Malgré les pressions, la résistance israélo-palestinienne tient bon by K Friday November 15, 2002 at 12:37 AM |
Malgré les violences, et les procès, la résistance contre Sharon et son armée continue... et fait une nouvelle recrue !
Une fois encore, un jour tragique et douloureux
lundi 11 novembre 2002
L'attaque au cours de laquelle cinq civils, dont deux enfants, pris au hasard ont été tués: terrible. Les médias israéliens mettent en exergue, comme une dimension supplémentaire à l'horreur, le fait que cela se soit produit au kibboutz Metzer qui est connu pour l'engagement de ses habitants en faveur de la paix. Et effectivement, nous avons l'habitude de voir des membres du kibboutz Metzer à des manifestations pour la paix. Qui plus est, le kibboutz entretient, dans la vie de tous les jours, de bonnes relations avec les villages arabes voisins: un partenariat particulièrement étroit avec le village de Meiser près duquel le kibboutz a été fondé au début des années 50 et, depuis 1967, également avec le village de Kaplan en Cisjordanie, juste au-delà de la ligne verte. Il importe peu de savoir si Metzer a été une cible prise au hasard ou si l'attaque était une tentative délibérée de saboter les pourparlers qui se tiennent au Caire entre factions palestiniennes en vue de mettre fin à de telles attaques. Dans tous les cas, il s'agit d'un coup dur à l'encontre de tout effort, même hésitant, visant à sortir de cette situation infernale.
Les sinistres représailles, déjà annoncées par le Ministre de la Défense récemment nommé, Shaul Mofaz, porteront sans aucun doute un autre coup. Et le cycle de la revanche de la revanche à la revanche paraît interminable.
Le seul rayon de lumière dans ce moment de ténèbres réside dans l'engagement continu du kibboutz Metzer à la cause de la paix et de la coexistence, un engagement que les habitants de Metzer ne cessent de répéter chaque fois que le sujet est abordé par les représentants, avides, des médias qui ont fait irruption dans le kibboutz éprouvé.
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L'attaque contre Metzer, une communauté située tout près de la frontière d'avant 67, amènera probablement une fois encore à l'avant plan, la question du «Mur de séparation» en construction dans les environs. La logique naïve - «la frontière doit être fermée contre les terroristes» - aura maintenant un attrait encore plus grand. Il sera encore plus difficile qu'avant de dire, comme nous le faisons, que la fin de l'occupation et l'établissement d'une frontière pacifique entre deux états rendraient superflu un «Mur de séparation» élevé et que si l'occupation de l'armée et des colons reste en place à l'intérieur de la Cisjordanie, l'érection d'un mur ne résoudra rien.
Cependant même si le principe d'un «Mur de séparation» est admis, nous devons montrer notre désaccord avec la confiscation étendue de la terre palestinienne qui est accomplie sous couvert de la construction de ce mur. Les membres du kibboutz Metzer n'ont pas hésité, il y a déjà plusieurs mois, à se déclarer contre ce mur pris comme prétexte pour confisquer et détruire les oliveraies de leurs voisins palestiniens du village de Kapin et ils ont exigé que cette clôture soit érigée au seul endroit logique: la ligne exacte de la frontière d'avant 67. En outre, si du terrain est nécessaire pour une route de patrouille ou autre chose du genre, ils offrent d'abandonner une partie des propres terres du kibboutz à cet usage. Et cette proposition a été réitérée aujourd'hui, dans ces heures sombres pour Metzer.
Ce genre de problème trouve une illustration en ce moment même, un peu plus au sud: au village palestinien de Falami, on arrache par centaines des arbres de toutes sortes - olives, citrons, goyaves - «pour faire de la place pour le mur» et le village est sur le point de perdre l'essentiel de ses terres agricoles et de ses sources d'eau. Hier matin, une délégation de Gush Shalom a parcouru en compagnie de villageois de Falami, les champs dévastés, en suivant trois énormes engins Caterpillar jaunes qui déracinaient systématiquement arbre après arbre. Après les protestations de la semaine passée, au cours desquelles des villageois et des activistes de la paix ont tenté d'entraver les destructions et ont été dispersés par un usage massif de gaz lacrymogènes, l'armée a fait peser la menace que toute nouvelle obstruction entraînerait l'imposition d'un couvre-feu illimité sur tout le village. Dès lors, nous n'avons pas fait obstruction aux gros bulldozers, mais seulement montré à leurs conducteurs (ainsi qu'aux garde-frontières et aux hommes de la sécurité privée) nos calicots clamant «Déraciner des arbres, c'est semer la haine» et «Car l'homme est un arbre dans le champ» (partie d'un verset énonçant l'interdiction biblique d'abattre des arbres si souvent ignorée des modernes pratiquants israéliens du judaïsme orthodoxe). Plus tard, lorsque la BBC et Al-Jazeera sont arrivés avec leurs caméras, nous avons posé avec nos calicots devant les destructions en cours.
«Pourquoi faites-vous ça? Qu'est-ce que vous espérez obtenir?», nous a demandé un des conducteurs de bulldozers en descendant de son engin pour faire une pause. «Nous devons protester contre l'injustice du mieux que nous pouvons, même si nous ne pouvons la changer. Ça ne vous met pas mal à l'aise de déraciner des arbres?» «Bien sûr que ça me met mal à l'aise. Je suis un homme religieux. Je connais ce verset. L'entrepreneur m'a trompé: il m'a seulement dit que j'aurais à déplacer des pierres. Mais qu'est-ce que je peux faire, c'est mon boulot et si je ne l'avais pas fait, un autre l'aurait fait.» Et il est remonté dans la cabine.
Les propriétaires palestiniens qui étaient venus avec nous, étaient surtout préoccupés de sauver ce qu'ils pouvaient de leurs olives. Les énormes machines qui arrachent l'arbre entier avec ses racines - au lieu des tronçonneuses utilisées la semaine dernière pour couper les arbres en morceaux - laissaient ouverte la possibilité de replanter l'arbre ailleurs. Le changement de procédé n'était pas nécessairement fait au bénéfice des villageois. Ainsi les fermiers disaient: la rumeur court que les entrepreneurs vendent souvent les oliviers en Israël pour un à-côté lucratif. Ça aurait très bien pu se produire à Falami également sauf que notre présence a permis aux villageois de pénétrer sur ce qui était officiellement une «zone militaire fermée» et de récupérer quelques-uns des arbres déracinés.
C'est alors que nous avons vu notre sympathique conducteur de bulldozer tout à coup virer de bord et les aider activement à creuser des trous pour replanter les arbres en un nouvel endroit - ce qui ne faisait probablement pas partie de la description officielle de son boulot.
En sortant de Falami, nous sommes passés près de champs verdoyants et d'orangeraies encore intacts, au cœur des terres de Falami. «Ils arriveront ici avant la fin de la semaine, et nous ne pouvons rien faire, absolument rien», dit S., un ingénieur né à Falami, revenu d'un Émirat arabe pour aider les villageois dans cette crise et qui nous conduisait au milieu des terres de Falami. «Le mur sera érigé et il nous faudra un permis militaire chaque fois que nous voudrons nous rendre dans les serres pour les tomates, les oranges et les concombres. L'armée dit qu'il y aura des portes dans le mur et que nous serons autorisés à passer pour aller sur nos terres. Si vous croyez celle-là, vous pouvez croire n'importe quoi.»
Adam Keller, porte-parole de Gush Shalom
11 novembre 2002
Traduit par Michel Ghys
Le procès des activistes de Gush Shalom qui ont physiquement fait obstacle à l'arrachage d'oliviers s'est ouvert
Communiqué de presse de Gush Shalom
mercredi 13 novembre 2002
Ce matin, s'est ouvert, au tribunal de Kfar Saba, le procès de Neta Golan et Shali Netiv, qui, en avril 2001, ont empêché de leur corps l'arrachage d'oliviers dans le village palestinien de Deir Istya proche de la colonie d'Ariel. Pour rappel: avec une dizaine d'autres activistes de la paix, elles s'étaient attachées aux oliviers à l'aide de chaînes en acier. L'opération avait empêché pendant quelques heures l'arrachage de la plantation d'oliviers jusqu'à ce que la police ait apporté les outils permettant de couper les chaînes. Les deux ainsi que leurs amis avaient été arrêtés pendant quelques jours. Lors de la détention dans le commissariat de Ariel, du fait qu'elles ont refusé de signer un engagement à ne pas retourner sur les lieux, elles sont toutes deux accusées, dans l'acte d'accusation qui a été lu aujourd'hui, d'entrave à soldats et policiers dans l'exercice de leur fonction. La suite du procès est repoussée au mois de janvier. «Nous avons agi pour tenter d'empêcher qu'une injustice soit faite par les autorités d'occupation, ou au moins d'exprimer notre protestation. Ce mois-là, l'armée a arraché plus de cent arbres et a porté durement atteinte aux revenus des propriétaires des oliviers, dans le but déclaré d'établir là une voie de patrouille. J'ai récemment visité le village et j'ai découvert que l'armée n'utilise pas du tout la route construite et que le grave dommage porté aux revenus des villageois a été inutile. Je continuerai la lutte contre l'occupation, sans reculer.», dit Golan qui est connue pour avoir été présente au quartier général d'Arafat assiégé, à Ramallah, lors de l'opération «Rempart de protection» en avril de cette année.
Adam Keller
Traduit de l'hébreu par Michel Ghys
malgré les pressions by pnina Friday November 15, 2002 at 11:24 AM |
Qui pourrait transmettre aux habitants de Metzer ma tristesse et mon chagrin pour la disparition des êtres qui leurs sont chers et qu'un assassin palestinien est venu leur prendre mais transmettez leur aussi aussi ma gratitude pour ne pas chercher à justifier les autres assassins israeliens cette fois qui ne demande qu'à faire de ces désastres qu'ils entretiennent un alibi pour masquer leurs crimes .
C'est eux qui sont l'espoir d'une politique digne et d'une vie qui en soit une pour chacun des hommes,femmes et enfants de cette région du monde
pnina
pourquoi pas contre Arafat? by il ne faut pas oublier Friday November 15, 2002 at 06:01 PM |
pourquoi pas contre Arafat?
j'suis ok pour Sharon mais Arafat est encore pire, lui qui a commi des actes terroristes horribles comme l'Achille Lauro ou lorsque que ses "militants" ont prit une maternelle en otage
Il ne faut pas radoter by K Friday November 15, 2002 at 07:37 PM |
Pourquoi pas contre Arafat ?
Et bien, parce que on n'est plus dans la situation d'il y a quinze ans. Lis ses interventions aujourd'hui, et tu verra qu'il est opposé aux actions contre des civils. Je ne dis pas qu'il a toujours été blanc comme neige, mais de ça, l'histoire jugera.
Au contraire, en ce moment même, Sharon organise directement une politique criminelle et inhumaine.