Les kamikazes servent-ils la cause palestinienne? by Ryadh Fékih Tuesday December 03, 2002 at 04:59 PM |
copyleft de réalités onlines de Tunisie |
Peut-on défendre la cause palestinienne, qui est une cause juste, par des moyens contestables, comme les attentats-suicides ? Un rapport de l'organisation internationale HRW lance le débat...
"Les attentats-suicides constituent des crimes contre l'humanité. Les responsables de tels actes ne sont pas des ‘‘martyrs'' mais des criminels de guerre qu'il convient de poursuivre et de juger ". C'est la conclusion d'une récente étude consacrée aux attentats-suicides perpétrés par les Palestiniens en Israël et dans les territoires occupés depuis le début de la seconde Intifadha, en septembre 2000. Réalisée par Joe Stork pour le compte de la très sérieuse Human Right Watch, une organisation de défense des Droits de l'Homme basée aux Etats-Unis, l'étude a été rendue publique le 1er novembre dernier. Mais elle est passée presque inaperçue, surtout dans le Monde arabe, où elle n'a pas suscité l'intérêt escompté parmi les hommes politiques, les intellectuels et les défenseurs des Droits de l'Homme. Ceci est d'autant plus étonnant, et regrettable, que le sujet est d'une sanglante actualité.
Que dit cette étude ?
Se référant constamment au droit international – celui-là même que les Palestiniens invoquent souvent pour mettre en cause la politique israélienne dans les territoires occupés –, l'étude de HRW réfute les principaux arguments avancés par ces derniers pour expliquer les attentats-suicides. Car, aussi injuste qu'elle puisse être, l'occupation israélienne des territoires palestiniens ne peut pas expliquer – et encore moins justifier – ces actes extrêmes. De même, l'attentat-suicide ne peut être considéré comme une riposte légitime aux exactions que Tsahal ne cesse de commettre dans les territoires palestiniens. Quant au déséquilibre des forces, qui met les Palestiniens dans une position d'infériorité dans tous les domaines, il ne peut, en aucun cas, justifier le recours aux "bombes humaines". Tant il est vrai que les kamikazes ne sauraient être considérés comme des pendants palestiniens des chasseurs bombardiers F-16 israéliens.
Les attentats-suicides ciblent, habituellement, les populations civiles, qui sont les plus désarmées face à cette forme de violence. Or, l'attaque des civils est, par définition, contraire au droit international. Les colons, qui sont, dans leur majorité des civils, ne peuvent, par conséquent, du moins du point de vue du droit, constituer des ‘‘cibles légitimes'', et cela contrairement à une idée fort répandue parmi les Palestiniens.
Après avoir rappelé ces clauses de principe, l'étude stigmatise ce que John Stork appelle les ‘‘ambiguïtés'' de l'Autorité palestinienne dans sa manière de faire face (ou de pas faire face) aux attentats-suicides et le ‘‘climat d'impunité'' qu'elle entretient autour des responsables de ces attentats. L'auteur présuppose que l'Autorité connaît vraiment l'identité de ces derniers. Ce qui est loin d'être prouvé.
Le recours au mot ‘‘martyr'' pour qualifier les kamikazes dénote également, selon John Stork, une approbation tacite de leurs actes. Certes, depuis mai dernier, Yasser Arafat ne manque pas une occasion pour condamner fermement les attentats-suicides, mais il continue néanmoins d'utiliser ce terme de ‘‘martyr'', qu'il charge d'une connotation positive. Les Israéliens y voient, à tort ou à raison, une forme de légitimation morale et politique de l'attentat-suicide.
A-t-on pu établir l'existence de liens entre l'Autorité palestinienne et les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, l'un des groupes responsables des attentats-suicides et qui se réclame du Fatah de Yasser Arafat ?
La réponse de HRW est sans ambages : "Rien ne nous permet jusqu'à présent d'affirmer que les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa ont organisé des attentats-suicides sur ordre direct de l'Autorité palestinienne". L'organisation a pourtant examiné à la loupe les documents saisis par l'armée israélienne lors de ses nombreuses incursions dans les zones autonomes palestiniennes, mais elle n'y a rien trouvé qui puisse justifier une pareille accusation.
HRW a cependant souligné la "responsabilité politique" de Yasser Arafat et de ses hommes dans la poursuite de ces attentats. L'Autorité palestinienne aurait pu agir contre les poseurs de bombes au moment où elle en avait encore les moyens, c'est-à-dire durant les premiers mois de l'Intifadha, mais elle ne l'a pas fait. La suite, on la connaît...
L'étude de HRW, dont beaucoup de journaux occidentaux ont rendu compte, est actuellement en cours de traduction en arabe. Ses initiateurs voudraient lui assurer une large diffusion parmi les Palestiniens, en espérant que ces derniers y trouveraient matière à un débat sur les attentats-suicides. Mais ce débat ne concerne pas seulement les Palestiniens. Il concerne aussi tous les Arabes et les Musulmans. Car les attentats-suicides, hier complètement inconnus dans le Monde arabo-musulman —même au temps des luttes de libération nationale, on n'a enregistré aucun acte de ce type— sont perçus, aujourd'hui, un peu partout dans le monde, comme une ‘‘spécialité'' arabo-musulmane. Comment en est-on arrivé là ? Peut-on faire l'économie d'un débat sur les causes et les conséquences de cette pratique barbare dont nous pourrions tous être un jour les victimes? Est-ce qu'il suffit de dénoncer l'amalgame que font certains médias occidentaux entre Islam et terrorisme pour régler définitivement le problème ? Lorsque de grands théologiens musulmans, au Caire ou à Karachi, n'hésitent pas à lancer une fatwa légitimant le recours à l'attentat-suicide comme un moyen de résistance, n'est-il pas du devoir de tout musulman de s'élever contre une pareille dérive, qui pourrait mener les Musulmans à la catastrophe ?
On peut déplorer, certes, que de jeunes garçons et de jeunes filles soient amenés à sacrifier leur vie pour défendre la cause de leur peuple. On peut aussi stigmatiser l'injustice qui les a amenés à commettre cet acte extrême, qui exprime plus que le désespoir: le dégoût de la vie et la haine de soi. On peut enfin chercher à comprendre les raisons, objectives et subjectives, qui amènent ces kamikazes à sacrifier ainsi ce qu'ils ont de plus précieux en eux: leur vie.
On doit cependant aussi déplorer le sort injuste de leurs victimes dont le seul ‘‘crime'' est de s'être trouvées là au mauvais endroit et au mauvais moment.
Si le débat sur les attentats-suicides, leurs causes et leurs conséquences, devait aujourd'hui avoir lieu, il devrait, pour être objectif et juste, tenir compte aussi du point de vue de ces victimes qui, elles, au contraire de leurs ‘‘tueurs'' (n'ayons pas peur des mots!), n'ont pas choisi de mourir.
La cause palestinienne, parce qu'elle est juste, ne devrait pas être défendue par des moyens contestables. Les attentats-suicides, qui sont moralement douteux et politiquement improductifs, ne lui ont rendu, jusque là, aucun service. Un bilan sérieux de ces attentats nous montrera, à coup sûr, qu'ils ont causé un véritable gâchis, puisqu'ils n'ont ‘‘bénéficié'', jusque là, qu'à Sharon, Mofaz et à tous les faucons israéliens.
Pffff. Pffff. Pffff. by red kitten Tuesday December 03, 2002 at 05:38 PM |
redkitten@indymedia.be |
[1] C'est un peu bizarre de faire une 'étude' sur ce genre de sujet. Il s'agit avant tout d'une situation politique, et on prend sur ce sujet une position politique, pas un soi-disant rapport d'étude soi-disant neutre.
[2] Des termes comme "les Palestiniens" est une généralisation totallement inexacte et limite raciste. Mais bon, ici aussi on parle encore de l'armée des Nazis comme "les allemands" ....
[3] Tout/e/s les Palestinien/ne/s vous le dirons: "Personne ne se suicide pour le plaisir, donnez des chars, des hélicoptères et des avions de combat, et il n'yb aura plus d'attentats suicide!"
[4] Ce que je trouve EXTREMEMENT hypocrite dans ce genre de propos, c'est que l'on met la pression en permanence sur Yassar Arafat, l'autorité Palestinienne et les défenseurs du peuple Palestinien en général pour leur faire condamner le moindre attentat, mais que l'on ne demande jamais un seul mot d'excuse à Sharon et ses faucons quand ils bombardent les civils, détruisent leurs maisons, tirent sur des gosse, etc ...
[5] Nos belles démocraties ont bombardés les civils, les écoles, les hôpitaux, etc, en Irak, en Yougoslavie et au Kosovo, avec de l'uranium appauvri, des bombes à fragmentations, etc, ... mais pas de problèmes: ce sont des "Dégats collatéraux".
[6] Conclusion: ce genre de propos est typique du petit blanc occidental bien pensant. Allez dire ça à des Palestinien/ne/s, et vous verez!
Vive la résistance armée des peuples!
By any means necessary!
Qui sert quoi ? by R.B. Tuesday December 03, 2002 at 05:57 PM |
50 ans de colonisation des terres palestiniennes - ce qui est du terrorisme pur et simple - arrangent-ils les affaires israéliennes ?
Ajoutons y les démolitions d'habitations et de cultures, les humiliations de "nos arabes" comme me disait encore une israélienne font-ils quoi que ce soit pour la cause israélienne ?
Le chômage organisé des palestiniens améliorent-ils la cause israélienne et pu!is cette dernière info (CAPJPO)
DESCENTE DE BARBOUZES ISRAELIENNES AU DOMICILE D'UN PHOTOGRAPHE DE L'AGENCE AMERICAINE ASSOCIATED PRESS
3 décembre – L'agence américaine Associated Press rend compte, dans une dépêche de Ramallah, de la descente d'hommes en armes au domicile d'un de ses collaborateurs, le reporter-photo Nasser Nasser. En voici la traduction :
« Trois hommes, dont l'un vêtu d'un uniforme de l'armée israélienne et les deux autres masqués, ont pénétré au cours de la nuit de samedi à dimanche dans le domicile d'un photographe d'Associated Press, fouillant ses bureaux et dossiers, et vidant le contenu d'une boîte de bijoux, avant de partir au bout d'une demi-heure, ont déclaré ses proches.
Le photographe, Nasser Nasser, qui est palestinien, se trouvait en Jordanie pour le compte d'AP au moment des faits. A trois heures du matin, les hommes armés sont arrivés, et ont demandé à son épouse Soubhiyeh où se trouvait son mari. Le couple, qui a deux enfants âgés de 1 et 3 ans, habite à Beitouna, à la périphérie de Ramallah.
Interrogée sur cet incident, l'armée israélienne n'a pas voulu le commenter, et a indiqué à AP qu'elle allait procéder à des vérifications.
Les trois hommes sont arrivés à bord d'une jeep de l'armée, équipée d'un girophare orange. Ils ont frappé à la porte du domicile. L'un était en uniforme, les deux autres en civil, mais masqués, et chaussés de brodequins de l'armée, a déclaré Soubhiyeh Nasser.
Lorsqu'ils ont frappé à la porte, ils ont crié « Armée, armée » en tentant sans succès de bien prononcer le mot en arabe.
Sans indiquer le motif de leur équipée nocturne, les trois hommes ont ensuite ordonné à Soubhiyeh de s'asseoir dans le living, et ont entrepris la fouille de l'appartement. Renversant le mobilier, ils ont jeté CD et négatifs de films par terre, avant de casser un objectif de 200mm, un caméscope, et une photographie encadrée de Nasser Nasser aux côtés du roi Abdallah de Jordanie.
Après le passage des hommes, Soubhiyeh a constaté la disparition de plusieurs bijoux de son coffret, ainsi que de 50 dollars en billets, et même de cigarettes.
Nasser, qui est âgé de 35 ans, travaille pour AP depuis 1997.
L'armée israélienne, rappelle-t-on, a réoccupé l'essentiel des villes de Cisjordanie depuis le mois de juin, et procède régulièrement à des fouilles domicilaires. Il n'y a aucun élément indiquant qu'elle ait effectué d'autres fouilles dans le voisinage des Nasser cette nuit-là ».
"Vive la résistance armée" ???? by Matcho tendance Village People Tuesday December 03, 2002 at 07:07 PM |
On peut comprendre la résistance armée des peuples, on peut se sentir proche ce certains de ces peuples, mais ici Red Kitten tu sembles souhaiter la guerre "donnez des chars, des hélicoptères et des avions de combat, et il n'y aura plus d'attentats suicide", et je crois qu'il faut se méfier de ceux qui envoient ou justifient l'envoi des autres à la mort.
la mauvaise fois peut-elle payer? by Sam Wednesday December 04, 2002 at 01:40 AM |
Il serait bon, avant d'émettre des jugements erronés et de mauvaise fois, que certains aillent lire le rapport dont il est question (voir le lien ci-dessous).
D'abord, pour "ajuster" ce que Red Kitten dit dans son premier point, il faut préciser que le document que Human Rights Watch a produit est un rapport, une sorte de mémoire qui analyse la problématique des attentats suicides en Israel-Palestine, au regard du droit international humanitaire. Donc contrairement à ce qu'a dit Red Kitten, il ne s'agit pas de prendre des positions politiques au sens strict, mais simplement d'examiner ce que disent des textes comme la Quatrième Convention de Genève et ses Protocoles au sujet de tels actes (en particulier meurtres de civils). La démarche et les objectifs sont très bien argumentés dans le rapport. Il est donc conseillé d'y jeter un coup d'oeil avant d'émettre un avis.
Ensuite le procédé qui tend à "discréditer l'adversaire" est connu. Human Rights Watch est une organisation sérieuse et sans concessions. Elle a pour objectif de dénoncer toutes les atteintes aux droits fondamentaux sans égards pour ceux qui les commettent. Elle a donc l'habitude des attaques, en particuliers de la part de ceux qui se font épingler (ou leurs amis) et concernant un supposé parti pris partisan. Pourtant, on n'a pas entendu les mêmes voix protester, quand HRW a dénoncé les crimes de guerre commis par l'armée israélienne dans certaines opérations.
Pour revenir au rapport (donc le résumé est ci-dessous) Il aboutit, comme l'a exposé Ryadh Fekih, au constat que le droit international humanitaire considère que les attaques contre les civils (et par une extension argumentée, les attentats suicides) comme des crimes de guerre. Dans ce cas-ci, ces crimes sont agravés par leur caractère systématique et doivent dès lors être considérés comme des crimes contre l'Humanité. En conclusion, il s'agit pour HRW des pires crimes qui puissent être commis. Ils relèvent de la juridiction universelle et la Communauté internationale, dans son ensemble, a l'obligation de les empêcher et de les punir.
C'est tout simple (du moins présenté comme ça). Celui qui a une bonne vue distinguera qu'il s'agit quand même en arrière plan d'une position politique (au sens large). Cependant il est un peu facile et un peu dégeu d'argumenter que chaque fois qu'une tuerie ou un massacre est commis dans le cadre d'une lutte armée, on ne pourrait pas le dénoncer au nom des droits humains, au motif qu'il s'agirait d'un acte politique. Alors quoi, seuls les partis peuvent réagir?
Pour reprendre le point 2 de Red Kitten, c'est exact et il n'y a pas ces amalgames dans le rapport de HRW
Pour reprendre la point 3 de Red Kitten, tout d'abord il est maladroit de de placer sur le même plan la lutte armée traditionelle avec les meurtres de civils. Les choses sont de surcroît un peu plus compliquées. C'est bien mal connaître les ressorts internes de certaines organisations palestiniennes et les luttes entre elles, pour être aussi désinvolte. Enfin nul ne peut prétendre avec une telle arrogance comment se dérouleraient les choses dans une situation hypotétique.
Pour reprendre les point 4 et 5 de Red Kitten, le rapport ne met pas particulièrement la pression sur Arafat. Il place simplement les responsabilités sur ceux qui disent les assumer et tout le monde en prend pour son grade. Ce sont en tous cas les organisations qui planifient les attentats suicides qui sont visées au premier plan. Ensuite, comme d'habitude, quand on est à court d'arguments, revient celui qui consiste à invoquer toutes les autres horreurs dans l'autre camp ou dans le monde pour noyer le poisson (cela vaut aussi pour RB qui est un champion en la matière). Pour rappel, HRW a également dénoncé tout cela bien avant Red Kitten. Mais seulement, sans doute par souci de clarté, HRW n'a pas voulu tout mettre dans un seul rapport...
Pour reprendre le point 6 de Red Kitten : pourtant prompt à dénoncer les attaques personnelles, Red Kitten a choisi l'injure (et la rhétorique café du commerce), sans-doute toujours a court d'argumentation. Et puis ce n'est pas très sympathique de prendre tous les Palestiniens pour de sanguinaires abrutis.
Vive la Liberté d'expression au Viet Nam
Vive la résistance à la connerie internationale par tous les moyens (intelligents) nécessaires.
PS :
Le rapport de Human Rights Watch :"Erased in a Moment: Suicide Bombing Attacks against Israeli Civilians" peut être lu ou téléchargé à l'adresse : http://www.hrw.org/reports/2002/isrl-pa/
En voici le résumé :
"More than 415 Israeli and other civilians have been killed, and more than two thousand injured, as a result of attacks by armed Palestinians between September 30, 2000 and August 31, 2002. The majority of these deaths and injuries were caused by so-called suicide bombings carried out by Palestinians. Typically, the bombers, who surrendered their own lives in the process, sought to set off their explosions in places where civilians were gathered, including restaurants and places of entertainment-"soft" targets where they could expect to cause the largest number of casualties. Typically, too, the bombers packed the explosives with nails and pieces of metal for extra deadly effect. In addition to the toll of deaths and injuries, the bombings have sown widespread fear among the civilian population-as they were intended to do.
Hamas and Islamic Jihad, two Islamist Palestinian groups, had previously carried out suicide bombings against Israeli targets in the mid-1990s, as part of their opposition to the Oslo Accords and, at times, the Palestinian Authority (PA). At that time the PA clamped down, arresting some 1,200 leaders and activists, and the bombings ceased. Some of those detained were held for long periods without charge or trial. The PA freed those who remained in detention soon after the current uprising-widely known as the al-Aqsa Intifada-began in September 2000. Within months, following a rapid escalation of violence on both sides, Hamas again resorted to suicide bombings against Israeli civilians when, on January 1, 2001, a suicide bomber blew himself up at a crowded bus station in Netanya, wounding at least twenty civilians. Islamic Jihad resumed suicide attacks against civilians shortly afterwards.
Throughout 2001, there was a rash of such attacks, peaking in March, November, and early December. Israel charged that President Yasir Arafat and the PA were responsible because they had failed to rein in the Islamist groups. In June and again in December 2001, in response to mounting international pressure, the PA obtained a cessation of suicide bombings (though not all attacks) against civilians. These lasted for some six weeks beginning in early June and for some four weeks beginning in mid-December. On January 14, 2002, Israeli forces killed a local West Bank leader of the al-Aqsa Martyrs' Brigades (the al-Aqsa Brigades), which had been formed at the start of the current clashes and is affiliated with Arafat's Fatah organization. The al-Aqsa Brigades carried out their first suicide bombing two weeks later-the first to be carried out by a female perpetrator. The blast killed one civilian and injured one hundred. A fourth group, the Popular Front for the Liberation of Palestine (PFLP), also carried out suicide bombings in 2002.
Each of these four groups has attacked civilians repeatedly. The scale and systematic nature of these attacks in 2001 and 2002 meet the definition of a crime against humanity. When these suicide bombings take place in the context of violence that amounts to armed conflict, they are also war crimes. Human Rights Watch unreservedly condemns these atrocities.
Of the four groups, three have an adversarial relationship with Arafat and the PA: Hamas, Islamic Jihad, and the PFLP. The fourth, the al-Aqsa Martyrs' Brigades, proclaims its support for Arafat and the PA. Inevitably, the attacks carried out by the al-Aqsa Brigades have provoked the most questions, with intense speculation as to whether they were sanctioned by, or carried out at the behest of, Arafat. This report examines that question, among others.
The Palestinian Authority is not a state, and is therefore not a party to the major international humanitarian law treaties, but it has on several occasions signaled its willingness to abide by those standards. International humanitarian law, through the well established doctrine of command responsibility, requires that those who occupy positions of authority cannot escape accountability for war crimes or other grave abuses committed by persons under their control if they ordered their subordinates to commit such crimes, failed to take reasonable preventive action, or failed to punish the perpetrators. This doctrine is particularly relevant to those in the military chain of command, but the doctrine also extends to political and other leaders insofar as they have "effective responsibility and control" over the actors in question.1 The leaders of Hamas and Islamic Jihad, in particular, appear to be criminal offenders under that doctrine: many of them have openly espoused, encouraged, or endorsed suicide bombing attacks against Israeli civilians, and appear to have had the capacity to turn the bombings on and off at will. The PFLP, which has claimed responsibility for car bombings as well as several suicide bombings that targeted civilians, appears to have a similar degree of internal cohesion and centralized authority, thus making its leadership also criminally liable.
Human Rights Watch sought particularly to obtain information that would enable it to assess the role and responsibility of the PA, as the entity charged with maintaining security in select areas of the West Bank and Gaza Strip. Our conclusion, on the basis of the available public information, is that there are important steps that Arafat and the PA could and should have taken to prevent or deter suicide bombings directed against civilians. The failure to take those steps implies a high degree of responsibility for what occurred. Individual members of the al-Aqsa Brigades have even been among the beneficiaries of payments approved by Arafat personally at a time when he knew or should have known that such individuals were alleged to have been involved in planning or carrying out attacks on civilians.
The greatest failure of President Arafat and the PA leadership-a failure for which they must bear heavy responsibility-is their unwillingness to deploy the criminal justice system decisively to stop the suicide bombings, particularly in 2001, when the PA was most capable of doing so. President Arafat and the PA also failed to take aggressive measures to ensure that the intensely polarized political atmosphere not serve as a justification for such attacks. Certain Israeli actions, such as the destruction of PA police and security installations, gradually undermined the PA's capacity to act. But even when their capacity to act was largely intact, Arafat and the PA took no effective action to bring to justice those in Hamas, Islamic Jihad, the PFLP, and the al-Aqsa Martyrs' Brigades who incited, planned or assisted in carrying out bombings and other attacks on Israeli civilians. Instead, Arafat and the PA pursued a policy whereby suspects, when they were detained, were not investigated or prosecuted, but typically were soon let out onto the street again. Indeed, the PA leadership appeared to treat its duty to prosecute murderers as something that was negotiable and contingent on Israel's compliance with its undertakings in the Oslo Accords, not as the unconditional obligation that it was.
The PA sought to explain these releases by citing the danger to detainees when Israeli forces bombed places of detention. But the PA has not explained why suspects were never investigated, charged, or tried - steps that could have been taken with little or no risk to the suspects' physical well-being. Further, while Arafat has repeatedly and publicly condemned suicide bombings and other attacks against Israeli civilians, he has done little to confront or correct the positive portrayal of the bombers within the Palestinian community as "martyrs." Indeed, several PA officials have praised attacks on civilians. Again, steps to delegitimize attacks on civilians could have been taken despite Israel's degradation of the PA's administrative and security apparatus. Finally, Arafat and the PA failed to take available administrative steps to ensure that there were no financial incentives for carrying out attacks on civilians. In a handful of cases, President Arafat authorized modest payments to people whom he knew or should have known had attacked civilians. More commonly, President Arafat and the PA did not take adequate steps as the established authority in the area to prevent special payments, by the PA or others, to such perpetrators and their families. This inaction fostered an environment that allowed Palestinian armed groups to believe they could attack civilians with impunity.
On the basis of what was publicly available as of the end of September 2002, Human Rights Watch did not find evidence that Arafat and the PA planned, ordered, or carried out suicide bombings or other attacks on Israeli civilians. Despite the links between President Arafat's Fatah organization and the al-Aqsa Martyrs' Brigades, we found no evidence that the al-Aqsa Brigades, when planning or carrying out suicide bombings or other attacks on civilians, took their orders from or sought the endorsement of Arafat or other senior PA or Fatah leaders. Rather, the al-Aqsa Brigades appear to operate with a wide degree of local discretion and to maintain only a loose relationship with Arafat and the senior Fatah leadership. Such a relationship does not meet the criteria required to establish that Arafat and top PA officials have command responsibility-that is, criminal liability-for the attacks against civilians carried out by the al-Aqsa Brigades. Similarly, the PA's failure to exercise its administrative and criminal justice powers to rein in independent actors does not establish command responsibility under the current state of international law. However, the lack of command responsibility in no way diminishes Arafat's and the PA's significant political responsibility for the repeated deliberate killing of civilians.
Palestinian armed groups have sought to justify suicide bombing attacks on civilians by pointing to Israeli military actions that have killed numerous Palestinian civilians during current clashes, as well as the continuing Israeli occupation of the West Bank and much of the Gaza Strip. Such excuses are completely without merit. International humanitarian law leaves absolutely no doubt that attacks targeting civilians constitute war crimes when committed in situations of armed conflict, and cross the threshold to become crimes against humanity when conducted systematically, whether in peace or war. As the latter term denotes, these are among the worst crimes that can be committed, crimes of universal jurisdiction that the international community as a whole has an obligation to punish and prevent.
International humanitarian law governing situations of armed conflict prohibits even attacks against civilians that are said to have been carried out in reprisal for attacks against one's own civilian population. This principle is set out in both the Fourth Geneva Convention and in Additional Protocol I. Even apart from these treaties, a strong trend has developed in international customary law over the past two decades to prohibit reprisals against civilians. This ban on reprisals is not dependent on reciprocal compliance by opposing forces. Even in the face of Israeli violations of international human rights and humanitarian law, Palestinian armed groups have a duty to refrain from reprisals against civilians.
Palestinian groups have also argued that they are engaged in a "liberation war" against Israel's continuing occupation, and so are somehow exempt from the obligation to respect international humanitarian law. This claim of exemption is also false. Additional Protocol I to the Geneva Conventions, which by its terms governs wars of national self-determination, states that the "civilian population as such, as well as individual civilians, shall not be the object of attack," and that "[a]cts or threats of violence the primary purpose of which is to spread terror among the civilian population are prohibited." That is, the first treaty to recognize wars of national liberation also reaffirms the prohibition of attacks on civilians. In addition, the core principles of the Geneva Conventions and their protocols are part of international customary law, indicating that they have achieved the highest degree of international consensus regardless of treaty ratifications. These include the principle requiring attacking forces to distinguish between civilians and military objects, the principle of granting civilian immunity from deliberate attack, and the prohibition against targeting civilians. All parties to a conflict are obliged unconditionally to respect these principles.
Finally, Palestinian groups have argued that Israeli settlers in the West Bank, by virtue of their presence in an occupied territory, are not civilians, and that because many Israeli adults are members of the military reserve, they, too, are legitimate military targets. These claims also run counter to international humanitarian law. Even though Israel's policy of maintaining and expanding civilian settlements in the West Bank and Gaza Strip is illegal under international humanitarian law, a person who resides in an illegal settlement continues to be a civilian unless he or she directly participates in hostilities. Except in those circumstances of direct participation in armed conflict, these residents are entitled to full protection as civilians. Similarly, international humanitarian law leaves no doubt that reserve members of military or security forces, while not on active duty, are not combatants and thus benefit from protection as civilians.
The arguments put forward to justify or excuse suicide bombings and other Palestinian attacks on civilians are without foundation. Those who articulate them either fail to understand or have decided to ignore their obligations under international humanitarian law. There can be no doubt that such attacks are grave crimes. In most, if not all cases, they are crimes against humanity. International law defines those who perpetrate these atrocities as criminals. So are those who incite, plan, and assist them. They should be brought to justice.
In this report, Human Rights Watch examines the nature and consequences-the human toll-of the suicide bombings and other attacks on civilians, reviews the relevant international humanitarian law standards and the obligations they impose, and describes the nature, structure, and objectives of the Palestinian armed groups that have carried out these attacks. As indicated, we also examine the role of the Palestinian Authority, including President Arafat.
We include specific recommendations on the steps to be taken, without delay or equivocation, to end attacks on civilians. We call on the PA and Palestinian armed groups to end all suicide attacks against civilians and to abide by the principles of international human rights and humanitarian law. We also urge Israel to ensure that all measures to prevent or respond to suicide or other attacks against civilians conform to international humanitarian and human rights law. We call on the respective parties' international supporters to endorse these recommendations and try to enforce them, so as to help bring an end to the attacks that have cruelly claimed civilian lives and the impunity that allows these attacks to continue.
1 Rome Statute of the International Criminal Court, Article 28(b), U.N. Doc. no. A/CONF. 183/9 (July 17, 1998), 37 I.L.M. 999. "
Sam ... by red kitten Wednesday December 04, 2002 at 02:23 AM |
...relit mon commentaire et revient.
Tu n'a pas compris grand chose.
Tu avais sans doutes les yeux braqué vers le Viet-Nâm.
HRW aurait surement dit aux combattants du Viet-Cong de baisser les armes et de se laisser coloniser.
Qui se rappelle encore des kamikazes Viet-Nâmiens et de leur 'bombes à trois pieds' ?
Bonne lecture et à bientôt.
[ J'entend par là que je répondrait point par point si je n'avais que ça à faire et si les remarques était pertinentes ]
merveilleux - CQFD by Sam le veilleur Wednesday December 04, 2002 at 03:29 AM |
Bravo pour l'argumentation!
Bon allez, je comprends, ce n'est pas facile d'assumer qu'on est coincé. Donc pourquoi pas détourner la conversation?
Quelle belle vision romantique. Sûr que le méchant HRW n'aurait dit que des méchancetés sur les vietnamiens...
Vive le Viet Nam Libre
Vive les esprits libérés
PS. : je sais que cela peut être dangereux pour certains de lire un rapport de HRW, mais il contient beaucoup de réponses aux question que tu te poses. A conditions de suivre l'argumentation détaillée qu'il présente. En toute honnêteté. A bon entendeur.