arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un ancien diplomate pakistanais a informé la BBC de ce que les Etats-Unis avaient déjà prévu des actions militaires contre Oussama ben Laden et les Talibans avant les attentats du 11 septembre.

Déjà, à la mi-juillet, Niaz Naïk, ancien secrétaire pakistanais aux Affaires étrangères, aurait été prévenu par de hauts fonctionnaires américains que des actions militaires contre l'Afghanistan étaient prévues pour la mi-octobre.

Les troupes russes étaient en position d'attente.

Monsieur Naïk a déclaré que les fonctionnaires américains lui avaient parlé de ce plan durant un ensemble de contacts internationaux concernant l'Afghanistan et organisés à Berlin sous l'égide des Nations unies. Monsieur Naïk a déclaré à la BBC que, lors de cette réunion, les représentants américains lui avaient dit que si on ne lui livrait pas Ben Laden, l'Amérique n'allait pas tarder à entreprendre des actions en vue de tuer ou de capturer à la fois Ben Laden et le dirigeant taliban, le mollah Omar.

Un objectif plus vaste, selon Monsieur Naïk, devait consister à renverser le régime taliban et à installer à sa place un grouvernement de transition composé d'Afghans modérés — éventuellement sous la direction de l'ancien roi de l'Afghanistan, Zaher Chah.

Monsieur Naïk s'était laissé dire que Washington allait lancer cette opération à partir de bases situées au Tadjikistan, où des conseillers américains étaient déjà en place.

On lui dit également que l'Ouzbékistan allait également participer à l'opération et que 17.000 soldats russes étaient en position d'attente.

On déclara à Monsieur Naïk que si l'action militaire était maintenue, elle aurait lieu avant que les neiges se mettent à tomber sur l'Afghanistan, c'est-à-dire vers la mi-octobre au plus tard.

Il ajouta qu'à la suite des attentats contre le World Trade Center, il avait acquis la certitude que ce plan américain préexistant avait été bâti en tenant compte à l'avance de ces mêmes attentats et qu'il allait donc être appliqué dans les deux ou trois semaines.

Il a ajouté qu'il doutait fortement de voir Washington renoncer à ce plan même si les Talibans lui livraient bin Laden dans l'immédiat.

voir:

" Au cours de ces dernières discussions à Berlin [juillet 2001], selon le représentant pakistanais, Naiz Naik, la petite délégation américaine évoque une «option militaire» contre les talibans s'ils ne consentent pas à changer de position. Principalement au sujet d'Ossam Ben Laden. Tom Simons, le représentant des Etats-Unis, [ancien ambassadeur à Islamabad], dément que des propos aussi clairs aient été tenus à ce sujet. Mystère."

Jean-Charles Brisard et Guilaume Dasquié, Ben Laden. La vérité interdite, Denoël/impacts, 2001, p. 76-78.

Lire aussi :

Pierre Abramovici, L'histoire secrète des négociations en Washington et les talibans, dans Le Monde diplomatique, janvier 2002, p. 10-11