Défendre le printemps vénézuelien by mouvements sociaux venezueliens Monday January 06, 2003 at 12:35 PM |
jeronimoh@caramail.com |
Appel du mouvement social vénézuelien au monde entier
Appel du mouvement social vénézuélien au monde entier:
"Défendre le printemps vénézuélien"
Pour le droit des citoyens á l' information
Nous mouvements sociaux vénézuéliens, ATTAC Venezuela, Association Nationaledes Medias Communautaires, Alternatifs et Libres, Réseau
Vénézuélien des Médias Communautaires, Coordination paysanne Ezequiel Zamora, adressons un appel urgent aux citoyens du monde entier.
Une fois de plus la Maison Blanche ne cache pas son désir de voir un président, un gouvernement et un parlement démocratiquement élus interrompre
leurs mandats. Une nuit d'images tombe sur le monde entier, occultant notre expérience de démocratie participative sous le masque d'un pays ingouvernable-chaotique-où-il-faut-d'urgence-intervenir.
En réalité, si le Venezuela bouge et bouillonne
aujourd'hui, c' est d'une parole citoyenne critique, multiple, contradictoire. Les exclus de la
mondialisation prennent enfin la parole. Des millions de vénézuéliens jusqu'ici bâillonnés par un apartheid qui les considérait comme une plèbe
violente, ignorante, se construisent `a présent une
véritable citoyenneté.
En 1989, l'explosion populaire du "Caracazo", sévèrement réprimée, avait déjà sonné le rejet des mesures néo-libérales par le peuple vénézuélien.
Celui-ci veut s'engager aujourd'hui dans un nouveau
chemin : la démocratie participative.
L'élection de Chavez en 1998 a confirmé ce renouveau.
Conscients de nos droits et de nos devoirs nous exigeons de nos gouvernants, non seulement qu'ils soient élus démocratiquement mais qu'ils gouvernent
démocratiquement. Fort(e)s de notre Constitution
Bolivarienne -une des plus démocratiques du monde, nous légalisons les terres des immenses quartiers
populaires, inspectons les chantiers scolaires ou le
matériel des hôpitaux, fortifions notre pouvoir de décision en élisant les nouveaux Conseils Locaux
de Planification, créons des radios et des télévisions communautaires indépendantes du pouvoir politique, luttons pour la distribution des terres
aux paysans pauvres, pour le contrôle public des ressources pétrolières et pour l'extension des Droits de la Femme, qui est ici à la pointe du changement social.
Ce printemps citoyen a sonné l'offensive tous azimuts de l'équipe Bush, qui finance l'opposition vénézuélienne dans sa reconquête du pouvoir.
En avril 2002 cette opposition avait déjà voulu stopper ces avancées citoyennes par un coup d' Etat, suspendant toutes les instances
démocratiques et déclenchant une répression meurtrière contre les secteurs populaires. La CTV, une des directions syndicales les plus corrompues d'Amérique Latine, le haut clergé, le haut patronat, les médias commerciaux, les cadres supérieurs de l'entreprise pétrolière PDVSA pressés de privatiser cette activité ainsi que des multinationales, conspirent ici avec la complicité des Etats-Unis et d'autres pays, comme l'Espagne. Tous unis pour renverser notre gouvernement et mieux briser l'élan d'émancipation du néolibéralisme qui traverse l'Amérique Latine depuis l'arrivée au pouvoir du Président Chavez et qui se poursuit avec les victoires électorales de Lula au Brésil et de Lucio Gutierrez en Equateur.
La Révolution Bolivarienne exprime le besoin de notre peuple de chercher des réponses concrètes aux problèmes posés par la mondialisation, maintes fois exprimés à Porto Alegre, Seattle et Florence. Une bonne manière de la défendre et de la consolider, c'est de faire connaître dans le monde entier la réalité de notre processus et de faire respecter votre droit à l'information bafoué par les grands médias.
Nous vous demandons de vous manifester auprès des
rédactions de vos journaux, radios, télévisions pour que ceux-ci respectent enfin votre droit à l'information. Ecrivez, téléphonez, faxez, envoyez vos mails. Nous venons nous-mêmes de nous rassembler par dizaines de milliers, pacifiquement,
devant le siège des télés commerciales, pour leur demander de cesser la campagne agressive, raciste contre notre processus de changement.
D' autres types d' actions sont possibles, et nous savons que dans le monde
entier la solidarité alliée a la créativité commence à changer le rapport de forces. De façon urgente nous vous demandons aussi de vous manifester auprès
d' organismes des droits de l'homme pour leur demander de protéger ici les membres des médias communautaires que la télévision commerciale ne cesse de cibler comme « terroristes », parce qu´ils sont nos seules sources d´information indépendante. Plusieurs d' entre eux, à la suite de cette campagne, ont déjà été agressés par des brigades de choc de
l' opposition
(Voir annexe)
Nous vous demandons aussi d'exiger de vos gouvernements de respecter et de
faire respecter le droit d'un peuple de choisir le type de développement et de démocratie qu'il souhaite, et de soutenir clairement le
gouvernement légitime du Venezuela.
ATTAC-Venezuela, Red Venezolana de Medios comunitarios, Asociacion Nacional
de Medios Comunitarios, Alternativos y Libres, Coordinadora Campesina Ezequiel Zamora.
Mail : vensocialmov@hotmail.com
Annexe.
Ce que nous perdrions si la démocratie vénézuélienne était brisée dans son élan.
1. Premières avancées du gouvernement Chavez.
Reprise en main de l'industrie pétrolière nationale
jusqu'ici aux mains d'une caste privilégiée, pour la réorienter au service du développement national. Amorce d'une réforme agraire et extension de la
zone de pêche réservée aux pêcheurs artisanaux, en vue de conquérir une souveraineté
alimentaire. Lancement d'un programme de scolarisation d'un million d'enfants. Arrêt de la privatisation du secteur de la santé et de la
sécurité sociale. Démocratisation du capital á travers les prêts populaires (Banque de la femme, Banque du Peuple, Fonds pour la
Décentralisation). Lois des coopératives. Loi sur les hydrocarbures. Loi de la Fonction Publique.
Construction de plus de 92000 logements sociaux, adduction d'eau potable `a des millions de vénézuéliens. Baisse de la mortalité infantile de 2,1 % à 1,7%. Augmentation à 8% du budget de la santé. Doublement du budget de l'éducation. Parmi tant d'autres "crimes", le gouvernement
du Venezuela n'a-t-il pas émis quelques critiques sur le Plan Colombia et l'Initiative Andine? N'a-t-il pas suggéré que l'intégration de l'Amérique latine était prioritaire par rapport à l'établissement d'une zone de
libre échange des Amériques, n'a-t-il pas noué des accords pétroliers avantageux pour les plus
pays les plus défavorisés des Caraïbes ?
2. Démocratie et pluralisme de l'information.
Le Venezuela vit encore sous la botte de groupes de
Communication transnationaux, dont le journaliste et spécialiste de l'Amérique Latine Maurice Lemoine a étudié le rôle décisif dans le coup d'Etat d'avril 2002.
Médias racistes (vous n'y verrez aucun(e) présentateur(trice) de peau noire, pour une population souvent d' origine africaine) qui orchestrent une campagne pour créer le chaos, s' aidant au besoin de manipulation subliminale et qui appellent toutes les minutes et dans un ensemble parfait, au renversement du président "assassin, dictateur". Car ces médias vont jusqu'a mettre en scène des morts pour pouvoir les attribuer à Chavez et justifier un nouveau coup d' Etat .
Cette dictature médiatique a poussé la population à créer ses propres médias. S' il est un signe palpable de la sédimentation de la démocratie
participative, c' est bien la multiplication des médias communautaires. Les quartiers populaires ou vivent 80 % de la population se dotent de radios et
de télévisions, comme Catia TVe et Radio Perola à Caracas ou Teletambores à Maracay. La voix des sans voix sort de la longue nuit de la répression.
Pendant des années, l'élite propriétaire du monopole des médias privés, identifiée aux gouvernements, envoyait la garde nationale détruire le matériel de transmission des médias populaires. L'élection de Hugo Chavez a mis un terme à cette répression. A la différence d' autres pays ou les permis d' émettre supposent de longues batailles légales, le Venezuela est aujourd'hui probablement le seul Etat au monde à octroyer des fréquences, directement et pour plusieurs années, aux communautés elles-mêmes. Le règlement de la Commission Nationale des
Télécommunications, (disponible en
espagnol sur http://www.conatel.gov.ve ) définit la communauté comme seule productrice du message, lequel ne peut en aucun cas etre asservi à des intérêts politiques, religieux ou commerciaux. Ce
règlement, négocié pendant des mois avec les médias communautaires, insiste sur la formation audiovisuelle permanente comme outil de prise de parole citoyenne. Un bond en avant pour la démocratie, qui signifie aussi la possibilité de renouer avec les pouvoirs de l' imagination longtemps écrasés par l'importation effrénée d'images étasuniennes.
C' est parce que les médias communautaires sont les seules Sources indépendantes d' information au Venezuela qu' ils ont été la cible des putschistes en avril 2002. Torture, perquisitions,
arrestations, célébrées par les médias privés, pendant que Miguel Angel Martinez, président de la Chambre de Radiodiffusion, signait en direct le décret des putschistes. Venezolana de Television, seule chaîne publique au Venezuela, traitée d'"ordure" par un des gouverneurs d' opposition, dut stopper ses émissions. L'échec du coup d' Etat face a la mobilisation populaire n'a pas empêché les médias à poursuivre leur objectif : rétablir leur monopole de l'information. Programmes ou articles attaquent systématiquement depuis des mois les médias communautaires, les accusant d'être à la botte du régime, ou d' abriter des "cercles de la mort". Réunis le 13 décembre dans un hôtel de Caracas, directeurs de quotidiens et de télévisions
dénoncent, comme dans les semaines qui précédèrent le coup d' Etat, l' existence des médias communautaires et reconnaissent être investis d'une
mission : empêcher la mise sur pied d'un régime castro-communiste au Venezuela.
Une semaine plus tard un reporter de la Voz de Guaicaipuro est agressé par un groupe de choc de l' opposition qui venait de l'identifier comme un membre d'un média communautaire, et ne doit sa vie qu'a l' intervention de la police. D'autres médias ont vu leur matériel de transmission détruits ou leurs ondes brouillées ( Etats d'Aragua et de Zulia)
Nous demandons aux citoyens du monde entier de dénoncer auprès des organismes de défense de la liberté d' expression cette campagne systématique d' agressions qui contrairement a ce que disent les grands médias n'est pas le fait de l´Etat vénézuélien mais des grands groupes économiques transnationaux qui détiennent encore le
monopole médiatique au Venezuela.
Venezuela témoignage du 3 janvier (1) by Lorenzo Labrique Monday January 06, 2003 at 08:50 PM |
lorenzolab@yahoo.fr |
Depuis toujours le Venezuela m'a passionné. terre de contrastes, de beauté, le Venezuela foisonne de phénomènes extraordinaires.
Cela fait 10 ans que j'ai connu le venezuela et cela fait treize fois que j'y suis retourné. A l'instar de millions de vénézuéliens, Hugo Chávez représentait pour moi un espoir contre tout ce que dénonce l'article. Les événements du 11 avril m'ont également écoeuré. J'ai également sauté de joie quand Hugo Chávez a retrouvé le pouvoir. Jusqu'au 3 janvier dernier, j'etais convaincu que le chavisme allait montrer le pas à l'Amérique latine. Mais il a fallu vraiment que je sois présent en tant que journaliste en premières lignes des affrontements qui ont transformé un endroit de promenade en un véritable champ de bataille et voir par après la manipulation cynique à laquelle se livre le gouvernement d'Hugo Chávez.
Au nom de la Constitution, Mr. Chávez n'hésiterait pas à précipiter son pays qu'il dit adorer vers une guerre civile. Le gouvernement de Mr Chávez ne représente pas un espoir contre ce que dénonce cet article mais bien le problème. En quatre années de pouvoir, jamais aucun gouvernement n'avait eu autant de ressources financières et n'avait autant béneficié d'un support populaire comme celui de Mr Chavez. Le résultat: La pauvreté et la misère sont désormais partout visibles. Le taux de criminalité a fait un progrès de 150% et le taux de chômage pour la seule ville de Caracas a grimpé en un an de 15% à 25%. Mr. Chavez se veut le gouvernment des pauvres mais depuis quand gouverne-t-on en divisant son peuple, en méprisant les institutions dont il n'arrive pas à obtenir le contrÔle.
Mr Chávez affirme mettre fin à l'impunité suite à la mort de deux chavistes mais il ne révêle que la face visible de l'iceberg. A-t-il dit que la première personne a été abattue par une balle dont le calibre ne correspond pas aux armes de la police métropolitaine qu'il accuse de répruimer l'opposition? A-t-il fait mention d'une personne de l'opposition prise à partie avant les affrontements par les chavistes et que la police de Caracas, sous le commandement de son maire, fidèle de Chavez, Freddy bernal, n'est même pas intervenue? A-t-il dit que seconde personne avant de décéder arévêler à son père que des francs tireurs l'avaient touché? A-t-il dit que la police n'avait pas pu disperser les manifestants autrement que par les gaz lacrymogènes car le responsable que Mr chavez a mis à la tête de la PM et que le tribunal suprême de Justice a refusé de reconnaître, a retnue les canons à eaux, seul véritable moyen pour disperser la foule ce jour-là. A-t-il dit que la réunion des chavistes n'avaient aucune autorisation de se trouver là et que leur intention était clairement d'empêcherla manifestation pacifique de l'opposition de se dérouler normallement? A-t-il dit que les permiers tirs qui se sont fait entendre venaient du côté chaviste et étaient dirigés contre des journalistes qu'il continue d'accuser de traîtres à la patrie et ce, en dépit d'une communication le jour précédent de l'ONU demandant au gouvernement de respecter la liberté d'expression? A toutes ces questions, la réponse est NON. et bien d'autres pourraient être posées.
Il convient dès lors de se demander qui est à la botte de qui? le socialisme qu'il prétend défendre n'existe pas. La corruption, la manipulation et la violence, le harcèlement eux sont partout présents.
Une chose sont les politiques de l'opposition et une autre s'avère être le peuple qui manifeste massivement dans les rues de toutes les villes du Venezuela. comment peut-on dire que deux millions de personnes sont des traîtres à la patrie d'autant plus qu'une grande partie de ces personnes provient des milieux sociaux que le gouvernement prétend défendre.
Respecter la Constitution, oui mais pas au prix de milliers de morts. et par ailleurs ce que l'opposition propose n'est pas un coup d'etat comme le prétendent les autorités mais bien des élections anticipées ou la démission. Depuis quand un démission est-elle anticonstitutionnelle? Ce que recherche actuellement l'opposistion est des plus démocratiques. Quoi de plus démocratique que des élections? Alors qui défend la démocratie et les droits de l'homme?
Dans ce contexte, le seul moyen pour pouvoir panser les blessures et retrouver un gouvernement d'union nationale et non de division nationale et empêcher ainsi un conflit vers lequel le venzuela se dirige à grand pas, sont les ëlections.
Laurent Labrique
Autre débat: by Fred Thursday January 09, 2003 at 12:30 PM |
Que de mensonges et manipulations dans cette réaction, pour en saoir plus sur l'argumentation de l'auteur, allez voir le débat: