arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'anthrax et le sarin sioniste
by Patrice Claude Wednesday October 23, 2002 at 02:02 AM

Marcus Lingberg, l'espion caché d'israël, va rester en prison.

Mais que fabrique donc Israël dans son institut de recherche ultrasecret de Ness Ziona ? Pourquoi, quinze ans après sa condamnation -- à huis clos -- pour espionnage au profit de l'ex-URSS, le département contre-espionnage du Shin Beth s'oppose-t-il toujours à la libération de Marcus Klingberg, ancien numéro deux de l'institut, au prétexte que ce vieil homme malade, âgé de soixante-dix-neuf ans, pourrait encore faire de graves révélations préjudiciables aux recherches de Ness Ziona?
La commission des sciences de la Knesset a entrepris, mardi 18 février, à Jérusalem, d'essayer, au nom de la sécurité publique, de lever un coin de voile. Est-il vrai qu'à Ness Ziona, comme l'affirmait début 1994 Le Nouvel Observateur, des scientifiques israéliens travaillent en grand secret sur la mise au point d'une quarantaine d'armes chimiques et bactériologiques, en principe interdites par les traités de non-prolifération signés mais jamais ratifiés par l'Etat juif?
Officiellement, les élus ne cherchent pas à violer le secret-défense qui entoure Ness Ziona, mais seulement à déterminer si les activités de l'institut mettent, ou non, la vie des citoyens de la ville en danger et s'il y a lieu d'envisager le déménagement dans une région moins peuplée. Pourtant, Assaf Shariz, le porte-parole de la commission, a assuré que cette simple perspective a déclenché l'alerte des services de sécurité nationaux, qui ont tout tenté pour empêcher ce travail parlementaire.
Acharnement
Le même jour et pour la énième fois depuis que la condamnation à vingt années de prison de Marcus Klingberg fur révélée au public, au début de 1994 (Le Monde du 11 janvier 1994), la commission de remise des peines a rejeté la demande de libération anticipée du vieux chercheur malade. Tous les espions de l'ancien monde communiste arrêtés en Israël ces dernières décennies ont été libérés ou échangés au fil du temps. Autant qu'on sache, seul Marcus Klingberg, partiellement paralysé par de graves attaques cérébrales, apparaît victime d'une sorte d'acharnement qui s'explique d'autant moins qu'il y a deux mois à peine l'ancien conseiller juridique du gouvernement, Mickael Ben Tair, avait recommandé" l'élargissement du vieil espion.
Dans un premier temps, le Shin Beth avait contre-attaqué en chiffrant à au moins 300.000 francs par an les frais de garde à l'extérieur qui en résulterait pour le Trésor public. Puis le service de contre-espionnage a avancé un nouvel et imparable argument: le vieux scientifique pourrait encore lâcher un secret "de manière involontaire" et mettre en péril la sécurité d'Israël...