Nouvel accident à Cockerill-Liège : ça suffit ! Deux ouvriers grièvement brûlés suite à une rupture du circuit de refroidissement sur le site de Chertal, ce mercredi vers 16h. C'est le triste bilan d'un nouvel accident qui survient 15 jours après l'explosion d'Ougrée.
J'ai téléphoné ce soir à Kris Hertogen du PTB Liège, très actif dans la lutte pour la sécurité en sidérurgie.
Kris Hertogen. Deux ouvriers de Cockerill fortement brûlés sont aux soins intensifs du CHU de Liège : ils ont reçu sur le corps et le visage de l'eau bouillante qui a giclé après la rupture du circuit de refroidissement. Toutes nos pensées vont d'abord à eux et leurs familles.
Après l'explosion à la cokerie de Seraing, un nouvel accident grave : je dirais aux mêmes causes, les mêmes effets. Le chef de la sécurité de Chertal avait déjà averti dès le 17 octobre qu'un accident allait survenir mais Arcelor n'a rien fait.
A Seraing, la consignation (la mise en sécurité), avant de faire l'entretien, n'a pas été réalisée comme il fallait. Maintenant cette consignation a été réalisée mais on n'a pas attendu le refroidissement du convertisseur.
Dans le cas de l'explosion de Seraing, après trois jours à peine d'enquête, l'auditeur du travail (la justice, l'Etat) avait conclu à une « erreur humaine ». Avec ce nouvel accident va-t-on encore parler d'une nouvelle « erreur humaine » ?
Ce qu'il y a, c'est qu'on ne veut pas chercher dans la logique de la rentabilité la cause profonde de cet accident. Avec le PTB, nous travaillons sur cette question depuis quatre années, notamment avec la charte pour la sécurité composée par les sidérurgistes du PTB avec le médecin Johan Vandepaer après la chute mortelle de Giovanno Chianetta à Chertal.
L'insécurité permanente est liée au plan de restructuration Delta contre lequel des grèves perlées ont lieu en ce moment dans différents ateliers de Cockerill.
Ce nouvel accident, après celui de Seraing et après les nombreux autres, prouve qu'il faut d'urgence prendre des mesures structurelles. En fait, tous les investissements dans l'outil doivent être réalisés dans les plus brefs délais. Les investissements dans la sécurité - jugés indispensables par des assemblées de travailleurs - doivent être réalisés immédiatement et payés par Arcelor. C'est aujourd'hui une question de vie ou de mort. C'est indispensable pour arrêter cette guerre contre les travailleurs déclenchée par les multinationales comme Arcelor, n°1 de l'acier mondial.