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Censures
by R.B. Thursday December 12, 2002 at 08:03 PM

Censures tous azimuts

CENSURE ISRAELIENNE EN ISRAEL, TENTATIVE A PARIS, ET A HOLLYWOOD
12 décembre – La « seule démocratie du Proche-Orient », vient de donner un joli aperçu de ses principes, dès lors qu'ils concernent le peuple palestinien.


D'abord, et pour la première fois depuis des décennies, le Bureau israélien de la censure vient d'interdire la projection d'un film, le documentaire «Jénine, Jénine » produit par Mohamed Bakri, un acteur de cinéma Palestinien d'Israël.

Comme son nom l'indique, ce documentaire illustre, avec l'interview de témoins survivants, l'écrasement du camp de réfugiés de Jénine par l'armée israélienne, au mois d'avril, au cours duquel plusieurs dizaines de civils ont été assassinés, parfois ensevelis vivants sous les décombres de leurs maisons par les bulldozers de l'armée d'occupation.

Israël a tout fait pour empêcher la vérité de se propager sur cette affaire : en interdisant pendant des jours l'accès du site à la presse, puis en s'opposant à la venue d'enquêteurs internationaux, alors même que les Nations-Unies avaient voté une résolution en ce sens. Malgré tout, l'organisation Amnesty International, peu suspecte de complaisance vis-à-vis des attentats palestiniens contre des civils (qu'elle a été jusqu'à qualifier de « crimes contre l'humanité »), a publié récemment un rapport très explicite sur Jénine, concluant qu'Israël y avait perpétré des « crimes de guerre ». Sur les 52 Palestiniens tués par Israël pendant l'invasion du camp de réfugiés en avril, plus de la moitié étaient des civils désarmés, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Amnesty International a également qualifié de crimes de guerre une opération similaire conduite à Naplouse en avril, où au moins 90 Palestiniens ont été tués.

Mais pour une porte-parole de l'organisme de censure, le film a le tort « de laisser croire que les soldats israéliens ont intentionnellement et systématiquement perpétré des crimes de guerre ».

Mohammed Bakri a déclaré qu'il ferait appel. On rappelle que le film « Jénine, Jénine », a commencé à être diffusé en France, et qu'il continuera de l'être.

CHANTAGE A PARIS AUSSI, CONTRE LE LIVRE « REVER LA PALESTINE »

Pour ne pas être en reste, les émules français d'Ariel Sharon ont lancé depuis quelques semaines une campagne visant à l'interdiction du livre « Rêver la Palestine », écrit par une adolescente palestinienne vivant en Italie, Randa Ghazy.

S'appuyant sur des bouts de phrase sortis de leur contexte, le CRIF, la LICRA, puis jeudi quelques dizaines d'excités réunis devant le siège de l'éditeur, Flammarion, ont appelé les pouvoirs publics à interdire l'ouvrage.

Des adhérents de la CAPJPO ont lu cette œuvre de fiction, qui rend compte de la colère, mais plus encore de l'angoisse profonde d'un groupe d'adolescents palestiniens, dont la plupart ont eu des proches, grands frères ou parents, tués par les soldats israéliens. Sorties de leur contexte, certaines expressions sont brutales, voire choquantes, comme ce passage où l'un des protagonistes dit des Israéliens qu'ils ont « des fours crématoires dans la tête », disent-ils, tout en estimant que pas une ligne de l'ouvrage ne devrait être passible de la censure.

Flammarion, calomnié depuis des semaines maintenant par les mêmes furieux, a formulé une appréciation similaire : « plusieurs des protagonistes du livre expriment au fil du récit leur rejet de la guerre, et parviennent à dépasser les préjugés dans lesquels leur détresse personnelle avait pu les enfermer », écrit l'éditeur dans un communiqué.

« En diffusant quelques citations sorties de leur contexte, certains donnent de l'ouvrage une vision erronée », ajoute l'éditeur, en soulignant que « Rêver la Palestine » a déjà été publié dans plusieurs autres pays étranger, sans que cela crée le moindre trouble.

Détail cocasse : parmi les associations sharoniennes appelant mercredi à manifester sous les fenêtres de Flammarion au nom de la « protection de la jeunesse », figurait la bien connue Association pour le Bien-Etre du Soldat Israélien (ABSI), dont la vocation est de récolter des fonds, en France, au profit de l'armée d'occupation.

ENVOYEZ DES EMAILS A HOLLYWOOD !

Enfin, l'Academy of Motion Picture Art, organisme chargé de la sélection des films en lice pour les Oscars de Hollywwod, envisage de refuser au film palestinien « Intervention Divine » de concourir, au motif que … la Palestine n'existe pas ! Le film d'Elia Suleiman, présenté au Festival de Cannes cette année, y a obtenu deux distinctions : le Prix du Jury, et le Prix de la Critique Internationale.

Ce nouvel épisode de négationnisme a d'abord été annoncé dans le magazine américain « Variety », puis repris par de nombreux médias.

Une chargée de communication de l'Academy of Motion Picture Art, interrogée mercredi par une de nos adhérentes, a cependant précisé que la décision n'avait pas encore été prise, et elle a invité le public à faire connaître son sentiment sur la question, en écrivant (en langue anglaise) d'urgence des emails à ampass@oscar.org ou en faxant au 00.1.310-859-9351 ou encore en écrivant à Academy Foundation
8949 Wilshire Blvd. Beverly Hills, CA 90211, Etats-Unis.


A vos claviers, à vos fax, donc !


Et vous pourrez vous inspirer du commentaire du producteur américain Phil Ed, que nous publions ci-dessous :

« L'Academie part en guerre aux cotes de l'administration Bush dans la
course aux Oscars.

L'Academie du Cinema, des Arts et des Sciences a decide de refuser
l'entree du film palestinien "Intervention Divine" en competition pour
la nomination du meilleur film etranger alors quelle a accepte des
propositions de pays comme l'Afghanistan, le Bangladesh et le Tchad.

Cette decision a ete rendue sous pretexte que l'Academie ne reconnait pas
la Palestine en tant que Nation. Il serait interessant de prendre
connaissance de la definition d'une nation par l'Academie du Cinema,
des Arts et des Sciences.

Ce que l'Academie sait, comme tout le monde, c'est que le gouvernement de
toute Nation est autorise a presenter un film pour representer son pays.
Cela definit une chance pour tout film d'etre present. Donc, a partir du
moment ou le gouvernement palestinien a convenu de presenter le film
dElia Suleiman "Intervention Divine", l'Academie n'a pas le droit de
refuser de l'inclure dans la selection, a moins que l'Academie, du haut
de son pouvoir et de son autorite incontestee ne reconnaisse pas le
Gouvernement palestinien, ce qui serait facheux.

Meme l'Administration Bush, alors qu'elle prefererait certainement qu'un
tel gouvernement n'existe pas, a su communiquer et negocier avec la
Palestine, reconnaissant ainsi son existence. Si la Palestine n'existe
pas dans le monde du cinema, alors pourquoi, le meme "Intervention
Divine" a-t-il ete selectionne comme film palestinien a Cannes cette annee
? Je suis certain que maintenant, les realisateurs palestiniens - et il y
en a quelques-uns, et de tres talentueux - se demandent de quelle
nationalite ils sont. Israliens ? Quelle ironie !

Comme nous le savons tres bien, le gouvernement israelien ne choisirait
jamais d'envoyer à Hollywood un film palestinien pour representer son
pays. Ainsi pour l'Academie, il est concevable que les films palestiniens
ne puissent tout simplement pas etre presents, leur deniant, d'une
certaine facon, le droit d'exister.

Cela vous dit quelque-chose ? N'est-il pas dans les statuts de
lAcademie, ou tout au moins dans ses principes, "de promouvoir l'art
sans distinction de race, de religion ou de conviction politique"? Et
bien, parfois, l'Administration Bush devrait utiliser la phrase" en
temps de guerre" Maintenant qu'il est etabli que cette decision est
politique, il me semble que l'Académie, ainsi que toute l'industrie
cinematographique Hollywoodienne, a encore perdu un pan de sa credibilite.

By Phil Ed for Au-Cinema.com

Traduction de l'anglais : JCPerron
CAPJPO
Informez-vous :


http://www.gush-shalom.org/english
http://www.alternativenews.org
http://www.presse-palestine.org


.....
by Esther Friday December 13, 2002 at 08:09 AM

N'importe quoi, le Crif n'a pas été manifesté
il y a plein d'erreur dans ce texte qui ne mérite meme pas d'etre reprise...