A propos des armes irakiennes by ST Wednesday October 16, 2002 at 07:33 PM |
A propos des armes irakiennes
Poussés dans leurs retranchements, les partisans, ô combien nombreux, de la guerre américaine contre l'Irak, placés devant le fait qu'il n'existe aucune information crédible quand à l'existence d'un programme d'armement massif de l'Irak, en reviennent toujours, comme cette imbécile de Padaran sur France Inter, le 10 septembre, à pleurnicher: si, il y a une preuve, les gaz contre les Kurdes. Sadam a gazé ses propres concitoyens, kurdes. C'est le principal point d'appui de la volonté de guerre occidentale, c'est le verrou idéologique qui justifie la destruction de l'Irak, contrée faisant partie de l'Empire du Mal, puisqu'en 1988 on y a gazé les Kurdes. Gazé les Kurdes !!!
Le plus extraordinaire de cette acrobatie idéologique, c'est que les autorités américaines, à l'époque, n'avaient pas du tout cru que Saddam eût gazé les Kurdes à Halabja. Et ce n'était pas seulement parce que les Etats-Unis, à l'époque, soutenaient en douce Saddam et lui fournissaient des éléments de fabrication des armes chimiques qu'il utilisait contre les troupes iraniennes lors d'une guerre bien oubliée.
Il y a quelques années, nous avions fouillé cette affaire de Halabja. Il n'est peut-être pas inutile d'y revenir:
Dans l'exode où se sont lancés deux millions de Kurdes, la crainte d'un nouveau Halabja, d'un gazage massif venu du ciel, a joué un rôle déterminant. De très nombreux réfugiés en ont témoigné. Il n'est par conséquent pas inutile de rappeler que dans une étude, déclassifiée et rendue publique au cours de l'été 1990, intitulée "Iraqi Power and US Security in the Middle East" et rédigée avant l'invasion du Koweit, trois analystes de l'Ecole de guerre américaine (US Army War College) ont examiné de très près le comportement de l'armée irakienne au cours du conflit avec l'Iran et ont écrit: "Les affirmations selon lesquelles (les Irakiens) ont gagné en utilisant simplement de grandes quantités d'armes chimiques ne sont appuyées sur rien". En ce qui concerne, pour la même période, l'utilisation des gaz contre les Kurdes, les auteurs concluent: "Ayant pris en considération tous les éléments de preuve qui sont à notre disposition, nous jugeons impossible de confirmer les propos du Département d'Etat prétendant que les gaz avaient été utilisés dans ce cas-là". Et ils ajoutent: "Pour commencer, on n'a jamais montré aucune victime". Tout cela se trouve rapporté dans l'International Herald Tribune du 19 décembre 1990.
En effet, tout le monde a vu, à la télévision, quelques images, données comme ayant été tournées à Halabja, montrant quelques corps étendus dans une rue, en particulier celui d'un vieil homme, tenant un enfant dans ses bras. Mais 5.000 corps, on ne les a pas vus. Serait-ce un nouveau Timisoara ? Il fallait enquêter sur place.
Or justement un soi-disant grand reporter a enquêté récemment à Halabja. Marc Kravetz rend compte de son séjour dans Libération daté du 8 avril 1991. Certains réfugiés revenaient à Halabja et Kravetz les a interrogés sur les événements du 16 mars 1988. Dans le récit des circonstances, Kravetz ne cesse d'accumuler les contradictions: il dit que le bombardement a eu lieu "sans même le prétexte d'une présence ou d'un enjeu militaire", plus loin, qu'à la mi-mars "les peshmergas (alliés à l'armée iranienne, présente dans la région) étaient donc installés à Halabja", qu'aux premiers jours de mars "des combats féroces se déroulaient dans les environs", ensuite que, "s'attendant au pire (une offensive irakienne), les peshmergas de Halabja se retirèrent après avoir averti les 11 à 15.000 habitants de la ville qu'il valait mieux partir", et, enfin, que "Téhéran, contrôlait encore le secteur", puisque les Iraniens ont organisé après le bombardement, "une visite guidée pour la presse mondiale". Il semble ressortir de ce tissu de confusions que les combattants kurdes, agissant en avant-garde de l'armée iranienne, étaient en train de reculer sous la pression irakienne et que l'attaque aérienne de Halabja avait pour but de faire s'effondrer plus vite la résistance irano-kurde. Dès lors, dire qu'il n'y avait pas "d'enjeu militaire" relève de l'absurde, ou d'une propension cachée à vouloir faire passer un acte de guerre,certes déplorable puisqu'il a fait des morts civils, pour une agression sans motif contre des civils innocents, de nature génocidaire.
Kravetz rapporte les propos d'un témoin, le seul qu'il fasse parler. Celui-ci, un certain Kamal, raconte que 25 avions sont arrivés un peu avant le coucher du soleil. Ils volaient lentement et bas. "Quand ils sont arrivés sur Halabja, il y a eu des explosions et aussitôt une grande fumée s'est répandue." Bombardement classique donc, car les gaz sont incolores et ne font pas de grande fumée. Ce qui rend les gaz terrifiants, c'est justement qu'on ne les voit pas. "J'ai couru vers la maison, tous les gens du village s'enfuyaient déjà. J'ai retrouvé ma mère et mes soeurs, nous sommes partis ensemble". Donc pas de gaz, puisqu'il peut revenir chez lui et repartir du village sans dommage. "Nous étions à peu près sur ce chemin, en bas du cimetière quand les bombes sont tombées aussi sur le village et puis j'ai vu une fumée grise et jaune qui descendait de la colline. Je courais, je croyais que les autres me suivaient. Il y a eu une forte explosion tout près, je suis tombé. Quand je me suis relevé, j'ai aperçu mes deux soeurs à une cinquantaine de mètres derrière moi. Elles étaient couchées sur le dos avec de petites gouttes de sang sorties de leur nez". Si Kamal a pu voir ce détail, il devait être à beaucoup moins de cinquante mètres. Si la bombe ou l'obus qui a tué ses soeurs avait libéré des gaz, il n'aurait pas survécu, étant dans un rayon aussi court. "Alors j'ai vu ma mère. Je ne l'aurais pas reconnue, je vous le jure, si elle n'avait pas été à côté de ma petite soeur. Elle n'avait plus de visage et tout son corps était comme du bois carbonisé. Je crois que c'était du napalm". Fin du témoignage.
A aucun moment, Kamal ne parle de gaz. Ce qu'il décrit ne correspond en rien à un gazage, mais bien plutôt à un bombardement classique. Le napalm, quant à lui, dégage une énorme fumée noire.
On ne conclura pas sur un témoignage unique. On notera quand même la "visite guidée pour la presse mondiale" qui a suivi, due à la diligence des Iraniens, très intéressés, évidemment, à noircir l'image de leur adversaire, et accessoirement, l'incompétence et la fainéantise de Kravetz. Pour nous, nous en retirons le sentiment qu'on ne sait pas ce qui s'est passé exactement à Halabja le 16 mars 1988, qu'il s'agissait à l'évidence d'une opération de guerre, et que l'utilisation faite de ce sinistre événement (il y a eu des morts, mais combien ?), tant par les propagandes iranienne, occidentale, israélienne et kurde, que par Amnesty International est absolument dépourvue de sérieux. Nous n'excluons rien, mais dans l'état actuel du savoir réel que l'on peut en avoir, on peut dire que le mythe d'Halabja ("Cinq mille civils gazés") dépasse de loin en importance ce qui s'est vraiment passé dans cette bourgade.
Quelques années plus tard, au cours d'un entretien sur France Culture avec Armand Gatti, le malheureux Kravetz est revenu sur Halabja, pour raconter, cette fois-ci, l'histoire du juif de Halabja. Une histoire forcément exemplaire. Il était une fois un juif, qui vivait dans une bourgade kurde, loin de tout, à Halabja. Il servait un peu d'écrivain public à ses voisins. Et un jour il est mort. Gazé. Comme de bien entendu.
Apocryphe baratin, à l'évidence, puisque ne figurant pas dans le reportage d'époque. Histoire inventée sans doute pour faire pièce à Armand Gatti, prodigieux conteur. Comment naissent les légendes? par un désir de compétition entre deux hâbleurs. Et par la naïveté des auditeurs qui répètent ces billevesées à tout venant... Giono, orfèvre en la matière, nous a expliqué le mécanisme avec le cas de l'Odyssée.. (Serge Thion, Le monde comme magique chambre à gaz, 2, Guerre chimique ou guerre chimérique ? Le Temps irréparable, 16 juillet 1998.)
L'horrible Blair qui a tout d'un clone raté de Margaret Thatcher, que les savants auraient mis au rebut, vient de publier un document qui tend à justifier, dans l'urgence, une intervention militaire en Iraq. Déjà, quand il avait fait le commis de Bush en publiant un acte d'accusation contre l'organisation-qui-n'existe pas, Al Qaida, il avait prévenu que ce document n'avait pas exactement les qualités qui seraient nécessaires s'il fallait le produire en justice. Autrement dit, il était dépourvu d'un élément spécial, que ces cochons de juges réclament parfois, des preuves. Le texte sur les arsenaux irakiens est encore mille fois plus débile. On a du mal à croire que les services secrets de sa Majesté, dirigés par les successeurs de James Bond et de Smiley, soient tombés si bas. Le raisonnement et le contenu sont exactement ceux-ci:
Si les services de Saddam Hussein ont réussi à se procurer un tonnage suffisant de branches de noyer (ce que nous ne savons pas mais qui est toujours possible), s'ils se sont procuré sur un autre marché des rubans de caoutchouc pour fermer les bocaux, d'usage dual, alors il est presque certain que les Irakiens peuvent monter rapidement un usine de lance-pierres (dont nous ne savons rien mais comme c'est une hypothèse, elle est possible et même probable). On a photographié par satellites plusieurs sites de cassement de cailloux. On peut même prouver que des camions transportent ces cailloux à proximité d'installations militaires. Sans intervention majeure et urgente des Anglo-Américains, cette production massive de lance-pierres risque de déstabiliser la région et de menacer la paix dans le monde.
Pas un mot sur l'Etat voyou juif qui accumule les armes nucléaires et thermonucléaires, et qui vient d'en menacer explicitement l'Iraq. Si les Anglo-Saxons se bornaient à la stupidité, on pourrait en rire. Mais ils s'apprêtent à commettre une énorme injustice, et tous les habitants du Moyen Orient le voient et le savent. L'injustice se paiera, plus tard. L'avenir politique de Bushoblair paraît extrêmement limité. Ils ont quelques mois pour faire leur crime et ils passeront aussitôt à la trappe.
Et pour le soutient US au terrorisme... by R.B. Wednesday October 16, 2002 at 07:49 PM |
Et pour le soutient des Etats-Unis au terrorisme lire le livre de Michel Chossudovsky "Guerre et Mondialisation - A qui profite le 11 septembre ?" (Ed. Serpent à Plumes)
-Chossudovsky est prof. d'économie politique à l'université d'Ottawa. Il a longtemps travaillé comme consultant d'organisations internationales dont le PNUD
Vraiment ahurissant et tout autant cynique et écoeurant
Par ailleurs, c'est l'état israélien qui pour l'instant est un état vouyou. Nuance
Et les canons géants de Saddam. by red kitten Wednesday October 16, 2002 at 08:26 PM |
redkitten@indymedia.be |
Et, les ami/e/s, vous vous rappelez de l'histoire des canons génats de Saddam?
Ces super canons capables d'envoyer une charge nucléaire (hahaha) sur Israël, récit mythique qui avait fait les choux gras des journalistes ô combien sérieux de publications non moins sérieuses, genre VSD et NewLook ... (du X-Files avant l'heure ...)
Il serait bon de ressortir aussi cette guignolerie du placard ...
Négationisme écoeurant... by Anne Wednesday October 16, 2002 at 09:18 PM |
Cet article est une fange négationiste...
Jusqu'à quels mensonges ignobles vont aller les propagandistes fanatiquement anti-américains ?
Saddam Hussein, dictateur et criminel avéré, porté au rang de "héros" ?
Les milliers de victimes kurdes massacrées, hommes, femmes, enfants, vieillards... un mensonge de la "propagande anti-irakienne" ?
On nous invente un "génocide" palestinien... en crachant sur la mémoire de victimes innocentes... qui ont eu le tort de ne pas être palestiniennes. (50 palestiniens tués à Djénine, dont 43 hommes armés lors de combats avec l'armée israélienne... c'est un massacre, 5000 villageois kurdes gazés par l'armée de Saddam Hussein... c'est un mensonge de la propagande anti-irakienne ?)
"Quelques corps étendus dans une rue" ??? Quelle cécité sélective et immonde !
Pour rafraîchir les mémoires :
http://www.infokurd.com/halabja.htm
http://www.kdp.pp.se/chemical.html
http://www.kurdistan.org/Articles/gosden.html
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