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« Pas en notre nom ! » : des Américains contre Bush
by not in our name Thursday October 03, 2002 at 03:12 PM

Une superbe déclaration signée entre autres par l'actrice Susan Sarandon et Oliver Stone Sur le site de www.nion.us (aussi en anglais et en espagnol)

Ne laissons pas dire qu'aux États-Unis personne n'a rien fait quand le gouvernement déclarait une guerre sans limite et prenait de nouvelles et dures mesures de répression. Les signataires de cette déclaration appellent la population des États-Unis à résister aux décisions et à la direction politiques qui ont émergé après le 11 septembre 2001 et présentent un grand danger pour les peuples du monde.
Nous croyons que les peuples et les nations ont le droit de déterminer leur propre destinée, sans coercition militaire des grandes puissances. Nous croyons que toutes les personnes détenues ou poursuivies par le gouvernement des États-Unis devraient avoir le même droit à un procès équitable. Nous croyons que la critique et l'opposition doivent être protégées. Nous savons que ces droits et ces valeurs sont toujours contestés et qu'il faut se battre pour les défendre.
Nous croyons que les citoyens doivent prendre leurs responsabilités face à ce que fait leur gouvernement - nous devons d'abord nous opposer à l'injustice qui est commise en notre nom. C'est pour cela que nous appelons tous les Américains à résister à la guerre et à la répression répandues dans le monde par l'administration Bush. Elles sont injustes, immorales et illégitimes. Nous choisissons de faire cause commune avec les peuples du monde.
Nous aussi avons vécu comme un choc les événements horribles du 11 septembre. Nous aussi avons pleuré les milliers de victimes innocentes, et nous avons été choqués par les terribles scènes de carnage - même si nous nous souvenions de scènes similaires à Bagdad, Panama City et, pour la génération précédente, au Vietnam. Nous aussi, comme des millions d'Américains, nous nous sommes demandés comment une chose pareille pouvait arriver.
Mais le deuil avait à peine pris fin que les plus hauts responsables du pays ont donné libre cours à un esprit de vengeance. Ils ont présenté un scénario simpliste du bien contre le mal que les médias complaisants et intimidés ont avalé. Ils nous ont dit que les interrogations sur les causes de ces événements terribles relevaient de la trahison. Il ne devait pas y avoir de débat. La seule réponse possible était la guerre au loin et la répression à l'intérieur.
En notre nom, l'administration Bush, avec le Congrès presque unanime, a non seulement attaqué l'Afghanistan, mais s'est arrogé avec ses alliés le droit d'utiliser la force militaire n'importe où et n'importe quand. Les répercussions violentes en ont été ressenties des Philippines en Palestine, où les blindés et les bulldozers israéliens ont laissé une terrible trace de mort et de destruction. Le gouvernement prépare maintenant ouvertement une guerre totale contre l'Irak - un pays qui n'est pas lié à l'horreur du 11 septembre. Quel est ce monde dans lequel le gouvernement américain dispose d'un chèque en blanc pour lâcher des commandos, des assassins et des bombes où il le désire ?
En notre nom, aux États-Unis, le gouvernement a créé deux classes dans la population: ceux à qui les droits fondamentaux du système légal sont reconnus, et ceux qui désormais semblent n'avoir plus aucun droit. Le gouvernement a arrêté plus de 1.000 immigrants, les détenant en secret et indéfiniment. Des centaines d'entre eux ont été expulsés et des centaines d'autres languissent en prison. Cela rappelle les camps de concentration pour les Nippo-Américains pendant la seconde guerre mondiale. Pour la première fois depuis des décennies, les procédures d'immigration réservent un traitement inégal aux candidats, selon la nationalité.
En notre nom, l'exécutif a usurpé les fonctions des autres branches du gouvernement. Des tribunaux militaires avec une procédure lâche et sans droit d'appel devant la justice sont mis en place par ordre présidentiel.
Des groupes sont déclarés « terroristes » d'un trait de la plume du président. Nous devons prendre les plus hauts responsables du pays au sérieux quand ils parlent d'une guerre qui durera une génération, et quand ils annoncent un nouvel ordre intérieur. Nous sommes face à une nouvelle politique extérieure ouvertement impériale, et à une politique intérieure qui fabrique et manipule les craintes pour restreindre les droits.
La trajectoire des événements des derniers mois doit être vue pour ce qu'elle est, et il faut résister. Trop souvent dans l'histoire les peuples ont attendu jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Le président Bush a déclaré : « Vous être avec nous, ou contre nous ». Voici notre réponse : nous vous refusons le droit de parler au nom de tout le peuple américain. Nous n'abandonnerons pas notre droit de contestation. Nous ne voulons pas laver nos consciences en échange d'une creuse promesse de sécurité. Nous disons : pas en notre nom. Nous refusons de prendre part à ces guerres, et nous interdisons à quiconque de prétendre qu'elles sont menées en notre nom et pour notre bien-être. Nous tendons la main à tous ceux qui dans le monde souffrent de ces politiques ; nous monterons notre solidarité en paroles et en actes. (...)
Ne laissons pas le monde désespérer de notre silence et de notre inaction. Faisons-lui plutôt entendre cette promesse : nous résisterons à la machine de guerre et de répression, et nous amènerons d'autres à tout faire pour l'arrêter. ·
Déclaration
signée par 4.000 personnalités en vue dans des domaines très divers : sciences, arts, lettres,
politique... dont : Susan Sarandon, actrice ; James Abourezk, ancien sénateur ; Rabbi Michael Lerner, publiciste ; Eve Ensler, écrivain ; Ben Cohen, cofondateur de Ben and Jerry's ; Oliver Stone, réalisateur ; Claes Oldenburg, artiste ; Angela Davis, professeur ; Pete Seeger, chanteur ; Ramsey Clark, ancien ministre de la justice ; Edward Said, professeur de littérature comparée, Columbia University ; Alice Walker, écrivain ; Robert Altman, réalisateur ; Noam Chomsky, linguiste ; Kurt Vonnegut, écrivain ; Martin Luther King III, président de la Southern Christian Leadership Conference ; Terry Gilliam, réalisateur ; Gore Vidal, écrivain
Sur Internet : http://www.nion.us .
Des manifestations sont prévues dimanche 6 octobre dans toute l'Amérique, voir http://www.notinourname.net . Le texte de cet appel a été traduit par Alain Campiotti.


reflexion
by Jeff Friday October 04, 2002 at 04:58 PM

On voit des américains contre Bush
des israéliens contre Sharon
des français contre Chirac ........
....Mais on voit pas (ou on ne les montre pas) de palestiniens contre Arafat(celui qui a du sang sur les mains comme le bateau Achille Lauro ou un juif anticapé à été jeté à la mer.......la liste est hélas encore longue
Pourquoi on voit pas de gens se révolter contre les hommes méchants du coté palestinien???? (L'approuvent t-ils???)