers van Indymedia mekaar behandelen, hoe gaan die ooit kunnen samenwerken in een actie of tijdens verkiezingen ? Ik bedoel maar : ge kunt ook beleefd discuteren zonder ongegronde verwijten. Als historicus stuit het me vooral tegen de borst dat evidente waarheden genegeerd worden en leugens rondgestrooid worden(zoals die zogenaamde oproep van Trotski in 1941 ) en in het bijzonder als de nagedachtenis van verzetsmensen besmeurd worden : er zijn namelijk ook heel wat trotskisten -weerstanders dus - omgebracht door de nazi's.
Wie twijfelt aan de verzetsactiviteiten van de trotskisten kan altijd eens gaan kijken naar de clandestiene pamfletten en,periodieken .. die in het Amsab in Gent bewaard worden.
Anderzijds zijn er ook heel wat kanttekeningen te maken bij het stalinistisch verzet : het waren niet allemaal helden, soms werd er geklikt, in de kampen hadden die een eigen organisatie die enige bescherming gaf aan eigen leden ten koste van...Om maar iets te zeggen dat de zwart-wit-denkers niet graag horen.

Waarom?
by Het Rooje Nest Tuesday February 04, 2003 at 02:26 PM

Telkens opnieuw die ellendige historische discussies. Zoek toch eens naar de vele gelijkenissen die alle radicaal-linksen hebben. Laat ons allen toch gewoon ijveren voor de socialistische basisbeginselen: gelijkheid, solidariteit, broederschap. Geef toch eens toe dat een ideologie kan ontsporen, dat het geen monolithish kader is, dat het prachtige effecten kan hebben, maar ook nefaste. Wees eerlijk met jezelf, wees eerlijk voor de ander: dat is socialisme! Dat mag toch niet zo moeilijk zijn, ofwel?

Hoopvol,

Het Rooje Nest

alweer een gemiste kans voor een interessante discussie op indymedia
by Matthias Tuesday February 04, 2003 at 04:37 PM
sjw_jgs@hotmail.com

Er gebeuren belangrijke dingen in Europa, maar blijkbaar mag daarover niet gediscussieerd worden. Spijtig, want we kunnen allemaal iets leren van de antikapitalistische convergentie die momenteel op Europees niveau plaatsgrijpt en waarvan het gros van de Belgische linkerzijde blijkbaar niets wil weten. Zij gaan maar verder met kinderachtige discussies over wat Trotsky in dat of dat jaar zei, of over andere beuzelarijen. De conferenties van de antikapitalistische linkerzijde in Europa hebben die historische discussies niet nodig om na te denken over een perspectief voor de linkerzijde.

Een paar concrete antwoorden:

" De SAP is maar een schim meer van wat het ooit was. Zijn er nu nog 40 leden of 50? Feit is dat de SAP in geen enkele belangrijke strijdbeweging te zien is. "

De SAP is uiteraard geen grote organisatie i.v.m. b.v. de pvda. Maar haar militantenaantal is toch wel groter, en de activiteit die zij aan de dag leggen mag gezien worden. Vaak is het werk dat niet aan de grote klok wordt gehangen. Mensen van de SAP zijn actief in de vakbonden, attac, anti-oorlogscomités, de vrouwenbeweging (het VOK), de federatie werkgroepen homoseksualiteit (dat heeft nu een nieuwe naam die me even ontsnapt), NGOs, collectief tegen uitwijzingen, en zo kan ik nog een tijdje doorgaan. Wij hebben een andere manier van aan politiek doen dan de pvda: wij creëren niet onze eigen comités of sociale beweging zoals zij doen, maar schakelen ons in in de bestaande beweging om die vooruit te helpen en zo maximaal invloed te hebben in de maatschappij.

"- De hoge score van LCR in Frankrijk is al lang verleden tijd; hoeveel haalden ze met de laatste presidentsverkiezingen? 1% "

tijdens de laatste presidentsverkiezingen haalde de LCR, zusterorganisatie van de SAP, 4,3 % van de stemmen, oftewel 1,2 miljoen stemmen (!!!). Dat is wat meer dan de 0,zoveel die de verdeelde Belgische linkerzijde bijeensprokkelt.

"- De trotskistische varianten zijn afwezig in de volledige derde wereld."

NOchtans is het de Braziliaanse afdeling van de vierde internationale die samen met de mst een cruciale rol heeft gespeeld in de totstandkoming van de participatieve begroting in porto allegro, niet toevallig de stad van het wsf.

" Elke keer dat een trotskistische partij een beetje groter wordt, volgt er een splitsing. "

Tja, spijtig verleden. Dat vandaag trotskisten werken aan europese convergentie laat nochtans iets anders vermoeden niet? Trouwens de nieuwe 'internationale' waar löwy op heel speculatieve wijze over spreekt, is helemaal niet trotskistisch, daar zitten mensen in van zeer uiteenlopende stromingen.

Ik hoop dat de Europese linkerzijde op haar elan verdergaat, dan gaat de realiteit de futiele discussies die hier worden gevoerd, wel inhalen!

toch even reageren
by ex trotskist Wednesday February 05, 2003 at 10:33 PM

Aan Rik de Coninck en Matthias,

1. Trotsky is inderdaad vermoord in 1940. Dit ene jaartal heb ik verkeerd ingetikt.
Dit doet echter niets af aan de inhoujd van mijn verklaring: Trotsky heeft verschillende keren voor en tijdens WO2 opgeroepen om de leiding van de Sovjetstaat omver te werpen. Ik heb hierover al een tweetal keren citaten geleverd. Hier volgt een derde:

"Stalin helped convert Europe into bloody chaos and took the USSR to the very brink of the abyss. The peoples of the USSR now cannot help but feel the greatest anxiety .... Only the overthrow of the Moscow totalitarian clique, only the regeneration of Soviet democracy can unleash the forces of the Soviet peoples for the fight against the inevitable and fast-approaching blow from imperialist Germany. Hence Soviet patriotism is inseparable from irreconcilable struggle against the Stalinist clique."

Brief van Trotsky: 4 augustus 1940: "over de rol van het Kremlin in de Oorlog"

http://www.marxists.org/archive/trotsky/works/1940/1940-kremlin.htm


2. Ik stelde wel degelijk dat individuele uitzonderingen in het verzet gezeten hebben. Ik vind nergens sporen van een trotkistische organisatie die in het verzet zat. Rik De Coninck wel?

3. De invloed van de trotskisten in Braziliê. Dat individuele trotskisten op een lijst van de PT staan wil niet zeggen dat de trotskistische ideën grote aanhang hebben. Belgische trotkisten zijn indertijd ook meegestapt met verruimingsoperaties van SP... om na een tijdje hun trotskistische standpunten achter te laten.

4. I.v.m. de resultaten van LCR: ik heb mij twee maand vergist:
bij de presidentiële verkiezingen behaalde LCR 1210562 stemmen. Twee maand later waren dat er nog 328620 of 1,27 % (ik zat er dus 0,27 % naast). Dus 4 maal minder.