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Communiqué du Collectif de Résistance aux Centres fermés et aux Expulsions
by thitho Tuesday October 15, 2002 at 02:25 PM
thierry3@brutele.be

Les rafles de ce week-end: un avant-goût du futur qui a un arrière-goût de ...berk...

Communiqué du Collec...
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Communiqué de presse -Collectif de Résistance aux Centres Fermés et aux Expulsions.

15 octobre 2002

Dans la nuit de samedi à dimanche, la police locale, aidée notamment du personnel de l'Office des Étrangers, a opéré une
vaste rafle dans des établissements de fréquentation publique (cafés, dancings, cybercafés) à Saint-Gilles.

L'affaire -la rafle!- fut si bien menée que, le lendemain, 19 personnes « en situation irrégulière » devaient être
expulsées, 20 autres le jour suivant et une cinquantaine attendaient de connaître leur sort. Des vols militaires étaient
notamment mis à disposition à cet effet.

Les 16 et 17 juillet 1942, 13.000 personnes étaient arrêtées suite à une immense rafle à Paris. Ces personnes étaient
ensuite enfermées au Vélodrome d'Hiver, afin d'être numérotées, puis envoyées par trains sécurisés vers l'Allemagne alors
nazie. Ces personnes jouissaient d'un statut juridique inférieur à celui des autres citoyens issus du même sol. Des
fonctionnaires, déjà, leur avaient interdit d'exercer la plupart des professions et les avaient privées de leur liberté de
circulation.

Devons-nous nous remémorer, dérapages récents, les numéros écrits à l'encre indélébile sur des détenus de centres fermés
(affaire des Tziganes, novembre 1999(**))?

Les personnes, les familles, les enfants, détenus dans ces centres grillagés, garnis de miradors électroniques, faut-il le
rappeler, n'ont commis aucun délit. Ils n'ont que le malheur de jouir d'un statut juridique différent, inférieur, à celui
des Belges, et des citoyens de l'UE.

Des rafles comme celles de ce week-end, des expulsions par charters ou vols militaires, des dénis de droit juridique,
social, économique, sans compter toute la peur, le stress, la honte que produit une telle (non)existence, tendent à se
généraliser dans notre pays. L'affaire Sémira Adamu n'a guère éclairé nos dirigeants.

Monsieur Flahaut, dont le rôle devait se cantonner aux affaires militaires(*),

Monsieur Verhofstadt, qui n'envisagez pas de faire du sécuritaire un argument électoral,

Monsieur Duquesne, qui, haut-fonctionnaire d'État, comptez les victimes,

Madame Durand, qui tenez à votre portefeuille ministériel en dépit de tout,

Monsieur Pascal Smet, qui vous drapez dans votre rôle de chien de garde « socialiste »,

et tous vos complices, et tous vos prédécesseurs,

Vous êtes-vous demandé pourquoi une personne peut préférer mourir plutôt que de retourner dans « son pays » -qu'elle soit
réfugié politique, ou non?

Nous, Collectif de Résistance aux Centres Fermés et aux Expulsions,

condamnons et dénonçons la politique de fermeture migratoire, de rejet de l'autre et d'expulsion pratiquée par les
gouvernements successifs de notre pays depuis de nombreuses années,

et nous tenons en tant que témoin à la disposition de tout tribunal futur qui prendra l'initiative de confronter ces
fonctionnaires et politiques à leurs responsabilités.

(*) L'intervention d'une armée dans des affaires qui ne concernent pas la sécurité militaire de la Belgique, procède d'une
dérive qui ne peut qu'inquiéter le citoyen.

(**) pour laquelle la Belgique a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme, pour son caractère collectif.