100% pour approuver une résolution qui conduit à la guerre : par les menaces, les Etats-Unis ont imposé leur diktat à l'ONU. La nouvelle résolution fournit de nombreux prétextes possibles à une agression américaine. « Une résolution de guerre » a déjà annoncé Bagdad. Un signal clair pour intensifier la résistance à cette guerre d'agression US. > Interview de Baudouin Deckers (membre du bureau politique du PTB)
100% pour approuver une résolution qui conduit à la guerre : par les menaces, les Etats-Unis ont imposé leur diktat à l'ONU. La nouvelle résolution fournit de nombreux prétextes possibles à une agression américaine. « Une résolution de guerre » a déjà annoncé Bagdad. Un signal clair pour intensifier la résistance à cette guerre d'agression US.
> Interview de Baudouin Deckers (membre du bureau politique du PTB)
L'Irak a déjà annoncé qu'il s'agissait d'une résolution de guerre. Peut-on dire que les États-Unis aient imposé leurs vues ou la France et la Russie ont pu obliger Washington à mettre de l'eau dans son vin ?
Baudouin Deckers. Non, la résolution américaine est adoptée avec comme seul vrai amendement qu'il n'est plus fait référence à un recours automatique à la force. Tandis que Washington n'a pas besoin de nouvelle décision pour passer à l'agression. Les inspections imposées sont très sévères. Elles sont là pour créer des prétextes : l'Irak doit accepter la résolution endéans les sept jours. Il a ensuite trente jours pour fournir une liste complète des « ses armes chimiques, biologiques et nucléaires ». Deux semaines plus tard les inspecteurs de l'ONU seront sur place. L'Irak doit leur permettre l'accès illimité et inconditionnel à n'importe quel site ou personne – y compris les palais ou demeures privées de Saddam Hussein. Soixante jours plus tard, les inspecteurs soumettront un rapport. Les inspecteurs doivent immédiatement signaler à l'ONU tout « manque de collaboration totale » de la part de l'Irak. Il est évident que les inspecteurs américains peuvent à tout moment fabriquer pareils « obstacles ». Les Américains ont déclaré qu'en soi cela justifierait leur intervention militaire. Ils ont répété que –si la résolution ne souffle mot sur le remplacement de Saddam Hussein- pour eux, c'est bien de cela qu'il s'agit.
La France et la Russie voulaient qu'une agression militaire nécessite une deuxième résolution. C'est rejeté. Les rapports des inspecteurs seront discutés au Conseil de Sécurité mais rien ne peut plus empêcher les États-Unis à s'engager dans la guerre.
Le Secrétaire d'État Collin Powell a clairement déclaré "Nous ne proposons rien dans cette résolution qui lierait les mains au président des États Unis ou qui l'empêcherait de faire ce qu'il estime nécessaire à la défense de nos intérêts dans le monde ».
Comment expliquer ce vote ? On peut s'imaginer que la Russie et la France ont reculé suite aux actions militaires manipulées en sous-main par la CIA. Un jour après la prise d'otages de Moscou par les Tchétchènes pro-US, la Russie a commencé à plier à l'ONU. L'attaque contre le pétrolier français au Yémen était probablement une opération téléguidée par Washington avec le message en filigrane: votre pétrole ne passera plus le Golfe si vous ne soutenez pas notre résolution. La Chine sait parfaitement qu'à long terme elle est la cible des États Unis. Mais en ce moment elle ne se sent pas prête, ni économiquement ni militairement, pour un tel affrontement. Même la Syrie, alliée de l'Irak et prochaine cible des États Unis, a voté la résolution. Dans l'espoir évident de reporter la menace contre elle.
On peut ensuite supposer que la Russie et la France ont reçu certaines promesses quant à leurs intérêts économiques dans la région. Enfin, Bush n'a pas cessé de menacer l'existence même de l'ONU, au cas ou sa résolution ne serait pas adoptée.
Je dirais en forme de boutade : quand le peuple irakien s'exprime à 99,8% pour Saddam, on parle de « manipulations ». Mais quand les États-Unis, par le chantage et la menace, imposent à l'ONU les 100%, on parle de « l'unanimité de la communauté internationale contre l'Irak ».
Ne doit-on pas être inquiet face à ces diktats américains ?
Baudouin Deckers. L'Irak a déjà dit qu'elle comprend que de nombreux pays n'ont pas pu faire autrement. Nous devons avoir confiance dans les peuples du monde. L'écart entre le vote de l'ONU et le jugement des peuples est aujourd'hui cent fois plus large qu'en 1991. Aujourd'hui, nous devons nous mobiliser pour encore empêcher les États-Unis de démarrer cette guerre. Et si nous n'y arrivons pas, nous pouvons encore toujours faire en sorte qu'ils la perdent ! Les États Unis sont loin d'avoir gagné la partie ! L'opposition à cette guerre ne peut aller que croissante : si en 1991, beaucoup se sont laissés entraîner dans la logique de punir « l'Irak envahisseur du Koweit », aujourd'hui, l'opposition à la guerre US est énorme. Dans tout le monde arabe c'est la révolte qui gronde –en témoignent les innombrables manifestations de masse en soutien à la Palestine et l'Irak. Même aux États-Unis le mouvement contre la guerre s'annonce plus large que jamais. La résistance des peuples, dans le Tiers Monde comme aux États-Unis et en Europe, peut faire que l'impérialisme américain s'embourbe au Moyen Orient comme jadis au Vietnam.
> Lire la déclaration du Bureau Politique du PTB sur l'Irak : Bush sur les traces d'Hitler sur http://www.solidaire.org
Raison de plus pour venir à la Manifestation
Le dimanche 10 novembre,
à la veille du très symbolique 11 novembre,
à 13h, gare du Nord, WTC.
Stop de United States of Aggression!
No War!
Pas de guerre contre l'Irak! Arrêtez les bombardements
No sanctions!
Levée de l'embargo contre l'Irak! Aucune ingérence étrangère!
Free Palestine!
Un Etat palestinien maintenant!
Soutien à la résistance du peuple palestinien!
bureau politique du PTB - bureau politique du PTB - bureau politique du PTB
NEW YORK (AFP) - Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l'unanimité vendredi une résolution sur le retrait d'Israël des territoires occupés, présentée par l'Irak et les Etats-Unis.
(...)
Le Premier ministre britannique Tony Blair a également prévenu le régime Israëlien qu'il ne devait avoir aucun doute sur le fait qu'il serait expulsé des Territoires Occupés "par la force" s'il refuse de se plier à la résolution de l'ONU adoptée vendredi. "Sharon doit faire son choix.
Le message que je lui adresse est le suivant: quittez les Territoires Occupés ou vous serez confronté à la force", a déclaré M. Blair.
Enfin le retour à la légalité internationale. Il était temps. ;-)
H.