'Défendre le printemps vénézuélien': appel pour le droit à l'information by (posté par Risbal) Thursday December 26, 2002 at 11:30 AM |
vensocialmov@hotmail.com |
Appel du mouvement social vénézuélien au monde entier: "Défendre le printemps vénézuélien" - Pour le droit des citoyens à l' information (à diffuser)
Appel
du mouvement social vénézuélien au monde entier: Nous
mouvements sociaux vénézuéliens, ATTAC Venezuela,
Association Nationale des Medias Communautaires, Alternatifs et Libres,
Réseau Vénézuélien des Médias Communautaires,
Coordination paysanne Ezequiel Zamora, adressons un appel urgent aux
citoyens du monde entier. Une
fois de plus la Maison
Blanche ne cache pas son désir de voir un président, un
gouvernement et un parlement démocratiquement élus interrompre
leurs mandats. Une nuit d'images tombe sur le monde entier, occultant
notre expérience de démocratie participative sous le masque
d'un pays ingouvernable-chaotique-où-il-faut-d'urgence-intervenir. En
réalité, si le Venezuela bouge et bouillonne aujourd'hui,
c est dune parole citoyenne critique, multiple, contradictoire.
Les exclus de la mondialisation prennent enfin la parole. Des millions
de vénézuéliens jusqu' ici bâillonnés
par un apartheid qui les considérait comme une plèbe violente,
ignorante, se construisent `a présent une véritable citoyenneté.
En 1989, l'explosion populaire du "Caracazo", sévèrement
réprimée, avait déjà sonné le rejet
des mesures néo-libérales par le peuple vénézuélien.
Celui-ci veut s'engager aujourdhui dans un nouveau chemin : la
démocratie participative. Lélection
de Chavez en 1998 a confirmé ce renouveau. Conscients
de nos droits et de nos devoirs nous exigeons de nos gouvernants, non
seulement qu'ils soient élus démocratiquement mais qu'ils
gouvernent démocratiquement. Fort(e)s de notre Constitution Bolivarienne
-une des plus démocratiques du monde, nous légalisons
les terres des immenses quartiers populaires, inspectons les chantiers
scolaires ou le matériel des hôpitaux, fortifions notre
pouvoir de décision en élisant les nouveaux Conseils Locaux
de Planification, créons des radios et des télévisions
communautaires indépendantes du pouvoir politique, luttons pour
la distribution des terres aux paysans pauvres, pour le contrôle
public des ressources pétrolières et pour lextension
des Droits de la Femme, qui est ici à la pointe du changement
social. Ce
printemps citoyen a sonné l'offensive tous azimuts de l' équipe
Bush, qui finance l'opposition vénézuélienne dans
sa reconquête du pouvoir. En
avril 2002 cette opposition avait déjà voulu stopper ces
avancées citoyennes par un coup d Etat, suspendant toutes
les instances démocratiques et déclenchant une répression
meurtrière contre les secteurs populaires. La CTV, une des directions
syndicales les plus corrompues d'Amérique Latine, le haut clergé,
le haut patronat, les médias commerciaux, les cadres supérieurs
de l'entreprise pétrolière PDVSA pressés de privatiser
cette activité ainsi que des multinationales, conspirent ici
avec la complicité des Etats-Unis et d'autres pays, comme l'Espagne.
Tous unis pour renverser notre gouvernement et mieux briser lélan
d'émancipation du néolibéralisme qui traverse l'Amérique
Latine depuis l'arrivée au pouvoir du Président Chavez
et qui se poursuit avec les victoires électorales de Lula au
Brésil et de Lucio Gutierrez en Equateur. La
Révolution Bolivarienne exprime le besoin de notre peuple de
chercher des réponses concrètes aux problèmes posés
par la mondialisation, maintes fois exprimés à Porto Alegre,
Seattle et Florence. Une bonne manière de la défendre
et de la consolider, cest de faire connaître dans le monde
entier la réalité de notre processus et de faire respecter
votre droit à linformation bafoué par les grands
médias. Nous
vous demandons de vous manifester auprès des rédactions
de vos journaux, radios, télévisions pour que ceux-ci
respectent enfin votre droit à linformation. Ecrivez, téléphonez,
faxez, envoyez vos mails. Nous venons nous-mêmes de nous rassembler
par dizaines de milliers, pacifiquement, devant le siège des
télés commerciales, pour leur demander de cesser la campagne
agressive, raciste contre notre processus de changement. D
autres types d actions sont possibles, et nous savons que dans
le monde entier la solidarité alliée a la créativité
commence à changer le rapport de forces. De façon urgente
nous vous demandons aussi de vous manifester auprès d organismes
des droits de lhomme pour leur demander de protéger ici
les membres des médias communautaires que la télévision
commerciale ne cesse de cibler comme « terroristes », parce
qu´ils sont nos seules sources d´information indépendante.
Plusieurs d entre eux, à la suite de cette campagne, ont
déjà été agressés par des brigades
de choc de l opposition (Voir annexe) Nous
vous demandons aussi dexiger de vos gouvernements de respecter
et de faire respecter le droit dun peuple de choisir le type de
développement et de démocratie quil souhaite, et
de soutenir clairement le gouvernement légitime du Venezuela.
ATTAC-Venezuela,
Red Venezolana de Medios comunitarios, Asociacion Nacional de Medios
Comunitarios, Alternativos y Libres, Coordinadora Campesina Ezequiel
Zamora. EMail:
vensocialmov@hotmail.com Annexe. Ce que nous
perdrions si la démocratie vénézuélienne était
brisée dans son élan. 1.
Premières avancées du gouvernement Chavez. Reprise
en main de lindustrie pétrolière nationale jusquici
aux mains d'une caste privilégiée, pour la réorienter
au service du développement national. Amorce dune réforme
agraire et extension de la zone de pêche réservée
aux pêcheurs artisanaux, en vue de conquérir une souveraineté
alimentaire. Lancement dun programme de scolarisation d'un million
d'enfants. Arrêt de la privatisation du secteur de la santé
et de la sécurité sociale. Démocratisation du capital
á travers les prêts populaires (Banque de la femme, Banque
du Peuple, Fonds pour la Décentralisation). Lois des coopératives.
Loi sur les hydrocarbures. Loi de la Fonction Publique. Construction
de plus de 92000 logements sociaux, adduction deau potable `a des
millions de vénézuéliens. Baisse de la mortalité
infantile de 2,1 % à 1,7%. Augmentation à 8% du budget de
la santé. Doublement du budget de léducation. Parmi
tant dautres crimes, le gouvernement du Venezuela n'a-t-il
pas émis quelques critiques sur le Plan Colombia et l'Initiative
Andine? N'a-t-il pas suggéré que l'intégration de
l'Amérique latine était prioritaire par rapport à
l'établissement d'une zone de libre échange des Amériques,
na-t-il pas noué des accords pétroliers avantageux
pour les plus pays les plus défavorisés des Caraïbes
? 2.
Démocratie et pluralisme de linformation. Le Venezuela
vit encore sous la botte de groupes de communication transnationaux, dont
le journaliste et spécialiste de l' Amérique Latine Maurice
Lemoine a étudié le rôle décisif dans le coup
d' Etat d'avril 2002. Médias racistes (vous n' y verrez aucun(e)
présentateur(trice) de peau noire, pour une population souvent
d' origine africaine) qui orchestrent une campagne pour créer le
chaos, s aidant au besoin de manipulation subliminale et qui appellent
toutes les minutes et dans un ensemble parfait, au renversement du président
"assassin, dictateur". Car ces médias vont jusqu'a mettre
en scène des morts pour pouvoir les attribuer à Chavez et
justifier un nouveau coup d' Etat. Cette dictature
médiatique a poussé la population à créer
ses propres médias. S' il est un signe palpable de la sédimentation
de la démocratie participative, c' est bien la multiplication des
médias communautaires. Les quartiers populaires ou vivent 80 %
de la population se dotent de radios et de télévisions,
comme Catia TVe et Radio Perola à Caracas ou Teletambores à
Maracay. La voix des sans voix sort de la longue nuit de la répression.
Pendant des années, lélite propriétaire du
monopole des médias privés, identifiée aux gouvernements,
envoyait la garde nationale détruire le matériel de transmission
des médias populaires. L'élection de Hugo Chavez a mis un
terme à cette répression. A la différence d' autres
pays ou les permis d' émettre supposent de longues batailles légales,
le Venezuela est aujourd'hui probablement le seul Etat au monde à
octroyer des fréquences, directement et pou! r plusieurs années,
aux communautés elles-mêmes. Le règlement de la Commission
Nationale des Télécommunications, (disponible en espagnol
sur www.conatel.gov.ve ) définit la communauté comme seule
productrice du message, lequel ne peut en aucun cas etre asservi à
des intérêts politiques, religieux ou commerciaux. Ce règlement,
négocié pendant des mois avec les médias communautaires,
insiste sur la formation audiovisuelle permanente comme outil de prise
de parole citoyenne. Un bond en avant pour la démocratie, qui signifie
aussi la possibilité de renouer avec les pouvoirs de l' imagination
longtemps écrasés par l' importation effrénée
d'images étasuniennes. C' est parce
que les médias communautaires sont les seules sources indépendantes
d' information au Venezuela qu' ils ont été la cible des
putschistes en avril 2002. Torture, perquisitions, arrestations, célébrées
par les médias privés, pendant que Miguel Angel Martinez,
président de la Chambre de Radiodiffusion, signait en direct le
décret des putschistes. Venezolana de Television, seule chaîne
publique au Venezuela, traitée d'" ordure" par un des
gouverneurs d' opposition, dut stopper ses émissions. L' échec
du coup d' Etat face a la mobilisation populaire na pas empêché
les médias à poursuivre leur objectif : rétablir
leur monopole de l' information. Programmes ou articles attaquent systématiquement
depuis des mois les médias communautaires, les accusant dêtre
à la botte du régime, ou d' abriter des "cercles de
la mort". Réunis le 13 décembre dans un hôtel
de Caracas, directeurs de quotidiens et de télévisions dénon!
cent, comme dans les semaines qui précédèrent le
coup d' Etat, l' existence des médias communautaires et reconnaissent
être investis dune mission : empêcher la mise sur pied
dun régime castro-communiste au Venezuela. Une semaine plus
tard un reporter de la Voz de Guaicaipuro est agressé par un groupe
de choc de l' opposition qui venait de lidentifier comme un membre
d' un média communautaire, et ne doit sa vie qu'a l' intervention
de la police. Dautres médias ont vu leur matériel
de transmission détruits ou leurs ondes brouillées ( Etats
dAragua et de Zulia) Nous demandons
aux citoyens du monde entier de dénoncer auprès des organismes
de défense de la liberté d expression cette campagne
systématique d agressions qui contrairement a ce que disent
les grands médias nest pas le fait de l´Etat vénézuélien
mais des grands groupes économiques transnationaux qui détiennent
encore le monopole médiatique au Venezuela. Quelques
organismes auxquelles vous pouvez demander dagir : AMARC, Asociaciõn
Mundial de Radios Comunitarias . amarc@amarc.org Presidenta
: Maria Victoria Polanco mavipo@mafalda.univalle.edu.co , director de
legislaciones Gustavo Gomez: gusgomez@chasque.apc.org, OEA: cidhrela@oas.org
, pi@oas.org ALAI, Sally
Burch : sburch@alainet.org Committee
to Protect Journalists: info@cpj.org,
americas@cpj.org, franksmyth@compuserve.com RSF: ameriques@rsf.org
SIP : info@sipiapa.org,
rtrotti@sipiapa.org Et
guida@freedomhouse.org alerts@ifex.org intpen@dircon.co.uk communique@ifex.org
ftw@pen.org freepress@wpfc.org jdh-miami@att.net apg@infovia.com.gt ifj@ifj.org
fxi@wn.apc.org sntp@reacciun.ve ipi@freemedia.at info@rcpf.org cjfe@cjfe.org
outreach@ifex.org jss@euronet.nl hrwnyc@hrw.org nffe@online.no anp@amauta.rcp.net.pe
pwhitehead@wan.asso.fr ncfe@ncfe.net webmaster@adidem.org cencos@laneta.apc.org
ifex@ifex.org sussman@freedomhouse.org periodistas@asociacionperiodistas.org
info@freemedia.
Défendre le printemps vénézuélien
Pour le droit des citoyens à l information
ALER : lucho@aler.org