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7 OCTOBRE 2001 - 7 OCTOBRE 2002
by Patrick Gillard Monday, Oct. 07, 2002 at 10:25 AM
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7 OCTOBRE 2001 - 7 OCTOBRE 2002 UNE ANNÉE DE CONTREVÉRITÉS « ... la vérité n'a même pas eu le temps de naître » (Tiziano TERZANI, 2001)

7 OCTOBRE 2001 - 7 OCTOBRE 2002
UNE ANNÉE DE CONTREVÉRITÉS

« ... la vérité n'a même pas eu le temps de naître »
(Tiziano TERZANI, 2001)

Quitte à être taxé de «complotite» (1) aiguë, il y a quand même gros à parier que le tout récent accord, donné par la Maison Blanche à la conduite d'une enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001, augmente, involontairement mais de manière considérable, le poids de la thèse de ceux qui osent dire savoir « pourquoi [les services secrets américains] ont laissé faire les pirates de l'air » (2). Cette enquête, obtenue grâce à la pression du Congrès étasunien, « devrait [en effet] examiner l'éventuelle responsabilité des services du renseignement américains et du FBI », dans le cadre des attentats du 11 septembre, où « de nombreuses carences de l'Agence centrale de renseignement (CIA) et de la police fédérale (FBI) » ont été constatées (3). Ces premières investigations officielles et indépendantes devraient pouvoir permettre également d'éclairer certaines zones d'ombre - elles sont nombreuses ! - voulues ou non, qui recouvrent tant ces mystérieux actes de violence inédits que les circonstances dans lesquelles ils ont été perpétrés. A-t-on oublié, par exemple, que « les titres les plus susceptibles d'être affectés par les attentats du 11 septembre [2001] - compagnies aériennes, sociétés d'assurances et de réassurance, banques d'affaires - avaient connu quelques jours auparavant une forte spéculation à la baisse » (4) ? C'est possible, étant donné que « la rapidité avec laquelle le dossier de la spéculation fut refermé traduit [justement] le peu d'empressement de la planète financière à éclairer les zones d'ombre » (4). Des zones d'ombre rendues plus opaques encore par le climat de terreur qui frappe les États-Unis depuis un an. Rappelez-vous les envois mortels à l'anthrax qui ont été directement attribués, de façon diabolique, à Al-Qaida et/ou à l'Irak, alors que tous les indices connus convergent depuis longtemps, en direction d'un scientifique étasunien de renom, toujours en liberté ! (5) Et les fréquentes annonces de l'administration Bush, fondées ou pas, mettant en garde la population contre le danger imminent de nouveaux attentats. (6) Sommes-nous loin de la vérité en émettant l'hypothèse d'éventuelles manipulations ?

La rapidité avec laquelle les inefficaces services secrets américains - ceux d'avant le 11/9 - identifient tous les pirates de l'air, puis reconnaissent de façon péremptoire, en Oussama Ben Laden et en son réseau Al-Qaida, les principaux commanditaires des attentats de New York et de Washington, éveille par conséquent une certaine méfiance à l'égard de ces services. Savaient-ils quelque chose ? Cette suspicion légitime croît encore, si l'on ajoute au dossier des pièces prouvant que toutes ces organisations se connaissent bien depuis longtemps : « Ben Laden possède [en effet] le privilège d'avoir été créé par la CIA [dans les années 1980] et d'être recherché par le FBI [depuis 1998] » (7).

Profitant de l'étourdissement quasi général, causé tant par la brutalité intrinsèque des attentats que par le matraquage médiatique et la campagne de désinformation sans précédent qui les suivirent, le président Bush jr, poussé par un entourage belliqueux, lance alors directement son pays et, partant, le monde entier, dans une dangereuse "croisade contre le Mal", sans prendre le temps de réfléchir à la signification des attentats. Il empoche tout d'abord et sans aucune difficulté, la résolution 1368 du 12 septembre 2001 par laquelle « le Conseil de sécurité des Nations unies (...) signe son abdication au profit des États-Unis » (8). Puis, ayant recueilli sans problème l'appui total de l'OTAN, George W. Bush construit très vite « une large coalition internationale contre le terrorisme comme signe [supplémentaire] d'une démarche "multilatéraliste" », tandis que le montage de la coalition proprement dit montre incidemment, une fois de plus, « les limites de la "politique étrangère et de sécurité commune" » de l'Union européenne. (9) Écartant subitement toute négociation avec les talibans (10) , que l'on tente au contraire d'affaiblir par tous les moyens, même au prix d'une famine dont souffrirait surtout une population afghane dépendant déjà de l'aide internationale (11), le président des États-Unis déclenche, le dimanche 7 octobre 2001, il y a tout juste un an, une prétendue guerre au terrorisme qui commence en Afghanistan, comme s'il pouvait s'attaquer militairement à ce «péril diffus» (12). Une guerre qui était peut-être déjà programmée pour des raisons intérieures américaines et qui devient afghane à cause sans doute des ressources énergétiques et/ou de l'intérêt stratégique qu'offre cette partie de l'Asie pour la plus grande puissance mondiale (13). Une guerre que le président étasunien dirige tout compte fait de manière unilatérale, délégant seulement certaines besognes militaires à quelques pays alliés ou vassaux de son choix. Une guerre enfin que les Occidentaux - Américains bien entendu en tête - livrent à un des pays les plus pauvres de la planète : l'Afghanistan des talibans, une terre déjà meurtrie par plus de 20 ans de conflits extérieurs et intérieurs auxquels les États-Unis ont toujours directement et/ou indirectement participé, un pays officiellement coupable, aux yeux de l'administration Bush, d'abriter les présumés commanditaires des attentats du 11 septembre.

Ni l'illégitimité d'une riposte militaire en Afghanistan au regard du droit international, en général, et des règles du Conseil de sécurité de l'ONU, en particulier (14), ni l'existence théorique d'une très large panoplie d'autres possibilités de réaction, n'entraînant pas nécessairement un conflit armé, ni enfin et surtout « la situation très précaire dans laquelle se trouve la population [afghane qui] dépend en grande partie de l'aide humanitaire » (15) n'empêchent le déclenchement d'une opération avant tout vengeresse, baptisée "Justice sans limite", puis "Liberté immuable", une opération militaire qui se concrétise, dès le 7 octobre 2001, par les premiers bombardements sur l'Afghanistan.

Une année plus tard, les objectifs poursuivis par cette opération militaire sans précédent sont encore loin d'être rencontrés ; le seront-ils seulement un jour ? Seul, le remplacement de l'Émirat islamique d'Afghanistan, c'est-à-dire le régime des talibans, par un gouvernement démocratique, soi-disant représentatif de toutes les ethnies présentes en Afghanistan, constitue un résultat positif, avant tout du point de vue occidental. Car, si le régime des talibans était accusé par l'Occident de soutenir le réseau terroriste d'Oussama Ben Laden, de produire de la drogue - les talibans produisent effectivement de l'opium, jusqu'à l'automne 2000, lorsque le mollah Omar interdit sa culture (16) - et de ne pas respecter les droits de l'homme (en réalité, surtout les droits de la femme que les Occidentaux jugeaient bafoués par l'application très stricte de la charia, la loi coranique), on peut aussi aisément reprocher au gouvernement actuel d'être pro-américain. Son Premier ministre, Hamid Karzaï, n'est-il pas un ancien consultant de la société américaine Unocal qui était intéressée - et l'est sans doute encore - dans la construction du gazoduc afghan, et n'est-il pas de surcroît un grand débiteur des États-Unis qui lui ont sauvé la vie par deux fois ? (17)

En revanche, les autres buts annoncés au commencement de la phase militaire afghane n'ont pas encore été atteints. Le terroriste le plus célèbre au monde courrait toujours ; de même que le mollah Omar. Et rien ne permet aujourd'hui d'affirmer que le réseau Al-Qaida ait été complètement démantelé ; que du contraire. Bref, la guerre menée contre le terrorisme en Afghanistan et a fortiori ailleurs est donc loin d'être terminée. Mais le Secrétaire à la Défense des États-Unis, Donald Rumsfeld, n'a-t-il pas déclaré récemment « que les opérations militaires américaines en Afghanistan se poursuivraient au moins jusqu'en octobre 2003 » ? (18)

« La première victime de la guerre, c'est la vérité »
(Hiram JOHNSON, 1917)

La guerre en Afghanistan comporte naturellement un volet militaire, constitué par des bombardements et des actions militaires sur le terrain, auquel s'ajoute une autre volet se situant, lui, au niveau de l'information et de la communication et qui revêt une importance de plus en plus cruciale dans les conflits contemporains. Pour rester dans la terminologie martiale, on peut presque dire que les bombardements des lignes talibanes par les avions américains et britanniques sont suivis de très près par des bombardements d'informations vraies et/ou fausses, de source exclusivement étasunienne, destinées notamment à endormir ou à endoctriner l'opinion publique internationale.

Dotés pourtant d'une supériorité implacable dans ces deux domaines guerriers dès le déclenchement du conflit, les États-Unis ne vont cependant pas lésiner sur les moyens dont ils disposent (propagande, action marketing, coup de force, censure,..) pour tenter de renforcer encore leur domination.

C'est ainsi qu'un représentant de Médecin sans Frontières au Pakistan critique « le largage par avion de rations alimentaires et de médicaments qui a accompagné l'intervention des armées britannique et américaine », parce que derrière cette action soi-disant "humanitaire" « se cache en réalité un simple outil de propagande sans valeur pour le peuple afghan ». (19)

Pour « faire taire les voix dissidentes et couper toute source de vérité autre » (20) et parvenir ainsi à (dés)informer sans difficulté l'ensemble de la planète - monde arabe en tête - l'armée américaine qui bombarde Kaboul, la capitale afghane, le 12 novembre 2001, touche intentionnellement et non pas par erreur « le bureau permanent de la chaîne de télévision d'information continue en langue arabe Al-Jazira » (21), la célèbre chaîne quatarie qui fit un moment concurrence à CNN.

De l'autre côté de l'Atlantique, au pays de la prétendue liberté, « il n'est plus permis de critiquer les dirigeants américains » : la « censure officielle [qui] est de plus en plus ouverte [(] la presse n'a [par exemple] pas obtenu le droit d'accompagner les troupes américaines à l'étranger [)] », est renforcée par « l'autocensure des médias et même des organisations de centre gauche ». (22) Exemple d'autocensure médiatique aux États-Unis : les images commentées en direct sur CNN de « centaines de cadavres [des prisonniers de Mazar-e-Charif] éparpillés de façon obscène dans la cour (...) ont disparu des nombreuses rediffusions ultérieures de cette information » (23) ; ce qui n'est pas sans rappeler les images sans morts des attentats du 11/9 eux-mêmes. Le pacifisme étasunien n'est cependant pas encore mort : il est simplement réduit au silence, pour l'instant. (24)

Cette politique d'information et de désinformation que mène Washington, avec l'aide ou non de son problématique Office d'Influence Stratégique (25), est parfois payante. Preuve : « jamais le nombre des victimes des bombardements n'a été publié » (26). Pourtant « une enquête menée par un économiste de l'université de New Hampshire, M. Marc W. Herold, (...), recense [déjà] 3 712 civils tués au cours des huit premières semaines de combats, soit plus que les [trop nombreuses] victimes des attentats du 11 septembre ». (27) Mais la quantité incalculable de bombes de toutes sortes larguées sur l'Afghanistan, dont certaines à l'uranium appauvri (28), ainsi que les bavures étasuniennes ou "dégâts collatéraux" (hôpital de Kandahar, noce pachtoune dont le rapport des Nations unies serait enterré,...) (29) font craindre que non seulement de nombreux militaires talibans mais aussi beaucoup de civils afghans qui n'ont pas pu s'enfuir loin du théâtre des opérations militaires en se réfugiant quelque part en Afghanistan ou dans un pays voisin, ont péri sous les bombes larguées par les B 52 de la coalition internationale.

En transférant ouvertement quelque six cents prisonniers accusés d'appartenir au réseau terroriste Al-Qaida dans une prison spécialement aménagée pour eux sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba, « les États-Unis ne respectent pas le droit international ni leur engagement envers la Convention de Genève ». (30) Les détenus de la base américaine ne sont certainement pas « traités en tout temps avec humanité » (30), comme le veut l'article 13 de la célèbre Convention, puisque trois d'entre eux ont mené, en mars dernier, une grève de la faim qui a duré plusieurs semaines et que plusieurs tentatives de suicide y ont été enregistrées ces derniers mois. (31) En dépit de leurs illégales et inhumaines conditions de détention, les prisonniers de Guantanamo n'envieraient certainement pas le sort qui a été réservé à plusieurs milliers de leurs coreligionnaires qui « vers le 20 novembre 2001, (...) se sont rendus aux forces de l'Alliance du Nord après la bataille de [Kunduz] » (32). « L'histoire [du plus grand massacre connu perpétré pendant la dernière guerre d'Afghanistan : il aurait coûté la vie à plus de 5 000 personnes] commence à la forteresse de Kalai Zeini, sur la route qui mène de Mazar[-e-Charif] à Sheberghan », là où les milliers de talibans concernés sont incarcérés, en attendant d'être transférés à la prison de Sheberghan « prévu[e] pour 500 détenus tout au plus » (!), où ils devaient « être interrogés par des experts américains ». (33) Leur transfert à Sheberghan « aurait été effectué dans des conditions atroces : entassés (...) dans des [conteneurs] sur lesquels des soldats de l'Alliance du Nord auraient tiré pour "faire des trous de ventilation" » (32). Bilan de ce carnage : à l'arrivée à Sheberghan, dans chacun des 25 conteneurs, « il y avait de 150 à 160 morts » (33) et quelques survivants qui furent achevés sur place, avant d'être évacués, sur les conseils des Américains présents, dans le désert de Dasht-e Leili, où tous furent enterrés dans une fosse commune. Suite à des révélations de l'hebdomadaire Newsweek, « le gouvernement américain a finalement reconnu qu'un massacre avait bien eu lieu à Dasht-e Leili, que des soldats américains étaient présents à la prison de Sheberghan, mais ... qu'ils n'avaient rien vu ». (33) L'enquête internationale qui s'impose ici (34), comme à Jénine, n'est pas encore ouverte : « l'émissaire spécial de l'ONU en Afghanistan a [en effet] estimé (...) que le gouvernement afghan, novice, n'avait pas les moyens d'enquêter sur les massacres qui auraient été perpétrés par un allié des États-Unis l'an dernier » (35) !

« Étourdis par les détails de tant de faits,
nous perdons de plus en plus le sens de l'ensemble »
(Tiziano TERZANI, 2001)

Que donne un premier et rapide bilan de la guerre menée au terrorisme en Afghanistan ? Inutilité et illégitimité de cette guerre, objectifs non rencontrés, monopole et manipulation de l'information par les plus forts, propagande et censure, bombardements de cibles civiles, pays jonché de mines et autres engins explosifs, victimes civiles afghanes, non respect des droits de l'homme pour les prisonniers de guerre, crime contre l'humanité avec complicité éventuelle de soldats étasuniens, pertes humaines chez les Américains et les Occidentaux, etc. Peut-on, dans ces conditions, parler de victoire américaine ou occidentale ?

En adoptant uniquement le point de vue militaire, certains commentateurs n'ont cependant pas hésité à le faire, comme, par exemple, Olivier Roy qui insiste sur « un succès militaire et diplomatique » pour les États-Unis : « la campagne militaire proprement dite ..., déclenchée le 7 octobre [2001], a été un succès contrairement au discours tenu par la plupart des médias à cette période ». (36) Comme des opérations militaires en Afghanistan sont déjà programmées au moins jusqu'en octobre 2003, ne serait-on pas davantage passé d'un conflit à haute intensité prenant fin avec l'opération Anaconda en mars de cette année (bombardements, déplacements de troupes au sol,...), à une guerre de plus faible intensité, susceptible de repartir en force à tout moment, étant donné le caractère explosif de la région, théâtre notamment du vieil affrontement indo-pakistanais à propos du Cachemire ?

Les partisans de la victoire américaine avanceront sans doute rapidement l'argument, irréfutable à leurs yeux, de l'amélioration de la condition féminine en Afghanistan depuis le renversement des talibans. « Le fait que les talibans aient imposé [la burqa,] ce vêtement qui couvre les femmes de la tête aux pieds, horrible à nos yeux, a enflammé l'imagination du monde occidental, à tel point qu'à un certain moment on a pu croire que libérer les femmes de ce sac fantomatique était un des buts de la guerre américaine en Afghanistan ». (37) Il faut cependant bien reconnaître que le souci des Occidentaux, en général, et des Américains, en particulier, pour la condition de la femme afghane est beaucoup trop récent pour ne pas être suspect. L'Association révolutionnaire des femmes afghanes (Rawa) n'est d'ailleurs pas tombée dans ce piège propagandiste : « ennemie des talibans, Rawa n'en a pas moins protesté avec la dernière énergie contre les bombardements » américains et britanniques (38). En octobre 2001, Rawa disait avec raison que « c'est la nation afghane qui devrait se charger de renverser les taliban[s] ». (39) Tant mieux si les femmes afghanes, avec ou sans burqa, décident de changer un statut qui ne leur convient plus, mais ce ne sera jamais - reconnaissons-le une fois pour toutes - qu'« un bénéfice collatéral » (38) de la guerre.

Pour les ultimes défenseurs de l'intervention militaire américaine, il reste encore bien entendu l'argumentation de la reconstruction de l'Afghanistan, sur le modèle occidental et démocratique.

Mais - contrairement à ce que pourrait laisser entendre la lecture rapide de certains titres et sous-titres relevés dans la presse européenne, à partir du mois de février 2002, et qui, tout en justifiant implicitement la conduite de la guerre américaine en Afghanistan (40), véhiculent, tous, des images dépeignant un pays non seulement déjà libéré, mais aussi et surtout déjà en bonne voie de reconstruction "occidentale" -, la libération et a fortiori la reconstruction d'un pays tel que l'Afghanistan ne se mesure pas seulement à la présence ou non, aux échoppes de ses villes, « de musique, de photos, de vidéos... » (41) : c'est-à-dire à la présence de quelques symboles, voire de quelques gadgets, de la civilisation occidentale des loisirs, dont l'Afghanistan est, semble-t-il, instamment prié de copier le modèle. Non, la libération et la reconstruction totale d'un pays représentent non seulement des opérations sérieuses qui prendront nécessairement beaucoup de temps, mais aussi et surtout des affaires intérieures afghanes, impossibles toutefois à conduire, dans un premier temps qui peut être long, sans l'aide financière des pays riches de la communauté occidentale, étant donné, entre autres, l'état de délabrement dans lequel se trouve le pays au sortir de 20 ans de guerre.

S'il a bien été prouvé que l'accord de Bonn, auquel aboutissaient, en décembre 2001, les différentes factions afghanes ayant fait le déplacement en Europe, avec la triple bénédiction des Nations unies, de la communauté internationale et des États-Unis, ne tenait pas du miracle, puisque « les projets prétendument proposés depuis le 11 septembre [2001] sont discutés depuis plus de trois ans » (42), il est à craindre aujourd'hui, vu la situation chaotique qui prédomine sur le terrain dans les provinces afghanes, que la bonne entente scellée en Allemagne ne fasse pas long feu et que les constructives résolutions qui en découlent restent, elles, lettre morte. Les rivalités qui opposent les différentes ethnies entre elles - certaines n'hésitant pas à se servir de la naïveté des soldats américains sur place pour régler leurs propres comptes -, et les rivalités qui existent aussi à l'intérieur des ethnies elles-mêmes (43), ainsi que les assassinats et les tentatives d'assassinats de plusieurs ministres (44), comme, par exemple, celle dont vient d'être victime le nouveau président Hamid Karzaï, « qui, malgré des soupçons d'instrumentalisation de la part des États-Unis, a été triomphalement élu à la tête de l'Afghanistan » (45), en juin dernier, par une Loya Jirga (ou Grand Concile), il est vrai, amputée de « près d'un millier [de délégués afghans qui avaient] quitté les lieux, excédés par des "manoeuvres dilatoires visant à ne pas aborder des questions clés" » (45). Ces rivalités, assassinats et frondes sapent de plus en plus le pouvoir des fragiles autorités de Kaboul à tel point qu'on se demande vraiment si le renversement « des talibans [n'] a [pas] rendu aux seigneurs de la guerre leur puissance perdue » et si - plus grave encore - la combinaison de tous ces obstacles intérieurs et extérieurs n'expliquent pas pourquoi « la reconstruction patine et [que] la bataille pour la paix n'est pas gagnée ». (46)

Les nombreuses difficultés que rencontre le processus de libération et de reconstruction de l'Afghanistan constituent aussi, d'une certaine manière, un test majeur qui permettra de mesurer, à l'aune des résultats concrets à venir, la sincérité et l'importance de l'engagement de la communauté internationale, emmenée par les États-Unis. « Les quelque 60 pays et 20 organisations internationales mobilisés pour la reconstruction de l'Afghanistan » sauront-ils, par exemple, honorer leurs promesses d'aide financière prises à la conférence de Tokyo de janvier 2002, là où ils « ont finalement débloqué, au terme de deux jours de réunion, 1,8 milliard de dollars (2 milliards d'euros) pour 2002 et 4,5 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) sur cinq ans ». (47) En dépit de l'engagement d'une aide financière dépassant largement les attentes du gouvernement intérimaire afghan, dont le représentant à Tokyo n' « aurait [jamais] imaginé recevoir autant d'argent » (47), deux problèmes majeurs assombrissent déjà un peu le tableau optimiste de la reconstruction financière et économique de l'Afghanistan. D'une part, si « jusqu'ici, quelque 54% des 1,8 milliard de dollars promis à l'Afghanistan ... ont été versés », en revanche, « Kaboul chiffre [déjà] à quelque 166 millions de dollars le trou à combler dans son budget d'ici mars 2003 ». (48) D'autre part, faut-il interpréter l'appel récent lancé par la représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Afghanistan, Lakhdar Brahimi, à la communauté internationale, comme un signe prouvant que les 4,5 milliards promis par les pays donateurs à Tokyo ne seront pas suffisants pour faire « face aux besoins de sécurité et de reconstruction [tels que] les projets majeurs d'infrastructures, notamment les ponts et les routes dont l'Afghanistan a besoin » dans les quatre ou cinq années à venir, puisque, tout en se réjouissant « de l'annonce d'une aide de 180 millions de dollars faite ... par les États-Unis, le Japon et l'Arabie saoudite », il « insiste [quand même] sur la nécessité de voir la communauté internationale concrétiser tous ses engagements » ? (49) De toute manière « l'Afghanistan mettra sans doute de longues années à se remettre, même avec une aide internationale suivie ». (50)

Les opérations militaires américaines en Afghanistan n'étant pas encore terminées, il est par conséquent tout à fait prématuré d'annoncer une quelconque victoire des États-Unis . Comme il est également trop tôt - en dépit des campagnes de désinformation qui nous assomment à des fins justificatrices de l'intervention militaire - de parler, soit de libération de la femme afghane dont l'Occident aimerait surtout pouvoir retirer la burqa, soit d'une reconstruction du pays parce que « dans leur immense majorité, les Afghans n'ont encore rien vu des bénéfices de la paix. Mise à part la route que construit l'Iran entre sa frontière et Hérat, aucun grand travail d'infrastructure n'a débuté ». (51)

Par ailleurs, il ne faut pas être grand clerc pour constater que la situation internationale s'est sensiblement dégradée, depuis la date fatidique du 11 septembre 2001 et, partant, depuis le déclenchement de ce que les États-Unis nous présentent, sans vergogne, comme la première étape d'une hypothétique guerre au terrorisme qui a démarré en Afghanistan, le 7 octobre 2001. Outre le fait que Washington ait remis « en question des traités de désarmement » (52), des interventions militaires des États-Unis de toutes ampleurs, qui traduisent une facette du nouvel impérialisme américain, ont vu le jour un peu partout dans le monde : aux Philippines, au Yémen, en Géorgie,..., tandis que les pays situés sur l'"Axe du Mal", cher à George W. Bush, ont été clairement désignés, par ce dernier, comme les prochaines cibles de la guerre au terrorisme, dont la nouvelle priorité s'appelle l'Irak. (53) Pendant ce temps-là, des libertés parfois chèrement acquises sont rognées de toutes parts au nom de la sacro-sainte sécurité et de la crainte de nouveaux attentats. Les candidats à l'asile, en général, et les représentants de la communauté arabo-musulmane, en particulier, constituent les principales victimes de ces tours de vis sécuritaires, dont tout le monde se passerait bien. (54)

Aujourd'hui, au nom de cette prétendue guerre au terrorisme ou au nom de n'importe qu'elle autre raison, vraie ou fausse, les États-Unis, qui ont peut-être tout simplement besoin "d'une bonne petite guerre", économiquement parlant ou pour marquer leur puissance, ainsi que la Grande-Bretagne, le vassal numéro un, s'apprêtent à frapper l'Irak, dont le président Saddam Hussein est diaboliquement comparé à Oussama Ben Laden. Mais cette guerre contre l'Irak ne se fera « pas en notre nom », comme l'écrivent 4 OOO Américains (55) et comme l'ont peut-être scandé, dans les rues de Londres, des centaines de milliers de manifestants pacifistes (56).

Le préambule de la constitution de l'UNESCO dit, à juste titre : « Les guerres commencent dans l'esprit des hommes et c'est dans l'esprit des hommes qu'il faut construire la défense de la paix » .(57)

« ... moi je ne peux pas me résigner, tout en me rendant compte que ce que nous vivons est un moment particulièrement tragique pour l'humanité », écrit Tiziano Terzani. (58) Nous, non plus, nous ne devons pas nous résigner.

« Une erreur ne devient pas vérité
parce que tout le monde y croit,
pas plus qu'une vérité
ne peut devenir erreur
lorsque personne n'y adhère »
(GANDHI, 1948)

Bruxelles, le 6 octobre 2002,
Patrick Gillard.
Historien.

NOTES

(1) S[erge] H[ALIMI], Complotite, dans Le Monde Diplomatique, mai 2002, p. 2.
(2) Peter FRANSSEN (avec la participation de Pol DE VOS), Le 11 septembre. Pourquoi ils ont laissé faire les pirates de l'air, Anvers, EPO, 2002, 186 p.
(3) 11 septembre : la Maison Blanche accepte une enquête indépendante, samedi 21 septembre 2002, http://www.edicom.ch/news/international/020921220242.sa.shtml. Le débat concernant les carences des services du renseignement américains ne date pas d'hier : « Le 16 mai 2002, une bombe est lancée dans le New York Post : « Bush savait... » (Cf. Michel CHOSSUDOVSKY, Guerre et mondialisation. A qui profite le 11 septembre ?, Paris, Le Serpent à Plumes, 2002, p. 203). Cette manchette révélatrice traverse rapidement l'Atlantique et, dès le lendemain, on peut lire chez nous : Bush averti d'une menace, dans La Libre Belgique, vendredi 17 mai 2002, p. 6 ; 11 septembre : Bush cuisiné, dans Le Soir, vendredi 17 mai 2002, p. 9.
(4) Ibrahim WARDE, Guerre financière au terrorisme. Vers des dommages boursiers collatéraux, dans Le Monde diplomatique, novembre 2001, p. 5.
(5) Nathalie MATTHEIEN, Le FBI est sur la piste des diffuseurs du bacille du charbon, qui semblent liés aux programmes militaires secrets américains. Les tueurs à l'anthrax sont venus de l'intérieur, dans Le Soir, mercredi 27 février 2002, p. 8 ; Le FBI sur la piste de l'anthrax, dans La Libre Belgique, samedi 3 et dimanche 4 août 2002, p. 9 ; Alain CAMPIOTTI, Le FBI refuse d'arrêter le principal suspect dans l'affaire des attaques à l'anthrax, dans Le Temps, vendredi 9 août 2002.
(6) Lire par exemple : Nathalie MATTHEIEN, La menace terroriste attise la polémique politique. New York craint un nouvel attentat, dans Le Soir, jeudi 23 mai 2002, p. 10.
(7) Arundhati ROY, Ben Laden secret de famille de l'Amérique, Paris, Gallimard, 2001, p. 26. En ce qui concerne l'existence et le maintien de contacts entre les États-Unis et le régime des talibans jusqu'en août 2001, lire : Pierre ABRAMOVICI, L'histoire secrète des négociations entre Washington et les talibans, dans Le Monde diplomatique, janvier 2002, p. 10-11.
(8) Monique CHEMILLIER-GENDREAU, Démission du Conseil de sécurité, dans Le Monde diplomatique, novembre 2001, p. 18.
(9) Gilbert ACHCAR, La construction de la «coalition contre le terrorisme». Jeu triangulaire entre Washington, Moscou et Pékin, dans Le Monde diplomatique, décembre 2001, p. 18-19. La Belgique, qui assurait la présidence européenne à l'époque, fait partie de la coalition et participe donc à cette guerre, en fonction de ses possibilités (Cf. Afghanistan. Transport de matériel militaire par des Belges, dans La Libre Belgique, jeudi 28 mars 2002 p. 9).
(10) Arundhati ROY, op. cit., p. 26.
(11) « Le 16 septembre [2001], les États-Unis exigèrent ... du Pakistan l'arrêt des convois de camions qui acheminaient de la nourriture et d'autres produits de première nécessité à la population afghane ». (Cf. Noam CHOMSKY, Les États-Unis entre hyperpuissance et hyperhégémonie. Terrorisme, l'arme des puissants, dans Le Monde diplomatique, décembre 2001, p. 10).
(12) Marwan BISHARA, Guerre totale contre un péril diffus. L'ère des conflits asymétriques, dans Le Monde diplomatique, octobre 2001, p. 20-21.
(13) Pierre ABRAMOVICI, loc. cit., p. 11 ; Jean-Charles BRISARD et Guillaume DASQUIÉ, Ben Laden. La vérité interdite, Paris, Denoël, 2001, p. 77 et passim.
(14) Monique CHEMILLIER-GENDREAU, loc. cit., p. 18.
(15) http://www.msf.be/fr/terrain/pays/asie/afghanistan_news_04.shtml .
(16) Olivier ROY, Les illusions du 11 septembre. Le débat stratégique face au terrorisme, Seuil et La République des Idées, 2002, p. 32. Mais depuis le renversement du régime taliban, « la culture de l'opium en Afghanistan a fait un bond de plus de 2 000 tonnes » (Cf. La production d'opium a fait un bon en Afghanistan, jeudi 26 septembre 2002, http://www.edicom.ch/news/international/020926045203.th.shtml).
(17) Pierre ABRAMOVICI, loc. cit., p. 11 ; Tiziano TERZANI, Lettres contre la guerre, Paris, Éditions Liana Levi, 2002, p. 165.
(18) Selig S. HARRISON, «Bavures» américaines, famine et luttes de clans. L'Afghanistan retombe dans le chaos, dans Le Monde diplomatique, mai 2002, p. 12.
(19) http://www.msf.be/fr/terrain/pays/asie/afghanistan_news_07.shtml .
(20) Tiziano TERZANI, op. cit., p. 118.
(21) Florence AMALOU et Tewfik HAKEM, Al-Jazira dépend de CNN pour ses images en Afghanistan, dans Le Monde, vendredi 16 novembre 2001.
(22) Michael RATNER, Vagues d'intimidations aux États-Unis. Les libertés sacrifiées sur l'autel de la guerre, dans Le Monde diplomatique, novembre 2001, p. 20-21.
(23) Tiziano TERZANI, op. cit., p. 116.
(24) Jean BIRNBAUM, Les voix étouffées de l'autre Amérique" pacifiste, dans Le Monde, samedi 23 mars 2002.
(25) Cf. http://www.guerreco.com/article.php3?sid=102&mode=thread&order=0 .
(26) Paul-Marie de la GORCE, Le grand mensonge des «guerres propres». Bombarder pour contrôler, Washington a défini sa stratégie, dans Le Monde diplomatique, mars 2002, p. 11.
(27) Selig S. HARRISON, loc. cit., p. 12.
(28) Robert James PARSONS, Le grand mensonge des «guerres propres». De la réalité des armes à l'uranium appauvri, dans Le Monde diplomatique, mars 2002, p. 12-13.
(29) Lire par exemple : Septante villageois auraient été tués par l'aviation alors que la Force internationale d'assistance pour la sécurité [Isaf] prend ses quartiers. Accusations de bavures contre l'armée américaine, dans La Libre Belgique, mercredi 2 janvier 2002, p. 9 ; Nathalie MATTHEIEM, Les suites du bombardement de la région de Kandahar. Une noce pachtoune devenue barbare, dans Le Soir, mercredi 3 juillet 2002, p. 9.
(30) Olivier AUDEOUD, Prisonniers sans droits de Guantanamo, dans Le Monde diplomatique, avril 2002, p. 16.
(31) Guantanamo : trois détenus en 3e semaine de grève de la faim, vendredi 15 mars 2002, http://www.edicom.ch/news/international/020315052848.fr.shtml ; Paisley Dodds, Guantanamo: les autorités militaires américaines signalent de nouvelles tentatives de suicide parmi les détenus, jeudi 3 octobre 2002, http://www.edicom.ch/news/international/021003030129.th.shtml.
(32) Véronique LEBLANC, Une guerre sale, mais surtout floue, dans La Libre Belgique, jeudi 13 juin 2002, p. 13.
(33) Jamie DORAN, Ces charniers afghans si discrets..., dans Le Monde diplomatique, septembre 2002, p. 16-17.
(34) Laurence JOURDAN, Une enquête internationale s'impose, dans Le Monde diplomatique, septembre 2002, p. 16-17.
(35) Le gouvernement afghan n'a pas les moyens d'enquêter sur de possibles massacres, selon un émissaire de l'ONU, dépêche AP, mercredi 28 août 2002, http://www.edicom.ch/.
(36) Olivier ROY, op. cit., p. 27 et 29.
(37) Tiziano TERZANI, op. cit., p. 142. Les Occidentaux finiront peut-être par faire enlever toutes ces gênantes burqas, car il paraît que « des femmes sont utilisées pour cacher des armes et d'autres choses (sic) sous la burqa » (Cf. La burqa, arme des talibans, dans Le Soir, jeudi 26 septembre 2002, p. 6).
(38) Christine DELPHY, Une guerre pour les femmes ? dans Le Monde diplomatique, mars 2002, p. 36.
(39) Rawa, C'est la nation afghane qui devrait se charger de renverser les talibans, Déclaration de Rawa au sujet des raids aériens américains sur l'Afghanistan, jeudi 11 octobre 2001, http://www.globalresearch.ca/articles/RAW110B.html.
(40) Tiziano TERZANI, op. cit., p. 136.
(41) « ... Moins de deux mois après le départ des talibans, chassés par l'offensive américaine, Kandahar revit, s'enivre de musique, de photos, de vidéos... Autant de plaisirs jadis interdits » ; « Sur les CD's, des jeunes femmes lascives dévoilent leurs épaules » (Cf. Véronique KIESEL, Lasse des mollahs, Kandahar redécouvre les hommes, dans Le Soir, vendredi 8 février 2002, p. 8) ; « ... les habitants de la capitale ont retrouvé le sourire, les femmes sillonnent les rues, les camions ramenant des réfugiés de l'étranger se succèdent, les commerces regorgent de tout ce qu'il est possible d'imaginer. Mais tout est cher, très cher. » (Cf. Agnès GORISSEN, Chronique d'une renaissance (II) : la vie quotidienne. Des mariages aux bouchons, Kaboul revit, dans Le Soir, vendredi 19 avril 2002, p. 6). Précisons par honnêteté vis-à-vis des journalistes en question que si le lecteur prend le temps de lire tous les commentaires, le tableau présenté est heureusement beaucoup plus nuancé.
(42) Pierre ABRAMOVICI, loc. cit., p. 10.
(43) Françoise CHIPAUX, Les Américains se heurtent aux rivalités des chefs pachtounes, dans Le Monde, mercredi 13 mars 2002 ; Philippe PAQUET, Des partisans de l'ancien chef de guerre Hekmatyar projetaient de renverser Karzaï. Du moins, Kaboul l'affirme. Un "vaste complot" qui intrigue, dans La Libre Belgique, vendredi 5 avril 2002, p. 7 ; Afghanistan : des affrontements Tadjiks-Pachtounes font 50 morts, dépêche Reuters , vendredi 2 août 2002, http://www.liberation.com/page.php?Article=45367 .
(44) Lire par exemple : Un vice-président et ministre afghan assassiné à Kaboul, avec AFP, lundi 8 juillet 2002, http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3216--283942-,00.html .
(45) S. Se., Vent de fronde à la Loya Jirga, lundi 17 juin 2002, http://www.liberation.fr/.
(46) Françoise CHIPAUX, Afghanistan, la reconstruction patine et la bataille pour la paix n'est pas gagnée, dans Le Monde, jeudi 12 septembre 2002.
(47) [Agnès GORISSEN], Après Tokyo, Kaboul entrevoit un avenir doré, dans Le Soir, mercredi 23 janvier 2002, p. 8.
(48) Afghanistan : des millions de dollars supplémentaires ? Dépêche, dans Le Moniteur-expert, saisie du vendredi 27 septembre 2002, http://www.lemoniteur-expert.com/depeches/contenu/depeche.asp?dep_id=D05A498FE&mode=0 .
(49) Le représentant spécial en Afghanistan insiste sur la nécessité de voir la communauté internationale concrétiser tous ses engagements, Conseil de sécurité, 4611e séance - matin, Communiqué de presse CS/2361, jeudi 19 septembre 2002.
(50) Selig S. HARRISON, loc. cit., p. 12.
(51) Françoise CHIPAUX, Afghanistan, ... loc. cit. .
(52) Pierre CONESA et Olivier LEPICK, Remise en question des traités de désarmement. Washington démantèle l'architecture internationale de sécurité, dans Le Monde diplomatique, juillet 2002, p. 12-13.
(53) Lire par exemple : Philip S. GOLUB, Aux origines de la guerre antiterroriste. Retour à une présidence impériale des États-Unis, dans Le Monde diplomatique, janvier 2002, p. 8-9.
(54) Lire par exemple : Ignacio RAMONET, Adieu libertés, dans Le Monde diplomatique, janvier 2002, p. 1 ; Michael RATNER, loc. cit., et Nasser NEGROUCHE, Alibi terroriste pour racisme antimaghrébin, dans Le Monde diplomatique, novembre 2001, p. 20-21 ; Michel BOUFFIOUX, Claude DEMELENNE, David GOESSENS, 11 septembre, un an après. La lutte contre le terrorisme va-t-elle tuer nos libertés ?, dans Le Journal du Mardi, n° 78, du 10 au 16 septembre 2002, p. 8-14.
(55) Pas en notre nom ! : des Américains contre Bush, dans Le Soir, jeudi 3 octobre 2002, p. 13.
(56) Xavier GOOSSENS, L'opinion britannique laisse entendre ses réticences. De 150 000 à 400 000 personnes ont défilé à Londres contre une intervention en Irak, dans La Libre Belgique, lundi 30 septembre 2002, p. 10.
(57) Cité par Tiziano TERZANI, op. cit., p. 73.
(58) Tiziano TERZANI, op. cit., p. 113.