arch/ive/ief (2000 - 2005)

Au Venezuela, la Loi des Terres, élément-clef de la révolution bolivarienne, suscite à la fois l’organisation croissante des paysans et une vive contre-offensive de l’opposition. Au parlement, celle-ci a commencé à vider de sa substance une loi pourtant modérée par rapport à d’autres lois agraires en Amérique Latine. Dans les états qu'elle contrôle, police, sicarios et groupes d’élite harcèlent, assassinent, torturent en toute impunité les paysans qui tentent d’occuper les terres qui leur reviennent légalement. Ses médias, majoritaires, justifient la répression en martelant l’image de paysans "envahisseurs", des "terroristes", et en ne donnant la parole qu’aux grands propriétaires.

Teletambores et de Catia TVe, deux télévisions communautaires, ont effectué et diffusé des reportages sur la lutte des paysans pour faire produire les immenses terres en friche, en commençant par l’Etat de Yaracuy, où la répression est particulièrement lourde. Le seul canal d’Etat du Venezuela a accepté de diffuser certains de ces programmes a l’échelle nationale. Les paysans bénissent cette solidarité médiatique qui leur apporte une bouffée d’oxygène, freine la répression, et permet de nouer de nouvelles solidarités au Venezuela et à l’étranger.

De jour en jour nous voyons bien que seul un mouvement populaire renforcé, unifié peut encore garantir l’application de la Loi. Pour se développer et résister á l’offensive des médias commerciaux, l’organisation paysanne a besoin d'un lien informationnel fort et permanent.

Nous avons donc décidé de former rapidement des paysans à manier la caméra, pour multiplier la production de reportages, et les diffuser partout, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Nous avons aussi créé une équipe baptisée "terre libre, télé libre" qui se déplacera dans tout le pays pour projeter ces images directement dans les communautés paysannes. D’expérience nous savons que ces projections sont un moyen efficace de multiplier les assemblées populaires, la participation, la prise de parole, le potentiel d’organisation et d’unification. Nous voulons projeter non seulement les images d’autres paysans du Venezuela, mais aussi des luttes semblables qui se déroulent ailleurs dans le monde, du Brésil à la France, de la Colombie à l’Afrique.

Comme notre travail n’est financé par personne, nous faisons appel à votre solidarité pour acquérir cet outil essentiel, qui vaut .