US, France, Allemagne: Marchandages de brigands sur le dos de l'Irak by baudouin deckers Sunday January 26, 2003 at 05:29 PM |
Bush est bien décidé à faire la guerre contre l'Irak au plus vite. La France et l'Allemagne semblent ne plus être vraiment d'accord à suivre les États-Unis. Alors opposition de façade pour l'opinion publique, revirement ou contradiction réelle avec les États-Unis ?
Comme révolutionnaire, on ne peut que se réjouir de l'exacerbation des contradictions entre puissances impérialistes. Elles démontrent la crise du système impérialiste qui est beaucoup plus profonde qu'en 1991.
D'autre part, la résistance des peuples du tiers-monde mais aussi au cœur même des pays impérialistes n'a jamais été aussi forte. Cela ne peut que nous rendre optimiste.
Et c'est une des raisons des hésitations de pays européens comme la France et même la Belgique qui craignent des révoltes si la guerre éclate, particulièrement de la classe ouvrière d'origine maghrébine.
Peut-on vraiment parler de contradictions objectives entre l'Europe et les États-Unis alors que des transports armés US sont autorisés dans plus de 16 pays européens ?
Baudouin Deckers. Oui, il y a des conflits d'intérêts bien réels entre les États-Unis et certains pays européens. Il ne faut pas le nier.
Prenons l'Irak justement. En 1972, le pétrole irakien a été nationalisé : toutes les compagnies pétrolières US et britanniques ont été expropriées. Elles ne l'ont jamais avalée.
Au milieu des années 90 l'Irak a concédé à TotalElfFina le champ pétrolifère le plus prometteur d'Irak, Majun, près de la frontière koweïtienne.
Tout cela n'est pas du goût des grandes compagnies US comme Exxon et Chevron, mais aussi de la britannique BP et l'anglo-néerlandaise Shell. Il est clair que ces 4 multinationales les plus puissantes du monde veulent récupérer ce qu'elles ont perdu, au détriment de Total-Elf-Fina.
Il s'agit d'un combat à couteaux tirés. Même entre les géants du pétrole américain d'une part, britanniques de l'autre. Ainsi, le patron de la BP s'est fendu d'un éditorial dans le Guardian le mois dernier pour protester ouvertement contre les agissements d'Exxon et Chevron purement US qui se partagent déjà en deux l'Irak.
L'Irak a concédé à Total-Elf-Fina son champ pétrolifère le plus prometteur
Dans ce contexte, Total-Elf-Fina a tout à perdre d'une guerre et donc une partie du capital français a intérêt à s'y opposer. Mais comme la France ne se réduit pas aux seuls intérêts de sa multinationale pétrolière, la grande bourgeoisie française est sans nul doute divisée.
L'Allemagne n'a pas d'intérêts pétroliers immédiats en Irak. Mais n'oublions pas que la domination de l'Irak a été un des enjeux importants des deux guerres mondiales passées. L'impérialisme allemand n'a pas du tout enterré cette ambition. D'autre part, l'Allemagne a des intérêts énormes en Iran dont elle est le principal partenaire économique tant pour l'exportation que pour l'importation. Or l'Allemagne sait qu'après l'Irak, les États-Unis comptent s'en prendre à l'Iran, leur coupant l'herbe sous le pied.
Comment expliquer l'acharnement des États-Unis à une guerre pour le pétrole alors qu'ils sont beaucoup moins dépendants du pétrole du Moyen-Orient que le Japon ou l'Europe ?
Baudouin Deckers. Oui, cela peut paraître étonnant quand on sait que 25% des importations de pétrole des États Unis proviennent du Moyen-Orient (du même ordre que ce que le seul Venezuela lui fournit) alors que l'Europe en dépend de 37%, le Japon de 88%. Mais Lénine le disait déjà : quand il y a pénurie de matières premières, l'impérialiste ne cherche pas à s'accaparer des matières premières pour eux-mêmes mais avant tout pour mettre la main sur les matières premières de ses concurrents.
La guerre actuelle est dans un certain sens aussi une guerre contre l'Europe
Dans un certain sens, la guerre actuelle est donc aussi une guerre contre l'Europe qui va dépendre dans l'avenir de plus en plus du pétrole du Moyen-Orient.
Malgré tout, les propos de l'Allemagne et surtout de la France semblent assez vagues pour envisager tous les scénarios possibles encore : soutien aux États-Unis ou neutralité bienveillante ?
Baudouin Deckers. On ne peut à ce moment-ci dire avec exactitude si des puissances telles que l'Allemagne, la France et d'autres estimeront leurs intérêts impérialistes les mieux servis en refusant tout soutien à l'agression américaine et britannique contre l'Irak, ou au contraire en y participant sous une certaine forme…
Ils ne sont certainement pas hostiles au renversement de régimes nationalistes comme celui de l'Irak. Mais s'ils participent, ils exigent des garanties quand à leur part du butin.
Les États-Unis disposent d'autre part de nombreux moyens de pression, même de chantage à travers des représailles économiques comme en témoignent les récents discours menaçants du ministre de la guerre US, Rumsfeld.
Ils peuvent ainsi intensifier la guerre économique comme ils l'ont fait en sidérurgie, en prenant des mesures protectionnistes contre les concurrents européens comme Arcelor.
L'Europe ne peut se passer de l'OTAN pour l'instant. L'euro-armée ne compte qu'à peine 60.000 hommes alors que l'armée US compte déjà plus de 150.000 hommes dans le seul Golfe. Si les impérialistes européens devaient estimer une intervention militaire nécessaire, quelque part dans le monde, au cours des années prochaines, ils devront faire appel à l'OTAN. Donc, ils doivent rester dans cette alliance.
Dans le rapport de forces actuel, la majorité des pays européens probablement s'inclineront et suivront les Etats-Unis. Mais ce qui est certain, c'est que beaucoup de pays européens ne sont plus les alliés dociles qu'ils étaient encore au début des années 90. Aujourd'hui, ils marchandent leur soutien avec les États-Unis comme le font les brigands entre eux. Il ne s'agit pas pour nous de faire confiance au brigand français ou allemand pour arrêter le brigand US sous prétexte qu'il est plus fort.
Notre soutien à la résistance en Irak est inconditionnel et s'oppose à l'impérialisme le plus agressif les États-Unis mais aussi à l'impérialisme européen.
(Baudouin Decker est membre du bureau politique du PTB)
indymédia = PTB?? by Monica Sunday January 26, 2003 at 06:58 PM |
Depuis quand on autorise des politiciens a poster des articles sur Indy??
A quand les articles des Lepen, Chirac.....
Indymédia ne doit pas servir à des fins politiques!!!!!!
Indymedia EST politique ! by red kitten Sunday January 26, 2003 at 07:20 PM |
redkitten@indymedia.be |
[1] Pour mieux comprendre le projet Indymedia.be et ses objectifs, voir le 'about us' [lien ci-dessous]
[2] On y lit, entre autre:
« Nous sommes toutes et tous journalistes: qui mieux qu'un gréviste sait raconter pourquoi il fait grève, une manifestante pourquoi elle manifeste, une organisation ce qu'elle organise? »
et
« Indymedia veut refléter la vision du monde des opprimés, des exploités et des exclus, donner la parole à ceux qui luttent contre la mondialisation capitaliste, rendre cette réalité visible. »
[3] Indymedia.be est un projet politique, de lutte, d'action, etc, et s'oppose à l'idée des médias sois-disant "neutres". Toutes celles et ceux qui s'oppose au capitalisme et à l'impérialisme, qui défende des causes progressistes y sont les bienvenus pour s'exprimer.
[4] Par conséquent, les parti gouvernementaux ou fascistes, celles et ceux qui relayent leurs messages, ne sont pas les bienvenus. Les autres peuvent s'exprimer et débattre ici.
Bien à toi.
Bien à vous
archive.indymedia.be/about.php3#fr
monica, I love you by monicalover Sunday January 26, 2003 at 07:20 PM |
Monica oh, Monica
shall thou ever learn that not only PTb posts here, but also Vonk, LSP,...?
Monica oh, Monica,
shall thou also complain when somebody from attac goes in politics and Attac posts an article here?
Monica, oh, Monica
shall thou ever learn this is a infosite where people can post interesting things?
Monica ,oh, Monica
tell me, do you need love in your live?
100% d'accord by fran Sunday January 26, 2003 at 08:33 PM |
fran@AlterMundus.net |
Il est inquiétant de voir que l'Europe va suivre la junte Bush dans la course à l'armement. Ces dépenses publiques devront être financées, comme c'est déjà le cas aux USA, au détriment des budgets alloués aux dépenses publiques de santé, logement, enseignement, environnement, justice, etc.
Sources :
http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk_politics/2331943.stm
C'est d'autant plus inquiétant que l'Union Européenne souffre, elle aussi, de très graves déficits démocratiques.
Source :
http://userlists.all2all.org/pipermail/artivisme/2002-October/000178.html
Le fait que les décisions sont effectivement prises par une minorité de privilégiés motivés par la maximisation de leurs intérêts personnels montre bien que la démocratie représentative n'est qu'un leurre.
Source :
http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=421
Nous pensons qu'il faut aider celles et ceux qui sont en train de développer un réseau Internet gratuit ainsi que des applications, ouvertes et sécurisées, de travail collaboratif et de vote en réseau. En particulier il convient de généraliser l'usage de l'encryptage et de la signature électronique. Les politiciens traînent dans ces dossiers parce que c'est trop compliqué pour eux, mais aussi parce qu'ils réalisent que ces technologies ne servent pas leurs intérêts personnels.
Source :
Pétrole by Dominique Monday January 27, 2003 at 11:26 AM |
dominique_pifpaf |
Une question soulevée par ce texte est de savoir pourquoi les USA s'acharnent à vouloir prendre le controle des pétroles iraquiens alors qu'ils ne dépandent que dans une faible mesure de ce pays pour leur approvisionnement?
La raison peut être trés simple. Le pétrole est une matière première non renouvelable, et il y a si longtemps qu'on le pompe qu'à l'heure actuelle, il n'y a que 2 régions productrices qui ne sont pas déjà sur le déclin: la Kaspienne et le Golfe. Toutes les autres régions ont une production déclinante et il n'y a rien qui puisse être fait là-contre. Ce n'est pas non plus quelques forages mineurs en Alaska ou ailleur qui vont changer grand chose.
De plus, dans quelques annés (vraisemblablement 4 à 5), la demande mondiale qui elle ne fait qu'augmenter, va dépasser la production. Enfin, d'ici une dizaine d'années, le déclin des champs pétrolifères va l'emporter et la production mondiale va se mettre à décliner.
Ce que nous assistons et qui à commencer vraisemblablement par la mise en place de Bush à la maison blanche par la cour suprême des States, n'est rien d'autre que le combat que se livre une partie de l'élite mondiale pour s'approprier les réserves restantes de pétroles.