Asile/ affaire 'Tabita': "Inacceptable, mais je vote pour." by Vincent DECROLY Thursday October 24, 2002 at 07:16 PM |
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Protestations de la majorité contre... la majorité sur l'incarcération et l'expulsion de Tabita. Mais la politique de M. DUQUESNE restera soutenue par MR, PS et ECOLO au moment des votes.
Politique
d'asile Les conventions
de New-York (droits de l'enfant) et de Genève (droits des réfugiés),
la résolution du Conseil européen de juin 1997 (sur l'accueil
des enfants de l'exil par la première puissance commerciale du
monde), les positions du HCR, de la Chambre du Conseil de Bruxelles, de
notre ambassade à Kinshasa, la bonne volonté des autorités
canadiennes... Rien n'y a fait. Le ministre de l'Intérieur s'est
à nouveau attaché à lire le rapport de son administration,
à émettre des insinuations disqualifiantes à l'encontre
de la mère de Tabita (emboitant sur ce point le pas au Vlaams Blok)
et même à affirmer la conformité avec "le droit"
des décisions de l'Office des étrangers - un comble pour
justifier un comportement administratif et politique qui, deux mois durant,
a fait prévaloir une forme de gangstérisme d'Etat, la loi
du plus fort contre l'intérêt supérieur d'une fillette
congolaise. Le problème
n'est pourtant pas nouveau. En août 1999, par exemple, la découverte
de Yaguine et Fodé, morts sous le train d'atterrissage d'un avion
entre la Guinée et la Belgique, avait débouché sur
de solennelles promesses du gouvernement en faveur des enfants de l'exil.
Hélas, des divergences entre ministres vertes (Mmes MARECHAL et
VOGELS pinaillant pendant des mois sur les modalités budgétaires
et pédagogiques de l'accueil de ces enfants par l'Aide à
la jeunesse des Communautés), les combats retardataires, au fédéral,
des libéraux et du SP (M. VANDE LANOTTE jouant tantôt sur
ses compétences en matière d'accueil des réfugiés,
tantôt sur son rôle de grand argentier de "l'Arc-en-ciel")
ont bloqué le dossier. L'inertie faussement paterne et débonnaire
du ministre de l'Intérieur ont fait le reste. Vers des
centres fermes pour jeunes étrangers aussi? Une mobilisation
citoyenne dans la foulée de la Marche blanche et dans la mouvance
associative anti-raciste, des pistes cohérentes, des solutions
juridiques ont pourtant été développées -
par exemple dans la proposition de loi n° 102 que j'ai déposée
le 7 juillet 1999 et dans les textes fouillés de la Plateforme
"Mineurs en exil", qui réunissait des centaines de personnes
il y a quelques mois pour un colloque à Bruxelles. Mais ce qui
constitue le compromis de l'avant-projet de loi qui circule informellement
depuis deux ans, c'est ce dont MR et VLD ne démordent pas: un principe
de refus d'accès au territoire et d'enfermement dans un "centre
sécurisé" (euphémisme favori du ministre
de l'Intérieur) à la frontière ou en zone extra-territoriale. Dans ce dossier
comme dans d'autres récents, ce qui frappe, c'est la capacité
des élus verts et socialistes de gémir, de se plaindre,
de protester voire de "harceler" le dimanche face aux caméras
pour, le jeudi au parlement et le vendredi au conseil des ministres, renouveler
leur appui indéfectible à ce type de politique. Par vote
discipliné si les états-majors MR, PS et ECOLO en décident.
"C'est
inacceptable, mais vous conserverez bien entendu notre soutien."
C'est ce que les élus les plus indignés du "pôle
de gauche" viennent de promettre à MM. VERHOFSTADT et DUQUESNE.
A deux reprises (au Sénat, puis à la Chambre) en moins de
48 heures. A suivre
... >>>
Le jeudi 31/10 : Votes en
séance plénière de la Chambre sur la manière
dont Tabita a été traitée et, plus généralement,
sur la politique gouvernementale d'incarcération et d'expulsion
des enfants réfugiés. Motion de
défiance déposée à l'issue du débat
en commission de l'Intérieur du mercredi 23/10/2002 LA CHAMBRE
DES REPRESENTANTS, A. Constatant
l'inertie du gouvernement sur la problématique des mineurs étrangers
non accompagnés, problématique qui s'aggrave depuis dix
ans et a suscité de nombreuses interpellations et propositions
de loi ; DEMANDE LA
DEMISSION DU MINISTRE DE L'INTERIEUR. Cette
motion de défiance fera l'objet d'un débat et d'un vote
en séance plénière de la Chambre le jeudi 31 octobre
2002 après-midi.
"Inacceptable,
mais je vote pour."
Protestations
de la majorité contre... la majorité sur l'incarcération
et l'expulsion de Tabita. Mais la politique de M. DUQUESNE restera soutenue
par MR, PS et ECOLO au moment des votes.
La
commission de l'Intérieur de la Chambre s'est penchée ce mercredi
sur l'accueil des mineurs étrangers non accompagnés. Toile
de fond de ce débat: la "bavure" subie par la petite Tabita
(5 ans) depuis le 18 août, date de son incarcération au centre
127bis, jusqu'à son expulsion, la semaine dernière, vers Kinshasa.
Annexe: motion demandant la démission de M. Antoine DUQUESNE
(votes sur cette motion le 31/10).
B. Vu la Convention des Droits de l'Enfant (art. 22) et la résolution
du conseil européen de juin 1997, qui recommande l'instauration
de dispositifs nationaux spéciaux d'accueil des mineurs étrangers
;
C. Indignée de la mise en détention en centre fermé,
pendant deux mois, d'une petite fille de 5 ans que sa mère attend
au Canada ;
D. Indignée de l'expulsion décidée à l'encontre
de cette petite fille, en dépit
- de l'avis du HCR ;
- de l'ordonnance de libération prise par la Chambre du Conseil
de Bruxelles ;
- de l'avis défavorable de l'ambassade de Belgique à Kinshasa
;
- des dispositions favorables communiquées par les autorités
canadiennes quant à la possibilité d'octroyer rapidement
l'accès au territoire à Tabita, sur base du principe du
regroupement familial ;
E. Constatant que le cas de Tabita n'est malheureusement pas isolé,
mais traduit une politique s'obstinant à considérer les
mineurs étrangers non accompagnés comme des migrants avant
de les respecter comme enfants en besoin de protection, voire en danger,
A
visiter:
ET TOC by Sasa Thursday October 24, 2002 at 09:08 PM |
Vincent on t'aime :)