La Maison Blanche annule l'accord d'inspection d'armes en Irak by Jerome S. Sunday, Oct. 06, 2002 at 6:59 PM |
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La Maison Blanche annule l'accord sur les inspections d'armes: un mouvement populaire est nécessaire pour stopper l'invasion
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Via Workers World News Service
Reprinted from the Oct. 10, 2002
issue of Workers World newspaper
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La Maison Blanche annule l'accord sur les inspections d'armes: un mouvement populaire est nécessaire pour stopper l'invasion
par Fred Goldstein
(traduit de l'original en anglais "WHITE HOUSE NULLIFIES AGREEMENT ON WEAPONS
INSPECTIONS: MOVEMENT FROM BELOW NEEDED TO STOP INVASION", disponible à http://www.workers.org)
Avec son rejet pur et simple de l'arrangement négocié entre le gouvernement Irakien et Hans Blix, le chef de l'équipe d'inspection d'armes des Nations Unies, l'administration Bush a de nouveau réaffirmé de manière prononcée et de façon arrogante sa détermination absolue de déclencher une guerre non-provoquée contre l'Irak, quoi qu'il arrive.
Après deux jours de négociations à Vienne, l'Irak et les Nations Unies en arrivèrent à un accord le 1er octobre sur la façon de reprendre les inspections d'armes. Négociant avec un pistolet sur la tempe, les Irakiens acceptèrent de permettre des inspections complètes, sans aucune contrainte, à l'improviste de tous et n'importe quel site, comme le mentionait une résolution des Nations Unies de 1998. De plus, les Irakiens fournirent 4 disques-compacts documentant leurs armes. Un calendrier était fixé pour la reprise des inspections, qui devaient reprendre dès le 16 octobre.
Les Irakiens abondonnèrent leur position précédente qui consistait à limiter les inspections des bâtiments principaux du gouvernement, y compris du Ministère de la Défense et les quartiers généraux de la Garde Républicaine. Néanmoins, dû au respect de huit sites présidentiels, la résolution de 1998 précise que les inspecteurs doivent annoncer leur visite 24 heures à l'avance et doivent être accompagnés de diplomates. Les deux parties des négociations actuelles étaient d'accord, que ces limitations soient maintenues, en accord avec la résolution de 1998.
Powell annule l'accord
Seulement quelques heures après que Blix et le Général Amir Al Sadi, le chef des négociations du côté irakien aient tenus une conférence de presse annonçant les resultats, le Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Colin Powell, a tenu sa propre conférence de presse au Département d'Etat pour pratiquement annuler les resultats.
Powell declara qu'aucune inspection ne pourrait avoir lieu avant que le Conseil de Sécurité de l'ONU passe une résolution. Il dît que la résolution de 1998 était inutile et que rien n'avancerait avant qu'une nouvelle résolution US, que Washington et Londres essayent actuellement de faire gober aux autres membres du Conseil de Sécurité ne soit votée.
Selon des rapports de presse, la résolution de Washington sur les inspections serait équivalente à la première phase d'une guerre, avec des équipes d'inspection devant être accompagnées de troupes US et britanniques. Cette résolution contiendrait une perspective d'invasion de l'Irak si le gouvernement Irakien résistait d'une quelconque manière à la provocation US.
Des négociations ont lieu actuellement entre, d'une part les Etats-Unis et le gouvernement britannique docile de Blair et de l'autre, les gouvernements Français, Russe et Chinois.
Quelle que soit la forme finale de la résolution, le but de Washington est de préparer la voie à la guerre. Si elle n'est pas acceptée, Bush a menacé de nombreuses fois que Washington prévoit d'envahir de toutes façons.
Ce qui est clair, c'est que le gouvernement Irakien a fait de grands sacrifices dans sa sécurité nationale et sa propre souveraineté dans le but de gagner du temps. Il essaye d'accroître les différences entre les alliés impérialistes. Il tente de montrer le bluff bidon de Washington, qui prétend vouloir débarrasser les armes de destruction massive --des armes que les Irakiens insistent ne pas posséder à l'heure actuelle, et ont maintenant autorisé les impérialistes d'en chercher d'eventuelles.
Les Irakiens savent ce que tout le monde sait au Moyen-Orient. Cette guerre est destinée à détruire les vestiges de la révolution irakienne de 1958, à mettre la main sur ses réserves de 100 milliards de barils de pétrole --la deuxième plus grande réserve du monde-- et le début d'une reconquête du Moyen-Orient par l'impérialisme US et britannique.
Les maneuvres actuelles donnent du temps supplémentaire au mouvement anti-guerre de mobiliser massivement dans le monde Arabe, en Europe et aux Etats-Unis. La seule chose qui stoppera la guerre est un mouvement populaire mondial.
Opposons-nous aux exigences de Bush pour les inspections!
Alors que les Irakiens ont été forcés de faire des concessions, il est du devoir du mouvement dans ce pays de combattre bec et ongle chacune et toutes les exigences de Bush concernant les inspections. De telles exigences sont une violation de la souveraineté d'un pays indépendant, auparavant sous la domination de puissances étrangères, essayant d'éviter l'agression impérialiste.
Les inspections d'armes ne sont rien qu'une occasion de créer une provocation et un prétexte pour rassembler des informations préliminaires à une invasion--que Bush compte bien effectuer, comme il l'a laissé entendre au monde entier.
S'il y avait des inspections que le mouvement devait réclamer, dans sa résistance contre la guerre, ce sont celles des dizaines de milliers d'armes nucléaires, biologiques et chimiques, des bombes à fragmentation et de toutes les autres armes de destruction massive que le Pentagone a stocké dans son arsenal de mort.
Parallèlement à ceci, il devrait exiger la fin des sanctions imposées par les Etats-Unis qui ont provoqué la mort de bien plus qu'un million d'Irakiens. Les sanctions sont une véritable arme de destruction massive.
On devrait rappeler au monde que le seul gouvernement qui ait jamais utilisé des armes nucléaires est le gouvernement US qui bombarda les villes très peuplées d'Hiroshima et Nagasaki en 1945, en tuant près de 200.000 civils innocents avec deux bombes.
C'est de la pure hypocrisie de la part de Washington de déclarer son droit d'envahir l'Irak parce qu'il n'aurait prétendument pas respecté une résolution de l'ONU. Le Pentagone a bombardé l'Irak pendant 11 ans depuis la guerre du golfe en 1991. En fait, les Etats-Unis ont déjà entamé la première phase de la nouvelle guerre prévue en bombardant Bassorah, la deuxième plus grande ville d'Irak. Ils ont bombardé là-bas l'aéroport civil deux fois.
Quand les Russes émirent quelques objections à ce bombardement, "le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld repoussa la critique russe, comme 'insensée'" reporte le Los Angeles Times du 1er octobre. "Mais d'autres officiels avaient dit la semaine passée qu'il y avait eu une décision entre les agences gouvernementales d'augmenter les missions en Irak comme signal à la population que les Etats-Unis sont sérieux quant à renverser Saddam Hussein."
Le secrétaire de presse de la Maison Blanche Ari Fleischer donna une impression de l'atmosphère de gangsters rêgnant à Washington lors d'une conférence de presse le 1er octobre où il appela pratiquement à l'assassinat de Saddam Hussein. Confronté à des questions sur le coût de la guerre, il répliqua que "le coût d'une balle si le peuple Irakien s'en charge" serait moins cher qu'une invasion. (Los Angeles Times, 1er octobre)
Si le Conseil de Sécurité était autre chose qu'un instrument de l'impérialisme, il aurait fait une priorité d'accuser Washington--non pas juste pour la violation d'une résolution particulière, mais pour la violation de l'Article II de la Charte des Nations Unies elle-même. Celui-ci interdit "la menace ou l'emploi de la force, contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat." Ceci fut indiqué par les Irakiens de nombreuses fois, mais l'establishment impérialiste en entier l'a ignoré.
Un débat biaisé
Le débat entier sur les plans de Bush de partir en guerre contre l'Irak, à la fois au Conseil de Sécurité et au Congrès des Etats-Unis, n'a eu lieu que dans le cadre strict de la meilleure façon de subjuguer l'Irak. Les modérés républicains et démocrates du Sénat ont introduit une résolution "autorisant l'usage des Forces Armées des Etats-Unis conformément à une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies ... ou conformément au droit d' légitime défense individuelle ou collective si le Conseil de Sécurité manque d'agir." (New York Times, 1er octobre)
La soi-disant opposition libérale d'Al Gore et du Sénateur Edward Kennedy n'est vraiment pas prête à empêcher les faucons de l'administration Bush. Chacun d'eux a donné un discours et s'en allèrent sitôt celui-ci prononcé, et c'était principalement pour dire que s'engoufrer dans cette guerre pourrait nuire aux alliances de l'impérialisme US et à sa réputation mondiale. Pas un seul mot sur le fait, qu'il s'agit d'une prérogative génocidaire, anticonstitutionnelle et illégale de puissance militaire dans le but d'intimider le monde.
Voilà ce qui passe pour être un débat sous la démocratie capitaliste. Les différentes factions de la classe capitaliste ont le droit d'exprimer leur opinion sur comment procéder de la meilleure manière afin de maintenir l'ascendant de Wall Street dans le monde--soit en construisant une coalition militaire soit par une action unilatérale.
Pendant ce temps, les masses du peuple, qui sera appelé à tuer ou être tué dans une telle guerre et aura à payer des centaines de milliards de dollars en frais de guerre, n'ont pas droit à la parole. La démocratie impérialiste signifie la démocratie pour les capitalistes. Ils possèdent les médias et le gouvernement.
Par exemple, lorsque Jim McDermott, un membre du Congrès de l'Etat de Washington, eu l'audace d'aller à Bagdad et d'exprimer une opposition à la guerre sur la base de la sympatie pour le peuple irakien qui souffre, et qu'il accusa le Président Bush de "tromper" le peuple, il fut cloué au pilori par les médias.
McDermott alla en Irak en compagnie de David Bonior (Républicain) du Michigan. McDermott fut présenté sur CNN à coté du lit d'hôpital d'un enfant irakien atteint du cancer et ne pouvant bénéficier de traitement à cause des sanctions. En agissant de cette manière, il dépassa la ligne tirée par l'establishment. Il fut déclaré "un agent du gouvernement Irakien" par le Senateur Don Nickles de l'Oklahoma, dénoncé par le Sénateur John McCain et pratiquement désigné comme un traitre dans divers spectacles télévisés.
La démonisation de McDermott fait partie d'un effort concerté d'étrangler et de minimaliser l'opposition d'en bas. En écoutant les médias du Big Business, on croierait que le monde entier suit en rang serré derrière la campagne contre l'Irak. Mais alors que l'administration Bush a poussé constamment l'establishment vers la droite, tout en bas l'opposition n'a cessé de croître.
Opposition d'en bas
La presse capitaliste a pratiquement censuré la manifestation de 400.000 à Londres et les plusieurs dizaines de milliers qui manifestèrent en Italie et en Espagne, le week-end du 28 et 29 septembre.
Dans ce pays, les manifestations sur les campus commencent à se répandre. Des interruptions de rassemblement du gouvernement se sont produites. Une manifestation régionale de masse a été annoncée à New York le 6 octobre, où plusieurs milliers sont attendus.
Une journée internationale de manifestations va avoir lieu le 26 octobre avec son centre à Washington, où les organisateurs attendent 100.000 personnes. Le même jour, il y aura des manifestations à San Francisco et à travers l'Europe, l'Asie et l'Amérique latine.
On a peu évoqué ces manifestations dans la presse capitaliste, qui fut occupée à propager le soi-disant soutien pour la guerre. Il ne fut accordé que peu d'attention au sondage Zogby rendu public le 30 septembre, qui montra que seulement 41% des gens ne supporteraient la guerre s'il y avait de lourdes pertes US. (New York Times, 1er octobre)
Il n'y eu aucune mention de la forte résolution condamnant la guerre et supportant les deux manifestations du 6 et 26 octobre par le syndicat des ouvriers d'hôpitaux 1199/SEIU à New York. Non plus de la forte opposition du syndicat des dockers ILWU de la côte ouest, qui est actuellement sous la mitraille d'un lock-out par les patrons.
De plus, de nombreux politiciens ont rapporté qu'appels téléphoniques, lettres et courriers électroniques se répandent largement contre la guerre.
Chaque enquête sur ce qui préocupe le public montre que les masses sont inquiêtes surtout sur les conditions économiques de vie qui se détériorent. La pauvreté se répand. Les licenciements d'entreprises continuent et l'économie capitaliste mondiale ne parvient pas à échapper à une crise de surproduction.
Des millions ont perdu leur pensions de retraite dû au déclin de la Bourse et des truchements des entreprises.
Ceci et bien d'autres difficultés ne pourront seulement être aggravées quand le peuple sera forcé de payer pour la guerre du Pentagone.
L'objectif stratégique du mouvement anti-guerre doit être d'atteindre les ouvriers et les oppressés. Ce sont ceux qui vont souffrir le plus de la guerre. Ils sont également la classe, qui peut mettre fin à la guerre impérialiste en se débarrassant du capitalisme et en construisant une société socialiste où l'économie n'est plus la propriété privée d'une minorité et peut être organisée pour convenir aux besoins du peuple, pas pour le profit et des guerres de conquêtes.
- FIN -
--ceci est une traduction de l'original en anglais disponible à http://www.workers.org--
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oui mais comment faire ? by max Monday, Oct. 07, 2002 at 7:37 PM |
Tout est dit dans cet excellent article sauf que tous ceux qui ne font rien contre la politique impérialiste des USA ou d'Israel, c'est à dire nous tous, nous sommes collabos d'un mouvement expansionniste et totalitaire d'autant plus dangereux qu'il dépasse très largement les populations actuellement cruellement victimes comme les Palestiniens, les Irakiens, les Afghans. A qui le tour ? La chine, la Russie, l'Europe ? Tout le monde a eu l'air de s'étonner de la montée en puissance d'Hitler dans le silence le plus absolu. Qu'en est-il de Bush qui prétend vouloir dominer le monde? Tous ces discours et le non respect des décisions de l'ONU par Israel, les USA et d'autres devraient suffire, si l'on suit la logique américaine, pour décider de bombarder les pays responsables. Mais il n'en est rien et je ressens un profond malaise à collaborer avec Satan. Que dirons nous lorsque Lula au Brésil sera élu et fera basculer toute l'amérique latine à gauche : bravo. Mais lorsque les USA attaqueront le Brésil, manu militari ou via la CIA, comme ils l'ont fait avec beaucoup d'autres gouvernements dans le monde, que dirons nous ? Rien. Que ferons nous ? Nous collaborerons avec l'ennemi des droits de l'homme car c'est notre intérêt, et j'en suis malade. Car les beaux discours les font rire tous ces dictateurs. On rit en disant : la dictature c'est "ferme ta gueule", et la démocratie "cause toujours". Ce n'est pas drôle.