arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les reflets d'un miroir sans pitié !
by Salam Wednesday November 13, 2002 at 01:10 PM

Israéliens et Palestiniens sombrent dans un abîme d'horreur

Le dernier acte : l'assassinat intentionnel et de sang froid de deux enfants du Kibboutz Metzer, de leur mère, d'une femme et d'un homme qui était Mazkir (maire d'un kibboutz Ndlr), par un terroriste palestinien. Une preuve de plus, si besoin est, que, si les deux peuples ne renoncent pas à faire dépendre leur survie de celle de l'autre, des destructions toutes plus abjectes les unes que les autres vont se multiplier.

L'immense tort de tous ceux qui, en Israël et dans les Territoires Palestiniens, croient en un destin commun des deux peuples est de lier la survie et la paix. Du coup, tant que la survie n'est pas assurée, il n'y a pas de paix possible, mais tant que la paix n'est pas signée, il n'y a que la menace d'être détruit.

Comment peut-il y avoir un processus de paix entre deux peuples dont l'un menace l'autre de destruction ? Comment la menace de destruction de l'autre peut-elle mener à la paix avec lui ?

Prenons les Palestiniens. Un des aspects mensongers de la reconstitution des sept années qui nous séparent de l'assassinat de Rabin, projetée récemment par France 2, sous l'autorité de Charles Enderlin, est de nous faire croire que le Conseil National Palestinien a aboli l'article 19 de la Charte de l'OLP qui stipule « que la division de la Palestine en 1947 et la création de l'Etat d'Israël sont nulles et non avenues », au prétexte que les trois-quarts des députés présents lors d'une réunion publique, le 14 décembre 1998, se sont levés en signe d'approbation d'une lettre adressée par Arafat à Clinton. Bien loin de nous donner à comprendre que, de 1985, date à laquelle ce même Arafat avait dit que « la charte était caduque » jusqu'en 1998, au moins, l'Autorité Palestinienne était toujours en accord avec cet article, Enderlin et consort, je dis Enderlin puisque ce monsieur se pique d'être un acteur du processus de paix, font tout ce qu'ils peuvent pour abuser l'opinion publique, en ne révélant pas que l'article de cette charte (et la charte même) ne sont toujours pas abolis en 2002.

Nous révélant leur conception politique profondément dictatoriale qui est celle de la confusion entre le Parti et l'Etat, ils nous mentent donc effrontément, lorsqu'ils nous cachent que l'Autorité Palestinienne et tous ceux qui, en Europe notamment, soutiennent la charte de l'OLP, continuent inlassablement soit de maintenir la destruction de l'Etat d'Israël comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Israéliens, soit d'œuvrer à ce qu'Israël ne soit réellement plus qu'une parenthèse, pour ne pas dire, un détail dans l'Histoire des nations.

Prenons les Israéliens. Ils déclarent accepter le processus qui doit conduire, au bout d'un certain temps (cela change souvent en fonction des plans proposés) à la création d'un Etat palestinien. Mais, refusant, pour les raisons dites plus haut, la création unilatérale de cet Etat, ils multiplient au même moment les implantations sur les territoires autonomes que, par ailleurs, ils occupent militairement à un moment ou à un autre. Là encore, je ne sache pas que les Palestiniens les plus sincères, ceux qui disent qu'ils n'existeront que dans le miroir des Israéliens et inversement, puissent s'appuyer sur une quelconque décision de la Knesset et du gouvernement israélien reconnaissant le droit de la Palestine à exister. En fait, les Palestiniens sont souvent perçus comme tout sauf les membres d'un même peuple qui a des droits historiques. L'argument selon lequel les Israéliens (les Juifs, à l'époque) ont fait tout ce qu'ils pouvaient en ce sens en 1947 et que l'Etat Palestinien (à venir) et l'Etat arabe de 1947 sont deux choses qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre peut servir l'idéologie du miroir brisé (en l'occurrence, en 1947, du fait des Arabes), mais il ne sert pas la résolution des problèmes dans cette région du monde. Les Palestiniens peuvent à juste titre affirmer que sur leur tête aussi pèse cette épée de Damoclès que non seulement ils ne disposeront jamais de leur Etat, mais encore qu'ils vivront soumis.

Voilà la vraie nature du rêve de ceux qui, de part et d'autre, s'imaginent que l'on peut faire la paix avec des adversaires sans exiger d'eux qu'ils renoncent, pour les Palestiniens, à faire une guerre pour détruire Israël et, pour les Israéliens, à rendre impossible l'émergence d'un Etat palestinien.

Côté palestinien, la seconde Intifada, le terrorisme et les attentats – suicides ne sont là que pour rappeler que l'essentiel de la stratégie de l'Autorité Palestinienne est de ne pas renoncer à l'abrogation de la charte de l'OLP. Côté israélien, la politique sécuritaire n'est là que pour dissimuler le fait que l'Etat d'Israël ne veut pas d'un interlocuteur qui renonce à sa destruction.

Aussi curieux que cela puisse paraître, ces positions antagonistes (dont les effets sont cruels) appartiennent à deux protagonistes qui ne sont pas clairement séparés l'un de l'autre, et qui ne sont pas sûrs de leur identité à ce point ni respectueux de celle de l'autre. Ce sont des positions qui croient se connaître et s'affermir l'une l'autre (dans l'horreur aujourd'hui, comme dans la sympathie naguère), mais qui s'affaiblissent, parce qu'elles partagent la même confusion imaginaire qui consiste à être des éléments d'un même ensemble.

A ce sujet, les attentats – suicides palestiniens et le mur de protection israélien (éthiquement parlant, je ne mets pas ces deux comportements sur le même plan, cela va sans dire, que l'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas, les attentats – suicides sont des crimes contre l'humanité, le mur de protection est une simple mise à distance) concrétisent une dimension qui n'a pas encore été intériorisée par les protagonistes. Ceux-ci l'ont seulement incorporée. Ils savent qu'il y a un immense chemin à faire pour que chaque peuple quitte la représentation qu'il s'était donnée de figurer dans l'histoire de l'autre, et se retrouve sur ses propres bases, sans chercher à détruire celles du voisin. Mais, ils savent que ce chemin n'est pas fait, ni par les uns ni par les autres. En conséquence, chacun agit (au lieu de penser) cette séparation, à sa manière.

Caduque
by R.B. Wednesday November 13, 2002 at 02:22 PM

IIntéressante l'idée que "les paelstiniens font une guerre pour détruire Israël" et que "les Israéliens, à rendre impossible l'émergence d'un Etat palestinien."
Qui fait la guerre à qui ?
israêl a des frontières reconnues, celles de 1967
Mais parce que l'esprit du sionisme herzlien est celui de la conquête coloniale, Israël ses pères et ses Sharon veut le "Grand Israël" et fait la guerre aux palestiniens dans la proportion suivante : la 4è armée du monde contre un peuple sans armée et qui utilise les armes qu'Israêl connaît bien : le terrorisme qu'ont pratique le Lehi, le Groupe SStern, l'Irgoun, et que l'état israélien continue sous forme "d'assassinat sciblés" de démolitions des habitations et des cultures israéliennes et j'en passe.
Ce ne sont pas les palestiniens qui "font" la guerre`
c'est bel et bien les israéliens (tient, on vient encore de repérer une cellule terroriste juive ! Comme si sc'était une découverte...)