arch/ive/ief (2000 - 2005)

La lettre pour un front uni face à l'Irak
by posted by protesta Friday January 31, 2003 at 04:43 PM

Voici l'intégrale de la lettre où dirigeants de huit pays d'Europe appellent à l'unité avec les Etats-Unis sur la crise irakienne.

Les signataires sont : VACLAV HAVEL, République tchèque; JOSE MARIA AZNAR, Espagne; JOSÉ-MANUEL DURO BARROSO, Portugal; SILVIO BERLUSCONI, Italie; TONY BLAIR, Grande-Bretagne; PETER MEDGYESSY, Hongrie; LESZEK MILLER, Pologne; ANDERS FOGH RASMUSSEN, Danemark

Ce qui unit véritablement les Etats-Unis et l'Europe ce sont les valeurs que nous partageons: la démocratie, la liberté individuelle, les droits de l'Homme et l'autorité de la loi. Ces valeurs ont traversé l'Atlantique avec ceux qui ont quitté l'Europe pour aider à construire les Etats-Unis. Aujourd'hui, les Etats-Unis sont plus que jamais menacés.

Les attentats du 11 septembre ont montré jusqu'où les terroristes - les ennemis de nos valeurs communes - sont prêts à aller pour les détruire. Ces atrocités étaient une attaque dirigée contre nous tous. En défendant fermement ces principes, les gouvernements et les peuples des Etats-Unis et d'Europe ont amplement démontré la force de leurs convictions. Aujourd'hui, plus que jamais, le lien transatlantique est une garantie de notre liberté.

Nous avons, en Europe, une relation avec les Etats-Unis qui a résisté à l'épreuve du temps. C'est largement grâce au courage, à la générosité et à la clairvoyance des Américains que l'Europe a été libérée des deux formes de tyrannie qui ont dévasté notre continent au XXe iècle: le nazisme et le communisme. C'est grâce aussi à la coopération continue entre l'Europe et les Etats-Unis que nous avons réussi à garantir la paix et la liberté sur notre continent. La relation transatlantique ne doit pas devenir victime des tentatives persistantes actuelles du régime irakien de menacer la sécurité mondiale.

Dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais auparavant, il est vital que nous préservions cette unité et cette cohésion. Nous savons que le succès dans cette bataille quotidienne contre le terrorisme et la prolifération d'armes de destruction massive requiert une détermination inébranlable et une ferme cohésion internationale de la part de tous les pays pour lesquels la liberté est précieuse.

Le régime irakien et ses armes de destruction massive représentent une menace évidente pour la sécurité mondiale. Ce danger a été explicitement reconnu par les Nations-Unies. Nous sommes tous tenus par la résolution 1441 qui fut adoptée à l'unanimité. Lors du sommet de Prague et du Sommet européen de Copenhague, nous, Européens, avons réitéré notre appui à la résolution 1441, notre souhait de continuer sur la voie des Nations unies et notre soutien au Conseil de Sécurité.

En faisant cela, nous avons adressé un message clair, ferme et non équivoque selon lequel nous débarrasserons le monde du danger posé par les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Nous devons rester unis pour exiger le désarmement de son régime. La solidarité, la cohésion et la détermination de la communauté internationale sont notre meilleur espoir d'atteindre cet objectif pacifiquement. Notre force repose dans l'unité.

La combinaison d'armes de destruction massive avec le terrorisme est une menace aux conséquences incalculables. La résolution 1441 est, pour Saddam Hussein, la dernière chance de désarmer en utilisant des moyens pacifiques. L'opportunité d'éviter une grande confrontation dépend de lui. Malheureusement, cette semaine, les inspecteurs de l'Onu ont confirmé sa propension longtemps établie à tromper, à nier et à ne pas respecter les résolutions du Conseil de Sécurité.

L'Europe n'est pas en conflit avec le peuple irakien. En effet, il est la première victime du brutal régime irakien. Notre but est de sauvegarder la paix et la sécurité mondiale en s'assurant que ce régime abandonne ses armes de destruction massive. Nos gouvernements ont la responsabilité commune de faire face à cette menace. Ne pas le faire serait ni plus ni moins faire preuve de négligence vis-à-vis de nos propres citoyens et vis-à-vis du reste du monde.

La Charte des Nations Unies confie au Conseil de Sécurité la tâche de préserver la paix et la sécurité internationale. Pour cela, le Conseil de Sécurité doit maintenir sa crédibilité en s'assurant que ses résolutions sont pleinement respectées. Nous ne pouvons accepter qu'un dictateur viole systématiquement ces résolutions. Si elles ne sont pas respectées, le Conseil de Sécurité perdra sa crédibilité et en conséquence, la paix mondiale en souffrira.

Nous sommes confiants que le Conseil de Sécurité fera face à ses responsabilités.