arch/ive/ief (2000 - 2005)

Témoignage d'une française qui vit à Ramallah
by Nathalie Friday October 18, 2002 at 05:24 PM

Désolée de ne pas avoir écrit plus tôt....

La vie ici pour moi suit son cours : après une période de couvre-feu relativement longue, nous avons enfin travaillé une semaine entière...une Française qui vit à Ramallah C'était la première semaine complète depuis la rentrée scolaire (qui a eu lieu le 2 septembre...). Quand je pense qu'en France, vous en êtes bientôt aux vacances de la Toussaint. Moi, samedi dernier, j'ai eu cours, pour la première fois, avec les troisièmes... Je connais enfin tous mes élèves ! ! !
Je n'avais pas très envie d'écrire ces derniers temps. Toujours la même chose, les checks et les engueulades avec les soldats, les nerfs à vif, le bruit des chenilles sur le goudron, les hélico, le couvre-feu, les balles qui nous passent à 5 mètres.... Bref, pas de quoi fouetter un chat. Vos journaux vous l'ont dit, ou plutôt leur silence vous le crie : "tout est calme" ici.

Quelques morts palestiniens chaque jour et voilà. A Ramallah, nous avons beaucoup de chance. La situation est bien meilleure qu'ailleurs en Cisjordanie, bien meilleure notamment qu'à Naplouse, Jénine ou Tulkarem. Depuis le 19 juin dernier, Naplouse est sous couvre-feu. Depuis, les habitants ont, tous les 10 jours environ, une "pause" de quelques heures pour se ravitailler. Ces gens sont enfermés chez eux depuis le 19 juin. Mes amis habitent là-bas. Rasha, brillante étudiante en pharmacie et francophone non moins brillante. Rasha ne sort plus de chez elle depuis le 19 juin. Au téléphone, elle tentait de m'expliquer ce que ca fait quand on sort enfin un peu : on doit réapprendre à vivre ensemble, à voir les voisins, à leur dire bonjour, à faire les courses. C'est un peu comme quand on sort de l'hôpital, un peu K.O., et sans repères... Elle devait finir sa fac cette année et peut être continuer l'an prochain à Paris. La fac a réouvert quelques jours la semaine dernière. Malgré les menaces israéliennes. En effet, Israël a promis de bombarder la fac si les cours reprenaient.... Et puis, il y a le camp de Balata, le plus grand camp de réfugiés de Cisjordanie.

Ceux qui me connaissent depuis un moment savent sans doute que j'ai là-bas une seconde famille : C'est Saed, mon meilleur ami ici, sa femme, ses parents, ses frères et soeurs. Saed a mon âge, est ingénieur, parle ukrainien, a épousé une Ukrainienne, Natacha.
Mes meilleurs amis. Ils habitent à 45 km. Je ne les ai pas vus depuis 10 mois. Trop dangereux d'aller là-bas.
Alors, on se téléphone. On se raconte nos couvre-feu respectifs et nos expériences avec la soldatesque.
Ce soir, Saed m'a téléphoné. La voix cassée.
- "bonsoir, ca va ?
- oui, et toi ?
- bof...
- quoi ?
- Ils sont venus chez nous.
- Quoi ? ? ! ! Quand ? ! Comment ? !
- La nuit de mardi à mercredi. Les forces spéciales. Dans la nuit. Ils nous ont pris, moi et tous mes frères !
- Mohammad aussi ? [Mohammad a 14 ans]
- Oui, lui aussi. Ils n'ont laissé que mon père à la maison [70 ans passés]
- Mais comment, pourquoi ? ?
- Ils sont venus. Trois tanks autour de la maison. [La maison est toute petite]. Et puis les soldats. Ils criaient et ils tiraient. Oh, c'était horrible ! ! ! Ils ne faisaient que ça, crier et tirer ! Ils avaient des armes partout. Tu sais, c'est les forces spéciales. Ils étaient camouflés. Leurs visages étaient peints. c'était un cauchemar ! !
- Mais ils sont venus à quelle heure ?
- A trois heures du matin.
- En pleine nuit ? ?
- Oui. On dormait tous. On ne les a pas entendus approcher. Et tout d'un coup ca a hurlé de partout. Ils ont tiré trois balles dans la porte. Ma mère s'est précipitée pour ouvrir..."
Sa mère... une vieille femme toujours belle. Elle se prénomme Shoms, ce qui en arabe signifie "soleil". Il lui va si bien ce nom...
Quand je pense à elle, je la vois sourire, je vois ses yeux vert clair qui pétillent. Je la vois assise par terre en tailleur, berçant un de ses petits-enfants, ou m'apprenant à rouler correctement des feuilles de vigne. La dernière fois que je l'ai vue, elle avait des problèmes avec son genou droit. Je l'imagine, boitant vers la porte pour ouvrir aux forces spéciales de Tsahal....
- "Ma mère s'est précipitée pour ouvrir. On s'est tous levés. J'ai attrapé Ahmad [son fils de 2 ans] et j'ai hurlé à Natacha de prendre Nour [sa fille de 6 mois, que je ne connais toujours pas].Ils nous ont tous fait sortir. On était tous en pyjama, pieds nus. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre. Tous dehors, dans la nuit et les lumières aveuglantes des tanks. Un soldat m'a hurlé de lâcher Ahmad, que j'avais dans mes bras. Ahmad s'accrochait à moi, il hurlait presque aussi fort que le soldat. Mes frères et mon père étaient là. Ma mère et les femmes et les enfants de mes frères aussi. Tout le monde ! On était tous dehors ! ! Même Nour ! En pleine nuit !"
Je les connais tous... Mohammad, 14 ans, et son désir d'apprendre le Français ; Raed au chômage depuis bien longtemps et dont le deuxième fils est à peine plus âgé que Nour ; Khaled, l'aîné, qui a fait de nombreux séjours en prison pendant la première Intifada ; Hayed, qui travaillait en Israël avant l'Intifada et qui est au chômage depuis 2 ans, ce qui a contrarié ses projets de mariage ; Samer, qui lui s'est marié, il y a à peine un an. C'est le plus drôle de la famille. avec lui, on passe des heures à se raconter des blagues ; il passe des heures à jouer avec ses neveux ( Ahmad est presqu'autant attaché à lui qu'à son père ) ; Saher est rentré cet été : il était en Ukraine depuis plusieurs années pour ses études qu'il a brillamment réussies.
Saher justement....
- "Les soldats ont demandé à Saher de prendre tous les téléphones portables de la maison... Après ils les ont confisqués
- Ils les ont rendus ?
- Non ! On ne les a plus ! On a eu 10 minutes pour tout ça, sortir, ramasser les téléphones et tout. Dix minutes après, ils nous ont bandés les yeux, ligotés les mains et nous ont emmenés au poste militaire de Hiwara ( une dizaine de km de Naplouse ).Ils nous ont interrogés et à l'aube, on est repartis... sans Samer.
- Quoi ? ? ? ? ! ! ! ! ! ! ! ! Il est où, Samer ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
- Toujours avec eux. On ne sait pas ce qu'ils lui font. On n'a pas de nouvelles de lui. Aujourd'hui mon père a essayé de voir si on pouvait en savoir plus, mais rien à faire... On est revenu à pied, à l'aube, en pyjama, pied nus, de Hiwara à Naplouse, les mains ligotées ! Et on ne sait pas ce qui se passe avec Samer. Maman ne dort plus, Papa non plus. On ne sait plus quoi faire.
- Mais pourquoi Samer ? Qu'est-ce qui se passe avec lui ?
- Rien ! Le pauvre, il a été blessé par une fusée éclairante juste avant. Une fusée a atterri dans sa chambre, alors qu'il était au lit. Il a reçu des éclats, sa femme aussi. On les a emmenés à l'hôpital. Ils sont blessés tous les 2, mais rien de grave. Sur le coup, on ne s'est pas beaucoup inquiétés. C'est maintenant qu'on a peur....Ils vont peut-être l'accuser d'avoir un atelier de bombes artisanales dans sa maison ....( ce qui est quand même assez drôle : le couple n'a pas assez d'argent pour acheter des meubles ; la maison est absolument vide, à l'exception du lit, dans lequel ils étaient quand ils ont été blessés ).
Saed reprend :
- "Je n'ai jamais eu si peur de toute ma vie. Et je ne souhaite à personne de connaître une telle journée ! J'ai cru qu'on allait tous mourir. Et je ne sais même pas ce qui se passe avec mon petit frère !"
Un sanglot.

C'est chez eux que j'ai appris l'Arabe, chez eux que j'ai appris à vivre à la palestinienne. Sans me connaître, ils m'ont ouvert leur porte. La maman me sourit, le papa me parle de ses deux orangeraies, là-bas, si loin, à Jaffa. Mohammad n'aime pas l'école parce que, dans son école, il n'y a pas de français. Samer m'accompagne jusqu'à la station de taxi. Raed me parle de la première Intifada. La fille aînée de Khaled veut que je la coiffe.
Natacha me parle dans un mélange de russe, d'arabe et d'anglais. Saher fume un narguilé sous le jasmin.

Je ne peux pas les imaginer, à l'aube, pieds nus, mains ligotées, sur la route. Comme de vulgaires malfrats.
Je ne peux pas imaginer les parents morts d'angoisse pour leurs 7 fils pendant cette nuit maudite.
Non, je ne peux pas.

Où est Samer ? ? ? ?
Que lui ont-ils fait ? ? ? ?

Oui, Saed, je vais leur dire ce qu'ils vous ont fait...

Complément d'informations
by R.B. Friday October 18, 2002 at 06:19 PM

http://palestine33.chez.tiscali.fr


Condensé du rapport hebdomadaire du 10 au 16 octobre 2002
Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza


Bombardements et incursions en terre palestinienne
<sum> Jeudi 10 – 01h00- Bloc J du camp de réfugiés de Rafah. L'occupant y pénètre à 200m appuyé par des chars eux-mêmes protégés par des hélicoptères de combat. Le secteur est copieusement arrosé de projectiles divers : balles, obus, roquettes. Le couvre feu est imposé sur tout le bloc J. Plusieurs maisons sélectionnées sont cernées. 2 sont détruites après en avoir expulsé les habitants. Dans le même temps des bulldozers blindés démolissent 4 autres maisons et immeubles, les réseaux électrique, téléphonique et d'adduction d'eau. 4 personnes sont blessées à l'intérieur de leur maison à 2 étages par un obus de gros calibre avant que les bulldozers n'entrent en action. Par ailleurs un immeuble de 4 étages abritant 3 familles soit 15 personnes a également été détruit.
A 07h00 l'occupant se retirait tuant au passage THA'ER AL HOUT, 12 ans, qui se rendait à l'école.
08h00 : le retrait est effectif. Les habitants sortent alors de chez eux pour constater les dégâts. Puis ils se regroupent près de la mosquée Al Tawhid située à 70m de la frontière égyptienne. L'occupant ouvre le feu : EIHAB MOGHAYAR, 18 ans est tué sur le coup.
Au total : 6 maisons détruites mettrant à la rue 43 personnes. Aucune de ces maison n'est récupérable.
2 morts et 4 blessés.
<sum> Dans l'intention manifeste d'affaiblir l'économie palestinienne, alors que le ramassage des olives a commencé, l'occupant poursuit le défonçage systématique des oliveraies entrepris depuis le 7 octobre. 18 hectares d'oliviers ont été saccagés en 6 jours à l'est du camp de Jabalyia. Les enquêteurs de terrain du PCHR sont en mesure de donner toute les précisions concernant cette destruction de masse qui concerne 36 agriculteurs dont la récolte imminente représentait une source immédiate de revenu après une année de travail.
<sum> 16h30- L'occupant ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis depuis la colonie de Neve Dekalim. AB DUL HUNEI'DEQ, 15 ans, est blessé.
<sum> Vendredi –03h00- L'hôpital Shiffa de Gaza annonce le décès de TARIQ QUDIEH, 22 ans, suite à la balle prise dans la tête la semaine dernière à Khuza'a village dont il est natif. Il est à ajouter aux 15 morts rassemblés sur la place, tués par les roquettes d'un hélicoptère
<sum> 14H00- l'hôpital Nasser de Rafah annonce le décès de FATHIA SOUFI, 43 ans, blessée le 30 septembre alors qu'elle préparait le petit déjeuner de la famille.
<sum> Samedi – 09H00- L'occupant est en position avec un char à la frontière israélienne à hauteur de Khan Younis. Il ouvre le feu sur des ouvriers et des agriculteurs du village de Abassan (entre Khan Younis et la frontière), en train de poser une conduite d'eau pour l'irrigation de leurs terres. ARAFAT QUDEIH, 21 ans, prend une balle dans la tête. Il meurt dans une voiture particulière sur son chemin à l'hôpital
<sum> 21H00- L'occupant pénètre à 500mà l'intérieur de la zone de Boba'a à l'ouest de la colonie de Kfar Darom. Oliviers et légumes de saison sont défoncés sur près d'un hectare
<sum> Dimanche –01H00- Nouveau crime de guerre : l'occupant pénètre à 200m à l'intérieur de Zo'Rob au S.O. de Rafah. Il boucle tout le secteur et impose le couvre feu. Les habitants sont sommés de rester dans leurs maisons. Quelques uns dont les maisons sont reliées par des tunnels ont pu s'échapper. Les autres sont restés prisonniers chez eux. L'occupant a alors fait incursion dans les maisons et établi dezs postes militaires sur les terrasses de certaines d'entre elles. De là il tire à vue sur tout ce qui bouge ?. MOHAMMED AL GOUTHI, 26 ans, prend une balle de gros calibre dans l'abdomen. Il est tué sur le coup. 4 autres civils sont blessés.
Il est 04h20, l'occupant force la porte de 2 maisons. TAWFIQ BUREIKA, 2 ans _ est tué par des gravas qui tombent sur sa couche et 19 civils pour la plupart des femmes (dont 2 enceintes) et des enfants sont plus ou moins sérieusement blessés.
En se retirant l'occupant démolit encore 4 maisons, rase un hectare de cultures et emmène avec lui 10 Palestiniens dont 5 frères au motif « d'aider des terroristes » et de s'opposer à l'occupant avec des armes.
Au total : 6 maisons totalement détruites laissent à la rue 48 personnes, 1 hectare de cultures comprenant 6 serres en pleine production, rasé ; 4 blessés par balles : RAMSI, 24 ans, RAFA'AT, 23 ans, « AABDEL, 37 ans et ‘AMMAR, 22 ans, tous les 4 de la « famille » ZO'ROB SONT DANS UN 2TAT PLUS OU MOINS S2RIEUX. Les 10 arrêtés comptent 5 membres de la famille BUREIKA âgés de 18 à 45 ans et 5 membres de la famille ZO'ROB , âgés de 18 à 50 ans.
<sum> 13H00- L'occupant pénètre à 400m à l'intérieur de Abassan. Un bulldozer commence par défoncer trois poulaillers désaffectés s'étendant sur près d'un hectare, les bureaux et les salles de conditionnement. Le réseau de collectage des eaux de pluie et les citernes d'eau ont été détruits.
<sum> 15H00- Depuis la colonie de Neve Dekalim, l'occupant tire sur le camp de réfugiés de Khan Younis et sur la localité de Al Nimsawi. SALEH AL MUBASHER, 19 ans, est blessé d'une balle qui lui arrache l'oreille gauche. L'école primaire de l'UNRWA et l'hôpital Nasser sont à nouveau touchés par des projectiles
<sum> Lundi –18H30- Depuis la frontière israélienne à la hauteur de Beit Hanoun, l'occupant tire sur des maisons les plus proches de la frontière MANWA AL TARABIN, 50 ans, est blessée par des fléchettes dégagées par l'explosion d'u n projectile après qu'il ait percé le mur de la maison.
<sum> 21H00- Du haut de son mirador mobile, situé à l'est de Abassan, l'occupant tire sur SULEIMAN QASSEM, 17 ans qui prend une balle de gros calibre dans le bas des reins alors qu'il est chez lui dans le village de Bani Suheila à 1.500m de la frontière. Plusieurs maisons sont endommagées.
<sum> Mardi – 01H00- Les blindés pénètrent à 400m à l'intérieur de Al Birka au sud de Deir Al Balah. Un _ hectare d'oliviers et de légumes de saison est défoncé.
<sum> Mercredi –16H00- au sud de Rafah à la frontière égyptienne, l'occupant ouvre le feu : 15 civils sont blessés dans leurs maisons ou dans la rue. AHMED « ASFOUR, 53 ans, faisait quelques courses pour le mariage de sa fille qui devait avoir lieu prochainement. Il prend une balle de gros calibre dans la tête. Transporté à l'hôpital, il y meurt à 21H30 Les 14 autres blessés sont âgés de 7 à 34 ans : AHMED SHA'AR, 12 ans d'une balle dans la poitrine alors qu'il était à l'école, autres d'une balle dans le dos, 2 à la face, les autres aux membres inférieurs.

Permanence de siège total
<sum> Mercredi- Depuis lundi l'occupant tient hermétiquement fermés les barrages routiers de Abou Houli et de Al Matahen au nord de Khan Younis. Des files de voitures y sont amoncelées. Elles sont fouillées. Certains de leurs occupants sont arrêtés, d'autres maltraités, battus, interrogés ; des cartes d'identité sont déchirées.
<sum> Du 7 au 15 octobre le couvre feu sur Al Mawasi (village côtier derrière Khan Younis) est total. Plus de 1000 enfants ne sont pas scolarisés depuis trois jours, les étudiants en université sont bloqués. Les femmes et les enfants qui n'étaient pas rentrés au village avant le 7 sont toujours privées de leur domicile.

A nouveau le P.C.H.R en appelle

<sum> A la communauté internationale pour qu'Elle assure dans l'immédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés.
<sum> Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon l'obligation qui leur est faite dans l'article 1 d'assurer le respect de la convention
<sum> A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d'avoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens.
<sum> Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu'il intensifie ses activités et élargisse son champ d'observation sur les territoires occupés.
<sum> A l'Union Européenne pour qu'Elle procède à l'application de l'article 2 de l'accord d'association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait qu'Il respecte les droits de l'homme.
<sum> A la communauté internationale pour qu'Elle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par israël