Interventionisme US au Vénézuela by Dale Allen Pfeiffer Saturday January 11, 2003 at 07:29 PM |
Qui est l'ennemi numéro un des USA dans sa guerre pour l'impérialisme? Oubliez Oussama Ben Laden, puisque Bush l'a déjà fait. Et ne vous embêtez pas avec Saddam, ce n'est qu'une excuse pour justifier la guerre.
[Note de l'éditeur: souvenez-vous de la règle numéro 1: depuis la seconde
guerre mondiale, la hausse des prix du pétrole ont systématiquement conduit à
une récession. Les récessions sont un moyen de diminuer la demande de pétrole,
puisque les chômeurs consomment moins d'essence. Et les récessions ne touchent
jamais les riches, uniquement la classe moyenne et les pauvres.] [© Copyright, 2002, From The Wilderness Publications,
www.fromthewilderness.com. All rights reserved. Qui est l'ennemi numéro un des USA dans sa guerre pour l'impérialisme?
Oubliez Oussama Ben Laden, puisque Bush l'a déjà fait. Et ne vous embêtez pas
avec Saddam, ce n'est qu'une excuse pour justifier la guerre. Ne cherchez même
pas à savoir si la Russie ou la Chine vont entrer dans le jeu. Notre opposant
numéro un est un cartel qui a la possibilité d'étrangler l'économie US. Tandis
que la production de pétrole commence à diminuer, l'OPEP pourrait devenir
l'organisation la plus puissante de la planète, à moins que Dubya (GW Bush) ne
l'écrase le premier. Envahir l'Iraq et mettre ses champs de pétrole sous contrôle US pourrait
casser l'OPEP et placer les Etats-Unis comme la première puissance pétrolière
dans ces derniers jours qui restent à vivre au pétrole. Et c'est bien le but de
l'administration Bush, quoiqu'elle cherche à apaiser la communauté
internationale pendant qu'elle prépare son coup de force. Cependant, l'invasion
de l'Iraq sera probablement retardée jusqu'à ce que les US aient mis au pas un
autre membre de l'OPEP, bien plus proche. L'industrie du pétrole au Venezuela a été mise à l'arrêt par ses patrons,
dans le cadre d'une supposée grève générale pour reverser le gouvernement
Chavez. C'est une grève des riches, et la grande majorité des vénézuéliens ne la
supportent pas. (1) Le grève est un échec à tous points de vue, sauf pour le
blocage (vital) des exportations de pétrole. Dans cette industrie, vitale pour
le pays et qui lui procure la plupart de ses revenus, le blocus a réduit les
exportations de pétrole à néant. Le Venezuela est le cinquième producteur de pétrole au monde, et le troisième
fournisseur des USA, en exportant 1,5 millions de barils par jour vers ce pays.
(2) La production de pétrole au Venezuela a baissé de 3 millions de barils par
jour à tout juste 825000 barils par jour. Il y a un peu plus d'un mois, le
Venezuela fournissait un dixième du pétrole consommé aux USA (3), alors qu'il ne
peut maintenant même plus faire face à la demande intérieure. En fait, le
Venezuela doit maintenant importer du pétrole pour permettre à son économie de
survivre. Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé l'armée pour intervenir dans le
blocus pétrolier, tout comme les actions du président Reagan lors d'une grève
des contrôleurs aériens. Et l'armée a pris le contrôle des quelques pétroliers à
l'arrêt. Mais la production et l'exportation restent très faibles. La Cour
Suprême a ordonné aux employés de reprendre le travail, mais la production ne
reprend pas parce que les patrons refusent d'obéir (4). Le président Chavez devra mettre très vite fin à cette grève, et ramener la
production à son niveau normal, sans donner aux USA l'occasion d'intervenir. Au
plus cette grève se prolonge, au plus il faudra de temps pour ramener la
production à la normale une fois que les grévistes auront arrêté leur mouvement. Les USA La grève au Venezuela a déjà fait monter les prix du pétrole. Aux USA, le
pétrole dépasse les 32$ le baril, avec comme résultat une hausse des prix à la
pompe (5). Si la grève continue, les prix continueront eux aussi. Un exemple est Citgo Petroleum Copropration, propriété d'une filiale de
Venezuelan PDVSA. Citgo achète du brut sur le marché, mais ses raffineries sont
conçues pour le brut vénézuélien, et leur production est donc affectée par cette
grève. Beaucoup d'autres raffineries US sont touchées par cette grève. Avec une bonne chance de voir les prix du gaz flamber si l'hiver est froid,
il n'est pas nécessaire de voir en plus une hausse des prix du pétrole. Ces deux
possibilités pourraient ruiner une économie US déjà vacillante. Quoique Dubya ne soit pas vraiment préoccupé par l'économie US, la grève du
secteur pétrolier au Venezuela pourrait mettre à mal ses plans d'attaque de
l'Iraq. L'ex-ministre vénézuélien de l'énergie, Calderon Berti, a prédit que, si
les flux de pétrole vénézuélien et iraquien étaient fermés, les proix pourraient
aller jusqu'à plus de 40$ le baril (7). Avant que Dubya n'attaque l'Iraq, il
doit stabiliser les importations de pétrole vénézuélien. COUP D'ETAT Pour cette raison, les USA pourraient aider à la réalisation d'un coup d'état
au Venezuela durant les prochains mois. Leur but est de déstabiliser l'économie
vénézuélienne au point que l'armée doive intervenir contre le président Chavez.
Cette grève a été organisée par des experts en coup d'état en provenance des
USA. Les syndicats et les associations de médias qui sont derrière cette grève
sont liés financièrement à la "Fondation Nationale pour la Démocratie", qui est
un paravent financier de la CIA (8). Otto Reich du département d'Etat et Elloitt Abrams du conseil de sécurité
nationale supervisent les efforts pour installer un régime plus docile à
Caracas. Les deux hommes sont des vétérans de la guerre des contras au
Nicaragua. Leur plan est de déstabiliser le pays, puis d'appuyer un coup d'état
militaire. Ils ont essayé il y a quelques mois, mais ne s'attendaient pas à la
popularité du président Chavez dans la plus grande partie de la population.
Depuis lors, ils ont tenté de saper cette popularité en détournant les
militaires de Chavez. Maitenant que leurs plans mettent à mal l'invasion de l'Iraq et menacent
l'économie américaine, Abrams et Reich seront probablement sommés de soit mener
leur plan à bien, soit de laisser quelqu'un d'autre négocier une solution avec
Chavez. Et il y a d'autres raisons d'implanter une junte militaire au Venezuela.
Le premier janvier, Lula est devenu président du Brésil, et le 10, c'est le
colonel Lucio Guttierez qui prendra la tête de l'Equateur. Ces hommes vont
permettre de créer un bloc de gauche qui pourrait s'opposer aux intentions US
dans la région. Et enfin, la "Hydrogen law" a pris effet au premier janvier, ce
qui permettra à Chavez de réformer l'industrie du pétrole (nationalisée) (9).
Cette loi vénézuélienne reversera à l'état une plus grande part des profits de
l'exploitation du pétrole, et fera e soret que cet argent reste au Venezuela
pour profiter au peuple vénézuélien. C'est probablement un point crucial des
opposants de Chavez, intérieurs ou extérieurs. Pour toutes ces raisons (économie US et invasion de l'Iraq), Washington va
chercher une solution rapide au conflit au Venezuela. L'OPEP L'OPEP pourrait effectivement faire baisser le prix du pétrole, si la
situation actuelle durait trop longtemps. Pour tirer un maximum de profit sans
mettre trop de pression sur les marchés, l'OPEP a comme cible un prix du baril
entre 22 et 28$. En-dessous de ce prix, les membres de l'OPEP ne font pas de
profits suffisants, et au-dessus de ce prix, le marché se tarit. Au sein de
l'OPEP, il y a une règle qui fait que, si le prix du baril reste supérieur à 28$
le baril pendant plus de 20 jours d'affilée, ils augmentent la production (10).
N'oublions pas que, si un chargement de pétrole vénézuélien met 5 jours pour
arriver aux USA, cela met 5 semaines depuis les pays du Golfe. Toute hausse de
production de ces pays prendrait donc un mois pour faire ressentir ses effets
aux States. Et il y a aussi les personnes qui se demandent si l'OPEP a la capacité de
compenser la production vénézuélienne de trois millions de barils par jour.
Presque tous les pays de l'OPEP produisent déjà plus que leurs quotas, mais la
production actuelle suffit à peine à stabiliser le marché (11). Cette question
de capacité de production va devenir de plus en plus importante dans les années
à venir. La quantit" de pétrole existant en sous-sol n'a pas beaucoup
d'importance si vous pompez le maximum possible par tous les puits disponibles.
Au-delà de la question de la capacité de production, est-ce bien l'intérêt de
l'OPEP d'aider les USA dans la domination militaire de pays membres de l'OPEP?
Cela doit devenir évident pour certains dirigeants de ces pays que les USA
essaient de miner leur pouvoir et de prendre le contrôle des gisements de
pétrole restant sur la planète. Comment l'OPEP pourrait-elle rester inactive alors que les USA préparent un
coup d'état au Venezuela, se préparent à envahir l'Iraq et critiquent de plus en
plus l'Arabie Saoudite, dans le but clair de mattre la main sur les réserves de
pétrole de ces pays? Il est clair que l'arme économique que détient l'OPEP est à
double tranchant, mais en temps de guerre, on est prêt à faire des sacrifices.
Cependant, avant que l'OPEP ne devienne une machine de guerre, il lui faudra
trouver un leader qui arrive à les convaincre qu'ils sont effectivement en
guerre contre les USA. Pas un travail facile. Peut-être l'OPEP va-t-il se réveiller à temps. Mais il est aussi possible que
les USA contrôlent une énorme part des réserves pétrolières restantes avant que
l'OPEP ne se réveille. LE FUTUR Si les USA peuvent renverser le gouvernement Chavez et conquérir l'Iraq assez
vite, ils seront en position de force et pourront exercer une emprise globale
pendant un certain temps. Et cette perspective semble assez rapprochée pour ceux
qui tirent les ficelles à Washington. D'un autre côté, si les opérations vénézuéliennes ou iraquiennes tournaient
mal, cela pourrait sonner la fin du rêve d'impérialisme global des USA. Au
Venezuela, si Chavez tient bon et que les USA s'en mêlent plus, on pourrait voir
une guerre civile sanglante, qui réduirait les flux de pétrole pendant un
certain temps. La situation pourrait même devenir pire si une intervention US
amenait une collaboration entre les forces pro-Chavez et les rebelles colombiens.
Les USA pourraient se retrouver englués dans un conflit qui ferait passer la
guerre du Viêt-nam pour un pique-nique dominical. De la même façon, si Saddam Hussein prépare sa population à une guérilla
urbaine, les USA pourraient se retrouver à faire une guerre d'usure au Moyen-Orient.
Dans ce cas, une extension de la guerre aux autres pays producteurs de pétrole
pourrait précipiter une catastrophe économique, dont les USA seraient les seuls
responsables. Pour le moment, gardez le Venezuela à l'œil. Bush ne peut envahir l'Iraq si
la situation là-bas n'est pas stabilisée. Le président Chavez est un homme de
ressources et, avec l'appui de son peuple, il a déjà contré plusieurs tentatives
pour les renverser, ne fût ce que cette année. Il a aussi gagné 6 élections lors
des 4 dernières années. Hugo Chavez pourrait bien garder son poste plus
longtemps que Dubya.. NOTES: 1. Chronology of the Strike that Wasn't, Al Giordano. Dec. 22, 2002; Issue
#26, Narconews, http://www.narconews.com/Issue26/article571.html 2. PDVSA Strike to Endanger Chavez, Raise U.S. Gas Prices. Dec. 6, 2002;
Stratfor.com. Stratfor http://www.stratfor.biz/Story.neo?storyId=207976 3. DJ. ENERGY MATTERS: OPEC Rides High As Chavez Sits Tight, David Byrd. Dec.
18, 2002; Dow Jones Newswires Column. http://quotes.freerealtime.com/dl/frt/N?art=C2002121800352r0992&SA=Latest%20News
4. Venezuela Oil Strike Continues Despite Ruling. Dec. 20, 2002; Reuters.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A16998-2002Dec20.html 5. Venezuelan Strike Lifts Oil Prices. Dec. 16, 2002; BBC. http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/2581667.stm
6. Impact of Venezuelan Oil Strikes beginning to Flow into Houston, Monica
Perin. Dec. 13, 2002; Houston Business Journal. http://houston.bizjournals.com/houston/stories/2002/12/16/story7.html
7. Washington Maneuvers Toward Venezuelan Coup, Bill Vann. Dec. 19, 2002.
http://www.wsws.org/articles/2002/dec2002/vene-d19.shtml 8. Venezuela: Is the CIA preparing another coup?, Bill Vann. Dec. 11, 2002.
http://www.wsws.org/articles/2002/dec2002/vene-d11.shtml 9. White House Venezuela Error Backfires, Al Giordano. Dec. 16, 2002;
Narconews. http://www.narconews.com/Issue26/article565.html 10. OPEC foreshadows action to lower oil prices. Dec. 23, 2002. http://www.smh.com.au/articles/2002/12/22/1040510962248.html
11. U.S. seems ready to undermine world economy and political system. Nov.
13, 2002; Vol. 7, Issue 22. http://www.gasandoil.com/goc/news/ntn24669.htm
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Merci by Dominique Monday January 13, 2003 at 05:15 PM |
dominique_pifpaf@hotmail.com |
Merci pour la traduction, je l'aurai fait si j'avais eu le temps.