Congo: L'humanitaire et la démocratie au service des intérêts de l'occident by Junior Kisui Wednesday December 11, 2002 at 03:46 PM |
La guerre psychologique et politique menée par des organisations civiles a toujours fait partie intégrante de la guerre impérialiste tout court , comme l'a reconnu le général Henry Shelton, commandant, jusque en 1997,des US spécial Operations Forces, les forces armées américaines engagées dans des opérations spéciales et clandestines
La guerre psychologique et politique menée par des organisations civiles
a toujours fait partie intégrante de la guerre impérialiste tout
court , comme l'a reconnu le général Henry Shelton, commandant,
jusque en 1997,des US spécial Operations Forces, les forces armées
américaines engagées dans des opérations spéciales
et clandestines : " La stratégie des Forces Spéciales comprend
le travail avec la population civile...Pour influencer des situations en faveur
des intérêts nationaux américains ".(Genocide and covert
operations in Africa 1993-1999, African studies volume 50, The Edwin Mellen
Press,2000,P156)
Roger Winter, directeur du comité américain pour les réfugiés à l'époque a été beaucoup plus claire après son expérience en Afrique Centrale : " Les activistes des droits de l'homme jouent un rôle qui est potentiellement nocif. Nous autres, dans la communauté des droits de l'homme, nous sommes tellement occupés à écrire des rapports sévères et à mettre au banc de nouveaux gouvernements qui ne sont pas parfaits, que nous risquons de provoquer plus d'instabilité et de tueries,et pas moins ".( Genocide and covert operations in Africa 1993-1999, African studies volume 50, The Edwin Mellen Press,2000,P 33)
Kabila accusé de génocide des Hutu quand tout le monde sait que l'architecte des massacres se trouve à Kigali
Pour déstabiliser le nouveau régime, les impérialistes pouvaient toujours compter sur leurs prédateurs(les politiciens néoloniaux)qu'ils ont créés sous Mobutu et les organisations maffieuses de droits de l'homme qu'ils manipulent et contrôlent, qui reprennent mot à mot leurs mensonges : Kabila responsable des massacres des hutu, Kabila dictateur.
Le 22 Juin 1998, un mois avant le début de l'agression, le journal belge Le Soir cite un rapport établi par l'AZADHO et International Center for Human Rights, qui estiment que 70% des massacres et exécutions lors de la guerre de l'AFDL ont été l'oeuvre des forces de Laurent Kabila. Il affirme que 200000 personnes ont été tuées ou ont disparu, en raison d'une stratégie délibérée d'extermination d'une portion de la population rwandaise.
Le 24 Juin 1998, l'ambassadeur américain aux Nations Unies, Richardson, qui voulait avant freiner ce dossier, pcq il espérait apprivoiser Kabila, vu les intérêts que les USA avaient au Congo, a fini par adopter le rapport incriminant Kabila , publié le 2 Juillet ,de la commission d'enquête de l'ONU dont les auteurs reconnaissent quand même : " il est impossible de confirmer ou de réfuter à ce stade la plupart des allégations qui ont été faites en ce qui concerne des violations graves des droits de l'homme et du droit humanitaire au cours de la période couverte par le mandat de l'équipe d'enquête ".
Mais le président de cette équipe, le Togolais Atsu-Koffi Amega, a encore obscurci le problème en écrivant : " Des centaines de personnes non armées ont été capturées et exécutées à la suite de l'attaque lancée contre le camp de Mugunga en novembre 1996, et de nombreux civiles non armés qui s'étaient enfuis de ce camp et d'autres, notamment de camps dans le Sud-Kivu et des camps de Tingi-Tingi, Kasese et Obiro, ont été pourchassés et exécutés. Ces massacres ont été commis par l'AFDL, dans certains cas avec la participation de milices Mayi-Mayi ; il est impossible de savoir exactement dans quelle mesure l'armée rwandaise y a participé. Ces massacres...Risquent fort de constituer des crimes contre l'humanité ". Voilà comment on blanchissait Kagame quand on le préparait à agresser le Congo, en diabolisant déjà les groupes d'auto-défense populaire Mayi-mayi qui résistent farouchement aujourd'hui à l'entreprise criminelle de la bande à Kagame .
Or tout le monde sait que, s'il y a eu massacres des Hutus, ça ne pouvait qu'être oeuvres de l'armée rwandaise, Kabila et l'AFDL n'avaient aucun intérêt à massacrer ces pauvres sans arme. Un rapport publié en Mai 98 par 3 organisations internationales de droits de l'homme l'affirme bien: " James Kabarege( actuel chef d'état-major de l'armée rwandaise, chef d'état-major des forces de l'AFDL à l'époque) a supervisé une unité spéciale rwandaise qui a massacré des Hutu à Mbandaka. 24 autres commandants rwandais étaient impliqués dans des massacres de Hutu...Des habitants ont entendu des soldats s'adresser au colonel Wilson et au commandant David, des officiers rwandais et ougandais ".( Genocide and covert operations in Africa 1993-1999, African studies volume 50, The Edwin Mellen Press,2000,P306-307)
Un expert américain aussi, M. Peter Rosenblum, du département des droits de l'homme de l'Université de Harvard, a eu le courage de dire : " Alors que l'on sait que l'architecte des massacres se trouve à Kigali, il est incroyable de voir les Etats-Unis continuer à traiter le Rwanda avec une telle déférence. On dénonce Kabila sans dire mot de Kagame ".(Afsané Bassir, " L'embarras croissant de Washington... ", Le Monde, 28 oct. 1997.
Quand les impérialistes et leurs laquais parlent des démocratie au Congo
Dès la prise du pouvoir par l'AFDL, la communauté impérialiste menaçait de ne pas reconnaître le nouveau régime s'il ne compose pas avec tous les dignitaires du régime Mobutu transformés avant ou après la chute de celui-ci en opposants afin d'opérer un changement dans la continuité dans le seul but de perpétuer le pillage du Congo par leurs multinationales.
Début Novembre 1997, le ministre français, Charles Josselin a
déclaré : " il est encore besoin que M. Kabila adresse un
signe qu'il veut engager le processus démocratique avant de reprendre
l'aide. Le signe, c'est le dialogue avec l'opposition ".(La France contre
la reprise de l'aide, AFP le 01/111997)
Madame Madeleine Albright, en visite à Kinshasa, exigeant la fin de suspension
des activités des partis politiques, a déclaré pratiquement
la même chose le jeudi le 11 décembre 1997: " la partie la
plus importante de notre discussion s'est déroulée sur la nécessité
de bâtir une société civile, de développer , d'assurer
la liberté d'association...J'ai encouragé le président
Kabila à aller de l'avant avec des réformes politiques envisagées.
Ceci afin de permettre un dialogue véritable entre les représentants
du gouvernement et ceux de la société ".(Le Palmarès
n° 1107)
Ces accusations ont été reprises mot pour mot, en exigeant un
partage du pouvoir équitable, par les ONG maffieuses telle que l'AZADHO
, les partis politiques, avec l'UDPS en tête et les pires dinosaures du
régime Mobutu : Kengo , général Likulia, Kamanda, Thambwe
Mwamba et autres.
Ces mêmes accusations serviront de prétextes aux criminels du RCD et du MLC pour maquiller l'agression du pays par les Rwandais et les Ougandais.
En insistant sur l'ouverture de la part de Kabila aux partis néocoloniaux, l'Occident cherchait à imposer au Congo la démocratie néocoloniale qui est la forme de régime préférée de l'impérialisme parce qu'il lui permet de contrôler indirectement mais sûrement un pays en limitant aux élections les choix du peuple aux partis politiques qui servent tous l'impérialisme et appliquent à la lettre la politique qu'il leur dicte.
C'est dans cette logique impérialiste que le président Clinton
a déployé le drapeau de la nouvelle récolonisation du monde
au nom des : Humanitaire, droits de l'homme, paix, démocratie.
Et Susan Rice, secrétaire d'état adjoint aux affaires étrangères
a déclaré au congrès le 17 Mars 1998 : " Depuis 1989,
nous avons dépensé plus de quatre cents millions de dollars afin
d'encourager les reformes par des élections en Afrique ".
Ceux qui ne comprennent pas le bon sens de ces gens, qui est un minimum de capitaux pour un maximum de profits dus au pillage, ne pourront jamais comprendre pour quelle démocratie, des impérialistes peuvent se permettre de dépenser beaucoup d'argent.
Si le capitalisme investissait dans l'amélioration des conditions de vie des masses, elle ne serait plus le capitalisme, parce qu'elle n'a qu'une logique : la plue value à tout pris : La même madame Susan Rice a affirmé au congrès: " l'immense marché africain de 600 millions de personnes...des milliers de nouveaux emploies seront créés aux USA ".
Ed Marek qui est un ancien de la CIA est encore beaucoup plus claire : " On peut dire, par exemple, qu'à long terme, qu'il est crucial pour les Etats-Unis que le Congo soit une démocratie capitaliste de marché libre...Cela signifie aussi que le marché congolais sera ouvert au commerce américain dans un environnement qui permette le succès économique américain...On peut aussi dire que des élections sont essentielles en 1999. Si la conclusion est que des élections sont impossibles en 1999 avec l'actuel gouvernement, qu'envisagent les Etats-Unis ? Renverser ce gouvernement et mettre un autre à la place qui ira vite aux élections ? "( New Congo Net , 18 Mai 1998)
C'est ainsi qu'aux noms de la démocratie, de la liberté et des droits de l'homme, plus de quatre millions de Congolais sont déjà morts de cette guerre de rapine que les impérialistes mènent par les laquais interposés contre le Congo.
Kabila devenait de plus en plus un missile non guidé pour l'Occident
" Pour nous, il n'y a pas d'indépendance tant que nous n'aurons pas une économie nationale prospère pour relever les conditions de vie de nos frères... L'indépendance politique étant conquise, nous voulons maintenant l'indépendance économique. Le patrimoine national nous appartient. " disait Patrice Lumumba.
L'Afrique ne sortira pas de l'enfer sans gagner son indépendance économique
et refuser de continuer à être un continent auquel on prend tout
sous prétexte que l'on veut l'aider. Elle doit cesser d'offre au monde
le spectacle tragique d'un continent pillé, humilié avec la complicité
de certains de ces propres fils.
Le Congo est appelé à jouer un rôle déterminant dans
cette lutte pour l'émancipation du continent, c'est pour cela qu'il doit
d'abord se décoloniser et se consolider, car un Congo faible est une
Afrique vulnérable.
Ayant été un digne Lumumbiste toute sa vie, le M'zée ,
comme il l'a souligné dans le troisième sommet de la COMESA, le
29 Juillet 1998 à Kinshasa, le savait aussi très bien
Pour faire divorcer le Congo d'avec le colonialisme, Kabila a privilégé
les relations Sud-Sud et il a pris pour modèle la Chine : Après
ses 10 premiers voyages sans quitter l'Afrique, il a effectué son premier
voyage hors l'Afrique au pays de Mao, ce qui a été considéré
comme une humiliation par les grandes puissance.
Mais les princes de ce monde n'ont jamais voulu un Congo indépendant
et fort , car celui-ci revêt une très grande importance pour leurs
intérêts. Ils ont toujours voulu que leurs multinationales accaparent
toutes les richesses de ce pays grâce à des privatisations et libre
commerce.
Ed Marek l'a dit ouvertement sur son site : " Le gouvernement de Kabila
adopté une attitude indépendante à l'égard de l'Occident,
comme nous le voyons aussi souvent de la part des Chinois...Cette attitude a
d'énormes conséquences à long terme pour toute l'Afrique
Centrale et pour les relations de l'Occident avec la région. Nous devons
admettre que nous sommes extrêmement déçus par cette évolution
au Congo. Ce n'est certainement pas ce que nous envisagions lorsque nous avons
tenté d'éliminer Mobutu du paysage politique zaïrois. Si
nous avions su à l'époque que telle allait être l'orientation
que prendrait le Congo, nous aurions abordé les choses différemment
pendant ce processus de mis à l'écart "(New Congo Net, 3-4
Janvier 1998).
Comme on l'a fait contre Lumumba et Mulele , cette campagne de diabolisation de Kabila par des mensonges montés de toutes pièces consistait à l'empêcher de bâtir un Congo souverain politiquement , économiquement et militairement .