Nous manifestons aujourd'hui contre la guerre que les États-Unis veulent déclencher contre l'Irak. Aujourd'hui, nous exprimons notre soutien à la résistance du peuple palestinien, du peuple irakien et de leurs dirigeants. Cette guerre est menée sous couvert de lutte contre le terrorisme. Mais où sont-ils, les vrais terroristes, ceux qui menacent la paix ?
Zohra Otman, porte-parole du PTB, s'est adressée aux manifestants à la fin de la manifestation.
10-11-2002
Salam Halikoum, chers camarades,
Nous manifestons aujourd'hui contre la guerre que les États-Unis veulent déclencher contre l'Irak. Aujourd'hui, nous exprimons notre soutien à la résistance du peuple palestinien, du peuple irakien et de leurs dirigeants. Cette guerre est menée sous couvert de lutte contre le terrorisme. Mais où sont-ils, les vrais terroristes, ceux qui menacent la paix ?
J'étais à Jénine en avril. J'ai vu les maisons dévastées et leurs habitants palestiniens. Ils avaient osé opposer une résistance à l'invasion israélienne. Ils avaient osé rester dans leurs maisons. Ils avaient osé défendre leur droit à une Palestine libre, contre l'occupation sioniste qui dure depuis 54 ans déjà. Sharon n'aurait jamais pu commettre ces massacres à Jénine et ailleurs sans le soutien militaire et politique des États-Unis.
J'ai entendu les récits de ceux qui ont visité l'Irak. Ils ont vu la misère que dix ans d'embargo ont provoquée. Un embargo que nos ministres jaunes, bleus, rouges, verts ont toujours défendu à travers tout. Cet embargo a tué un million de personnes dont la moitié d'enfants. Nos ministres rouges et verts sont complices d'un massacre d'enfants, ils ont du sang sur les mains. Leurs larmes sur le sort du peuple irakien sont hypocrites et du plus mauvais goût.
Camarades et amis, les terroristes d'aujourd'hui ne sont ni en Irak ni en Palestine, ni à Pyongyang ni à La Havane mais à Washington et à Tel-Aviv, à Londres et à Madrid. Et nos ministres sont complices de ces crimes contre l'humanité.
Hier, Verhofstadt et Michel se sont réjouis de la résolution des Nations Unies qui envoie des inspecteurs à Bagdad. Ces inspections ne servent qu'à fournir aux États-Unis un alibi pour une agression contre l'Irak. Nous disons clairement et sans équivoque : celui qui, aujourd'hui, menace la paix dans le monde, c'est Bush et non Saddam. En Irak aujourd'hui, demain en Syrie et en Iran, après-demain en Corée du Nord et en Chine, ensuite en Europe et au Japon. Nous ne pouvons pas répéter les erreurs des années 30. Nous devons arrêter dans l'œuf les projets de l'Hitler du 21e siècle.
Camarades, je n'oublierai jamais la mère palestinienne _ elle s'appelait Abla _ qui me racontait sa peur à chaque passage d'un check-point. Pas peur du soldat israélien mais peur pour son fils qui demandait chaque fois à haute voix : « maman, pourquoi tu n'achètes pas une arme pour descendre ce soldat ? » C'est cette attitude qui mérite notre soutien.
Nous, au PTB, nous soutenons inconditionnellement la résistance héroïque des peuples irakien et palestinien, de tous les peuples arabes, de tous les peuples du monde qui, avec leurs dirigeants, défendent leur indépendance.
Ce n'est pas à Bagdad qu'il faut envoyer des inspecteurs mais à Washington et à Tel-Aviv. Tant que les États-Unis disposeront de leur arsenal militaire, tant qu'ils menaceront les pays indépendants d'attaques, d'interventions et de guerre, nous disons : quiconque est menacé a le droit de défendre son peuple et son indépendance.
En 1989, les pays capitalistes ont poussé des cris de joie quand l'Union soviétique et le camp socialiste ont éclaté. Il faut dire qu'ils y avaient largement contribué. Ils nous promettaient une période de paix. Mais on n'a jamais connu autant de guerres que ces treize dernières années : la première guerre du Golfe, la guerre contre la Yougoslavie, le génocide au Rwanda, trois millions de morts au Congo, l'Afghanistan, la Palestine et demain une nouvelle agression contre l'Irak...
Le capitalisme n'amène pas la paix mais la guerre. Parce que le capitalisme signifie la guerre, parce que le capitalisme n'est plus retenu par un camp socialiste puissant.
Le capitalisme, c'est la guerre. Guerre pour le pétrole, pour les matières premières, pour la domination du monde. Guerre contre les pays socialistes, guerre contre les peuples du tiers monde. Guerre contre les ouvriers à l'intérieur des pays capitalistes eux-mêmes. Rappelez-vous les tués par explosion chez Cockerill à Seraing, les 21 morts chez Arcelor, les morts du port d'Anvers. Ils sont tous tombés au champ de bataille du patronat.
Nous disons non à la guerre pour le pétrole, pour l'acier, pour le profit. Nous disons non au capitalisme et oui au socialisme. Nous disons oui à tous ceux qui résistent : ici, à Washington, en Europe, en Irak, dans le monde arabe, en Corée du Nord et en Chine. Faisons barrage aux États-Unis, l'ennemi de tous les peuples épris de paix dans le monde.
Pas de guerre contre l'Irak ! Un État indépendant pour le peuple palestinien !