Scénario putschiste au Vénézuéla. Acte II: la manipulation du mouvement syndical by bob roeck Tuesday December 10, 2002 at 10:26 AM |
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Ce samedi 7 décembre, 3.000.000 de personnes se sont rassemblés dans la capitale CARACAS pour soutenir le gouvernement du président Chavez. Les putschistes manipulent le mouvement syndical pour réssir leur coup.
Ce samedi 7 décembre, 3.000.000 de personnes se sont rassemblés dans la capitale CARACAS pour soutenir le gouvernement du président Chavez, pour la paix, la démocratie et la défense de la Constitution Bolivarienne.
Un élément important dans la nouvelle tentative de Putsch au Venezuela est le rôle qu'y joue un syndicat corrompu, le CTV. Celui-ci légitime le sabotage économique menée par le patronat du pétrole en la donnant l'apparence d'une grève générale. Vers l'extérieur il se présente comme un champion de la démocratie, mais dans le pays même il rejette depuis des mois toute solution négociée. Que du contraire, son président, Carlos Ortega, a déclaré fin novembre qu'il allait transformer la grève passive en une grève 'active'. Le scénario comprenait la tuerie de quelques manifestants le 6 décembre, que les média commerciales du pays ont essayé ensuite d'attribuer au président Chavez.
En plus, dans les jours qui ont précédé le putsch, la CISL ( Confédération Internationale des Syndicats Libres ) la présenté Ortega comme un héros et un candidat éventuel pour remplacer Chavez. Au même moment, Washington -dont le rôle dans le premier putsch du mois d' avril a été largement établi- parlait d'élections nationales comme prochaine étape de la stratégie de la déstabilisation.
Nous sommes arrivé au point qu'une organisation syndicale internationale soit impliquée dans putsch mis en scène par les milieux pétroliers et le Pentagone. Pour être complet, il faut ajouter que la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) a publié un communiqué pour appeler à "une large condamnation mondiale des méthodes inconstitutionnelles et conspirations".
J'ajoute ci-dessous ce que j'ai trouvé à ce propos sur internet. J'y ajoute aussi quelques liens intéressants.
VENEZUELA: Scénario d'un coup d'état. "ACTE II"
http://www.pcv-venezuela.org/modules.php?name=News&file=article&sid=35
Une Grande Marche pour la Paix dans les rues populaires de la capitale –Caracas- c'est déroulée dans le calme ce samedi 6 décembre. Deux millions de personnes ont manifesté en faveur du gouvernement du Président Hugo Chávez, applaudis par les habitants des quartiers populaires.
Un slogan central dans cette mobilisation d'un front large était celui contre la violence fasciste qui a causé des morts.
Les gens scandaient aussi des slogans contre le patronat du Fedecámaras et de la CTV qui ont mis à l'arrêt les installations pétrolières dans les principaux ports du pays. Ils appelaient également au dialogue et à la paix entre tous les Vénézuéliens. Ils avertissaient contre le plan d'un coup d'état qui est fomenté dans le but de provoquer une intervention étrangère au Venezuela.
Cette marche, malgré son ampleur, n'a presque pas reçu d'écho sur les chaînes des télévisions commerciales. Que du contraire, celles-ci ont alterné les images de la tuerie sur la place Altamira avec les messages imbibés de haine des militaires putschistes.
Ils avaient l'illusion que cela découragerait les gens des quartiers pauvres et qu'ils resteraient chez eux le lendemain. C'est le contraire qui s'est produit: de la plupart des zones populaires les gens sont sortis en formant des cortèges pour converger vers Miraflores. Cette marche pour la Paix a culminé dans un rassemblement d'une marée humaine de trois millions de personnes, car de longs cortèges semblables se sont formés aussi à Catia et à Caricuao.
"Le crime parfait"
http://www.monde-diplomatique.fr/2002/06/RAMONET/16611
C'est ainsi que Ignacio Ramonet, rédacteur en chef de "Le Monde Diplomatique" titrait en juin son article où il avertissait contre le renouvellement imminent du coup d'état qui avait échoué en avril 2002.
Les mêmes stratagèmes et les mêmes acteurs qu'il dénonçait sont de tous présents dans le nouveau scénario.
Y figure entre autre "un syndicat corrompu" qui s'avère être le syndicat CVT qui pratique un style qui rappelle le coup militaire au Chili en 1974 contre Allende. La CVT couvre en fait des sabotages économiques que les médias - qui sont dans le coup- représentent alors comme des " grèves civiques". Carlos Ortega, président du CTV et le chef le plus connu des quatre grèves contre l'administration de Chávez, avait la une de la presse mondiale début décembre. Il annonçait que la "Coordination Démocratique", des syndicats et des hommes d'affaires " sont prêts à transformer la grève passive en une grève active, descendant pacifiquement dans les rues pour exiger une ''solution électorale' à la crise politique du Venezuela".
Role dubieux de la CISL
Quelques jours avant, la CISL a fait sienne les manipulations médiatiques des putschistes et en prenant la défense de la CTV, malgré les dénonciations de la part de syndicats majoritaires (http://www.elmundo.com.ve/ediciones/2002/11/01/p1-6s1.htm) et les preuves d'un coup d'état établies par le gouvernement.
Dans une interview avec Ortega ( lettre de la CISL du 29 novembre: http://www.icftu.org/displaydocument.asp?Index=991216872&Language=EN ) elle a présenté cdlui-ce comme une des figures de proue de l'opposition démocratique au Venezuela,' persécuté par le dictateur Chavez' et appelait au soutien et à la solidarité avec les putschistes, et en mentionnant son éventuel candidature comme nouveau président de la république.
Le même jour de la déclaration d'Ortéga, à Washington, Robert Zimmerman le porte-parole du département d'état des ETATS-UNIS, exprimait ses inquiétudes concernant la crise au Venezuela et recommandait ''les élections nationales comme seule solution possible".
http://story.news.yahoo.com/news?tmpl=story&u=/oneworld/20021203/wl_oneworld/1032_1038914723
Lors de la manifestation, trois personnes sont tués par balles sur la place Altamira et la presse accuse Chavez d'avoir fait ouvrir le feu sur les grévistes. Une enquête démontrera que c'était l'œuvre d'un personnage louche que la presse dépeint vite comme 'un équilibré mental'.
Le 4 décembre, la Fédération Mondiale des Syndicats a informé le monde syndical (communiqué FSM/30) qu'elle "demande une large condamnation mondiale des méthodes inconstitutionnelles et conspirations visant a renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Chavez" et déplore que " les dirigeants de la Confédération des Travailleurs Vénézuéliens [CTV] ont rejoint les forces qui recourent à des méthodes inconstitutionnelles et a appelé à des grèves générales politiques à partir du 3 Décembre en faveur des buts suivis par ceux qui, déjà au début de cette année, avaient comploté un coup militaire contre le Président Chavez et qui avait échoué".
La morale
Le défi que les pays impérialistes lançent au mouvement est de taille, dans leur complots ils font même appel à des syndicats construits de toutes pièces:
" Le modèle adopté pour renverser M. Chavez.
D'abord, une coalition de nantis - rassemblant l'Eglise catholique (représentée surtout par l'Opus Dei), l'oligarchie financière, le patronat, la bourgeoisie blanche et une centrale syndicale corrompue - se rebaptise « société civile ». Ensuite, les propriétaires des grands médias établissent entre eux un pacte mafieux et s'engagent à soutenir les campagnes que chacun lancera contre le président au nom de la défense de la « société civile »...
Ne reculant devant aucun mensonge, les médias vont chauffer à blanc l'opinion publique en assénant une idée fixe : « Chavez est un dictateur », certains n'hésitant pas à affirmer, alors qu'il n'y a pas un seul prisonnier d'opinion : « Chavez, c'est Hitler (5). » Et en martelant un même mot d'ordre : « Il faut le renverser ! »
Alors que leurs propriétaires conspirent pour abattre un président démocrate, les médias se grisent de termes comme « peuple », « démocratie », « liberté »... Ils organisent des manifestations de rue, transforment la moindre critique gouvernementale les concernant en « atteinte grave contre la liberté d'expression » qu'ils dénoncent auprès d'organismes internationaux (6), réinventent la grève insurrectionnelle et encouragent l'assaut contre le palais présidentiel et le coup d'Etat".
(à voir article complet en annexe)
La description que I.Ramonet fait de ce genre 'd'acteurs', de leurs liens et de leurs combines se vérifie jusque dans les détails 6 mois plus tard. Elle pourra servir de référence dans bien d'autres cas encore puisque les USA semblent raffoler de ce genre de scénarios.
Au fond il a courageusement décrit ce que le peuple Venezuelien a compris dans les faits, et ce que des spécialistes et diplômés universitaires de chez nous n'osent même pas encore supposer. Les premiers descendent dans les rues par millions, les seconds répandent les mensonges ou se résignent dans leur coin
Liens:
FBT: Fuerza Bolivariana des travailleurs - e-mail: molinaruben@cantv.net
http://www.elmundo.com.ve/ediciones/2002/11/01/p1-6s1.htm
The Coup in Venezuela: site relatant les 36h du coup en avril 2002
http://journalism.uts.edu.au/subjects/oj1/oj1_a2002/venezuela_coup/pages/home.html