Beyrouth-la police matraque violemment les étudiants by Johns Wednesday October 16, 2002 at 10:38 PM |
16 octobre 2002 À la veille du Sommet de la Francophonie à Beyrouth, où Jacques Chirac est attendu : la police matraque violemment les étudiants
Le Sommet de la francophonie s'ouvre dans un Beyrouth assiégé par les forces de l'ordre où les Libanais restent captifs chez eux. On ne connaît pas encore le bilan des blessés parmi les étudiants qui sont sortis pour protester contre l'occupation syrienne et la dictature qui règne au Liban. 54 pays sont représentés à ce sommet, pendant que le Hezbollah a donné le coup d'envoi au détournement des eaux du Wazzani. Au Sommet, Jacques Chirac et quelques autres s'apprêtent à louer les droits de l'homme et la défense des libertés.
Il aura donc fallu une poignée de gosses pour ouvrir la boîte de Pandore. Quelques dizaines de « sales mômes », pourtant dûment briefés avant leur rencontre, dimanche 13 octobre, à la Maison des Nations unies, à Beyrouth, avec le secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, Boutros Ghali - entouré de représentants du gouvernement libanais et de plusieurs personnalités locales et internationales, dont un représentant du ministre français des Affaires étrangères. On leur avait pourtant bien expliqué les règles du jeu : il leur suffisait de poser quelques questions concernant « la semaine francophone » qui se tient à Beyrouth. Celle-ci devait s'ouvrir le lendemain, lundi 14 octobre, par une réunion du Conseil permanent de la francophonie, suivie de la XVIIe session de la Conférence ministérielle de la Francophonie. Elle devrait culminer, du 18 au 20 octobre, avec la IXe conférence des « chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage » - soit 56 pays, dont 54 sont représentés, majoritairement par leurs chefs d'État.
Les collégiens et lycéens réunis le 13 octobre ont sagement écouté les discours d'usage. Leurs réponses était moins attendue : le Liban, ont-il tour à tour expliqué aux officiels présents, est un pays « privé d'autonomie ». Un pays où les « francophones (sous-entendu les chrétiens qui manient plus volontiers cette langue que les musulmans) n'ont plus de place, ni de droits ». Un pays qu'ils souhaitent « quitter pour vivre librement ». À un officiel libanais qui a interrompu un adolescent pour lui demander (en arabe) : « Ce pays t'appartient, ou non ? », le garçon a poliment répondu (en français) : « Non, monsieur ».
Depuis dimanche, tout Beyrouth commente cette fameuse « rencontre avec les jeunes ». D'autant qu'au même moment, à la cathédrale Saint-Georges, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau de la Maison des Nations unies, les forces de l'ordre interpellaient d'autres jeunes, venus ceux-là commémorer les morts du 13 octobre 1990, jour de la reddition du général Michel Aoun, alors Premier ministre, et de l'entrée des troupes syriennes dans les régions chrétiennes qui leur résistaient jusque-là.
Aucun chiffre, pour l'heure, n'a été fourni sur le nombre d'étudiants blessés, mais il semble que le bilan sera lourd
Est-ce l'absence de réaction des officiels présents au Liban pour fêter la francophonie qui a réveillé les étudiants de l'Université Saint-Joseph ? Le fait est que mercredi 16 octobre, à l'heure où nous écrivons, ils organisaient à leur tour un sit-in dans les locaux de la faculté pour manifester leur « soutien aux droits de l'homme ». Mal leur en a pris : les gendarmes d'abord, les soldats de l'Armée ensuite, sont intervenus pour les disperser à coups de crosses de mitraillettes. La violence des forces de l'ordre a augmenté d'un cran quand les huit cents étudiants ont commencé à scander des slogans hostiles à la Syrie. Tard dans l'après-midi de ce mercredi, tout le quartier chrétien d'Achrafieh est resté encerclé par les forces de police qui ont établi des barrages routiers, contrôlent aussi bien les automobilistes que les piétons, et procèdent à des interpellations. Aucun chiffre, pour l'heure, n'a été fourni sur le nombre d'étudiants blessés, mais il semble que le bilan sera lourd.
Un mouvement de masse serait-il sur le point d'être impulsé au Liban ? Rien n'est moins sûr. En effet, les Beyrouthins, qui sont aux premières loges, sont de ce fait informés des manifestations et contre-manifestations dont la capitale est le théâtre. Et encore, pas tous. Sous prétexte de protéger les délégations officielles, les autorités libanaises ont établi des barrages filtrant dans toute la capitale, et les écoles fermeront leurs portes à partir de jeudi. Quant aux médias - depuis la fermeture de la MTV, la chaîne télévisée de l'opposition - ils se contenteront, pour la plupart, de saluer l'excellent déroulement de la semaine de la francophonie, placée sous le thème du dialogue des cultures, et bien sûr de cette valeur tellement francophone des droits de l'homme… Notons que le procès de la MTV reprendra le 21 octobre, au lendemain de la fin du sommet de la francophonie. Nous aurons l'occasion d'y revenir…
L'honneur du Liban officiel, lui, est sauf : tandis que l'armée s'engouffrait dans le campus de l'université, les ministres francophones, protégés par un important dispositif de sécurité, parvenaient à un compromis sur l'ultime point encore en discussion pour préparer le Sommet qui s'ouvrira vendredi : la question des droits de l'homme. Les débats sur ce sujet duraient depuis la veille. Mais tout le monde est tombé d'accord sur un point : les pays francophones doivent réaffirmer avec force les notions de défense des droits de l'homme et de la démocratie. On croit rêver…
Signalons qu'une déclaration finale, dite « Déclaration de Beyrouth », sera solennellement approuvée, en clôture du sommet, par les dirigeants des pays membres. Elle portera, outre sur la question des droits de l'homme, sur la situation au Proche-Orient et sur la crise en Côte d'Ivoire. Jacques Chirac sera personnellement présent à Beyrouth où il doit arriver jeudi 17 octobre, veille de l'ouverture officielle du sommet, pour une première rencontre avec son vieil ami, le Premier ministre libanais, Rafic Hariri. Il quittera le Liban dimanche pour se rendre à Damas où il rencontrera le président Bachar Assad, puis à Amman où il est attendu par le roi de Jordanie.
Mercredi matin, dans une longue interview accordée à l'AFP, Rafic Hariri, fier de son pays « où règnent les droits de l'Homme, la démocratie et la liberté d'expression » (sic), s'est longuement étendu sur le rôle joué par la France de Jacques Chirac, et par la communauté européenne en général, pour éviter une confrontation entre le Liban et Israël au sujet du captage des eaux du Wazzani. Dans l'après-midi de ce mercredi, le Liban a inauguré la station de pompage qui lui permettra d'alimenter une vingtaine de villages en eau potable. Jusqu'au dernier moment, le Liban a craint une « réaction » israélienne, à savoir un bombardement de la dite station, d'autant qu'Ariel Sharon avait prévenu que sa mise en fonction serait un cas de casus belli. Le Hezbollah, lui, avait déjà fourbi ses armes, son secrétaire général, cheikh Hassan Nasrallah, ayant même confirmé que ses combattants étaient prêts à réagir, en quelques minutes, à toute « agression de l'ennemi sioniste ». Un « ennemi » qui s'est somme toute montré fort raisonnable : « Israël se réserve le droit de défendre ses ressources en eau », s'est contenté de rappeler le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Pérès, à la tribune de la Knesset, au moment où le chef du Parlement libanais, Nabih Berri, donnait le coup d'envoi de la station, en présence du chef de l'État, le général Emile Lahoud, mais aussi de délégués de l'ONU, de l'Union européenne, de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Les Etats-Unis, eux, ont choisi de boycotter la cérémonie, pour marquer leur désapprobation envers « l'action unilatérale du Liban (qui) risque de porter tort aux efforts en vue de parvenir à un accord ».
« L'action du Liban » ? Il semble qu'un seul homme ait enfin relevé l'incongruité de cette expression. Il s'agit de Shimon Pérès qui, toujours à la Knesset, disait enfin tout haut ce que les Libanais pensent tout bas : « Je ne crois pas que la mise en place de cette station de pompage soit la volonté du Liban. Je soupçonne que c'est plutôt celle du Hezbollah, une organisation de haine, de meurtre, de destruction sous des habits oecuméniques, qui ne recule devant aucun moyen pour ses provocations ». Le peuple libanais aurait certainement apprécié qu'il évoque aussi une autre volonté, supérieure à celle du Hezbollah, celle de la Syrie, décidément l'unique maître du jeu au pays des Cèdres…
Mensonges by Nadia S. Thursday October 17, 2002 at 03:35 AM |
nasim716@yahoo.com |
Propagande falangiste-Zioniste......
ne mérite pas une réponse.....
à Nadia by baby Thursday October 17, 2002 at 01:12 PM |
Si tu veux ignorer le fait qu'on a pas le droit à l'expression au liban et que ce pays est occupé par la Syrie c'est que t'es qu'une ipocryte