arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le sniper de Washington…

Les médias nous abreuvent tellement d'infos que les faits passent et que rien ne reste dans nos petites têtes. On se dit: " Y a trop d'infos et on est inondé". Ce qui est une erreur: on est bien loin d'avoir trop d'informations…sur l'essentiel. Par exemple, il y a quelques semaines, la totalité des médias occidentaux faisaient état de la sainte panique que semait un sniper dans la région de Washington.

Déjà, on peut s'étonner du choix. En Amérique Latine, des escadrons de la mort massacrent régulièrement des paysans pauvres sans que cela fasse la une des journaux. Alors, pourquoi les victimes du sniper américain avaient-elles plus d'importance dans nos médias ???

N'étant pas capable, par arrogance, à accepter l'idée que les ressorts et les causes de ces choix sont énigmatiques, il me restait à entamer une partie de judo avec la pensée unique. Et, je ne peux m'empêcher de lire entre les lignes quand Libération écrit que " Le gouvernement américain a décidé de sortir les grands moyens pour arrête le sniper. (…) Le département de la justice a demandé l'aide du Pentagone. Cette collaboration déroge à la tradition qui veut que l'armée américaine n'intervienne jamais dans les affaires civiles ou criminelles américaines." (1) Béni soit le sniper.

Libération: 17/10/2002

Et de se demander si écrire entre les lignes l'essentiel ne devient pas une mauvaise habitude , dans nos médias déjà soumis à des dérives audimato-populesques

Les médias tirent la plus grande partie de leurs recettes des publicités diverses qui agrémentent leur contenu.
Le snipper de Washington fait vendre, de même que la mode, les célébrités et le sport. Les escadrons de la mort ou la pauvreté et les 125'000 personnes qui meurrent de faim chaque jour ne font pas vendre.
Imagine une photo d'un africain famélique à coté d'une pub Mac-Donald, cela ne te donnes pas envie de te précipiter chez Macdo.

Un autre élément de réponse est aussi le fait que je crois que les médias prennent les gens, nous prennent, pour des cons juste bon à consommer alors que je suis convaincu que la majorité, même chez ceux qui ne s'exprimment pas, veulent savoir la vérité sur ce qui se passe dans le monde.
Il y va aussi de leur crédibilité qu'ils comprennent cela et qu'ils corrigent le tir. Beucoup, même dans la génération de mes parents, c.a.d. la génération des 60-70 ans, les considèrent déja comme, dans le meilleur des cas, des fouilles-merdes juste bon à s'occuper de la rubrique des chiens écrasés (c'est là l'expression de ma mère).

a beaucoup de bon sens :))
A+
Y