Les OGM: le grand retour by yannindy Thursday September 12, 2002 at 08:30 PM |
yannidy@yahoo.fr |
La Commission européenne a entamé sa grande offensive en faveur des OGM.. modérément traçables dans nos assiettes
Les OGM de retour
On croyait que le principe de précaution voulu par la majorité
des Européens avait enfin été compris par nos responsables
politiques. Les OGM resteraient interdites jusqu'à ce que l'on
soit sur qu'elles ne sont pas nocives.
La Commission Européenne vient de lancer deux attaques en faveur
des OGM.
Tout d'abord, profitant de la torpeur des vacances, la Commission
a démarré les procédures de modification du seuil d'OGM
toléré dans les semences. Jusqu'ici, on était au « 0%
technique ». Il s'agit en fait d'un seuil de 0,1%, car la
technique actuelle ne permet pas de faire mieux (SIC). La
modification initiée par la Commission autoriserait de 0,3 à
0,7% selon le type de semences. Pour éviter de devoir présenter
son projet devant le Parlement Européen (où les chances
d'échec sont grandes), la Commission a choisi de modifier un
règle existante, ce qui lui permet de confisquer le débat
démocratique.
En clair, aucune personne élue par le peuple n'aura quoi que ce
soit à dire sur le sujet. Mais ce n'est pas tout. Visiblement,
les commissaires européens ont décidé de succomber aux
sirènes des lobbyistes pro-OGM. En effet, Mr David Byrne, le
commissaire responsable de la santé, a déclaré le 10 septembre
à Nyborg : « Il est temps de bouger. Nous ne pouvons pas
maintenir éternellement ce moratoire (sur les OGM, mis en place
en 1999). .. Je suis guidé par l'information scientifique.
Celle-ci nous dit que la nourriture OGM est aussi sûre que celle
non-OGM. Ce n'est pas une question de santé publique, mais un
choix des consommateurs.. Nous arrivons au stade où le
consommateur est suffisamment informé et protégé par la
législation que nous avons mise en place (et) peut choisir de
consommer les aliments génétiquement modifiés ou non ».
En autorisant d'un côté une augmentation des OGM autorisés
dans les semences normales, et en supprimant le moratoire sur
ceux-ci, la Commission n'a qu'un but : s'assurer que chacun
consomme des OGM, qu'il le veuille ou non. La politique tout
court a cédé la place à la politique de l'apprenti-sorcier
soumis aux sacro-saintes lois du marché.
Les pays les moins favorables à une fin du moratoire (France,
Italie, Grèce, Danemark, Luxembourg et Autriche.. mais où sont
nos éminences vertes ? ?) veulent, avant toute levée du
moratoire, « l'adoption de dispositions effectives concernant
une traçabilité complète des OGM permettant un étiquetage
fiable ». Le parlement veut un étiquetage lorsque la
quantité d'OGM dans un aliment dépasse 0,5%. Mais le projet de
la Commission ne précise aucun seuil. Mais elle estime que l
'Europe interdit des OGM « qui sont déjà dans notre
assiette ».
Offensive américaine ?
Ce que craignent surtout les commissaires (hormis les grands
patrons européens producteurs d'OGM), c'est de perdre un
éventuel procès des USA devant l'OMC (Organisation Mondiale du
Commerce). En effet, les Européens avaient perdu devant cet
organisation lors du différent sur le buf aux hormones,
principalement parce qu'ils n'avaient pas mis en avant les
preuves scientifiques (pourtant existantes) pour soutenir leur
embargo.
Offensive de la Commission ?
Pour éviter à l'avenir que ce genre vde débats puisse avoir
lieu, et tenter de garder la mainmise sur les décisions en cette
matière, la Commission prévoit de faire effectuer l'évaluation
scientifique par l'agence de la sécurité alimentaire
européenne. Étant donné la manière dont l'agence belge pour
la sécurité alimentaire a fonctionné, cela n'est pas fait pour
rassurer. De plus, la décision de mise sur le marché serait
prise par la Commission, alors que jusqu'ici, les autorités des
différents pays membres transmettaient des avis à la
Commission. Il n'y avait qu'en cas de désaccord que la décision
était prise à Bruxelles. Seul petit problème : la Commission
n'est pas compétente en matière alimentaire.
Étiquetage
En ce qui concerne l'étiquetage, les problèmes ne manquent pas.
Le projet de la Commission refuse d'étiqueter comme OGM la
viande ou le lait d'animaux nourris aux OGM. Il prévoit aussi
d'autoriser dans les aliments la présence accidentelle de 1%
d'OGM non autorisés, si l'avis scientifique est favorable.
Facile d'imaginer le nombre de cas de jurisprudence qui vont se
créer.