arch/ive/ief (2000 - 2005)

Protestez contre l'expulsion de Mohamed KACEM

by CRACPE Friday, Nov. 08, 2002 at 9:40 AM

Ce lundi 11 novembre 2002 à 12 h 50, Monsieur Mohamed KACEM, de nationalité algérienne, subira une 4ème tentative d'expulsion de notre pays. Monsieur KACEM est un demandeur d'asile débouté, il est arrivé en Belgique le 29 octobre 2001 et a introduit sa demande d'asile le lendemain. Le 5/11/2001 il a reçu une décision de refus de séjour avec ordre de quitter le territoire. Le 8 novembre 2001 il introduit auprès du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides un recours suspensif, le CGRA a confirmé l'avis négatif en date du 11 janvier 2002. Le 22 janvier il a été incarcéré au centre fermé de Merxplas. Depuis Monsieur KACEM est privé de liberté. Cette durée de détention est anormalement et illégalement longue.

Ce vendredi 8 novembre ont eu lieu deux tentatives de déportation, l'une dénoncée via un communiqué de notre collectif, hier, relative à un ressortissant tunisien Monsieur BEN AZZA Medhi et une autre concernant deux ressortissants algériens MM. FARSI et BARAK.

Nous assistons depuis quelques jours à une forte recrudescence des expulsions mises sur pied par l'Office des Etrangers. Ces expulsions sont parfois violentes comme dans le cas, le 28 octobre, pour la jeune fille congolaise de 17 ans et demi Mlle Bonita KANKERA. Nous savons aussi qu'il y a trois semaines des rapatriements collectifs par avions militaires ont eu lieu vers certains pays de l'ex-URSS. Faut-il rappeler la bavure magistrale du rapatriement de Tabita, cette petite congolaise isolée de 5 ans. Nous remarquons également la froideur, voire le manque de tout sens humain, de la part de l'Office et de son ministre de Tutelle quand au sort de la petite Kristina et de ses jeunes parents géorgiens. Il semble que la machine a expulser soit bien enclenchée et qu'elle a tendance à s'emballer au détriment de la démocratie. Il est tout à fait anormal que nous devions, en tant que Collectif opposé aux centres fermés et aux expulsions, avertir nous-mêmes les avocats des cas des personnes dont nous avons connaissance de l'imminence d'une expulsion. Ce sont les droits des gens qui sont directement bafoués. Nous n'ignorons pas non plus que d'autres expulsions ont lieu, bien plus nombreuses, dont nous ne sommes pas avertis, et qui se déroulent dans l'anonymat le plus strict comme les maladies honteuses que l'on cache à l'opinion publique. Ce sont les citoyens de ce que certains appellent encore « l'état de droit » qui sont écartés volontairement de l'information et du droit à l'expression de la solidarité humaine au nom du pragmatisme des statistiques d'un Office faisant fonction d'Etat dans l'Etat.

Les personnes qu'on expulse ont de bonnes raisons de résister à leur déportation. Nous avons très peur des violences qui peuvent leur être faites par les forces de police, et ceci au vu de quelques cas portés à notre connaissance. Nous n'oublierons jamais Sémira ADAMU et craignons que d'autres issues fatales se reproduisent, y compris dans la confidentialité la plus absolue. Les réfugiés que l'on réexpédie dans leurs pays d'origine, ou supposés tels, ne sont pas de vulgaires paquets, pourtant ils sont ficelés comme tels. Faut-il que notre pays soit tombé aussi bas pour assister à de telles pratiques. Nous appelons les femmes et les hommes de notre pays à lutter contre les expulsions de personnes étrangères au nom du droit humain. Une lutte pacifique mais déterminée contre un potentat de plus en plus musclé et fait d'arbitraire. Nous ne vivons plus dans cet « état de droit » dont se gargarisent le Ministre de l'Intérieur et ses sbires de l'Office des Etrangers. Le droit de vivre, simplement de vivre, dans notre pays est bafoué et pas à la petite cuiller.

Nous continuerons d'avertir les médias relativement aux tentatives d'expulsions forcées dont nous avons connaissance avec nos petits moyens de surveillance de la machine à expulser. Nous continuerons d'avertir les hommes et les femmes de bonne volonté de notre pays et les appellerons à nous rejoindre dans notre combat au quotidien.

Concrètement, pour ce qui concerne l'expulsion de lundi de Monsieur Mohamed KACEM, nous proposons à tous les détenteurs d'un fax d'envoyer une lettre de protestation au bureau d'Air Algérie à Zaventem au n° 02/720 94 17. C'est un tout petit moyen de lutte mais il peut se révéler très efficace. On peut aussi aller se promener à Zaventem vers 10 h 50 ce lundi afin de s'entretenir en toute cordialité avec les passagers du vol AH 2061 (Air Algérie) à destination d'Alger, il n'y a là rien de répréhensible.

Pratiquement, chacun(e) peut nous aider en s'inscrivant comme participant à notre site Internet afin d'être immédiatement averti en cas d'expulsion portée à notre connaissance, on trouve aussi sur ce site plein d'informations sur notre action contre les centres fermés, pour la régularisation de tous les sans-papiers, contre les expulsions, pour le respect des droits humains mais aussi sur les pays du monde d'où proviennent nombre de demandeurs d'asile, ce site est remis à jour très régulièrement :
http://groups.msn.com/Manifestation17mars2002
On y trouve aussi un bon nombre de liens avec d'autres organisations belges et étrangères sensibles comme nous à la problématique du droit d'asile.


Pour le CRACPE
Jacques CHEVALIER
0476/479388
chevaljak@mail.be