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Le drame de Cockerill Sambre vu pars les médias
by jpe Sunday October 27, 2002 at 10:58 PM

Après la critique, une enquête judiciaire surprenante ...

"A Cockerill, bastion de la traditon ouvrière wallone, la flexibilité fait des ravages: stress, perte de sens du travail, insécurité, compétition entre les travailleurs ... Peut-être est-il temps de penser aux conséquences que cette flexibilité à tout crin aura dans dix ou vingt ans."

Ses mots de Laure de Heselle dans son article "De Cockerill à Arcelor, La disparition d'un monde" (publié dans le numéro d'octobre d'Imagine), ont été prophétiques. Le jour même que le numéro d'Imagine est arrivé, on a eu la catastrophe à Cockerill Sambre dans lequelle 2 ouvriers ont été tués et 27 blessés (après une explosion de gaz).

"Nous donne une bonne occasion d'observer (rapidement) nos grands médias 'libres et indépendants', la place qu'ils donnent à la parole des travailleurs, celle qu'ils donnent au patronat, leurs sources ..." Voilà l'introduction d'un article de 'Red Kitten' sur Indymedia de mardi 22 octobre. Red Kitten a visité le soir même du drame, les websites de la RTBF (http://www.rtbf.be), Le Soir (http://www.lesoir.be) et La Libre Belgique (http://www.lalibre.be). Une de ses conclusions: "témoignages d'ouvriers = zéro sur les sites de la RTBF et Le Soir".

Dans les médias néerlandophone, les JT's de VTM et VRT et aussi 'Terzake' (Canvas, 22/10) ont pourtant bien posé la question de la sécurité de travail. Cette question dominait aussi le titre du De Morgen de 23/10: "Explosie bij Cockerill ontketent storm van protest" (p. 1) Encore sur la couverture: "Vakbonden vinden veiligheid lachertje sinds Cockerill Sambre meeste werk uitbesteedt." Le même teneur sur la page 3: ""We wisten dat er ooit iets ging gebeuren / Ontploffing legt zwakke punten Cockerill Sambre bloot." De Standaard (23): "Vakbonden wijzen directie met de vinger" "Dit jaar gebeurden hier 200 arbeidsongevallen".

Côté francophone, La Dernière Heure de 23/10 a donné ses cinq premières pages au 'drame de Cockerill'. Avec beaucoup de photos des travailleurs et du couple royal sur les lieux du drame. Avec des articles très emotionelles et aussi un titre comme celui ci: "Ce n'est pas le premier accident grave à Liège". Le jeudi 24 LDH avait encore 2 pages sur le drame: "l'état des victimes reste préoccupant."

Le Soir a publié moins d'info sur le drame et plus sec que LDH: 1,5 page le 23/10: "Cockerill pleure ses prolétaires" ... Jeudi 24/10 Le Soir avait sur sa page 1, la question "Cockeril: trop de sous-traitance ?" Au page 4, des titres comme: "La sous-traitance montrée du doigt" et "La politique de sécurité est théorique".

Mais quelle surprise le samedi 26. Le Soir (Philippe Bodeux & Sergio Carozzo) écrivait sur sa page 1: "Cockerill: une erreur humaine". "L'explosion qui s'est produite à la cokerie d'Ougrée le mardi 22, est due à une erreur humaine. Ni les sous-traitants qui travaillent sur les lieux, ni une éventuelle défience technique de l'installation ne peuvent être mise en cause." Cette théorie était expliquée sur la page 5: "Les premiers résultats de l'enquête judiciaire mettent hors faute les sous-traitants immédiats et l'outil sidérurgique." Alors, les patrons de Cockerill/Arcelor peuvent bien continuer ...