La jeunesse proteste à Kallo (Anvers): pas d'armes dans notre port! by lieveke norga Wednesday January 15, 2003 at 08:47 PM |
Près du quai 1241 du village portuaire de Kallo, , le front STOP USA a tenu une conférence de presse ce mercredi, à quelques mètres du navire US army prêt à partir pour le Golfe. Les porte-parole ont qualifié d'intolérable la collaboration de l'état belge à la guerre des Etats-Unis. Plus de 50 manifestants ont ensuite participé à une action pacifique militante, bloquant même une écluse pendant plus d'une heure.
Dyab Abou Jahjah (AEL), qui a du partir immédiatement après la conférence de presse à cause de l'interdiction de manifester qui pèse toujours sur lui, et Zohra Othman (PTB) ont dénoncé l'hypocrisie de tout le gouvernement arc-en-ciel mais surtout celle d'Agalev : « Eddy Boutmans a crié sur tous les toits qu'il s'opposait à cette guerre, mais ce ne sont visiblement que de belles paroles, destinées à endormir les gens. Car entre-temps, les préparations de guerre ont commencé sous nos yeux, dans notre propre port. »
Jan Vandeputte (Président flamand CGSP – ONEM) a appelé la direction syndicale à soutenir clairement le mouvement contre la guerre.
Un cheminot et un docker appellent leurs collègues à bloquer les transports
Pol De Rammelaere (ancien cheminot), candidat administrateur-délégué de la SNCB du PTB, a demandé aux travailleurs du rail de suivre l'exemple des deux convoyeurs britanniques, qui ont refusé la semaine dernière d'effectuer un transport militaire.
Piet Ceulemans, 83 ans et ancien docker, a indiqué que ce n'était pas la première fois que notre pays était utilisé pour de tels transports de guerre. Lui-même a été licencié dans les années 50 lorsqu'il a refusé de charger des armes pour la guerre contre la Corée.
Sofie Blancke (Medical Teams) a témoigné de l'inquiétude des médecins pour le Peuple et pour le Tiers-monde vis-à-vis de la menace de guerre. Sous le mot d'ordre ‘Make health, no war!', elle a appelé tous les travailleurs de la santé du pays à manifester dimanche prochain en un grand bloc blanc.
A la fin de la conférence de presse, les manifestants se sont rendus en cortège au quai 1241 pour une protestation symbolique.
Une vingtaine de manifestants, parmi lesquels beaucoup d'écoliers, se sont joints au cortège à partir de la place communale de Kallo. ‘Hell no, don't go, don't kill for Texaco!' (n'y allez pas, ne tuez pour Texaco) a-t-on entendu pendant tout le trajet vers l'Escaut. A ce moment-là, on ne voyait pas de service d'ordre, en tout cas pas en uniforme.
« Chaque jour de retard que nous pouvons provoquer, est un jour de gagner pour le peuple irakien. »
Au carrefour où le cortège devait tourner à gauche, Renate D'Hoker (Mouvement de jeunes du PTB) a annoncé que trois camarades étaient en train de s'enchaîner à l'écluse de Kallo quelques mètres plus loin. Ils avaient bloqué ainsi la seule issue du bateau de guerre américain. Les manifestants se sont immédiatement rendus là-bas. Là, dans le vent glacé, trois jeunes du PTB étaient attachés à la rampe en fer de l'écluse. « Ce n'est pas une action symbolique. Nous voulons résister aux Américains. Les Irakiens comptent sur nous. Chaque jour de retard que nous pouvons provoquer, est un jour de gagner pour le peuple irakien."
Entre-temps, un service d'ordre relativement discret s'est déployé des deux côtés du canal. Ils ont annoncé qu'ils devraient faire « nettoyer » l'action après trente minutes. Une petite heure plus tard, la police (soutenue par un canon à eau et des voitures de renfort) a réussi à briser les chaînes avec une pince gigantesque. Et elle a obligé les militants à laisser la voie libre. Mais ce n'est que partie remise.