arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un mouvement de la radicalise le contenu de la manifestation
by Pol De Vos Sunday November 17, 2002 at 09:04 PM

10.000 personnes ont manifesté dimanche à Bruxelles, contre la guerre en Irak. Peu de temps après le départ, un groupe de centaines de manifestants combatifs, surtout des allochtones, a pris la tête de la manifestation. "Bush, Sharon, assassins!" "Sharon, t'es foutu, l'intifada continue!" Ils ont laissé derrière eux Elio di Rupo (PS) par exemple, qui a très rapidement disparu du conrtège. Entretemps, cet individu avait cependant réussi à attiré à lui les caméras. Définissait-il cette manifestation comme un soutien à la politique gouvernementale ?

Han Soete, un des initiateurs de la coordination Stop USA: "Indymedia interviewe beaucoup de manifestants. Leurs réponses sont quasi chaque fois radicalement opposées à la plate-forme d'aujourd'hui. Ils viennent manifester contre Bush et la guerre d'agression américaine. Ils démasquent la manipulation des USA au sein de l'ONU. »
De nombreux manifestants voient les inspections en désarmement uniquement comme une préparation à la guerre. "Non aux inspections de l'ONU" disait la banderole du comité anti-guerre de l'ULB. "Hier le Vietnam, aujourd'hui l'Irak, et demain nos enfants!" disait un autre panneau, faisant ainsi le lien entre les guerres d'agression successives des USA et celle que les Américains sont sur le point de déclencher…
La CSC Bruxelles manifestait avec "Stop embargo, Stop USA" et "Libérez la Palestine". LA CSC Liège proclamait "Pas de sang pour le pétrole". Les délégués, surtout les progressistes, de la FGTB étaient également présents. Les deux syndicats avaient mobilisé en tout 1500 personnes.
La manifestation de dimanche a montré que la coordination STOP USA, qui avait mobilisé 5000 personnes la semaine dernière, reflète mieux les points de vue des manifestants pacifistes. Derrière la plate-forme fortement affaiblie du 17 novembre, même les différents partis du gouvernement pouvaient se rassembler, dans le but de récupérer le mouvement. Par exemple le Parti Socialiste: " Si le régime anti-démocratique de Saddam Huissein est fort condamnable, dans l'état actuel des choses, une nouvelle intervention militaire dans ce pays est injustifiable. Elle risque de déstabiliser la région entière, surtout à un moment où les positions se radicalisent au Proche-Orient… " écrit le PS dans son appel à manifester. Irak souffre depuis 10 ans de la guerre et d'un embargo, la Palestine connaît une occupation vieille de cinquante ans. N'est-ce pas suffisant pour provoquer un soulèvement anti-impérialiste radical contre l'Occident ? Di Rupo veut voir partir SAddam mais maintenir la région sous contrôle occidental. C'est pourquoi, il ne veut certainement pas de guerre ‘dans la situation actuelle', car cela pousserait une frange de plus en plus large des peuples Arabes à se révolter contre l'Occident et contre les intérêts européens dans la région…
L'hypocrisie va encore plus loin. Pendant que pas moins de quatre partis de la majorité gouvernementale manifestent contre la guerre, le gouvernement donne aux Etats-Unis l'autorisation d'utiliser le port d'Anvers pour des transports militaires. Cela, les gens ne l'acceptent plus. "Faisons la guerre à l'hypocrisie du SP.a et d'Agalev!" disait l'une des banderoles de la manifestation. Un délégué syndical de Flandre Occidentale était en grande discussion avec un représentant populaire du SP.a Dirk Van der Maelen: "Comment manifester avec nous et permettre en même temps d'utiliser le port d'Anvers ? Même Anne-Marie Lizin (PS) a reçu ce reproche. Agalev et Ecolo marchaient bravement au départ de la manifestation. "La guerre n'est pas une solution pour l'Irak" disait leur banderole…Ils n'osent même plus écrire qu'ils sont pour les inspections.
Avec les deux manifestations des 10 et 17 novembre, le mouvement pour la paix a fait un grand pas en avant. Une bonne base pour continuer, dans les prochains mois, à mobiliser pour la manifestation du 19 janvier, à l'occasion du 11ème anniversaire de la première guerre impérialiste contre l'Irak.