arch/ive/ief (2000 - 2005)

Accident ou assassinat politique?
by bv Sunday December 08, 2002 at 01:18 PM
crapoutissage@yahoo.fr

Le 25 oct. 2002, le Sén. Démocrate Paul Wellstone du Minnesota, meurt avec son épouse, sa fille et trois de ses associés dans un écrasement d'avion dont les causes n'ont toujours pas été identifiées. Wellstone, un opposant affiché à la guerre contre l'Irak et ennemi juré de Bush Jr., a péri à 11 jours des élections du 5 nov. qui ont permis aux Républicains de reprendre le contrôle du Sénat. Devant des circonstances politiques aussi suspectes, plusieurs voix provenant de la gauche modérée se sont élevées pour dénoncer un possible assassinat politique.


L'écrasement de l'avion du Sénateur Paul Wellstone:

Accident ou assassinat politique?


*Qui était Paul Wellstone?*
*Qui est-ce qui voulait sa perte?*
*Sa mort était-elle un assassinat politique déguisé en accident?*
*Qu'est-ce qu'à révélée l'enquête sur le crash?*
*L'assassinat par l'aviation:
des morts suspectes depuis 30 ans aux États-Unis*


Par M. Bv

Le Sénateur Démocrate du Minnesota Paul Wellstone, son épouse, sa fille et trois de ses collaborateurs ont trouvé la mort dans un écrasement d'avion le 25 octobre 2002, alors que la course se resserrait entre lui et son rival Républicain à 11 jours des élections du 5 novembre, aux USA. Sénateur depuis 12 ans, Wellstone était un des rares élus américains à s'opposer avec vigueur à la politique guerrière du régime Bush Jr. contre l'Irak. Sa mort a causé tout un émoi parmi les milieux progressistes modérés des États-Unis. C'est un peu comme si la gauche parlementariste canadienne avait perdu Svend Robinson.

Alors que vient de s'éteindre prématurément une des principales voix de l'opposition aux politiques du régime de George Bush Jr., les Républicains règnent désormais de façon hégémonique sur l'appareil d'État américain. En effet, le scrutin du 5 nov. aura permit au Parti Républicain de prendre le contrôle du Sénat, achevant ainsi sa mainmise sur les trois branches du gouvernement US: la branche exécutive (la présidence), la branche judiciaire (la Cour Suprême) et la branche législative (la Chambre des représentants et le Sénat).

À travers sa recherche auprès d'innombrables sources d'information, l'auteur n'a pas découvert les causes précises du crash, et n'a été encore moins en mesure d'en démasquer ceux qui en auraient été les perpétrateurs—car il n'existe aucune preuve directe établissant que Wellstone a été victime d'un assassinat. Toutefois, dans sa recherche l'auteur a été confronté à une quantité volumineuse d'éléments de preuve circonstancielle accréditant les nombreux soupçons exprimés de toutes parts à l'effet que le crash de l'avion de Wellstone n'était pas accidentel.

Ainsi, vous découvrirez vous aussi:

--> que rien n'indique que les facteurs habituellement attribuables aux tragédies aériennes, tels que les conditions météorologiques ou les défaillances mécaniques ou de pilotage, puissent avoir joués un rôle déterminant dans le crash de l'avion de Wellstone;
--> que, deux ans auparavant, un autre candidat Démocrate au Sénat est mort lui aussi en avion, dans des circonstances qui rappellent étrangement celles entourant la mort de Wellstone;
--> que Wellstone était un opposant au "Plan Colombie" et avait été la cible d'une tentative d'assassinat lors d'un voyage en Colombie, vers la fin de l'an 2000;
--> que Wellstone avait été décrit comme étant le "pire ennemi de la défense Américaine" par un général de la US Army environ deux semaines avant sa mort;
--> qu'un animateur de radio pro-Républicain avait souhaité la mort de Wellstone 39 jours avant le crash du 25 oct.;
--> que Bush Jr. avait sélectionné personnellement le candidat Républicain et adversaire de Wellstone et s'était impliqué à fond dans la campagne sénatoriale du Minnesota;
--> et que la liste des politiciens américains qui sont morts dans des écrasement d'avion lors des 30 dernières années comprend une troublante proportion d'élus Démocrates qui familiarisés avec les détails de certains secrets d'État embarrassants;

...et plus encore...

Cela commence à faire beaucoup de "coïncidences", vous ne trouvez pas? Au fait, combien faut-il de "coïncidences" avant qu'un être raisonnable soit autorisé à douter raisonnablement qu'il n'a plus affaire à une épidémie de "coïncidences" mais plutôt à quelque chose de profondément plus sinistre? Nul besoin d'être atteint de paranoïa aiguë pour reconnaître que, de toute évidence, Wellstone était une cible depuis longtemps et que sa mort est trop commode pour les partisans de la droite Républicaine.

Non seulement le timing politique de la mort de Wellstone invite-t-il en lui-même à la suspicion, mais en plus, celle-ci survient dans un contexte où les éléments de la droite Républicaine sont déchaînés et incontrôlables comme jamais auparavant, travaillant d'arrache pieds et main dans la main avec les services de renseignement, l'armée et la police, à mettre sur pied un dispositif ultrasécuritaire à caractère totalitaire sans précédent à l'intérieur de leurs propres frontières nationales et sur l'ensemble de la planète.

Paul Wellstone était l'ennemi juré du président Bush Jr., dont l'administration est celle qui a publiquement réhabilité l'assassinat politique en temps que recours autorisé au plus haut niveau pour parvenir à réaliser la politique américaine. Il est aussi pertinent de rappeler ici que du temps où il était gouverneur du Texas, Bush Jr. avait battu le record du nombre d'exécutions de prisonniers condamnés à la peine capitale: une cinquantaine. Bush Jr. est un tueur endurcit qui continuait à autoriser des exécutions pendant qu'il faisait campagne pour la présidence durant l'automne 2000.

C'est le régime Bush Jr. qui a annulé le décret présidentiel signé par Gerald Ford, en 1976, qui avait interdit à la CIA de participer à des assassinats. L'interdiction était survenu dans la foulée des révélations entourant le scandale du Watergate (du nom de l'édifice où logeaient les bureaux du Parti Démocrate qui avait été cambriolés par une équipe de la CIA qui agissait vraisemblablement sous les ordres du président Nixon). L'opinion publique Américaine découvrait entre autres au milieu des années '70 que la CIA avait trempé dans d'innombrables complots d'assassinats contre Fidel Castro et avait participé au meurtre du leader politique de l'ex-Zaïre, Patrice Lumumba.

Mais peu de temps après les attaques du 11 sept. 2001, Bush Jr. signait un décret présidentiel donnant à nouveau le feu vert à la CIA pour enlever la vie à des ennemis du régime. Désormais, les figures officielles du régime de Bush Jr. endossent ouvertement le recours à l'assassinat politique. En réponse à une question sur le prix d'une guerre contre l'Irak qui coûtera 9 milliards$ par mois, le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleisher avait clairement fait allusion à l'assassinat de Saddam Hussein en déclarant: "Le prix d'une balle, si le peuple irakien s'en occupe, est substantiellement moins que ça." (1)

Passant des paroles aux actes, le régime Bush Jr. a publiquement célébré la "frappe préventive" qui a coûté la vie de six personnes soupçonnées d'être associées au réseau al-Qaida dans le désert du Yémen, le 3 nov. dernier. Les victimes étaient des occupants d'un véhicule automobile qui a été la cible d'un missile tiré par un avion sans pilote de la CIA affectueusement baptisé le "Predator Hellfire". Amnistie International a dénoncé cette opération en disant qu'il s'agissait d'une exécution extra-judiciaire. La nationalité américaine d'une des six victimes a soulevé un peu de controverse. Mais la conseillère en matière de sécurité nationale de Bush Jr., Condoleezza Rice, a pour sa part maintenu que cette action avait été tout à fait légale.(2)

Est-il déraisonnable penser qu'un tel gouvernement puisse avoir le moindre scrupule à appliquer de telles méthodes à l'égard de l'opposition intérieure? Pourrait-on croire que la droite Républicaine soit capable de l'audace d'aller jusqu'à éliminer un membre élu de la législature américaine? L'auteur croit fermement que oui, et ajoute même que tout indique que nous n'avons pas affaire à un précédent.

En fait, cet article que vous lisez se veut en quelque sorte l'écho des nombreuses voix qui se sont fait entendre aux États-Unis et qui ont souligné qu'il serait tout à fait irresponsable de ne pas envisager sérieusement la possibilité que la mort de Wellstone soit un assassinat politique déguisé en accident d'avion. Le crime parfait, quoi! Car, à l'instar de tous les autres cas d'accidents d'avion mystérieux aux États-Unis, peut-être ne saura-t-on jamais le fond de l'histoire. Mais au moins, on sera moins naïf et naïve


Qui était Paul Wellstone?

Avant de se lancer en politique, Wellstone enseignait la science politique au Carleton College, à Northfield, dans l'état du Minnesota. À l'époque, il avait créé un cours intitulé "Social Movements and Grassroots Organizing" ("Mouvements sociaux et organisation locale"), où il tentait de prêcher par l'exemple. Dans les années ‘80, Wellstone avait organisé des événements pour la campagne présidentielle du Rév. Jesse Jackson, il a marché avec des travailleurs et travailleuses en grève et il a même été arrêté lorsqu'il protestait contre une banque qui s'apprêtait à déposséder des familles de fermiers. (3)

Lorsqu'il a été élu au Sénat pour la première fois en 1990, le magazine Mother Jones a écrit que Wellstone était le premier militant issu de la vague d'agitation des années ‘60 à entrer au Sénat. En 1996, Wellstone a été le seul des 99 Sénateurs américains à avoir voté contre une réforme draconienne de l'aide sociale mise de l'avant par les Républicains. Ceux-ci l'ont attaqués en le surnommant le "Senator Welfare". En dépit de ça, l'électorat du Minnesota a réélut Wellstone au Sénat cette année-là pour un second mandat de six ans.

Ses prises de position politiquement risquée, en particulier ses interventions orales au Sénat contre l'éventuelle campagne militaire américaine contre l'Irak, lui ont valut d'être décrit comme une figure de proue de l'aile gauche du Parti Démocrate. Sur son site web, le Réseau Voltaire a écrit: "Son décès décapite l'opposition parlementaire au conflit des civilisations."(4)

Isolé dans son propre parti, Wellstone n'était certainement pas en position d'empêcher Bush Jr. d'aller de l'avant dans l'accomplissement de ses projets belliqueux. Mais plusieurs le considéraient toutefois comme étant "l'obstacle le plus visible à se dresser devant l'agenda politique draconien" des Républicains.

Ce concert d'éloges posthumes ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de la gauche américaine. Sunil Sharma, un activiste radical Californien et éditeur de "Dissident Voice", a résumé avec éloquence les réserves que plusieurs éprouvent vis-à-vis du défunt Sénateur dans un article publié sur le site Counterpunch. Sharma a rappelé que Wellstone n'était pas aussi "progressiste" que plusieurs libéraux et gauchistes le voudraient bien. Wellstone a peut-être été pas mal libéral dans le contexte de la classe dominante Américaine, poursuit Sharma, mais étant donné la dérive vers la droite dure qu'à connu les États-Unis depuis les 30 dernières années, ça ne veut pas dire grand chose.

Sharma rappelle que Wellstone ne s'était pas joint à son collègue Russ Feingold, lorsque ce dernier était le seul membre du Sénat à s'opposer à la législation antiterroriste du "Patriot Act." Il rappelle que Wellstone avait voté en faveur de la guerre contre l'Afghanistan déclenchée par le régime Bush Jr l'année passée. Il rappelle que Wellstone était résolument pro-Israélien et qu'il votait systématiquement les résolutions en faveur de l'État hébreu, à quelques exceptions près (20 fois sur 21 votes).(5)

Aussi, importe-il de bien situer dans leur contexte les motifs politiques de l'opposition de Wellstone à la politique guerrière de Bush Jr. Le défunt Sénateur à refusé de voter en faveur d'une résolution donnant au président Bush Jr. les pleins pouvoirs pour déclencher une "guerre préventive" contre l'Irak. "Il faut, avant toute action militaire, qu'il y ait une résolution du Congrès l'autorisant", déclarait Wellstone, sans quoi cela constitue un affront à la démocratie représentative, c'est-à-dire aux élus comme lui.

Dans un débat public, Wellstone parlait un langage bien éloigné de celui d'un objecteur de conscience pacifiste quand il déclarait: "(...) une telle initiative contre l'Irak pourrait très bien saper notre effort de guerre contre le terrorisme. Elle pourrait briser notre alliance, car nous n'avons pas l'appui de la communauté internationale dont nous avons besoin." D'après ce qu'on comprend, le problème ce n'est pas que la US Army parte en guerre. Le problème, n'est pas que la US Army fasse la guerre mais plutôt que la US Army choisisse la bonne guerre: celle contre le terrorisme ou celle contre l'Irak?(6)

Ainsi, pour plusieurs progressistes modérés, Wellstone représentait la solution du moins pire (ex: une guerre au lieu de deux) et un contrepoids providentiel vis-à-vis d'une droite déchaînée. Pour ses plus chaudEs adeptes, il incarnait la possibilité d'arriver au changement par la participation au système électoral Américain. Du côté des milieux activistes radicaux, Wellstone n'était qu'un autre politicien bourgeois indigne de confiance, en sa qualité de membre d'un parti politique corrompu, qui alimentait l'illusion inutile du changement par la voie des urnes.

Pour ce qui est de la position de l'auteur, il fait sien ce commentaire qu'il a trouvé sur Indymedia:

"Si vous voulez pleurer Wellstone, faites-le à cause qu'un autre être humain est mort de façon inutile—et NON parce qu'il était une sorte de champion des politiques progressistes, une entité qui devient de plus en plus inexistante à l'intérieur de l'establishment politique US. Le seul champion des politiques progressistes que vous trouverez est à l'intérieur de vous—ou pas. Et encore, si vous voulez pleurer Wellstone parce que vous croyez qu'il est mort dans des circonstances louches qui méritent d'être pleinement enquêtées, alors faites-le. D'ailleurs, cet aspect de l'affaire est celui qui mérite d'être examiné en profondeur puisqu'il y a de toute évidence de grandes ramifications politiques en termes de contrôle politique du gouvernement fédéral US—plutôt qu'un éloge aseptisé de la carrière et des politiques de Wellstone." [traduit par l'auteur]


Qui est-ce qui voulait sa perte?

Paul Wellstone appartenait à cette rare catégorie de Sénateurs américains qui a déjà fait l'objet d'une tentative d'assassinat. À la fin de nov. 2000, Wellstone est allé visiter des activistes pour les droits humains en Colombie, devenant le premier membre du Congrès à visiter Barrancabermeja, décrite par le personnel de l'ambassade US comme étant la ville la plus violente du pays. Wellstone était un opposant affiché au "Plan Colombie" des USA, qui implique une aide militaire de 1.3 milliards$, incluant des fonds pour équiper et entraîner une armée qui n'hésite pas à recourir à la torture, aux kidnappings et aux massacres dans sa guerre contre-insurrectionnelle, de même que pour financer l'arrosage aérien massif de produits chimiques sur des terres soupçonnées de cultiver la coca.

Quelques heures avant l'arrivée de Wellstone et de sa délégation, deux bombes ont été découvertes près de l'aéroport de Barrancabermeja. Le colonel de la police José Miguel Villar a déclaré à la presse que le Sén. Wellstone et l'ambassadrice US Anne Patterson qui l'accompagnait étaient probablement les cibles des deux engins explosifs enveloppés d'éclats d'obus, mais ajoute qu'il ne pouvait pas le confirmer de façon absolue. Selon Villar, les deux mines contenaient chacune une charge explosive de 6 livres, qui étaient attachées par des câbles à un détonateur, et étaient prêtes à sauter. "Si la bombe avait explosée, cela aurait causé un immense dommage", d'après Villar. "Cela aurait répandu les éclats à travers une grande superficie et cela auraient pu toucher 10 ou 15 personnes."

L'affaire est devenue très médiatisée, embarrassant les autorités américaines et Colombiennes. Un porte-parole du Département d'État US est rapidement intervenu pour déclarer qu'il n'y a "aucune preuve qui suggère que qui que ce soit a essayé d'assassiner qui que ce soit." Le groupe des relations publiques du Quartier Général de la Police Nationale Colombienne a aussi envoyé un communiqué qui disait que la nouvelle que la police avait fait échouer une tentative d'assassinat contre Wellstone était fausse. L'assistant directeur de la Police Nationale Colombienne a déclaré en conférence de presse qu'on trouvait des explosifs chaque jour dans cette région.(7)

L'opinion répandue était que Wellstone constituait une cible de premier choix à titre de critique de la CIA et des opérations secrètes. Ces soupçons ont gagné en crédibilité lorsque, le lendemain de la tentative d'attentat, Wellstone et son personnel avaient été arrosé avec du glyphosate lors d'une démonstration de fumigation de présumés plants de coca par la Police Nationale Colombienne, près de la rivière Tarasa. Le glyphosate est un produit chimique dont les effets gravement nuisibles pour la santé humaine, incluant la cécité, sont particulièrement bien documentés en Colombie.(8)

Ironiquement, l'ambassade US en Colombie venait de distribuer du matériel promotionnel à des journalistes dans lesquels on vantait la "précision géographique" de la technologie informatique via satellite employée par arroser les champs de coca! La nuit précédente, le personnel de l'ambassade avait répondu aux questions sceptiques de Wellstone en le rassurant que l'arrosage ciblait les plants de coca et épargnait les cultures de denrées alimentaires.(9)

Jim Farrell, le porte-parole de Wellstone, a raconté que durant le premier vol de l'hélico de police à moins de 200 pieds d'altitude, le Sen. Wellstone, l'ambassadrice US en Colombie, le lieutenant colonel de la Police Nationale Colombienne et d'autres membres du personnel du Congrès et de l'ambassade ont été trempés par le produit. "Imaginez ce qui se passe lorsqu'une délégation de haut niveau du Congrès n'est pas présente", ajoute Farrell. Devant les journalistes, le général Gustavo Socha, directeur de la section anti-drogue de la Police Nationale Colombienne, a nié que le Sénateur et que quiconque d'autre avait été arrosé. Puis, lorsqu'on l'informe qu'un reporter a été témoin de l'incident, le gén. Socha a déclaré: "Ce qu'il l'a touché, c'était à cause du vent, pas à cause qu'ils en avaient l'intention."(10)

Deux ans plus tard, l'opposition de Wellstone au "Plan Colombie", de même qu'au programme de défense antimissile "Star Wars" et à la guerre préventive contre l'Irak lui a valut de se faire de puissants ennemis parmi les hauts gradés de la US Army. En oct. 2002, quelques jours avant le crash fatal qui tua Wellstone, un brigadier général à la retraite de l'armée de l'air US, le général Denny Schulstad, un vétéran Républicain, est apparu lors d'un rally pro-Coleman, le rival de Wellstone dans la campagne sénatoriale du Minnesota. Le gén. Schulstad n'y est pas aller de main morte lorsqu'il a accusé publiquement Wellstone d'être "le pire ennemi de la défense Américaine." Joseph Repya, un commandant des Vétérans des guerres à l'étranger, a quant à lui qualifié Wellstone de "radical des années ‘60 qui n'a jamais reconnu qu'il y avait du bien et du mal dans ce monde."(11)

Toutefois, les ennemis jurés les plus déterminés de Wellstone se trouvent probablement à la Maison Blanche. Un article paru dans le Madison Capital Times, en avril 2001, intitulé "Bush Fears Tenacious, Popular Wellstone" ["Bush craint le tenace et populaire Wellstone"] permet de donner une idée de l'importance que le président accordait à ce Sénateur du Minnesota avant qu'il ne perde la vie avec ses proches dans les débris d'un avion écrabouillé au sol. L'auteur de cet article, John Nichols, est un fervent partisan de Wellstone mieux connu pour ses écrits élogieux à l'égard du défunt Sénateur dans les pages du fameux hebdomadaire progressiste américain The Nation, dont nous citerons aussi des extraits.

Nichols écrit que les "Bushies" détestent Wellstone qui, contrairement à la plupart des Sénateurs Démocrates, a mené toutes sortes de batailles contre toutes les politiques de l'administration Bush Jr. D'autres Sénateurs Démocrates qui font face à des élections en 2002 sont plus vulnérables que Wellstone, selon les sondages. Mais, d'après Nichols, le camps Bush a focussé son attention au plus haut niveau sur le "Plan Wellstone" [!], dont Nichols écrit que c'est le nom que porte leur "projet de réduire au silence l'opposition progressiste."

Nichols raconte comment, un an et demi avant le scrutin du 5 nov. 2002, Bush Jr. était si anxieux de rayer Wellstone du Sénat qu'il est intervenu directement dans la sélection du candidat Républicain qui aurait pour mission de battre l'ennemi juré lors des sénatoriales du Minnesota. Le 17 avril 2001, le leader de la majorité de la Chambre du Minnesota et aspirant candidat Républicain, Tim Pawlenty, reçoit un appel urgent de la part du directeur politique de la Maison Blanche, Karl Rove. Ce dernier demande à Pawlenty de ne pas briguer le poste de candidat sénateur pour céder sa place au profit du favori personnel de Bush Jr., le maire de St. Paul Norm Coleman.

Le lendemain, alors qu'il était sur le point d'annoncer comme prévu sa candidature, le téléphone sonne et Pawlenty se retrouve avec Dick Cheney, le vice-président des États-Unis, à l'autre bout du fil. Cheney lui dit qu'il ne voulait pas que Coleman—un transfuge du Parti Démocrate—connaisse des difficultés avec les primaires de la part d'un Républicain reconnu. Pawlenty a finalement "accepté" de se retirer et de laisser la place à Coleman, qui lui, a été convaincu de se lancer dans la course au Sénat après deux séances de pression avec Bush Jr. lui-même.

En mai 2002, Nichols écrit dans the Nation que d'essayer de se débarrasser de Wellstone est devenu une "passion" pour Rove, Cheney, Bush Jr. et les lobbies d'intérêts spéciaux. Il rajoute que tous ces gens-là "financent l'opération politique la plus sophistiquée à jamais avoir été assemblée par une administration présidentielle".

Nichols cite ensuite un assistant Républicain anonyme qui confie: "Il y a des gens à la Maison Blanche qui se lèvent le matin en pensant à comment ils vont battre Paul Wellstone." Toujours selon la source citée, cette fixation sur Wellstone est ni plus ni moins que "politique et personnelle pour eux." Nichols cite aussi un consultant politique du Minnesota, qui lui affirme: "Ils ont mit au clair que s'ils peuvent battre un Démocrate, ça sera Paul Wellstone. (...) Paul leur entre sous la peau."(12)

Ted Rall souligne aussi l'engouement de Bush Jr. dans l'effort anti-Wellstone. Il écrit que le président américain a furieusement fait campagne contre Wellstone, qu'il a participé à deux levées de fonds qui ont rapporté plus 2.3 millions$—plus d'argent que pour n'importe quel autre candidat Républicain, incluant son frère Jep Bush. Rall rapporte que les Républicains se sont livrés à des coups tourdus à la Nixon lors de la campagne de Coleman. Ils ont téléphoné à des personnes âgées pour leur dire que Wellstone complotait pour leur enlever leur sécurité sociale et ont appelé les membres de la NRA (National Rifle Association) pour leur dire que Wellstone complotait pour leur enlever leurs guns.(13)

Le climat anti-Wellstone alimenté par les Républicains a parfois carrément dérapé. Ironiquement, 39 jours avant sa mort, un animateur de radio pro-Républicain, Tom Barnyard, a affirmé en ondes qu'il souhaitait la mort du Sén. Wellstone et qu'il l'haïssait. À ce titre, le "dérapage" de Barnyard donne sans doute un indicateur de l'état d'esprit de nombreux autres partisans de la droite Républicaine. Après que le souhait de Barnyard deviendra réalité avec le crash du 25 oct., l'animateur a déclaré en ondes que c'était "incroyablement tragique" et "bizarre". Mais il n'a prononcé aucunes excuses...(14)

Par un autre curieux hasard, le NFIB, (National Federation of Independant Business) un puissant lobby des petits entrepreneurs avait fait des allusions morbides à l'égard de Wellstone la même semaine où le Sénateur a trouvé la mort. En effet, le NFIB avait procédé à des envois postaux massif d'un feuillet électoral dénonçant la position de Wellstone sur la "taxe de la mort" ("death tax"). Sur la couverture du feuillet, on pouvait lire les lettres "R.I.P." (acronyme pour "Rest in Peace"—"Repose en Paix"). De l'autre côté, les mots "dead"("mort") et "killing you"("te tuer") ressortaient autant que la photo de Wellstone. Dans les heures qui ont suivi le crash du 25 oct., le NFIB a émis des excuses par voie de communiqué officiel, déplorant la "coïncidence malheureuse."(15)

Ainsi, les faits incontestés nous montrent que le défunt Sén. Wellstone était religieusement détesté par la droite Républicaine. De plus, des éléments de la US Army sont tellement montés contre lui que certains de leurs représentants ne se gênent même plus pour l'accuser d'être ni plus ni moins que le "pire ennemi de la défense Américaine". En d'autres mots, une sérieuse menace à la sécurité nationale, ce qui n'est pas peu dire dans un pays qui se dit en guerre depuis le 11 sept. 2001. Et puis, le Sén. Wellstone est mort.

Coïncidences? Wellstone était une cible, et pas n'importe laquelle: il était une cible officielle du président Bush Jr. Ça saute aux yeux. Dans une atmosphère politique aussi pourrie, il est à peine étonnant qu'un animateur de radio se croie "permis" de lancer à micro ouvert un appel au meurtre à peine déguisé d'un politicien notoire, en toute impunité et sans s'excuser. C'est dans un tel contexte qu'il est imaginable de penser que des "guerriers de l'ombre" ont pu croire qu'il leur était "permis" de procéder à l'élimination physique de la cible désignée.

Était-ce un "contrat" placé sur la tête de Wellstone par des personnages haut-placés et qui a été confié à des tueurs professionnels sophistiqués? Ou était-ce l'initiative d'un groupe d'ultradroite clandestin venu de nulle part?? (encore faut-il qu'il en reste encore quelques uns qui ne soient pas déjà "infiltrés" par les services de renseignement US!!). On pourrait spéculer longtemps et ne jamais être sûr d'avoir la bonne réponse.


Qu'est-ce qu'à révélée l'enquête sur le crash?

En fin d'avant-midi du vendredi 25 octobre 2002, un avion transportant le Sén. Paul Wellstone s'écrase à deux pas d'un aéroport. Ironiquement, Wellstone s'en allait assister à un service funèbre. Le Sénateur voyageait avec son épouse Sheila Wellstone, sa fille Marcia Markuson, et était accompagné de trois membres de son personnel politique (Will McLaughlin, Tom Lapic et Mary McEvoy) et de deux pilotes, Richard Conry et Michael Guess. Le crash n'a laissé aucunE survivantE.

L'enquête de la scène du crash a été confiée au NTSB (National Transportation Safety Board), qui a reconstitué les différentes étapes du vol à partir des données provenant du radar, des enregistrements des communications et des témoignages des contrôleurs du trafic aérien. L'écrasement de l'avion est survenu dans une forêt à environ seulement 3 kilomètres de distance de l'aéroport Eveleth-Virginia, au Minnesota, où il devait atterrir. Jusqu'à présent, rien n'indique dans les résultats actuels de l'enquête que les facteurs habituellement attribuables aux tragédies aériennes, tels que les conditions météorologiques ou les défauts mécaniques, puissent avoir joués un rôle déterminant dans le crash du 25 oct.

Il a été établit que l'avion qui transportait Wellstone, le Beechcraft King Air A100, dispose d'une bonne feuille de route, avec seulement deux écrasements, tous deux en décembre 1997. Même que le Beechcraft King Air appartenant au Texas était un des préférés de Bush Jr. à l'époque où ce dernier était gouverneur.(16) Bien que les conditions météorologiques étaient loin d'être idéales, deux petits avions Beech Queen Air avait pu atterrir sans problèmes à l'aéroport d'Eveleth alors que les températures étaient plus froides, et ce, seulement deux heures avant le crash. Il a été rapporté que l'avion de Wellstone était équipé de deux mécanismes séparés de dégivrage. La visibilité était limitée mais bien au-dessus du minimum requis—entre deux et deux milles et demi.

Selon les registres du contrôle du trafic aérien, le vol a procédé sans incident jusqu'au dernier moment. L'avion de Wellstone a décollé à 9h37 a.m. de l'aéroport de Minneapolis/Paul, puis a reçut l'autorisation d'aller à 13,000 pieds d'altitude à 9h48 a.m. puis a reçut le feu vert pour descendre vers Eleveth à 10h01 a.m. C'est à ce moment là que le pilote a été informé qu'il y avait des chutes de glace à 9,000-11,000 pieds d'altitude. L'avion a commencé sa descente à 10h00 a.m., a traversé les zones de chutes de glace sans aucunes difficultés apparentes et a reçut l'autorisation de s'approcher de l'aéroport à 10h18.

Selon Carol Carmody, la présidente par intérim du NTSB, le vol s'est déroulé normalement jusqu'à ce moment là. Il n'y a aucune indication de la part du contrôleur aérien ou dans la voix du pilote que le vol rencontrait quelque difficulté que ce soit. Une minute plus tard, à 3,500 pieds, l'avion a commencé à s'éloigner de la piste d'atterrissage. Il a été vu la dernière fois à 10h21 a.m., à 1,800 pieds. D'après des témoins cités dans des journaux, l'avion a plongé de façon quasi-verticale vers une mort certaine. Carmody a déclarée que la cause de ce virage soudain et fatal demeure inconnue.(17)

Don Sipola, ancien président de la Commission de l'aéroport municipal Eveleth Virginia, a affirmé que les pilotes "n'étaient plus en contrôle de l'avion." Sipola, qui compte 25 années d'expérience aérienne à l'aéroport, a déclaré que la grande question est de savoir: "qu'est-ce qui est arrivé dans les dernières minutes qui les a distrait ou qui leur a obligé à lutter pour le contrôle de l'avion?" Sipola comparé la descente de l'avion de Wellstone à celle d'une fusée spatiale.(18)

Alors pour résumer, l'enquête a établit que l'avion de Wellstone était en perte de contrôle et que les communications avec l'aéroport ont cessé instantanément et sans avertissement lors d'une approche d'atterrissage. Pioneer Press, entre autres, rapportait que l'assistant-gérant de l'aéroport d'Eveleth, Gary Ulman, avait sauté dans son avion personnel et était parti à la recherche de l'avion de Wellstone quand il a remarqué qu'il tardait à arriver. Ainsi, cela exclut l'hypothèse que les conditions météorologiques étaient si mauvaises puisque si cela aurait vraiment été le cas, Ulman n'aurait jamais eu l'autorisation de décoller.(19)

Cependant, Carmody, celle-là même qui est en charge des relations publiques du NTSB dans cette enquête, traîne un passé qui comporte une lourde tache: elle a déjà travaillée pour la CIA (Central Intelligence Agency), ce qui n'est pas de nature à rassurer quiconque est le moindrement familier avec la sinistre réputation de cette redoutable agence d'espionnage en matière de coups fourrés et d'assassinats politiques à l'extérieur des États-Unis. Le passage de Carmody à la CIA est une information publique puisqu'il est mentionné sur le site internet officiel du NTSB. Coïncidence ou pas, les observateurs avisés en matière de services secrets n'ignorent pas qu'une fois qu'on a déjà appartenu à la CIA, on lui appartient souvent à vie.(20)

La présence de boites noires—qui enregistrent les données du vol et les communications orales des pilotes dans le cockpit—auraient été susceptibles d'élucider certains aspects mystérieux du crash du 25 oct. Initialement, le porte-parole de la FAA (Federal Aviation Administration) avait déclaré qu'il était requis que l'avion soit équipé de boites noires. Une dépêche de l'Associated Press mentionne que Carmody a déclaré que la première priorité des 16 enquêteurs du NTSB envoyé sur le site du crash était de retrouver l'enregistrement des voix des pilotes. Or, Carmody s'est contredite ensuite en déclarant que la présence de boites noires était optionnelle et a niée que l'avion de Wellstone en était équipé!)(21)

Entre-temps, la famille Wellstone a requis les services d'un prestigieux cabinet d'avocats, la firme Robins, Kaplan, Miller & Ciresi. Dans les années ‘80, la firme Ciresi s'était fait son nom en arrachant la somme de 38 millions$ au fabriquant du stérilet intra-utérin Dalkon Shield et avait été à l'origine d'un règlement de 500 millions$ de la part de Union Carbide dans l'affaire du désastre industriel de Bhopal, en Inde. La plus grande victoire de la firme est sans contredit le règlement de 6.1 milliards$ obtenu contre les géants de l'industrie du tabac. Ciresi et ses associés n'ont pas encore prit aucune décision quant à l'opportunité d'intenter des recours légaux relativement au crash de l'avion de Wellstone, et se contentent d'examiner les éléments d'information recueillis de part et d'autres. Il pourrait falloir attendre plusieurs mois avant que ne soit déterminé cause de l'écrasement de l'avion.(22)


Accident ou assassinat politique?

La mort de Wellstone, alors qu'il était en pleine remontée dans les sondages, a été accueillie avec stupeur. Avec le contrôle du Sénat dans la balance, les soupçons se sont mis à proliférer à la vitesse de l'éclair à travers le large spectrum des milieux progressistes Américains. Comme vous allez être à même de le constater, les spéculations autour de la possibilité d'une mort suspecte ont circulés véhiculées dans des colonnes écrites par certaines figures respectables Démocrates, sur les ondes radio, dans les milieux académiques et même jusqu'au Congrès américain!

Dans son éditorial du 29 oct., le WSWS (World Socialiste Web Site—site officiel de la 4ième internationale trotskiste) fait remarquer qu'il y a d'énormes enjeux financiers impliqués dans le contrôle du Sénat, que les Démocrates dominaient jusqu'au vote du 5 nov. par une fragile majorité d'un seul siège (à 50 contre 49). Le contrôle du Sénat par les Républicains permettra entre autres à ceux-ci d'adopter une nouvelle baisse de taxes pour les riches et d'autres avantages d'une valeur de milliards de dollars—ce qui est plus que suffisant pour constituer un mobile d'assassinat en Amérique.

Dès le lendemain du crash, l'animateur libéral Mike Webb de la station KIRO-AM, de Seattle, a consacré une bonne partie de la journée à entretenir en ondes la possibilité que la mort prématurée de Wellstone n'était pas un accident.(23) Il est révélateur qu'un site web tel que Alternet, reconnu pour sa phobie des théories de la conspiration, se soit fait l'écho de telles craintes. Alternet est un site de la gauche modérée qui est financée en partie par la Fondation Ford et Carnegie Corporation. À peine trois jours après la mort de Wellstone, le Dr Michael I. Niman a publié un article intitulé "Was Paul Wellstone Murdered?". Niman enseigne sur le journalisme et les médias au Buffalo State College et est l'auteur d'un livre sur le "Rainbow Movement" qui avait été bien reçut par la critique académique.

"Quiconque est familier avec mon travail sait que je ne suis certainement pas un théoricien de la conspiration", écrit Niman. "Mais, pour être honnête, je sais que je n'étais pas le seul dans ma réaction initiale aux événements horribles et tragiques de cette semaine: ceci étant ma surprise que Wellstone ait pu vivre aussi longtemps. Peut-être que c'est juste ma colère et ma frustration de perdre un des rares politiciens honorables de Washington, mais j'ai aussi ressenti de la honte. De la honte pour ne pas avoir écrit dans ma colonne, plusieurs mois avant, que je sentais que la vie de Wellstone, plus que celle de n'importe quel autre politicien de Washington, était en danger. Je sentais qu'une telle spéculation n'était pas professionnelle et pourrait ultimement miner ma crédibilité. En bout de ligne, ce sont mes propres intérêts qui ont triomphés et je n'ai jamais publié mes préoccupations. De même qu'aucun autre journaliste mainstream ne l'a fait, bien que j'en connaisse plusieurs qui partageait mon souci."

Niman termine sa colonne en lançant un appel: "Afin que notre gouvernement maintienne sa crédibilité à ce moment-ci, nous avons besoin d'une enquête indépendante et ouverte relativement à la mort de Paul Wellstone, impliquant une participation internationale. Espérons que nous pourrons découvrir, au-delà de l'ombre d'un doute, que c'était en fait un accident. Pour le salut de notre pays, nous devons savoir ça."(24)

Ted Rall, une autre personnalité des milieux progressistes, a lui aussi étalé ses soupçons dans une colonne qu'on peut lire sur son site web. Membre de la prestigieuse association des columnistes Universal Press Syndicate, Rall est aussi connu pour ses cartoons. Il a couvert sur le terrain la guerre de l'armée US en Afghanistan, à laquelle il a consacré un bouquin, "To Afghanistan and Back", qui vient d'entrer dans sa seconde édition. Le texte de Rall s'ouvre comme suit:

"George W. Bush et ses acolytes ont volé la présidence. Ils ont jeté en prison des milliers de personnes sans même les accuser d'avoir commit un crime. Ils se préparent à envahir l'Irak sans se donner le trouble de fournir une justification substantielle. Maintenant, certains Démocrates et progressistes américains s'interrogent sur l'impensable au sujet d'une administration qu'ils croient de plus en plus être dirigés par une bande de voyous et de renégats. Les gangsters gouvernementaux ont-ils assassinés le législateur le plus libéral des États-Unis?" [traduit par l'auteur]

Rall affirme que des discussions sur la possibilité de causes suspectes sont apparues dans les heures qui ont suivi le crash de l'avion de Wellstone. "Dites moi que j'ai tort de penser ce que je pense", lui a écrit une personne se décrivant comme une militante "libérale Démocrate" de la capitale du Minnesota, St-Paul, dans un email envoyé dans la soirée du 25 oct. Cette militante lui écrivait qu'elle souhaite avoir tort mais qu'elle ne peut pas faire autrement que de penser que les Républicains soient capables de saboter l'avion de Wellstone. Rall rapporte que d'autres commentaires similaires ont fait écho à ce sentiment sur des listes de discussions internet.

D'après Rall, en dépit du fait que Ronald Reagan a pu être un conservateur de la ligne dure, si Wellstone était mort sous son ère, on aurait pas entendu beaucoup de libéraux se demander si les Républicains y étaient pour quelque chose. Bush est différent, écrit Rall. Demander aux postiers d'espionner des Américains ordinaires, créer des tribunaux militaires pour quiconque est qualifié de "combattant ennemi", enfermer des prisonniers de guerre dans des cages pour chiens, dilapider les économies des dix dernières années en l'espace de six mois, envahir des nations souveraines sans aucunes excuses—ceci sont des actes qui, d'après Rall, transgressent la raisonnabilité américaine. Un homme capable de ces choses semble, par définition, capable de n'importe quoi.

Selon Rall, Wellstone était comme la plupart des idéalistes qui croient dans le meilleur de l'humanité et qui pensent que les gens feraient les bonnes choses si les options leur étaient correctement et clairement expliquées. Il écrit qu'ironiquement, Wellstone aurait été le dernier à soupçonner que les Républicains pouvaient être capables d'un crime aussi monstrueux. Ted Rall conclut en écrivant qu'il préférait lui aussi ne pas croire une telle chose et souhaite que les boites noires apparaissent au plus vite.(25)

Sur le site News Insider, Cheryl Seal a signée un éditorial intitulé "Do Not Let the Murder of Paul Wellstone be the Murder of America" ["Ne laissons pas le meurtre de Paul Wellstone être le meurtre de l'Amérique"]. D'entrée de jeu, Seal se lance dans un réquisitoire accusateur: "À partir du moment que j'ai entendu la nouvelle que l'imperturbablement libéral et glorieusement consciencieux Sénateur du Minnesota Paul Wellstone était mort, je pouvais le sentir dans mes os, dans mon cœur et dans mon âme qu'il avait été assassiné." [traduit par l'auteur]

Seal écrit aussi qu'elle est loin d'être la seule à penser de la sorte et rapporte les résultats d'un sondage mené par le quotidien St-Paul Pioneer durant la soirée du 25 oct. On avait alors demandé au lectorat de choisir parmi différentes causes qui, selon leur opinion, serait à l'origine de l'écrasement de l'avion de Wellstone, incluant la mauvaise température, al-Qaida ou un acte divin... Or, selon Seal, 69% des personnes sondées ont répondu qu'ils et elles penchaient en faveur d'un conspiration orchestrée par les Républicains!

Pour Seal, la mort de Wellstone doit conduire l'Amérique à une incontournable conclusion: la guerre a été déclarée à l'Amérique et au monde entier par ceux qui recherchent le pouvoir absolu par le biais d'une junte fasciste qui désire plonger toute la planète dans une guerre éternelle conçut de manière à solidifier et à perpétuer leur contrôle.(26)

Un long article questionnant la mort de Wellstone a aussi été écrit par Michael Ruppert, un ancien détective du LAPD (Los Angeles Police Department), dont le site internet FTW (From the Wilderness) regorge d'articles scrupuleusement bien documentés sur toutes sortes d'affaires louches que négligent de couvrir les géants de l'industrie de l'information. Ruppert, qui affirme disposer de contacts dans le monde du renseignement américain, a entre autre écrit que FTW avait été capable de recueillir les commentaires de deux élus Démocrates de la Chambre des Représentants relativement au crash de Wellstone.

S'exprimant sous condition de rester dans l'anonymat, les deux Représentants auraient tous deux déclarés qu'ils croyaient que Wellstone avait été assassiné. Toujours selon Ruppert, l'un d'eux aurait dit: "Je ne crois pas qu'il n'y a pas personne sur la colline [du Capitol] qui ne le soupçonne. C'est trop commode, trop coïncidentiel, trop foutrement évident. Mon hypothèse est qu'il y a des membres moins courageux du parti qui pensent en ce moment à devenir Républicain."(27) L'édition du 4 nov. du quotidien New York Post a même rapporté que la célèbre actrice et partisane Démocrate affichée Barbara Streisand ne croyait pas que le crash de l'avion de Wellstone était un accident. Selon le NYPost, Streisand a exprimé ses doutes devant une audience de designers intérieurs qui se portaient candidatEs pour décorer une annexe prévue à sa propriété de Malibu.(28)

Dans sa manchette du 29 oct., l'équipe éditoriale du WSWS demande ouvertement si la mort de Wellstone est un accident ou un meurtre. Cependant, les éditorialistes du WSWS évitent prudemment de sauter immédiatement aux conclusions hâtives. Ils et elles écrivent que dans des circonstances politiques différentes, il serait possible de dire que le crash est un accident dont les causes, même si elles ne sont pas déterminées précisément, peuvent se situer dans la sphère de l'ingénierie et du phénomène météo.

Mais la mort de Wellstone survient dans des conditions où il y a beaucoup trop de choses étranges qui se passent aux USA, écrit le WSWS. On commence par rappeler qu'il y a deux ans, presque jour pour jour, un candidat démocrate au Sénat, le gouverneur du Missouri Mel Carnahan, a trouvé la mort dans un accident d'avion, le 16 octobre 2000, alors qu'il était en pleine remontée dans les sondages vis-à-vis de son adversaire républicain, un Sénateur dénommé... John Ashcroft! Ce dernier sera finalement battu par l'épouse du gouverneur, Jean Carnahan, qui est devenue une candidate de substitution suite à la disparition de son mari. Deux mois plus tard, Bush Jr. nomme Ashcroft à la tête du Département de la justice.

Sur cette étonnante "coïncidence", Cheryl Seal fait judicieusement remarquer que la seule différence entre les tragédies de Carnahan et de Wellstone était que cette fois-ci, les perpétrateurs se sont assurés de ne pas oublier l'épouse, aussi... Un auteur anonyme a aussi soulevé les implications découlant du fait que Wellstone soit mort 11 jours avant la tenue du scrutin. S'il était mort 10 jours avant, le Parti Démocrate aurait pu laisser le nom de Paul Wellstone sur le bulletin de vote. Cela aurait permit aux Démocrates de faire le plein de votes de sympathie et de s'affairer de lui trouver un successeur après les élections.(29)

Le WSWS nous rappelle aussi que l'année passée, dans les semaines de névrose de masse qui ont suivi les attaques du 11 sept., deux dirigeants Démocrates, le leader de la majorité Tom Daschle et le président de la commission judiciaire, Patrick Leahy, ont été la cible de tentatives d'assassinats lorsque leurs bureaux ont reçut des lettres imbibées d'anthrax, en oct. 2002. Le Département de la justice, dirigé par Ashcroft, n'a pas réussit à appréhender le ou les responsables des envois postaux contaminés à l'anthrax.

Dans les heures qui ont suivi le crash, un individu utilisant le pseudonyme "Dr Watson", sur Indymedia Twin Cities, fait la promotion d'une approche à la Sherlock Holmes pour aborder l'énigmatique crash. Le "Dr Watson" mentionne que le légendaire détective des romans policiers avait résolu au moins une affaire en notant l'absence d'un élément, qui, normalement aurait dû être là. Dans "Hound of the Baskervilles", Sherlock Holmes avait remarqué que personne n'avait rapporté un chien jappeur. Il n'en fallait pas plus pour que le "Dr Watson" s'interroge tout haut sur qu'est-ce qui manque dans la mort de Wellstone.

Il écrit que durant les 14 derniers mois, à chaque fois qu'il y a eu un écrasement d'avion, le réflexe des mass médias est de spéculer sur la possibilité qu'il puisse s'agir d'un attentat terroriste. Puis, le "Dr Watson" rapporte qu'une récente dépêche de nouvelles avait fait affirmer qu'al-Qaida pourrait prendre pour cible des Sénateurs américains, en précisant qu'il s'agissait d'un risque d'attaques par des "snipers" sur des terrains de golf. Quelques jours plus tard, un Sénateur meurt. Alors qu'est-ce qu'il manque ici, de demander le "Dr Watson"? L'avion du Sén. Wellstone s'écrase et il n'y a aucune spéculation que cela aurait pu être une attaque terroriste. Le chien/média a continuellement jappé au "terrorisme" pendant 14 mois. Aujourd'hui, le chien n'a pas jappé, de conclure le "Dr Watson."(30)

La preuve circonstancielle examinée jusqu'à date est suffisamment forte pour suggérer que le meurtre de Wellstone ait pu être commandité au plus haut niveau du gouvernement US. Bien entendu, toutes ces accusations ont suscité leur lot de désapprobation. Les adversaires de toutes formes de spéculation autour de la mort de Wellstone ont réagit aux doigts accusateurs qui pointaient en direction du Parti Républicain. L'un d'eux a écrit à Seal que le "facteur de sympathie" générée par la mort tragique du Sénateur et de sa famille avait été négative pour la campagne de l'adversaire Républicain de Wellstone, Norm Coleman.

À première vue, tuer un rival Démocrate en pleine course au Sénat serait une manœuvre très risquée pour les Républicains, électoralement et politiquement parlant. Or, dans le cas qui nous occupe, le "facteur de sympathie" posthume n'aura pas constitué un obstacle à toute épreuve contre le candidat désigné par Bush Jr., puisque Coleman est tout de même parvenu à remporter l'élection et occupera le siège de Wellstone au Sénat à partir de janvier 2003. Pour la droite Républicaine, c'est un triomphe sur toute la ligne.

Mais, au-delà des intrigues électorales, Wellstone était aussi un symbole de l'opposition au régime pour des dizaines de milliers de personnes. L'élimination physique d'un membre de l'establishment politique est aussi une façon de frapper un coup dur dans le moral des milieux progressistes modérés, qui sont déjà sérieusement en déroute depuis un petit bout de temps. C'est aussi une façon d'envoyer un message et de contrôler par la peur la colline du Capitol.

Il est aussi envisageable que les tueurs n'ont jamais reçut de "contrat" en bonne et due forme, mais sont passés à l'action après avoir reçut suffisamment d'incitatifs à mots couverts de la part de personnages haut placés. Peut-être que le rôle des membres de l'administration Bush Jr. ne s'est limité qu'à creuser la tombe de Wellstone, qu'à alimenter une atmosphère politique pourrie propice au passage à l'acte. Ainsi, on ne peut écarter que l'on puisse avoir à faire à une équipe de mercenaires fanatiques davantage motivés par leur haine de Wellstone que par des considérations d'ordre électoralistes.


L'assassinat par l'aviation :
des morts suspectes depuis 30 ans aux États-Unis

La mort d'un politicien ciblé par la droite ultra conservatrice dans un écrasement d'avion aux circonstances louches serait loin d'être un précédent aux États-Unis. Comme le faisait remarquer un élu Républicain de l'Illinois, Dennis Hastert, l'usage fréquent de petits avions n'est pas sans périls: "Les fonctionnaires élus s'exposent eux-mêmes chaque jour à ce genre de risques alors qu'ils voyagent à travers les États ou des les districts."(31) En fait, les politiciens Démocrates sont deux fois plus susceptibles de mourir dans des tragédies aériennes que les Républicains. Peut-être faudrait-il ajouter que les probabilités de mourir en avion semblent encore plus élevées quand l'élu est familier avec les détails de certaines affaires louches et autres secrets d'État impliquant des membres de l'appareil de sécurité américain. Coïncidences? À vous d'en juger!(32)

L'ex-Rep. Démocrate Hale Boggs de la Nouvelle-Orléans est "présumé mort" au cours d'un vol en avion, en pleine campagne électorale le 16 oct. 1972. Boggs avait été l'un des sept membres de la Commission Warren qui avait enquêté sur l'assassinat du président John F. Kennedy. Dans les mois précédents sa mort, Boggs avait publiquement exprimé des doutes quant aux conclusions de la Commission, qui prétendait que Lee Harvey Oswald avait agit seul. Les corps de Boggs ainsi que du Rep. Démocrate de l'Alaska Nicholas Begich qui l'accompagnait, n'ont jamais été retrouvés.

Le Rep. Démocrate du Missouri Jerry Litton, est mort dans l'écrasement de son avion privé le 3 août 1976 alors qu'il faisait campagne pour devenir Sénateur. Litton a connu exactement le même sort que le gouverneur du Missouri et aspirant Démocrate au Sénat, Mel Carnahan, 24 ans plus tard.

Le Rep. Démocrate de la Georgie Larry McDonald, et président national de la John Birch Society et fondateur d'une opération de renseignement appelée Western Goals est mort le 1er sept. 1983 lorsque son jet des lignes aériennes Sud-Coréennes a mystérieusement changé son plan vol pour pénétrer profondément à l'intérieur de l'espace aérien de l'Union Soviétique. L'avion a été abattu par l'armée de l'air de l'URSS et le corps de McDonald n'a jamais été trouvé. À l'époque, Western Goals se trouvait exposé au grand jour dans un scandale liant le LAPD (Los Angeles Police Department) avec la CIA dans une opération d'espionnage domestique à grande échelle.

Le Rep. Démocrate du Texas, Mickey Leland, en était à son sixième mandat au Congrès lorsque son avion s'est écrasé durant un voyage en Éthiopie, le 7 août 1989. Leland était connu pour ses prises de position en faveur des sanctions contre le régime d'apartheid du gouvernement Sud-Africain.

Le Rep. Démocrate du Mississipi Larkin Smith est mort dans l'écrasement de son avion privé le 13 août 1989. À ce moment là, Smith travaillait avec des vétérans des Forces Spéciales de la US Army pour examiner la mort de cinq colonels des Bérets Verts qui avaient tous été mêlés à une opération secrète de drogue de la CIA connue sous le nom de Watchtower.

Le Sén. Républicain retraité du Texas, John Tower, un alcoolique notoire, écrivait un livre sur le scandale Iran-Contre lorsqu'il est mort en avion, le 5 avril 1991. On a rapporté que Tower était extrêmement irrité de ne pas avoir été nommé au poste de Secrétaire à la défense par le président de l'époque, George Herbert Walker Bush. Tower avait aussi été le président d'une commission d'enquête sur l'affaire Iran-Contra, probablement l'un des plus importants scandales de l'ère Reagan.(34)

Enfin, le Secrétaire au commerce de l'administration Clinton, le Démocrate Ronald Brown, est mort dans un écrasement d'avion, en Croatie, le 3 avril 1996. Le lieutenant colonel Steve Cogswell, adjoint médical à l'institut de pathologie des forces armées, avait alors divulgué des photos et des rayons-x qui laissaient croire que Brown avait une blessure causée par une balle à la tête.(35)

Dans la foulée du crash de l'avion du défunt Sén. Démocrate Paul Wellstone, différentes théories ont été mises de l'avant concernant le possible modus operandi à l'origine du crash. Durant la journée du 25 oct., un anonyme suggérait sur Indymedia Twin Cities que la CIA a pratiquée à plusieurs reprises l'assassinat par l'aviation à l'extérieur des USA, mentionnant les morts suspectes dans des crash d'avion de deux leaders latino-américains, Omar Torrijos et Jaime Roldos. Selon l'anonyme, c'est fait par un satellite qui envoi un laser qui réchauffe le réservoir à essence de l'avion jusqu'à ce qu'il explose, et ce, sans laisser de traces de sabotage.

Dans le courrier des lecteurs du site WSWS, un autre scénario a été suggéré. Le pilote de l'avion de Wellstone a remplit un plan de vol indiquant quand et où aura lieu le vol et incluant l'identité des passagers à bord, tel que lui oblige la réglementation de la Federal Aviation Administration (FAA) pour ce type de vol. Ce qui laisse amplement le temps aux spécialistes des opérations secrètes de positionner une camionnette anonyme bourrée d'équipement de brouillage de type VOR/ILS (VHF Omnidirectional Radio/Instrument Landing Service). Alors que l'avion de Wellstone s'approche de l'aéroport, l'équipement de brouillage est activé et un signal piégé est envoyé à l'avion qui l'induit en erreur sur la position de la piste d'atterrissage de l'aéroport. Le pilote suit le signal et l'avion s'écrase. La camionnette anonyme disparaît ni vue, ni connue.(36)


M. Bv


POUR CONSULTER DES DOSSIERS COMPRENANT DE NOMBREUX LIENS
SUR LA MORT DE WELLSTONE SUR INTERNET :

http://questionsquestions.net/docs0209/1101_wellstone.html

http://www.democrats.com/view.cfm?id=10225

http://www.uscrusade.com/home.htm

Sources:

(1) "Bush White House embraces assassination", by Bill Vann, WSWS, 3 October 2002.
VOIR: http://www.wsws.org/articles/2002/oct2002/bush-o03.shtml
(2) "U.S. Can Target American al-Qaida Agents", By John J. Lumpkin, Associated Press, Dec 3 2002.
(3) "Paul Wellstone, 1944-2002", The NATION, October 25, 2002.
(4) VOIR : http://www.reseauvoltaire.net/article8678.html
(5) "Mourn, But Don't Mythologize—Thoughts on the Death of Wellstone", by SUNIL SHARMA, CounterPunch, October 28, 2002. VOIR: http://www.counterpunch.org/sharma1029.html
(6) http://www.reseauvoltaire.net/article8678.html
(7) "Coincidence?—Bombs Found During U.S. Senator's Colombia Visit, But Officials Deny Assassination Plot", ABC NEWS.com, Dec. 1 2000. VOIR: http://abcnews.go.com/sections/world/DailyNews/colombia001201.html
(8) "WAS PAUL WELLSTONE MURDERED?", by Michael C. Ruppert, From the Wilderness, Nov. 1, 2002.
Pour consulter le site de Ruppert, VOIR: http://www.copvcia.com/ Malheureusement, il faut être abonné (ou "subscriber") pour pouvoir lire l'article, ce qui est très capitaliste de la part de M. Ruppert. Heureusement, son article a été posté gratos sur Indymedia Twin Cities, VOIR : http://www.twincities.indymedia.org:8081//front.php3?article_id=8034
(9) Weekly News Update on the Americas, 2000-12-10
VOIR: http://www.americas.org/news/nir/20001210_herbicide_douses_u_s_senator.asp
(10) "Toxic Drift--Monsanto and the Drug War in Colombia", by Jeremy Bigwood Special to CorpWatch June 21, 2001.
VOIR: http://www.organicconsumers.org/monsanto/toxicdrift.cfm
(11) the NATION 14-10-02
(12) the NATION May 9, 2002
(13) "THE (POSSIBLE) ASSASSINATION OF PAUL WELLSTONE", Op/Ed by Ted Rall, Oct 29 2002.
VOIR : http://www.rall.com/
(14) "On-air comment about Wellstone haunts Barnard", by C.J., Star Tribune, Oct. 29, 2002.
VOIR: http://www.startribune.com/stories/1752/3395332.html
(15) "Press Statement Regarding Sen. Wellstone", NFIB, Release Date: 10/25/2002.
Pour lire le communiqué allez sur le site du NFIB: http://www.nfib.com/cgi-bin/NFIB.dll/Public/SiteNavigation/home.jsp
Ensuite faite une recherche avec "Wellstone", et le communiqué du NIFB apparaîtra dans les résultats.
(16) "WAS PAUL WELLSTONE MURDERED?", by Michael C. Ruppert, From the Wilderness, Nov. 1, 2002.
(17) Associated Press, October 28, 2002
(18) St.Paul Pioneer Press, 27 Nov. 2002
(19) "WAS PAUL WELLSTONE MURDERED?", by Michael C. Ruppert, From the Wilderness, Nov. 1, 2002
(20) VOIR: http://www.ntsb.gov/Abt_NTSB/bios/carmody.htm
(21) "NTSB Seeks Wellstone Cockpit Tape", Associated Press, October 26 2002;
"THE (POSSIBLE) ASSASSINATION OF PAUL WELLSTONE", Op/Ed by Ted Rall, Oct 29 2002;
"The death of US Senator Paul Wellstone: accident or murder?", by the Editorial Board of the World Socialist Web Site, 29 October 2002. VOIR: http://www.wsws.org/articles/2002/oct2002/well-o29.shtml
(22) "Ciresi's law firm looking into Wellstone plane crash", Star Tribune, Nov. 14 2002
(23) "DEATH OF A SENATOR—Was Wellstone assassinated?", by Joe Kovacs, WorldNetDaily.com, October 31, 2002.
(24) "Was Paul Wellstone Murdered?", by Michael I. Niman, AlterNet, October 28, 2002
VOIR: http://www.alternet.org/story.html?StoryID=14399
(25) "THE (POSSIBLE) ASSASSINATION OF PAUL WELLSTONE", Op/Ed by Ted Rall, Oct 29 2002.
(26) "Do Not Let the Murder of Paul Wellstone be the Murder of America", News Insider Editorial by Cheryl Seal, 01 November 2002. VOIR: http://www.newsinsider.org/editorials/paul_wellstone.html
(27) "WAS PAUL WELLSTONE MURDERED?", by Michael C. Ruppert, Nov. 1, 2002.
(28) "BABS SEES CRASH CONSPIRACY", New York Post, Nov 4, 2002
Streisand a elle-même réagit sur son site web à cet article du NYPost peu flatteur à son endroit, où elle lui a consacré un "TRUTH ALERT", destiné à corriger certaines inexactitudes. Par contre, Streisand n'a pas nié avoir tenu de telles paroles, elle a seulement affirmé qu'elle n'avait pas avancé de "théories paranoïaques de la conspiration" dans une lettre... [VOIR: http://www.barbrastreisand.com/news_truth.html]
(29) "The Coincidence Theory's Fatal Flaw", October 28, 2002
VOIR: http://members.shaw.ca/rb.ham/articles/02-10-28-coincidencetheory.htm
(30) En dépit de ses nombreux efforts, l'auteur a été incapable de retracer sur internet la dépêche mentionnée par le "Dr Watson" où il aurait été question de menaces d'Al Qaida à l'égard de Sénateurs américains. Toutefois, l'auteur estime que même en l'absence de cette dépêche, le commentaire du "Dr Watson" garde son intérêt et sa pertinence.
(31) "THE (POSSIBLE) ASSASSINATION OF PAUL WELLSTONE", Op/Ed by Ted Rall, Oct 29 2002.
(32) Données factuelles tirées de "Politicians Killed in Aircraft Accidents and Disasters", sur Political Graveyard, un site extrêmement bien documenté sur les politicien américains. VOIR : http://politicalgraveyard.com/death/aircraft.html
(33) "WAS PAUL WELLSTONE MURDERED?", by Michael C. Ruppert, Nov. 1, 2002; "Was Paul Wellstone Murdered?", by Michael I. Niman, AlterNet, October 28, 2002.
(34) "DEATH OF A SENATOR—Was Wellstone assassinated?", by Joe Kovacs, WorldNetDaily.com, October 31, 2002
(35) "Letters from readers on the Wellstone plane crash", WSWS, 2 November 2002.

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by devukta Monday December 09, 2002 at 01:02 PM
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felicitation pour votre article, il ajoute un élément supplémentaire à la politique souterraine des E.U. qui dirige depuis plus de 80 ans la politique internationale et nationale.