Encore Israël/Palestine

Je ne sais pas exactement ce que veulent les deux parties dans cette guerre interminable Israel/Palestine qui dure depuis 1967, ou depuis 48 selon certaines analyses; mais si on se livre à de grandes envolées de violence verbale pro-palestinienne, il faut au moins avoir regardé les victimes civiles d'en face dans les yeux, donc ne pas censurer l'expression de leur vécu.
Il fut un temps où la gauche était internationaliste, laïque, contre les discriminations ethniques et religieuses, pour la paix.
Article de Carole:

"Un récent sondage effectué sur un échantillon de 414 enfants de Jérusalem et d'Efrat (Goush Estion), âgés de 12 à 16 ans, indique que 19,8 % d'entre eux avaient perdu un parent ou un ami proche au cours d'une attaque terroriste. Par ailleurs, 21,3 % connaissaient une personne de leur entourage qui avait été blessée lors d'un attentat.
Désormais, pour pouvoir continuer à vivre, les Israéliens s'efforcent de ne pas laisser libre cours à leur sensibilité. Lors de l'annonce d'un attentat dans un lieu public, ils adoptent souvent une attitude glacée, allant même jusqu'à feindre l'indifférence. Le seul indicateur témoignant de leur blessure profonde est le nombre de morts. Le lieu, les responsables ou les identités n'étant plus que des détails insoutenables, certaines personnes demandent seulement : Combien ?
Selon le docteur Ruth Pat Horenczyk, directeur du Centre de traitement des traumatismes psychologiques à Jérusalem, les adolescents souffrent particulièrement de cette psychose. D'après un sondage, 30 % d'entre eux voyagent moins souvent, presque la moitié ne se promènent plus dans les rues, et 33 % ne font plus de shopping. Tous déclarent être en état d'alerte continuel.
Après un attentat, 15 % des teenagers souffrent de migraines, 15 % d'insomnie, 9 % de manque d'appétit et 8,5 % de douleurs stomacales. Ruth Pat Horenczyk s'inquiète de l'avenir de cette génération susceptible de se tourner vers la drogue ou vers d'autres activités déviantes pour échapper à ce monde cruel. « Certains se désengagent de leur cursus scolaire. Quand nous leur en demandons la raison, ils nous rétorquent : que m'importent les diplômes, je vais peut-être mourir demain matin!»

«Les jeunes ne se
rebellent plus contre leurs parents»

Souvent, les jeunes ne recourent pas aux services d'aide psychologique immédiatement après une attaque. Ils arrivent un ou deux mois après. Une partie d'entre eux ne sont pas des victimes directes de la barbarie, mais de simples téléspectateurs des JT. Les symptômes du syndrome post-traumatique sont divers : flash-back, hypersensibilité au bruit, agoraphobie, apathie, dénigrement de soi-même, etc. Et il est parfois difficile de relier ces démonstrations de détresse psychologique aux événements. Récemment le Centre a donc lancé un projet d'information auquel participent 500 enseignants de 8 écoles de Jérusalem. Les professeurs reçoivent une formation leur permettant de détecter les signes de pathologie chez les élèves, afin de pouvoir les diriger ensuite vers les organisations compétentes.
D'après Ruth Pat Horenczyk, le terrorisme empêche les ados d'accomplir le travail naturel de séparation et d'émancipation. « Un gamin de 16 ans n'a absolument pas envie de rester confiné à la maison avec son père, sa mère et ses jeunes frères et sœurs, mais la menace qui plane dehors le contraint à ne pas quitter le nid familial. En outre, on observe que les jeunes ne se rebellent plus contre leurs parents quand ces derniers leur demandent de ne pas sortir. Ils comprennent en effet qu'il s'agit là d'une question de vie ou de mort. Pour autant, ce mécanisme d'acceptation va à l'encontre de leur développement ».
Le dialogue demeure pour eux la seule chance de sortir de cette prison dont chaque barreau est un Israélien tué dans un attentat."

arch/ive/ief (2000 - 2005)