Antisémites sans le savoir by Jean-Daniel Flaysakier Wednesday November 13, 2002 at 01:06 PM |
Jean-Daniel Flaysakier - journaliste à France2- Marianne n°288 12 Novembre 2002
Assez du vieux fantasme de la double allégeance : un juif français n'est pas un israélien.
Oui, on peut critiquer Ariel Sharon et sa politique sans être antisémite. Mais, sous ce prétexte, certains en profitent pour laisser libre cours à leur antisémitisme. En voici quelques preuves.
La scène se passe un samedi de juillet à Tours. Une poignée de militants du collectif Palestine 37 distribuent des tracts appelant au boycott des produits israéliens. Le lundi suivant, le quotidien local, la Nouvelle République du Centre-Ouest, consacre un grand article à cette manifestation et la journaliste reproduit l'un des tracts dont elle extrait le nom de quelques marques que les consommateurs sont appelés à boycotter. Mais, problème, les marques en question ne sont pas israéliennes ; il s'agit en fait de société dont le nom est à consonance juive, Lévi-Strauss, Célio ou Häagen-Dasz ! Une méthode bien connue, utilisée par certains pays arabes, qui, en France, tombe sous le coup de la loi Gayssot.
Selon le rédacteur en chef de l'édition locale, il s'agirait d'une simple erreur.
Imagine-t-on seulement, quelques années plus tôt, qui que ce soit publier une liste d'entreprises au nom juif sans se poser de questions ?
Cette "anecdote" est pour le moins significative de ce qui se passe aujourd'hui en France : alors que, après le 11 septembre 2001, on nous expliquait qu'il ne fallait surtout pas faire l'amalgame entre les terroristes islamistes et la communauté musulmanes, le mot "juif" sert à désigner aussi bien les personnes appartenant à cette religion que les habitants de l'État d'Israël. D'ailleurs José Bové n'a-t-il pas vu la main du Mossad, le service secret de l'État hébreu, derrière les incendies de synagogues françaises ? Il s'est, certes, excusé par la suite de ces remarques. Comme si le mal n'avait pas été fait. La double allégeance, l'une des armes favorites des antisémites, ne s'est donc jamais aussi bien portée. À la manière de Mr Jourdain, on peut désormais faire de l'antisémitisme sans le savoir !
Paranoïa ? Voire. J'en veux un exemple personnel : alors que je faisais une remarque en conférence de rédaction, après le journal de 20 heures, sur la construction d'un sujet d'un de nos envoyés spéciaux en Israël, j'ai eu droit à la réflexion suivante dans un couloir : "Tu es juif, toi, tu as sans doute de la famille en Israël et tu es inquiet." Pour la première fois de ma carrière, je n'étais plus un journaliste émettant un avis sur un reportage, mais membre d'une communauté "binationale", préoccupé par des intérêts autres que journalistiques. J'ai même entendu un collègue m'expliquer après un attentat-suicide dans une rue de Jérusalem que les résistants aussi se faisaient exploser au milieu des allemands. Israël = juifs et juifs = nazis. Le résultat des équations est simple : banaliser la Shoah, banaliser l'antisémitisme, au nom de la solidarité avec le peuple palestinien. Si seulement c'était cela. Mais nombre de ceux qui tiennent ces propos aiment beaucoup les Arabes quand ils vivent en Cisjordanie. Ils les détestent toujours autant quand ils vivent en banlieue parisienne.
Un peu de raison by R.B. Wednesday November 13, 2002 at 01:27 PM |
Eh oui, les supporters d'Israël et les services de propagande israélien ont tyrop brouillé les cartes pour que la plupart des gens distants du problème assimile tout juif à un israélien, supporter de la politique sharon.
Au demeurant, pourquoi n'a t-on pas le poil aussi sensible quand en israël des lois interdisent, par exemple, la vente de terrains à qui n'est pas juif ? Imagine-t-on une loi identitque - en France on ne vendrait pas àqui n'est pas chrétien - ici ?
Imagine-t-on un ministre français inciter les femmes - que ids-je les utérus français - à fabriquer des chrétiens bien français ? Et pourtant c'est actuellement ce qui se passe en Isrêl.
Certes, il y a des anti israéliens ambigus, on ne peut y échapper. Nos anti arabes français, eux, ne sont pas ambigus, c'est vrai : M. Houellebecq, soutenus par Levi-Strauss (qui, souligne-t-il dit les mêmes choses, mais en "termes châtiés")
Espère-t-on encore dans l'angélisme qui ferait que l'antisémitisme disparaitrait comme par enchantement, ainsi que tous les autres racismes ?
Au vrai, cher M. flaysakier, votre rédaction comme les autres ne montre jamais les images quotidiennes de la vie des palestiniens sous domination israélienne : j'attends qu'on me montre les images des colonisations, des destructions de maisons, de récoltes palestiniennes, l'activité des milices des colons contre les palestiniens, comment un valeureux soldat israélien tire sans état d'âme sur un futur terroriste de dix-huit mois ou de deux ans.
J'attends qu'on ne hurle pas pour un rien à l'antisémitisme. Et qu'on puissse réfléchir calmement à ce qui peut être fait pour trouver la voie d'une solution qui non seulement permettrait aux israéliens et aux palestiniens de vivre vraiment en paix, mais du même coup cesserait d'alimenter l'antisémitisme.
Mais quoi, Sharon lui-même est ravi de ce qu'il appelle l'antisémitisme français, parce que ça encourage les juifs français à partir s'installer en israël : denrée précieuse, le juif français, parce qu'il est cultivé. Pas comme les falashas dont on ne sait pas s'ils sont vraiment cashers
ahh ba bravo by c'est du joli Wednesday November 13, 2002 at 01:33 PM |
Donc si j'ai bien compris RB tu justifies l'antisémitisme
c'est du joli sale raciste
Faut pas s'étonner by Sacha Wednesday November 13, 2002 at 01:45 PM |
Faut pas s'étonner, R.B. est toujours là pour disculper les antisémites, antisionistes, islamistes radicaux et autres personnages sympathiques. (Et je ne fais pas d'amalgame. Un antisioniste n'est pas toujours antisémite, ou judéophobe, mais il y en a. Un islamiste radical n'est pas toujours judéophobe, mais il y en a beaucoup qui le sont.)