La guerre impérialiste contre le Congo par les armées rwandaises et ougandaises by Junior Kisui Wednesday December 11, 2002 at 03:17 PM |
Depuis le 2 août 2002 le Congo est déchiré par une guerre impérialiste par les Rwanda et Ouganda interposés. Cette guerre, à laquelle aucun état du tiers-monde soucieux de gagner et de préserver son indépendance ne pourra échapper, coûte trop cher à sa population : plus de 4 millions de Congolais en son déjà morts et les dégâts matériels sont estimés à une dizaine de milliards de dollars américains.
La double tactique impérialiste n'a pas non plus épargné
le Congo Depuis le 2 août 2002 le Congo est déchiré par une guerre
impérialiste par les Rwanda et Ouganda interposés. Cette guerre,
à laquelle aucun état du tiers-monde soucieux de gagner et de
préserver son indépendance ne pourra échapper, coûte
trop cher à sa population : plus de 4 millions de Congolais en son déjà
morts et les dégâts matériels sont estimés à
une dizaine de milliards de dollars américains. Le Congo de Kabila n'a pas non plus échappé à ces deux
tactiques impérialistes car, avant même le 17 Mai 1997, le jour
de la victoire des hommes de Kabila sur les forces armées corrompues
de Mobutu, les impérialistes menaient déjà une guerre politique
contre le Congo, qu'ils ont transformée le 2 Août 1998 en guerre
militaire, qu'ils ont reconvertie par les accords de Lusaka en guerre politique
quand leurs hommes sur le terrain, c'est à dire les Rwandais et les Ougandais,
ne savaient plus avancer pour renverser le pouvoir de Kinshasa. La victoire militaire sur le hommes de Mobutu en 97 était un passage
obligé pour sortir le Congo de la dictature de Mobutu la plus sanguinaire
que l'Afrique n'ait jamais connu et le soustraire au Multimobutisme sans issue
dans lequel ceux qui l'ont toujours exploité sans merci voulaient le
plongé. Le 26 Avril 1997, un diplomate occidental précise dans une interview
accordée à Washington Post : " Il est plus facile de passer
des négociations à des élections, que de passer d'une victoire
complète de Kabila à des élections. En ce qui me concerne,
Kabila est une phase intermédiaire ". ** :" Le temps est venu pour ces grandes puissances de laisser en paix
le peuple congolais " Si Mobutu a refusé de céder tranquillement son pouvoir, Kabila,
de son côté, a rejeté ce schéma américain,
qui consistait à sortir Mobutu de la scène politique et consolider
son système, qui était déjà pourri, en donnant une
virginité politique à tous ces politiciens du Mobutisme dans un
gouvernement d'union sacrée. Il avait parfaitement compris que les maîtres de ce monde voulaient à
tout pris priver les nationalistes congolais de la victoire en le marginalisant
dans un gouvernement d'union nationale de transition, dans lequel ils se retrouveront
minoritaires aux côtés de tous ces crocodiles qui ont construit
le Mobutisme ensemble avec Mobutu. Le 13 Avril 1997 il déclare : " Les puissances étrangères
ne peuvent entrer comme cela, nous imposant un tas de conditions et décidant
pour notre peuple qui doit être son dirigeant.Le temps est venu pour ces
grandes puissances de laisser en paix le peuple congolais ". (IPS, New
York, le 13 Mai 1997, cité par F. Reyntjens, op.cit.P.156). Comme on peut s'en rendre compte, les impérialistes ont voulu utiliser
Kabila pour pousser Mobutu à négocier sa sortie, puisqu'il était
déjà mourant, afin de préserver intacts tous les charognards
de son régime qui devraient continuer plus tard avec le Multimobutisme
sans Mobutu.
Devant chaque problème majeur, les états impérialistes,
pour atteindre leur but, adoptent toujours une double tactique : la guerre politique
qu'ils transforment au moment opportun en guerre militaire,qui est également,
quand elle a montré ses limites, reconvertie en guerre politique pour
préparer une autre guerre militaire.
Ces deux tactiques ont toujours visé le même objectif :la dictature
politique et économique exercée par leurs multinationales sur
les 5 milliards d' êtres humains au nom du marché libre et de la
privatisation.
Kabila était considéré pendant la guerre de libération
comme une phase intermédiaire par les impérialistes après
la mise en écart de Mobutu.
Mais avant l'arrivée des hommes de Kabila à Kinshasa, les occidentaux,
avec leur Commandant en chef, c'est à dire les USA, en tête, connaissant
le passé révolutionnaire de Kabila, menaient déjà
une guerre politique âpre contre Kabila pour empêcher la renaissance
d'un Congo nationaliste en cherchant à tout prix à conserver les
forces réactionnaires, c'est à dire tous les politiciens et militaires
néocoloniaux irrémédiablement corrompues, sur lesquelles
ils ont toujours compter.
Dans le journal La Libération du 16 Avril 1997, c'est à dire à
1mois de la victoire de l'AFDL, tant souhaitée par le peuple congolais,
sur le 37 ans du Mobutisme , le porte-parole du State department, Nicolas Brun,
a déclaré : " Nous pensons que ce serait un crime et une
terrible tragédie d'assister à la poursuite de cette guerre civile,
car des innocents seront tués, s'il existe une voie pacifique par des
négociations en Afrique du Sud. Nous estimons que c'est préférable
à une avancée des rebelles sur Kinshasa, comme ils paraissent
le vouloir faire ".
Toujours le 26 Avril 1997, à la tête d'une délégation
américaine de choc, l'ambassadeur Bill Richardson a dit directement à
Mobutu : " Il est temps que vous vous retiriez de la scène politique.
Nous vous garantissons votre sécurité, celle de votre famille
et de vos proches, nous veillerons à ce que votre famille politique et
vos proches collaborateurs continuent leurs activités dans le nouveau
cadre de la démocratie qui s'installe (
). Nous vous demandons avec
instance de nous faciliter la tâche en coopérant à ce schéma,
car nous ne voulons pas voir votre cadavre traîné demain dans les
rues de Kinshasa " (N'gbanda, op.cit. P.300. Ce que le maréchal
a toujours refusé.
Le 06 mai1997, c'est à dire 10 jours avant la fin du régime Mobutu,
le même Bill Richardson confiera avec beaucoup d'amertumes à N'gbanda
à l'ambassade américaine à Kinshasa: " Mobutu a manqué
la meilleure occasion pour s'assurer une bonne sortie. Rien n'arrêtera
désormais Kabila. Or, nous l'avions assuré que le président
Mobutu accepterait de se retirer pour que sa famille organise la transition
avec l'AFDL. C'est dommage que Mobutu ne tienne même pas compte du sort
de sa famille politique et de ses proches collaborateurs. Il entraîne
tout le monde dans sa chute ".
Le 19 Avril, Kabila enchaîne : " la guerre doit continuer jusqu'à
la libération de Kinshasa , on acceptera jamais un gouvernement d'union
nationale : Mobutu doit négocier avec moi les conditions de son départ
du pouvoir ". (IPS, New York, le 13 Mai 1997, cité par F. Reyntjens,
op.cit.P.154).
La victoire militaire et totale de l'AFDL était déjà mal
vue par les impérialistes, et Kabila, étant convaincu qu'elle
était la seule façon d'entrer la révolution au Congo pour
plus tard détruire l'état oppresseur créé par Léopold
II, qui est une véritable prison du peuple que Mobutu et ses acolytes,
aidés par leurs maîtres occidentaux, ont toujours voulu éterniser
, afin de le remplacer par un nouvel état beaucoup plus proche du peuple
en servant les intérêts de celui-ci.
C'était le début de la guerre politique contre Kabila.