Cuba : Liberen a los cinco !

Cinq Cubains sont pour le moment injustement prisonniers à Miami, victimes de la mauvaise foi de Geoge Bush et de l'absence d'information à leur sujet dans les médias officiels occidentaux. Trois Cubains sont venus nous en parler lors d'un séminaire au Forum Social Européen de Florence.

Le séminaire portant sur la position de Cuba dans le monde et sur les rapports que ce petit crocod'île entretient avec l'Europe n'était au départ pas prévu dans le cadre du FSE. Il fut organisé grâce à l'insistance de plusieurs associations européennes de soutien à Cuba, associations dont les nombreux apports, notamment au niveau matériel (produits hygiéniques, denrées alimentaires, etc.), aident à la défense de cet unique état résistant encore au système capitaliste mondial.
Dans notre forteresse Europe, Cuba est la plupart du temps décrite par les médias dans les termes les plus dénigrants. Ils présentent une dictature sévère, une prison entourée d'eau gardée par un tortionnaire qui affame son peuple, tout en le gavant de propos néo-staliniens. Ils oublient cependant que s'il arrive au peuple Cubain d'avoir faim, cela vient non pas de la corruption d'un gouvernement - comme c'est souvent le cas dans beaucoup de pays soi-disant démocratiques -, mais bien de l'embargo criminel que le gouvernement des Etats-Unis impose depuis plus de 40 ans, encouragé par la mafia cubaine de Miami.
Venons-en à la raison principale de la présence de cette délégation cubaine au FSE. A l'heure actuelle, et cela depuis juin 2001, cinq Cubains se trouvent prisonniers à Miami dans des conditions pour le moins douteuses.[? pour des raisons douteuses ? dans des conditions infâmantes? je ne comprends pas les "conditions douteuses.] Leur faute ? Avoir voulu dénoncer auprès du gouvernement américain la préparation d'actes terrorristes par cette mafia qui depuis des décennies tentent de semer la terreur dans leur pays d'origine. Alors que le président Bush ne cesse d'exhorter le monde à dénoncer tout acte de terrorrisme, il a cette fois habilement retourné la situation en accusant les cinq d'espionnage et en les envoyant en prison sans jugement (évidemment il n'allait pas aller punir tous ces gentils Cubains grâce auxquels il avait été élu).
Tandis que régulièrement à La Havane des manifestations sont organisées contre cette injustice, en Europe aucun média n'en a soufflé mot. Il est intéressant de noter la différence de traitement par la presse entre cette affaire et celle du petit Elian il y quelques années, qui avait, elle, fait grand bruit.
Rappelons-nous : Elian était le seul survivant du naufrage d'une petite barque occupée par des Cubains fuyant vers la Floride. Ce garçon de 9 ans allait retrouver un oncle à Miami avec sa mère, laissant à Cuba le reste de la famille. A la suite de l'accident, la question se posait de savoir où on allait "rapatrier" Elian, et ce fut le thème d'une forte polémique dans laquelle les médias se sont jetés, trouvant là l'occasion de fustiger à qui mieux mieux la politique de Fidel Castro. Ils insistaient sur l'absence de liberté et l'état de détresse dans lequel vivent les Cubains au point de risquer leur vie pour fuir la misère. Ils ont cependant omis de préciser les véritables causes de cette détresse, de cette misère. En plus d'imposer le blocus à l'île, l'ambassade américaine à Cuba délivre un nombre excessivement restreint de visas pour les Etats Unis, tandis que l'Etat de Floride accueille à bras ouverts tous les Cubains qui débarquent par voies illégales, encourageant ainsi les immigrés à risquer leur vie dans des barquettes ou des bouées, entre les courants contraires et les requins.
Il est effrayant de constater ici encore une fois l'emprise de l'idéologie dominante sur nos médias occidentaux, le consensus qui les unit sous l'oeil intransigeant des multinationales qui les gouvernent.
Les trois Cubains présents au FSE ont lancé un appel à la mobilisation pour libérer leurs compatriotes injustement reclus, nous demandant aussi de diffuser cet appel autour de nous, partout en Europe. Il existe beaucoup de petites associations, qui ont déjà obtenu des milliers de pétitions à présenter aux ambassades américaines dans les différents pays d'Europe, en vue de faire pression sur le gouvernement des Etats Unis pour qu'il leur rende la liberté. (Pour info : http://www.cuba-si.ch)

arch/ive/ief (2000 - 2005)